Retour

 

 

 

                Accès direct aux messages

 

Introduction :

Ces messages ont été reçus

par Jeanne Marie Tachet.

 
Son surnom était Jeannette.

Elle est née le 17 avril 1924 à Ortoncourt.

Les messages

Le 18 juin 1940 a eu lieu le premier appel de Notre Seigneur à Jeannette,

qui lui a dit :

"Ma fille, quitte tout et suis-Moi"

puis, le 27 novembre 1942,

Jeannette se sentis poussée à demander dans quel ordre.

Il lui fut répondu, très net, et très clair:

« Chez les épouses très chères à mon coeur, les Clarisses. » 

               
Monastère du Val d'Ajol

Jeannette est entrée au Monastère du Val d'Ajol (88) comme postulante,

pendant le mois de décembre 1945.

 

C'est en 1957 qu'elle a prononcé ses voeux dans un autre Monastère : Notre Dame de la Charité à Chevilly-Larue (94).

 

Photo ci-dessus : Chapelle du Monastère de Chevilly-Larue

 

Le nom de religieuse que Notre Seigneur lui avait donné était

SŒUR MARIE IMMACULEE DE l’EUCHARISTIE.

Jeannette deviendra alors Soeur Marie de l'Eucharistie.


Les apparitions dureront jusqu'à la fin de l'année 1945.

(Jeannette vivra jusqu'à l'âge de 71 ans; décédée le 29 décembre 1995).

 

  
L'abbé de la paroisse à cette époque était l'abbé Rhote.  

 

Les messages avaient été dactylographiés par l’Abbé Pierre Paul Briot de Domptail. 

  

 

 

 

 

 

 

Photo ci-dessus : le Père Lamy et l'Abbé Briot en 1922

 

L'abbé Pierre Paul Briot, connu aussi comme responsable national du Mouvement Sacerdotal Marial (MSM), avait fait ériger une statue en l’honneur de Notre Dame de Domptail pour remercier la Très Sainte Vierge de Sa protection durant la guerre.  

 

   

 

A cette époque, on désignait les évêques comme "princes de l'Eglise"

Pour Ortoncourt, entre 1940 et 1945, le prince de l'Eglise était Emile Blanchet .

Mgr Emile Blanchet

Le prince de l'Eglise est cité dans le message donné par la Vierge Marie le 30 novembre 1945 :

"(...) Je bénis tout particulièrement le Prince de l'Eglise qui croit à tes messages.

C'est celui qui habite la Ville Lumière. Sur sa paroisse, je fais descendre beaucoup de grâces.

Lui-même, Je l'enveloppe dans Mon manteau et Je le soutiens dans sa lourde tâche (...)" 

 


 

Dans l'attente d'une procédure de reconnaissance des apparitions d'Ortoncourt de 1940 à 1945 par l'Eglise Catholique, vous pouvez consulter les messages.

Nous remercions toutes les personnes qui par leur prière se joindront à cette demande qui a été transmise aux Evêchés concernés.

Les prières et litanies publiées sur ce site internet attendent l'Imprimatur. 

 


 

Le village d'Ortoncourt fait partie de la paroisse Notre-Dame-de-la-Mortagne qui appartient au Doyenné de Rambervillers et compte 20 villages dont 17 églises :

Anglemont, Bazien, Clézentaine, Deinvillers, Domptail, Doncières, Fauconcourt, Hardancourt, Ménarmont, Ménil sur Belvitte, Moyemont, Nossoncourt, Ortoncourt, Romont, Roville-aux-Chênes, Saint-Genest, Saint-Maurice-sur-Mortagne, Saint-Pierremont, Sainte-Barbe et Xaffévillers.

Le curé modérateur actuel de cette paroisse est le Père Antoine Viry.

 


 

Pour information :

Au sujet du Dictionnaire des Apparitions de la Vierge Marie du Père Laurentin :

Ce dictionnaire donne de fausses informations sur Ortoncourt en 1940.

Therese Coat est mentionnée alors qu'il s'agit en fait de Jeanne-Marie Tachet comme indiqué ci-dessus.

Avec les 3 apparitions dont la dernière en 1946, ces erreurs ont été signalées à

Patrick Sbalchiero co-auteur ainsi qu'à l'éditeur Fayard.

 

Au sujet du Dictionnaire Encyclopédique de Marie

de Pascal-Raphaël Ambrogi et Dominique Le Tourneau, aux éditions Desclée de Brouwer,

erreurs identiques signalées à l'éditeur. 

 

Au sujet du livre :

Lorsque Marie paraît : La grande et étrange histoire des apparitions de la Vierge

de Daniel Costelle c'est encore Therese Coat qui est citée pour Ortoncourt.

Cette erreur a été signalée à l'éditeur Robert Laffont.

 


 

Les Messages

(D'après les manuscrits

de Jeanne-Marie Tachet; "Jeannette")

Commentaires, descriptions et ajouts entre parenthèses :

Jeanne-Marie Tachet et Père Briot

 

 

Voici les messages classés par dates :

Accès direct par année : 1940  1942  1943  1944  1945

 

18 Juin 1940 : Fête du Cœur Eucharistique de Jésus. 15h. 1er appel

Etant seule à la salle à manger, en train de tricoter, j'étais toute occupée à mon ouvrage, et ne pensais à rien; pourtant mon âme était dans un bien-être et un calme profond ;

puis il se fit en moi un grand recueillement, et une douce joie m’envahit,

mon ouvrage glissa de mes mains, et j’entendis très nettement,

prononcées par une voix très lente, très douce ces paroles :

"Mon enfant, quitte tout, et suis moi."


Quel moment: mon corps semblait être séparé des choses qui m’entouraient,

je sentais mon coeur bondir dans ma poitrine; et mon âme était si près de son Jésus,

qu'elle était toute embrasée d’amour.

J'étais toute heureuse, et j'aurais voulu crier mon bonheur à mes parents,

mais quelque chose en moi m'empêchait de parler.

 

Ce fut l'instant d'un éclair, tout en moi redevint dans le calme et la paix, mais je me sentais comme environnée d’une douce lumière;

je ne pouvais me remettre à tricoter, car mes mains tremblaient, je sentais fortement que Jésus me voulait Son épouse.

Je remerciai Dieu de cette grande grâce, car moi, si pauvre et si indigne, je ne méritais pas d'être placée parmi des âmes qui Lui sont si agréables.

Que Sa volonté soit faite et non la mienne.

 

 24 Septembre 1942 : Fête de Notre Dame de la Merci. 21h

Il m’a été donné ce soir-là de comprendre une fois de plus la grande bonté de N.S. à mon égard.

Seule dans ma chambre, au pied de mon lit, je faisais comme chaque soir quelques minutes de méditation; je me rappelle que mon sujet de méditation était sur l'enfer, tout en moi était très calme, quand subitement tout changea, j’entendis intérieurement:

"Mon enfant, quitte tout ".

Ces paroles furent dites tristement, lentement, et malgré que mon âme était dans la joie, je me mis à pleurer, toute la nuit je ne pus dormir, j’avais peine à croire à la réalité, et le lendemain j'éprouvai une joie que je ne puis décrire. Malgré mes infidélités sans nombre à me reprocher, je ne puis dire comme je me vois indigne des grâces que le Bon Dieu m'a faites.

II est véritablement la Bonté infinie.


27 Novembre 1942 : Fête de la Médaille Miraculeuse. 21h

Je ne pourrai jamais assez remercier Dieu pour tout ce qu'il fait pour moi.
Au pied de mon crucifix, je me sentais bien recueillie, la présence de N.S. remplissait mon âme, de telle sorte que je ne pouvais penser à rien qu’à Lui seul, puis toute intimité disparut, je fus comme plongée dans un trou noir; voulant me relever, puisque je ne pouvais plus prier, je fus comme repoussée par une main invisible au pied de mon lit, et à ce même moment, au fond de mon âme je fus pénétrée d'un grand recueillement, et d'un silence profond, et j'entendis ces paroles très lentes, très persistantes, et comme empreintes de tristesse, de douleur :

"Ma fille, quitte tout et suis-moi " et au même instant, au fond de moi-même je me sentis poussée à demander dans quel ordre. Il me fut répondu, très net, et très clair:

"Chez les épouses très chères à Mon coeur, les Clarisses . "

Je ne puis décrire ce que j'ai ressenti, car je ne trouve pas les mots qui puissent dire la joie que j'ai éprouvée. Ce que je puis mettre c'est que mon coeur me faisait mal, car je croyais qu'il voulait sortir de ma poitrine. Je m’humiliai profondément devant ce Jésus, reconnaissant ma misère, devant cette sainteté infinie qui veut bien s'abaisser jusqu’à moi. La nuit, ces paroles revenaient sans cesse à mon esprit. Je sentais que je devais m’abandonner à N.S. et me soumettre à sa sainte volonté.

 

2 Novembre 1943 : 21h30

Comment exprimer le bonheur qui a rempli mon âme dans ces quelques minutes où Jésus est encore venu m’appeler.
21h30 sonnaient, j'étais dans ma chambre, et comme je revenais de l'église où j'avais passé une heure dans la prière et la méditation, je n'avais aucun attrait pour me recueillir, je m'apprêtais à me déshabiller quand je me suis sentie poussée à me mettre à genoux, c'était bien malgré moi, car je n'avais pas envie de prier; pourtant, j'étais heureuse, je me mis donc à genoux, et la tête dans les mains je cherchais à parler à Dieu, mais aucune prière ne vint; au contraire, tout changea, une grande tristesse m'envahit, et mon coeur fut comme chargé d'un poids lourd; à ce même moment j’entendis intérieurement une voix qui me dit :

"Viens, Mon enfant, dans une profonde solitude, pour voir ce que tu es, et pour mieux apprendre à Me connaître. "

Cette phrase fut prononcée encore plus lente que les précédentes, il me semblait qu’il y avait beaucoup de tristesse, c’était pour moi une supplication; devant ce nouveau trait de lumière, je fondis en larmes, car je compris que N.S. me voulait toute à Lui. Toute tristesse s'évanouit, je me suis sentie bien recueillie, je me trouvais si près de Lui, que je jouissais d’un bonheur incompréhensible, tout ce que je vous écris là, mon Père, ne me parait rien à côté de ce que j'ai éprouvé. Je ne puis vous décrire toutes les joies que j'ai ressenties car c'est au dessus de mes forces.
Mon désir est d'être une petite hostie, et de consacrer le reste de ma vie à lui faire réparation, et à m'immoler à Sa gloire et à Son amour.

 


Accès direct par année : 1940  1942  1943  1944  1945

Retour Haut Page


 

(Suite des messages)

10 Janvier 1944 :

Dimanche soir, étant très fatiguée, je n’avais aucune envie d'aller à la messe le lendemain.

Pourtant, en m’endormant, je sentais une force qui me poussait à vaincre ma paresse.
A 6h30 du matin, ne pouvant rester dans mon lit malgré le peu de force et de courage, je me levai, j'assistai à la messe sans plus de piété ni de recueillement que les autres jours. Au contraire, il me fallait faire un certain effort pour ne pas rêver. Quand arriva l'Elévation, au moment où le prêtre élève la Sainte Hostie, j'entendis intérieurement une voix très distincte, très claire qui prononça lentement ces quelques mots : « Je suis tant offensé. » Puis il y eut une seconde d'arrêt, et la voix reprit plus tristement : "Mon enfant, viens Me consoler."
Cela acheva de briser mon âme, mon coeur se mit à battre très fort. Je n'ai jamais autant souffert qu'à ce moment-là. Je ne trouve pas de paroles ni de comparaison pour l'exprimer. Cela a été jusqu'au plus intime de mon âme. Cette souffrance fut si poignante, que souffrant déjà dans mon corps, je me sentis partir en faiblesse. Malgré tous mes efforts pour rester à l’église, il fallut que je sorte. Quand je fus couchée, mon âme revint dans la paix, et fut inondée d'une grande joie. Je me sentis disposée à ne rien refuser à Jésus, à faire tous les sacrifices qui se présenteront et qu'Il demandera de moi.
Je vois de plus en plus que je suis la plus indigne et la moins bien disposée pour recevoir les lumières et les grâces, et si le Bon Dieu veut le faire quelquefois à mon égard, c'est un pur effet de Sa miséricorde, qui a encore bien à faire pour me convertir. Je comprends que la plus grande grâce que Jésus puisse m'accorder, c’est de me faire souffrir pour Son amour.

 

22 Mars 1944 :

A 1 heure de l'après midi, je fis mon chemin de Croix, si distraite, si dissipée, qu'il me tardait à ce que ce fut fini. En moi, tout était sombre, je ne pouvais prier, tellement mon esprit était occupé des choses de la terre.
Au pied du Maître-Autel je me sentis plus recueillie, j'éprouvais comme une force surnaturelle qui me tirait au dessus de moi-même. Mon âme fut remplie d'un grand calme, et la tête dans les mains, je restai un long moment silencieuse, unie à Notre-Seigneur.


Dans cette grande paix, j'entendais très distinctement une voix qui m’appelait : « Jeannette.» Croyant que c'était Françoise qui venait me chercher, car je n'avais pas fait attention d'où venait l'appel, je me retournai, puis ne voyant rien, et croyant que je rêvais, je voulus me remettre à prier, mais à ce moment là, il sortit du tabernacle ces paroles, prononcées par la même voix très douce, très pénétrante : "Regarde, comme les pécheurs me traitent." II y eut une seconde de repos, puis la voix reprit, plus lentement : "Ma fille, Me veux-tu bien donner ton coeur, pour faire reposer Mon amour souffrant que le monde méprise." Les yeux attachés sur le tabernacle, j'aurais voulu ouvrir la porte, tellement cette voix attirait, je m'anéantis aux pieds de Jésus, le visage baigné de larmes, comprenant mon indignité.
Quel moment. Mon âme était dans une joie que je ne puis décrire. Cela passa comme un éclair.
J’ai beaucoup souffert de sentir Notre Seigneur outragé, et aussi de mon impuissance à réparer, et à Le consoler, moi qui ne suis que misère et pauvreté. Mon esprit ne pense plus qu'à ces paroles, qu'à cette voix. Comme j'aurais tout quitté pour la suivre.
En passant devant la statue de la Très Sainte Vierge, je lui demandai sa bénédiction, et au fond de mon cœur, il sembla qu'elle me disait : « Pleure mon enfant, pleure les douleurs de mon Divin Jésus, douleurs qui sont si oubliées." "Regarde, comme les pécheurs Me traitent."

Après une seconde d'arrêt, la voix reprit plus lentement :
" Ma fille, me veux-tu bien donner ton cœur, pour faire reposer Mon Amour Souffrant que le monde méprise."

20 Mai 1944 :

« Ma fille, sois plus silencieuse. »


11 Juin 1944 : Solennité de la Fête-Dieu à Fauconcourt, au pied du reposoir :

« Mon enfant, Je vous bénis tous. Ayez grande confiance. »

16 Juin 1944 : Fête du Sacré-Cœur.

Pendant que le prêtre récitait l'Acte de Consécration :

« Ma fille, Mon Cœur Sacré qui, dans une infinie dilection pour les hommes a institué au Cénacle cette merveilleuse Eucharistie, (une pause) en cette heure solennelle, de cet océan d'amour, s'épanche des fleuves de tendresse.

18 Juin 1944 :

« Ma fille, je renouvelle Ma demande : QUITTE TOUT... ET SUIS-MOI. »

 

20 Juin 1944 :


« Ma fille, sois en paix. Pour le pasteur, Je veille sur lui, et le protège.
Ayez une ferme espérance. Mon Sacré-Cœur ne vous abandonne pas, car Il est plus proche de vous, lorsque vous souffrez que lorsque vous jouissez. Je suis le Maître des Cœurs, Je les mène doucement où Je veux. Sois tranquille. »


27 Juin 1944 :


« Ma fille, prie seule, prie la nuit. Aime, chéris la prière nocturne et solitaire. Quand tout sommeille sur la terre, veille et prie. Il est si doux d'être en tête-à-tête avec ceux qu'on aime, au milieu du silence. Pendant que tout se tait, que tout est noyé dans l'ombre, viens à Mes pieds, épanche ton cœur dans Mon Amour, Me disant que tu M'aimes. Sois simple, sois « toi » avec Moi. J'aime tant qu'on soit naturel. Car Je t'aime, mon enfant bien aimé, Je t'aime .... »

2 Juillet 1944 :


« Ma fille, dis à ta sœur que Ma Divine Mère veille sur elle, qu'elle reprenne courage, je la bénis ainsi que le pasteur et le petit groupe de privilégiés. Venez à Moi ; vous tous qui souffrez, et qui êtes accablés, et Je vous consolerai. »

4 Juillet 1944 :


« Mon enfant, ne pleure plus, l'âme qui t'est très chère à de grandes difficultés. Prie pour elle. Bientôt tu recevras une lettre. Je vous bénis. »

8 Juillet 1944 :


« Ma fille, Ma Divine Mère vous bénis. »


12 Juillet 1944 :


Maman recevait hier après-midi, un coup de téléphone la prévenant que sa sœur habitant Moyenmoutier venait d'être transportée d'urgence à Raon L'Etape et qu'elle allait au plus mal. Le soir après avoir dit mes prières, je me couchai et m'endormis bien vite, quand, vers 11 h ; sonnant, je fus réveillée brusquement par un bruit de chaînes, et une voix en détresse, m'appelait : « Jeannette ». Je bondis de mon lit, je courus ouvrir la porte de ma chambre, car ce bruit de chaînes continuait toujours, mais tout devint calme ; seule maman ne dormait pas, en entendant du bruit, elle ouvrit sa porte, me demandant ce que j'avais, mais j'étais déjà retournée dans ma chambre. je ne pus dormir, j'avais dans la tête ce bruit de chaînes, et cette voix qui semblait m'appeler au secours. J'eus peur, des frissons me prirent, je pris mon chapelet et j'invoquai ma bonne maman du Ciel, qu'Elle me protège. (Je ne pensais pas du tout à ma tante). Quand dans le calme de la nuit, une voix très douce vint frapper à mes oreilles et me dit : « Ma fille, prie. L'âme qui est très chère à ta maman vient de quitter la terre. Elle est entrée au Purgatoire. »

Devant cette grande lumière, je me mis à pleurer et récitai mon chapelet avec plus de ferveur. Ce matin, je gardai le silence, car Françoise partait à Moyenmoutier pour avoir des nouvelles. Voici ce qu'elle rapporta :
A 11 h. sonnant, ma tante mourait à l'hôpital, sans aucun membre de sa famille, seule, une religieuse l'assistait.

16 Juillet 1944 :

« Ma fille, considère la dignité, la grandeur et la sainteté du prêtre.
Etre prêtre, c'est être ange, Je veux être environné et accompagné d'anges en la terre, comme Je le suis au Ciel. Ces anges de la terre, ont un pouvoir plus grand que les anges, que les chérubins et les séraphins du ciel. C'est pourquoi ils devraient être plus purs que les anges, plus lumineux que les chérubins, et plus embrasés de l'amour divin que les séraphins.
Dis au pasteur qu'il doit être de plus en plus LUCERNAE ARDENTES LUCENTES, pour éclairer, pour enflammer les autres, de la lumière et du feu du ciel. Je te bénis. »

 

21 Juillet 1944 :


« Mes enfants, priez, priez, répétez indéfiniment à Marie votre humble Ave, et de ce grain de blé obscur, une grande paix germera, une Mère comprend tout, et ne refuse rien. Ma fille, que de ruines accumulées en France. Que de larmes et de sang versé. »



25 Juillet 1944 :


« Mon enfant, tiens-moi fidèle compagnie, car Je suis tant offensé, si rebuté. (La voix reprit plus lentement) : Je veux que tu Me consoles. »


28 Juillet 1944 :


« Mon enfant bien aimé, sois toujours prête et disposée à Me recevoir, car je veux désormais faire Ma demeure en toi.
Je veux que tu me serves d'instrument pour attirer des cœurs à Mon Amour. Je Te bénis ainsi que le pasteur. »


 1° Août 1944 :

« Mes enfants, veillez sur vous, tout spécialement par rapport à la charité, et soyez sûrs que chaque fois que vous êtes durs en pensées ou en paroles pour le prochain, votre cœur n'est pas inspiré par Mon Sacré-Cœur qui est un océan de compassion pour vos misères, et qui aime particulièrement les âmes qui ne se permettent jamais de juger durement le prochain.
Au Cénacle où Mon Cœur débordait d'amour et de douleur ; sur le point de quitter Mes disciples, Je leur donnai une sublime leçon d'amour qui contenait ses enseignements. Je vous donne un commandement nouveau, que vous vous aimiez les uns les autres, comme moi-même Je vous ai aimés. Tout le monde reconnaîtra que vous êtes Mes disciples, si vous avez de l'affection l'un pour l'autre. La charité n'est pas seulement le don d'une aumône au prochain. Elle est l'amour du prochain jusqu'au don de soi, au don de sa vie même. Aux âmes ferventes, Je leur demande de plus en plus la prière, surtout le chapelet, elles feront au Cœur de leur Mère un plaisir indicible. Priez pour ceux que la douleur écrase. Comme Marie au pied de la Croix restez debout"
.

 

2 Août 1944 :

« Mon enfant, le message que J'adresse est pour la maman qui n'est pas là, mais dont le cœur est broyé de douleur, ton frère et ta sœur.
L'enfant que vous pleurez est infiniment heureux, car, à ses derniers moments, il a goûté la présence de Marie, il a senti la main de sa Divine Mère lui fermer les paupières et le guider vers le Ciel. Lorsque les poussins sont menacés, ils se réfugient sous les ailes de leur Mère. Cet enfant a fait de même et s'est mis sous la garde de sa Mère du Ciel. Dans vos peines, et vos angoisses, allez à Marie, tout doucement ; Elle guérira vos plaies, fortifiera votre cœur et vous remplira d'un nouveau courage.
(Il y eut une petite pause, et Jésus reprit, il me semblait qu'il regardait chaque pasteur : ) Je désire que les pasteurs soient de plus en plus des âmes victimes pour consoler Mon Divin Cœur. Mes enfants, Je vous bénis. »

6 Août 1944 :

« Mon enfant, tu vois comme le pasteur est persécuté. Ce n'est que jalousie, soupçons injustifiés, ingratitude et méchanceté. (Ici Notre Seigneur semblait regarder avec bonté Monsieur le Curé). Pourtant Mes prêtres sont dignes de tout respect. Ils sont les pères spirituels des chrétiens, l'âme et la vie du monde.
Ma fille passe cette journée en réparation, en adoration, en amour"
.

 

9 Août 1944 :

« Mon enfant, dis au pasteur que Ma Divine Mère la guérira ».

 

10 Août 1944 :

« Mon enfant, dis au pasteur que ces personnes restent à leur foyer. Ma Divine Mère les protège ».


13 Août 1944 :

« Ma fille, pour ce jeune homme et cette jeune fille, que le pasteur n'en parle pas au public, mais qu'il soit très sévère, car ce sont les péchés de la chair qui se commettent le plus ». (La voix se fit plus douce) Mon cœur si aimant, se voit payé de tant de mépris et d'outrages. Pourtant c'est le foyer d'où jaillissent tant de merveilles d'Amour, sur le monde des âmes. Mon enfant, satan va te tendre des pièges. Ferme bien la porte de ton cœur, pour que rien de créé n'entre dans Mon Domaine, car Je veux y régner tout seul ».

 

14 Août 1944 :

« Ma fille, dis au pasteur, qu'il ne se tracasse pas. Je veille sur lui ».

 

15 Août 1944 :

« Ma fille, en ce beau jour de l'Assomption Ma Divine Mère est avec vous, présente au-dessus de l'autel, portée par une légion d'anges, escortée d'une foule innombrable d'esprits célestes, et de saints. De Ses mains se répand sur les âmes et sur la terre entière des torrents de grâces. Mon enfant, écoute chanter Ma Mère très aimée et les anges ». (J'entendis une douce musique, puis une seule voix très mélodieuse entonna le Magnificat, ensuite un immense chœur reprit une à une les strophes). Les voix s'évanouirent, oh, comme j'aurais voulu m'envoler. Je n'entendis pas la fin du chant, car la voix de Jésus reprit : « Ma Mère est si grande, si heureuse au Ciel. L'humble Vierge, la petite servante est Reine du Ciel et de la terre, Elle sourit à tous ses enfants, et avec tendresse Elle vous bénit. Confiance, l'heure du Triomphe est proche. Je vous bénis ».


17 Août 1944 :

« Mon enfant, Ma Divine Mère est infiniment heureuse de voir Ses enfants prier à Ses pieds ; elle incline la tête et vous regarde en souriant. L'Ave Maria, c'est un baiser que vous lui donnez, une rose vermeille que vous Lui présentez, une perle précieuse que vous Lui offrez ; le chapelet est la chaîne d'or qui vous relie à votre souveraine et le long de laquelle les grâces et les bénédictions descendent du Ciel. Son désir est que Ses enfants viennent La prier souvent dans cette intimité. Avec Amour, nous vous bénissons ».

 

18 Août 1944 :

« Mes enfants, priez, car la France souffre et l'orage approche. Ma Divine Mère ne cesse de verser, sur la terre, les flots de Sa Miséricorde. Lorsqu'un enfant, de tout son cœur dit à sa mère : « Je t'aime » et que, pour sceller cette déclaration, il imprime un baiser sur le front maternel, est-il une chose que sa mère peut lui refuser ? Mes enfants, demandez et vous serez comblés. Pour toi, Ma fille, Je désire que tu te tiennes cachée. Dis au pasteur qu'il peut parler de toi à certaines personnes du groupe. Qu'il soit très prudent. Ames très chères, Je vous bénis ».

 

18 Août 1944 :

« Mon enfant, dis au pasteur que j'approuve la liste. Je vois que tu es inquiète. Tu as peur. Ma Jeannette, ne crains rien, Je suis Ton protecteur".

 

19 Août 1944 :

« Ma fille, pour ta sœur qui est dans une cruelle épreuve, qu'elle mette sa confiance toute entière en Marie et qu'elle ne craigne pas. En ce moment, elle est plongée dans la nuit où tout est agonie ; les heures du chemin de Croix, les heures du crucifiement et les nuits du sépulcre sont longues. Qu'elle reprenne courage, elle verra bientôt par delà les cimes de son calvaire le splendide soleil du Triomphe. Je veille sur celui qui lui est très cher ».

20 Août 1944 :

« Ma fille, dis au pasteur, à ton frère et à ta sœur, qu'ils prient beaucoup pour toi, car tu vas en avoir grand besoin. Je vous bénis ».

 

22 Août 1944 :

« Ma fille, ce message, Je l'adresse à tes chers parents. Je vous donne Ma paix, ne craignez pas. Votre fille a choisi la meilleure part et elle ne lui sera point ôtée. C'est un Dieu crucifié qu'elle veut épouser, et c'est pourquoi il lui faut dire adieu à tous plaisirs de la vie. Je la veux dans une complète solitude et c'est au Val d'Ajol parmi Mes épouses très chères que je l'attends. Certes, le sacrifice sera dur, mais Mon Cœur s'ouvre à vous. C'est la source de la confiance, de la paix et de la joie. Réjouissez-vous, car c'est une fleur que Je cueille, une fleur chargée de la goutte de rosée qui n'a réfléchi que le dernier rayon du soleil levant et qu'aucune poussière terrestre n'a ternie. Mes enfants, ayez grande confiance. Priez. Je vous bénis ».

 

22 Août 1944 :

« Mon enfant, abandonne tout à Mon bon plaisir, sans t'occuper de Mes desseins, car J'aurai besoin de toi. Je vous demande de prier pour votre sœur (Adeline), car elle a de grandes difficultés. Je vous bénis ».

 

24 Août 1944 : A FAUCONCOURT :

« Ma fille, pour cette jeune fille, qu'elle fasse ce que les « maquis » lui ont dit, mais qu'elle ne craigne pas. Je veillerai sur elle ».

Chez Monsieur Cholley :

« Ma fille, pour ton frère (Monsieur Rhote), qui a eu une si grande confiance en toi, Je lui réserve de grandes joies ».

25 Août 1944 :

A une dizaine pour M. le curé de X... après la messe :
« Ma fille, pour le pasteur, Je lui accorderai les grâces qu'il désire. Lui aussi verra de beaux jours. »

A 12 h., à une demande du pasteur :
« Ma fille, Je conseille au pasteur d'envoyer la lettre qu'il a écrite. Ta sœur monte son Calvaire, la croix devient plus lourde, mais qu'elle se réfugie chez ses parents et qu'elle attende. Priez, Je vous bénis. »

Le soir, à 9h. au chapelet familial, chez M. C. à la 4° dizaine :

« Mes enfants, vous ne passez aucun soir sans venir adresser à Marie la pieuse série des salutations angéliques, vous lui procurez une joie infinie. Vous avez répondu si bien à son appel, qu'elle verse sur chacune de vos âmes une pluie de grâces, priez pour le Dauphin, priez, car l'orage GRONDE. Mais gardez le sourire malgré les heures terribles qui vont venir.
Ma Divine Mère étend sur votre petit village son manteau bleu. Je vous bénis. »

 

27 août 1944 :

« Ma fille, dis au pasteur que pour ce jeune homme qui veut s'engager dans le maquis, qu'il n'attende pas, car le dénouement est proche.
Pour ta sœur qui souffre, Ma Divine Mère veille sur elle. J'ai besoin de ses souffrances. Petit groupe privilégié, priez. Je vous bénis"
.


28 août 1944 :

« Ma fille, pour ton frère qu'il ne s'inquiète pas pour l'avenir. Ma Divine Mère ne l'abandonnera pas. Qu'il reste chez lui, confiant et calme.
(Avec plus de tendresse, plus douce, la voix se tourna vers Monsieur le Curé, puis vers moi et Jésus dit) : « Mes deux enfants, Je vous bénis. »


28 août 1944 :

« Ma fille, pour ta sœur qui souffre, qu'elle suive les conseils de ce jeune homme. Qu'elle soit confiante et qu'elle prie, Je la protègerai. »

 

29 août 1944 :

« Mes deux bien-aimés, consolez-Moi, car Je suis tant offensé. Je demande au pasteur d'attendre avant de prendre une décision".

A une dizaine pour Mr. le Curé de D...

« Ma fille, dis au pasteur que Ma Divine Mère veille sur ses paroissiens. Elle étend aussi son manteau bleu sur son village.
Pour mon futur pasteur, qu'il ne parte pas.
Pour le pasteur, qu'il ne se tracasse pas. Je veille sur lui.
Mes enfants, Je vous bénis. »


Dans la nuit du 30 août :

Je dormais profondément, quand brusquement, je fus éveillée en sursaut. J'entendis tout près de moi, un rire forcé, j'allumai, puis croyant que je rêvais, j'essayai de dormir, mais je sentis une force qui me terrassait, je ne pouvais plus bouger, j'avais du mal à respirer, je tremblais, je voulais crier, aucun son sortait de ma gorge, quand le rire sonna plus fort et, plongée dans l'obscurité, un voix railleuse me dit : « pourquoi veux-tu prier et t'immoler pour les autres, misérable que tu es. Le Bon Dieu n'écoute pas tes prières. Elles ne lui sont pas agréables. Tu es trop mauvaise pour obtenir des grâces aux autres. (La voix se fit plus douce) Quitte tout cela, viens à moi, je te donnerai des joies beaucoup plus belles. » Sans aucun doute, c'était satan, car il parlait très vite. Je le sentais tout près de mon visage, car je recevais ces paroles comme des coups de vent. Je fis mon signe de croix, alors, il se fit un grand bruit, puis j'entendis un cri de rage et tout devint calme.

 

30 août 1944 :

« Ma fille, dis au pasteur (X...) qu'il se rassure. Je veille sur ses deux paroisses. Pour la grâce qu'il désire, je lui accorderai. Mes enfants, priez, car les heures graves approchent. Je vous bénis".

Puis un peu plus tard :
« Ma fille, satan te guette et te donne des distractions. Voici la phrase : Dis au pasteur qu'il se rassure. Je veille sur ses trois paroisses. Pour la grâce qu'il désire, Je la lui accorderai. Pour toi ne crains pas. Je veille sur Ma Jeannette. »


31 août 1944 :

« Ma fille, dis à ta sœur (Mlle. L.) que Ma Divine Mère veille sur sa famille et protège les 2 enfants qui sont en exil.
Courage, Ma fille, l'amour fait tout supporter. Je t'ai créé pour souffrir dans le temps et pour M'aimer dans l'éternité".


31 août 1944 à 3h30 :

« Mes deux enfants, comme Je suis heureux de vous voir à Mes pieds égrener vos Ave. Ma Divine Mère est là qui vous regarde, les bras étendus vers vous et les mains chargées de grâces. Avec amour, nous vous bénissons".

 

1er septembre 1944 :

« Mes enfants, Je vous demande de réserver un chapelet pour votre sœur, pour le Roi et le futur Pape. Le jour de la Nativité sera un grand jour, car la France sera délivrée. Ames très chères, Je vous bénis".

 

1er septembre 1944 :

« Mes enfants, ne vous laissez pas troubler par les événements qui menacent. Mettez votre confiance en Marie quoique le monde et l'enfer grondent. Quand la souffrance viendra vous visiter (Ici Jésus d'arrêter, puis reprit plus lentement, avec de la souffrance dans la voix, il me semblait même qu'il regardait certaines personnes), et elle viendra, allez à Marie, jetez votre cœur dans son Cœur, vous serez soulagez et compris. Cela fait tant de bien d'être compris.
Ma Divine Mère a été ce que vous êtes. Elle a travaillé, Elle a souffert. Elle a pleuré. Plus vous serez humbles, plus vous permettrez à Marie d'être Mère. L'enfant est d'autant plus à sa Mère qu'il est plus faible et plus petit. Je vous adresse un dernier appel : priez, priez, priez plus que jamais. Je vous bénis. »


2 septembre 1944 :

« Mes deux enfants, étant rebuté, chassé d'un grand nombre de cœurs chrétiens et même de cœurs qui M'appartiennent dans un état plus parfait, Je vous demande d'être de ces âmes qui se livrent entièrement à la grâce, Me donnent la consolation d'offrir avec mon immolation vos continuels sacrifices à Mon Père Eternel pour couvrir les crimes dont la terre est remplie.
Ma fille, tous les 1° vendredi, Je te priverai de ces moments si doux que tu passes auprès de Moi. Mes 2 enfants, Je laisserai vos âmes abreuvées de souffrance et, en apparence, seules sur la croix, car J'aurai besoin de ces sacrifices pour quelques âmes qui négligent Mon service. Je désire que Mes âmes consacrées, Me cherchent dans le combat, dans la souffrance et dans le travail. Courage, Je suis près de vous. Je vous bénis".


2 septembre 1944 :

 

"Mon enfant, dit à ta sœur que l'âme qui lui est très chère est sous le manteau de Ma Divine Mère."

 

3 septembre 1944 :

 

"Ma Jeannette, si tu savais l'envie que J'ai de Te donner un peu de joie. Verse ton âme dans la Mienne. Que J'entende le son de ta voix.
Mon enfant bien aimé, Je t'aime. N'hésite pas à Me demander ce que tu désires. Il y a tant d'âmes qui souffrent. Je puis tout donner et Je donne toujours quand ces biens sont utiles pour rendre les âmes plus saintes. Parle-Moi simplement. Il n'est pas nécessaire de savoir beaucoup pour Me plaire; il suffit de M'aimer beaucoup. Il faut Me parler toujours. Je veux tout savoir. Ce qui te touche, Me touche. J'ai des lumières pour tes ténèbres, des baumes pour tes blessures, des flammes pour consumer toutes tes misères. Mon enfant, parle, Je t'écoute. Tu éprouves ce vague effroi qui n'est pas raisonné, mais qui oppresse. Confie-toi complètement à Moi. Je suis là. Je vois tout. Je ne te délaisserai pas. Petite Jeannette, donne-Moi un sourire et que ta devise soit : Un seul cœur, un seul amour, un seul Dieu. Je vous bénis".


4 septembre 1944 1h30 :

"Ma fille, si J'avais demandé à ta sœur de se réfugier chez ses parents, c'était à cause des heures graves. Puisque ses beaux-parents ne la comprennent pas, Je lui demande de rester à son foyer, car Je la protégerai. Je vous bénis".

 

4h30 :

"Dis au Pasteur de Domptail que Ma Divine Mère étend Son manteau bleu sur Ses 2 paroisses. Pour Mon futur Pasteur (Abbé M.), qu'il ne craigne donc pas, puisqu'il sait que Ma Divine Mère le protège.
Aux 2 Pasteurs, ils pourront venir
(Domptail et Xaffévillers) dans ton village, car l'Archange Saint Michel sera à leurs côtés.
Pour ton frère
(François...), il aurait du partir plus tôt au Val d'Ajol, car, vois-tu maintenant, l'orage gronde. Mais qu'il ne craigne pas. Je veillerai sur lui. Pour le Pasteur de Xaffévillers, dis-lui que Je veille sur sa chère maman et Je lui donnerai de grandes grâces. Mes enfants, de beaux jours vous attendent. Je vous bénis".


5 septembre 1944 :

Après le chapelet de 11h30, M. le Curé demande une assurance pour ses villages, surtout pour Fauconcourt, occupé par les Allemands. On récite une dizaine : "Mes enfants, dis au Pasteur qu'il se rassure. Les Allemands ne sont que de passage. Bientôt ils quitteront la France".

Au chapelet de 6 h., chez Mme Pothier qui a la statue de la Très Sainte Vierge, Jeannette qui n'avait fait que disputer parce que les allemands avaient réquisitionné sa chambre reçoit le message suivant : "Ma fille, ne t'agites pas ainsi. Tu es trop attachée à ta chambre; c'est pourquoi J'ai permis que l'on te l'occupe. La nature se révolte, ton esprit ne pense qu'à cela et tu es trop distraite en récitant ton chapelet. Sois moins attachée aux choses de la terre et sois-Moi plus unie. Rappelle-toi ton néant et que tu es la victime de Mon Cœur, pour être toujours disposée et immolée pour la charité".
(A remarquer qu'aucun allemand n'a occupé la chambre. Nous avions récité une dizaine à cette intention, après le chapelet de 5 h. N'étais-ce pas une épreuve ? Elle devait être occupée le 8 septembre, par d'autres).

Mercredi 6 septembre 1944 :

Au chapelet de 4h30, à la 3 dizaine :
"Mon enfant, le Pasteur peut prendre sans crainte sa bicyclette, car l'Archange de Ma Très Sainte Mère veillera sur lui.
Mes deux enfants, qui récitez avec une grande ferveur votre chapelet, Je vous comblerai. Demandez à Ma Divine Mère de vous apprendre à M'aimer comme Elle d'un Cœur tout épris de Mon Cœur. Je voudrais que vous deveniez de petites sources, où Je puisse venir y puiser la consolation. Je suis si méconnue. Soyez-Moi des âmes rayonnantes. L'heure grave approche. Priez, car vous avez charge d'âmes. Je vous bénis".

Jeudi 7 septembre 1944 :


Au chapelet de 6 h. chez Monsieur Pothier, à la 4 dizaine :
"Ma fille, sais-tu à quelle fin Je te donne Mes grâces si abondamment ? C'est pour te rendre comme un sanctuaire, où le feu de Mon Amour brûle continuellement. Demain, Je te réserve une surprise. Sois attentive à l'Elévation. Je vous bénis".

 

Vendredi 8 septembre 1944 : NATIVITE DE LA TRES SAINTE VIERGE

Jeannette écrit :
Magnificat. Quelle grande grâce. Notre Seigneur M'a dévoilé Son Divin Cœur. Après avoir chanté le Benedictus, mon cœur se mit à battre très fort, cela dura quelques minutes, car je fus très calme, recueillie et attentive. Je ne voyais plus rien; il semblait que des mains invisibles avaient jeté un voile autour de moi. Au moment où le prêtre élevait l'hostie - ici je ne puis dire ce qui s'est passé - je vis l'hostie s'entrouvrir et, ô merveille, le Cœur vivant de Mon Jésus m'apparut, entouré de rayons, surmonté d'une petite croix et couronné d'épines. C'était un vrai brasier, tellement ces rayons étincelaient. Ce qui me toucha, c'est que je voyais ce Cœur battre. Je ne puis décrire mon bonheur, puis, quand le prêtre éleva le calice - car je voyais très bien Monsieur le Curé - du côté du Cœur percé par la lance, trois gouttes de sang, lentement, tombèrent dans le calice et une voix triste dit : "Ma fille, tu vois Mon Cœur, surmonté d'une croix, couronné d'épines et percé par la lance. Ce Cœur veut chasser de la terre cette immense souffrance pour faire affluer la grande joie de la paix. Mes deux enfants, aidez-Moi, soyez-Moi des calices ouverts par la confiance et la générosité à Mes épanchements sauveurs. Vos âmes Me seront ainsi calices et consolation. La France, Ma pauvre brebis égarée, Je veux te refaire plus belle.
Contemplez le Cœur Immaculé de Marie, Elle qui est la vraie Aurore, qui commence le jour de la Grâce, le modèle de l'âme vibrante. Avec Amour, Nous vous bénissons".

Remarque : chose curieuse (que l'on remarque déjà en des messages antérieurs) ici, on trouve des expressions et des phrases de Cum Clamore valido. On pourrait dire que ce message est composé avec des passages divers et textuels du livre.

"Chasser de la terre... " Page 263 - "Soyez-Moi des calices.... P.268
"Vos âmes seront " Page 268 - "Ma France P.105
"Je veux te " Page 270 - "Le modèle de l'âme P.277.

Interrogée, Jeannette a affirmé qu'elle avait donné son livre à une amie il y a un certain temps (en réalité elle l'avait mis dans une caisse il y a un mois). Elle ne s'est pas rendue compte du fait et ne se souvient pas d'avoir lu ces passages.
Ortoncourt n'est-il pas un lien entre Bouxières et la Mission d'Adeline d'un côté et les révélations de
Cum Clamore d'autre part ?????
C'est ainsi que Marie a composé son Magnificat. Curieuse ressemblance.

 

Samedi 9 septembre 1944 :


On prie avec Messieurs les Curés de X... et de D... :
"Mes enfants, Je vois que vous êtes déçus parce que la France n'est pas délivrée. Le déluge de feu a beau fondre sur les villes et sur certains villages, les âmes, au lieu de venir chercher la paix, la consolation dans Mon Divin Cœur, se révoltent et beaucoup ne savent plus réciter le chapelet. Le Châtiment n'est pas terminé. Mon Bras ne peut plus s'arrêter. Mais pour vous, gardez toujours le sourire. Et confiance, Ma Divine Mère ne vous abandonnera pas.
Pour Mon futur Pasteur, il aurait du attendre et doit rentrer. Je le protège. Mes enfants, Je vous bénis".

Au chapelet de 1 heure :
"Mon enfant, que le Pasteur n'aie point d'inquiétude, Ma Divine Mère veille sur tous les Pasteurs de la Mission.
Il peut sans crainte prêter les messages à ton frère
(Colonel C.). Il ne désobéira pas au Prince de l'Eglise, puisque ce sont des étrangers.
Pour ta sœur, certes, une personne la soulagerait beaucoup, mais dis au Pasteur que Je le laisse à lui-même. Ce qu'il fera sera bien. Qu'elle ne croie pas que le Ciel l'abandonne. Il faut souffrir ici-bas. Qu'elle espère puisqu'elle guérira. Je vous bénis".

Au chapelet de 18 heures chez Monsieur Pothier :
"Mon enfant, Je bénis ce foyer. Je me choisis, parmi ces enfants que tu as au catéchisme, le plus pieux. Demain, Ma Très Sainte Mère Te donnera une grande joie".



Dimanche 10 septembre 1944.
SOLENNITE DE LA NATIVITE


Je ne tiens plus de bonheur, depuis que j'ai vu la Très Sainte Vierge, je suis transformée. Ce fut une grande joie.
C'est à la Messe à Fauconcourt, à l'Elévation, poussée par une main invisible, mes yeux se posèrent sur la statue de la Très Sainte Vierge qui est au-dessus de l'Autel, une grande lumière toute blanche l'environnait. Cela changea lentement, et ce furent des rayons lumineux qui l'entourèrent. Cela était très doux à la vue. Elle arrêta longtemps Son regard sur l'assemblée, qu'Elle regarda avec beaucoup de tendresse et de bonté, et dans Ses yeux se lisait tant de choses. Puis ce qui me ravit, ce fut Son sourire, la tête penchée, les mains jointes. Elle resta quelques minutes dans cette pose. Une magnifique étoile dorée était au-dessus de Son front.
Son regard revint vers Monsieur le Curé, puis Ses yeux très doux se posèrent sur moi, mais Son sourire avait disparu; Elle baissa les yeux, puis étendit Ses bras comme pour dire (Venez, Mes enfants, vous réfugier sur Mon Cœur). Un nuage la cacha. La Très Sainte Vierge avait disparu.
Je n'étais plus sur terre. J'ai chanté la messe avec un bonheur, une joie que je ne puis exprimer, mais je n'avais rien entendu. Ce fut à Ortoncourt à la messe que Notre Seigneur, à l'Elévation de l'Hostie, me dit très doucement :
"Ma Jeannette, soit de plus en plus une petite hostie d'amour, consacrée du matin au soir, dans l'accomplissement de Mon bon plaisir".


 
Dimanche 10 septembre 1944.


Au chapelet du soir, au Magnificat, chez Mme Gal............ Jeannette voit au-dessus de la statue de la Très Sainte Vierge une magnifique étoile dorée qui dure pendant tout le Magnificat.

Lundi 11 septembre 1944. Au chapelet de 4h30 :
"Mon enfant, Je comprends que le Pasteur soit impressionné par le presbytère de Charmes détruit, puisque Ma Très Sainte Mère était descendue et que tous les endroits où Elle apparaît sont prédestinés. Il y a quelque temps, ce pasteur n'avait pas cru à ta sœur. Il n'avait pas eu la confiance des autres Pasteurs que Ma Divine Mère comblera. L'épreuve est tombée sur lui, ainsi que la souffrance puisqu'il est blessé. Je ne veux pas l'abandonner, mais il faut qu'il souffre.
Hier, Ma Divine Mère s'est manifestée à toi et sur ce petit village, Elle étend Sa protection. Dis au Pasteur que Je suis infiniment heureux de voir un grand nombre de Mes brebis, venir à chaque heure, réciter le chapelet. Demain, il peut partir sans crainte.
Pour toi, Ma fille, ton désir sera exaucé. Je vous répète. Confiance. Je vous bénis".


Mardi 12 septembre 1944 :

 
A 1h30 après avoir récité seule mon chapelet aux pieds de Notre Dame de Bouxières, une main invisible me poussa jusqu'à l'autel.
"Ma fille, ne cache rien à ton père; l'affection que tu as pour lui m'est agréable, surtout quand cette affection fait pratiquer le respect, l'ouverture du cœur plus entière, l'obéissance plus aveugle, puisqu'il est mon représentant et le dépositaire de Mon autorité. Plus tu seras unie à lui, plus tu Me plairas. Je voudrais que ton âme soit pour Moi comme une petite fleur qui s'épanouisse au pied de Mon tabernacle, qu'elle soit sans cesse tournée vers Moi, pour ne recevoir d'autre contact que le Mien et qu'elle vive de Mes divins rayons.
Je désire être aimé, d'une religieuse clarisse surtout plus que de toute autre, d'un amour exclusif, sans mélange, sans interruption et avec tout le détachement que peut lui procurer la pratique d'une grande pauvreté intérieure et extérieure.
Je voudrais que Mon épouse privilégiée pensât à Moi et que tout ce qu'elle fait, tout ce qu'elle dit et tout ce qu'elle souffre soit uniquement pour Me plaire et pour accomplir Ma Sainte Volonté; en un mot, que l'amour soit le mobile de sa vie et qu'elle fasse tout par amour.
Aime, pratique la prière solitaire et secrète, où nul ne te voit, sinon
(que) moi, où tu seras absolument seule (en un) tête à tête secret, délicieux, où tu répandras ton cœur en liberté, loin de tous les yeux, à Mes genoux.
L'âme la plus humble et la plus méprisée sera la plus avant dans Mon Cœur adorable. Ma Jeannette, incline la tête. Je te bénis".


Remarque : Jeannette ne voulait pas me dire ce désir que Notre Seigneur avait exaucé au message précédent et je lui avais demandé de prier pour connaître la volonté de Notre Seigneur. La suppression du (que) et l'addition de (en un) est de moi. Je suppose que Jeannette s'est trompée, le message étant très long et ayant été transcrit plusieurs heures après la réception.


Mercredi 13 septembre 1944 :


A 6 h. chez Mme Galland, au chapelet familial :
"Mon enfant, ne crois pas que Je reste sourd à tes prières. Tu sais très bien que j'exaucerai toujours tes demandes et que Je donnerai les lumières aux âmes pour lesquelles tu pries. Ce prêtre de la Mission qui est au maquis devait rester au milieu de ses brebis et avoir plus de confiance en Ma Divine Mère. Il aurait eu beaucoup à souffrir, mais J'aurais veillé sur lui. Que le Pasteur garde le calice, car le danger est très proche. L'orage est éclaté et sera terrible. Priez, Je vous bénis".

Remarque : Il s'agit du Curé de Sercoeur, qui, du maquis de Clézentaine m'avait demandé un calice pour célébrer la messe. Pendant 12 heures, il était resté à terre dans son jardin, pour échapper aux Allemands; il avait réussi à s'enfuir et avait passé au maquis.


Jeudi 14 septembre 1944 (A Ortoncourt)


Jeannette écrit : A 11h30 après avoir récité le chapelet pour la Mission, en reconnaissance de notre délivrance, nous avons dit une dizaine. En commençant le 1° Ave, une lumière enveloppa la statue de Notre Dame de Lourdes, puis la statue s'évanouit et je vis la Très Sainte Vierge portée sur un nuage. Elle était habillée d'une longue robe blanche, toute vaporeuse et retenue à la taille par une large ceinture bleu azur dont les pans touchaient le bord de Sa robe. Sur Ses épaules retombait un voile blanc qui coiffait Sa tête. Une magnifique étoile dorée était posée sur Son front. Elle était très jeune -je Lui donne 16 ans - Ses joues étaient diaphanes, je les compare à des pétales de roses blanches, toutes veloutées et un peu rosées. Ses lèvres rosées s'entrouvrirent en un sourire qui allait en s'accentuant. Ses yeux très limpides regardaient très loin, Elle inclina doucement Sa tête et nous fixa. Son sourire se fit plus doux, plus attirant. Dans Ses mains jointes, pendait un chapelet très grand, aux grains transparents. Tout près d'Elle, une voix suave dit : "Mes enfants, soyez dans l'allégresse : vous êtes délivrés".
Puis peu à peu, la vision se fendit et sembla reculer. Je ne vis plus rien que la statue qui est vraiment bien laide.

Au chapelet de 5h30, à la 3 dizaine :
"Mes enfants, Je vous ai dit ce matin : soyez dans l'allégresse, ne craignez plus et faites chanter les cloches. Vous entendrez encore dans le lointain le canon. La souffrance n'est pas finie, car la Révolution et la Famine vont sévir sur les villes. Ce sera affreux. Votre petit village sera préservé; ne vous lassez pas de réciter le chapelet, car des milliers d'âmes tombent chaque jour en enfer. Le pasteur peut mettre ta sœur au courant des messages, cela lui fera un grand bien.
Toute sa famille est en bonne santé. Pour les deux âmes qui ne veulent pas croire à la Mission, elles auront bientôt de grandes preuves et seront les premières à tomber à genoux pour remercier le Ciel. Je donnerai les lumières à ta sœur pour sa vocation, qu'elle prie, car il me faut des âmes d'élite. Je vous bénis".

 

Vendredi 15 septembre 1944 : Notre Dame des Sept Douleurs


Après la messe, pendant le Magnificat chanté en reconnaissance de la délivrance et protection du
village, Jeannette vit une magnifique étoile au-dessus du tabernacle et Notre Seigneur dit :
"Ma Divine Mère, dont le Cœur est percé répand sur vous, du haut du Ciel, sa Divine Bénédiction".

Au chapelet de 4h30 :
"Mon enfant, dis à ta tante que ses enfants ont eu beaucoup à souffrir surtout de la faim. Mais qu'elle se tranquillise. Ils sont tous les quatre en parfaite santé.
L'enfant qui est en exil M'est très cher et cette mère aura bientôt la joie de le presser sur son cœur. Pour ta sœur, Ma Divine Mère a veillé sur sa famille. Mes deux enfants, Je vous bénis".

 

Samedi 16 septembre 1944 :


Au chapelet de 6 h. chez Madame Galland :
"Mon enfant, dis au Pasteur que j'approuve son sermon; qu'il n'aie pas peur de parler surtout pour la sonnerie des cloches, car un grand nombre de ses brebis l'ont critiqué. Tu as entendu toutes ces méchancetés et tu en as souffert, puisque tu es venue à mes pieds pour réparer. Vous êtes dans la joie de la délivrance, mais beaucoup d'âmes sont dans la souffrance et les larmes. Je Me penche surtout sur ces familles où la mort a fauché un ou plusieurs membres. Si tous ces foyers avaient récité le chapelet le soir en famille et n'avaient pas travaillé le dimanche; si dans beaucoup de paroisses cruellement éprouvées, les pasteurs avaient cru à la Mission et avaient fait leur devoir, Je te le dis, ils auraient moins souffert.
Mon bras ne se relèvera plus. Le châtiment n'est que commencé. Sur le monde révolté et qui ne veut pas revenir à la prière, Je ferai descendre la nuit et l'épouvante.
Pour votre sœur
(Adeline), je resterai silencieux. Mais vous aurez bientôt la joie de la revoir. Je vous bénis ainsi que ce foyer".

Remarque : J'avais exprimé à Jeannette mon désir de prier pour connaître si les ténèbres viendraient, car j'ai toujours pensé qu'elles étaient nécessaires pour la réalisation de la Mission. Notre Seigneur, dans Son infinie condescendance, a daigné nous fixer. Deo gratias.

 

Dimanche 17 septembre 1944 :


Jeannette vit au-dessus de la tête du pasteur, pendant tout le sermon, une magnifique étoile brillante et jetait des feux très doux. Elle ne peut retenir ses larmes et sentit que la Très Sainte Vierge guidait le pasteur.

A 7 h. du soir, chez le pasteur, à une dizaine demandant un mot de réconfort, après l'arrivée de tancks allemands qui avaient jeté l'effroi dans le village :
"Mes enfants, je vous répète; confiance. Ma fille, passe la nuit en adoration et en réparation".

Remarque : Jeannette passa la nuit tout entière à genoux en prières : "Mes bas étaient tout troués aux genoux". Et les tancks qui avaient reçu l'ordre de tirer à deux reprises, repartaient en rebroussant chemin sans avoir tiré.

 

Lundi 18 septembre 1944 :


A 4 h. seule dans sa chambre, Jeannette priait en implorant Jésus de venir à notre secours; car les Américains venus après le départ des tancks avaient tué dans le village deux allemands qui passaient en moto et étaient repartis à Haillainville, laissant les cadavres. La population était en émoi. "Ma Jeannette, tu es triste et ton cœur est lourd. Les souffrances continuent ; l'ennemi est en déroute et battu comme jamais il ne l'a été. C'est pourquoi, tu vois tous ces chars, ces soldats envahir les petits villages; ils sont complètement perdus et ne savent où se sauver.
Ne t'ais-je pas dit maintes fois que cette paroisse était sous le manteau de Ma Divine Mère; vous êtes délivrés, c'est pourquoi j'avais demandé que l'on fasse chanter les cloches. La guerre n'est pas finie; c'est une épreuve que Je vous envoie et Je constate qu'il y a peu d'âmes courageuses et confiantes. Les heures sont graves. Tes deux frères
(les deux soldats allemands pour qui nous avions prié) qui sont tombés sous la mitraille sont dans le purgatoire. Ma Très Sainte Mère n'abandonne pas les malheureux. Que le pasteur soit en paix. Je lui demande la prudence : qu'il ne parte pas demain célébrer la messe; ce n'est pas qu'il y ait beaucoup de danger, mais un accident est bien vite arrivé.
Dis à ta sœur que Ma Divine Mère donnera les grâces à son neveu pour cette grande épreuve. Qu'elle prie pour lui, car nombreux sont ceux qui se révoltent et qui ne reverront pas la maison, où des êtres chers n'ont plus qu'un seul désir; les serrer dans leurs bras.
Je M'adresse aussi au pasteur. Mes deux enfants, encore quelques jours à passer dans la nuit. Je comprends et je partage votre souffrance. Je vous bénis".


Remarque : C'était d'autant plus une épreuve que la veille dans son sermon, le pasteur avait dit : "Vous êtes délivrés, les allemands sont partis, vous ne les reverrez plus". J'avais l'intention de demander au chapelet de 4h30 si je pouvais aller à Fauconcourt célébrer la messe le lendemain. Je... n'en savais rien. Notre Seigneur avait répondu à 4 h à mon désir secret. Admirable bonté.

 

Mardi 19 septembre 1944 : Au chapelet de 11h30 :


"Mon enfant, n'avais-Je pas raison de te dire hier que le pasteur soit prudent : il y a tant de soldats cachés dans les bois et qui n'ont qu'une haine : s'entretuer.
Je vous avertis encore : Restez chez-vous : car Je ne puis empêcher ces escarmouches et une balle perdue peut faire beaucoup de mal.
Les allemands sont furieux et, tu vois, ils vont au devant de la mort.
Mes deux enfants, que la guerre est une chose affreuse et, pour purifier le monde, il faudra Moi-même le châtier.
Réfugiez-vous dans Mon Divin Cœur, vous serez à l'abri de toute crainte. Mes deux bien-aimés, Je vous bénis".


Au chapelet familial, chez M. Galland, à la 5 dizaine, les bras en croix :
"Mon enfant, que le pasteur fasse le sacrifice de ne pas aller célébrer la messe dans sa paroisse voisine, tant que les alentours de ton village seront menacés. Qu'il divise les hosties, car vous serez plusieurs jours sans pouvoir voyager.
Mes deux enfants qui êtes épris de l'union divine et qui voulez monter les sentiers escarpés de la sainteté, risquer de vous ensanglanter parfois aux cailloux du chemin, allez à votre Mère du Ciel. Elle est la voie directe et sûre, la route douce et ensoleillée et Son sourire vous sera nécessaire. Je vous bénis".


Mercredi 20 septembre 1944 :


A la 3è dizaine, alors que je regardais la statue de la Sainte Vierge, je vis une lumière blanche l'envelopper, cela s'évanouit et la Très Sainte Vierge m'apparut, portée sur une boule dorée, il n'y avait aucun rayon autour d'Elle ; Elle était habillée comme le jour de la Nativité; seule une couronne de petites étoiles toutes scintillantes l'auréolait.
Ses yeux infiniment tristes, mais remplis de bonté et laissant échapper des pleurs regardèrent Monsieur
le Curé de Domptail, un sourire se dessina sur ses lèvres qui ne dura pas longtemps. Du tabernacle,
Jésus, la voix voilée, mais confiante, me dit : "Mon enfant, dis au pasteur (Curé de Domptail) que J'ai admiré sa confiance et son courage dans les heures d'agonie qu'il vient de traverser.
Qu'il rentre au milieu de ses brebis, pour leur apporter la consolation. Ces barbares n'ont pas eu le
temps de mettre le feu au village et plusieurs familles sont bien éprouvées. Ma Divine Mère n'a pas abandonné Son futur pasteur ni sa bonne, mais ils ne vivent plus dans l'angoisse.
Il fallait que ce village souffre. C'est pourquoi J'ai envoyé cette grande souffrance. Chacun a porté sa croix.
Ma fille, J'ai choisi ton âme pour M'être un lieu de délices et ton cœur un trône pour faire reposer Mon Divin Amour. Je vous bénis".

Je n'avais pas cessé de fixer la Très Sainte Vierge. Comme Elle est belle dans cette tristesse. Ses mains qui étaient jointes s'ouvrirent et Elle bénit très lentement Monsieur le Curé de Domptail. Elle ne fit pas le signe de la croix, mais Elle donna la bénédiction comme font les prêtres. J'étais plongé dans un profond silence quand j'entendis les voix prier. La Très Sainte Vierge s'éleva. Elle regarda tous Ses enfants, fit un sourire, puis disparut.

 

Jeudi 21 septembre 1944 :


A 9h30 du matin, dans ma chambre, je recopiais les premiers messages écrits au crayon.
Mon cahier était posé sur mes genoux, quand un coup de canon me fit sursauter, ma plume tomba par terre et j'eus l'impression que mes feuilles s'envolaient. Je posai ma main sur mes genoux. Mes
messages étaient disparus. Je cherchai partout. Je retournai mes caisses remplies de livres. Je
bouleversai la chambre. Je regardai dans les moindres recoins, mais je ne vis rien.
L'idée me vint que le démon me l'avait caché ou rendu invisible. Je ne m'étais pas trompé, puisque ce matin Notre Seigneur m'a découvert la cachette.

 

Vendredi 21 septembre 1944 :


Au chapelet de 1h30, à la 2 dizaine, du tabernacle, Jésus, la voix grave, un peu mécontente, me dit : "Ma fille, que le pasteur (de Domptail) soit patient. Son village ne veut pas tarder à être délivré. Je lui demande de ne pas commettre d'imprudence, car il y a encore du danger. Je fais passer son cœur par le creuset de la lenteur.
Le moment favorable n'est pas encore venu. Chaque chose a son temps, et son point de maturité qu'il
ne faut pas prévenir. L'homme est toujours pressé, parce que ses vues sont courtes.
Dans le message, je ne lui avais pas donné la date. C'était donc qu'il ne pouvait pas encore partir.
C'est une rude et pesante croix que J'ai mis sur ses faibles épaules, mais Je suis assez puissant pour la
soutenir. Qu'il ne craigne pas et Me laisse faire tout ce que Je voudrai de lui et en lui.
Dis au pasteur
(Ortoncourt) qu'il ne partage plus les hosties, car il pourra s'en procurer.
Dimanche, soyez-tous dans la joie, mais Je vous le répète. Priez, priez. Beaucoup d'âmes abandonnent le chapelet. Ma fille, répare, car le monde va se jeter dans les plaisirs. Je vous bénis".



Samedi 22 septembre 1944 :


Au chapelet de 11h30 avec Monsieur le Curé de Domptail qui ne pouvait repartir, nous récitons le chapelet pour la Mission. En priant, je me sentais recueillie et calme, quelque chose de doux pénétra dans mon âme, puis les voix baissèrent et autour de moi, ce fut un profond silence. Jésus, du tabernacle, la voix douce me dit :
"Mon enfant, le pasteur peut aller dans sa paroisse (Fauconcourt) et chercher des hosties.
Le démon est furieux. C'est une de ses ruses. Ton cahier de messages est caché dans la chambre
voisine, dans un tiroir où tu ranges tes livres.
Il te jouera plus d'un tour. Tu en souffriras, car il s'acharnera contre toi.
J'ai établi Mon règne de paix dans ton âme. Personne ne pourra la troubler et celui de Mon amour dans ton cœur qui te donnera des joies que nul ne pourra t'ôter.
Je penserai à ceux qui auront confiance en tes prières, afin que tu t'occupes et t'emploies toute à Mon Amour. Je vous bénis".


Au chapelet de 4h30, nous récitons le chapelet avec Messieurs les curés de Domptail, Saint-Genest, puis je croyais que M. le Curé de Xaffévillers priait avec nous, je fus très surprise après le chapelet de voir un jeune homme.
En commençant le 1° Ave fleuri, je vis un éclair passer devant moi, puis mes yeux se posèrent sur la Très Sainte Vierge, entourée de rayons dorés et très doux à la vue. Ses pieds posaient sur un demi-cercle. Cela ressemblait à un quartier de lune.
Elle étendait les bras et Son grand chapelet pendait à Son bras. Elle était habillée comme le jour du 14 Septembre quand Jésus m'annonça que nous étions délivrés. Il n'y avait rien autour de Sa tête.
Ses yeux infiniment doux se posèrent sur moi, Son sourire me ravit, puis Elle regarda chaque pasteur. Elle fixa plus longuement Mrs. les Curés d'Ortoncourt et de Domptail. Tout près d'Elle, Jésus dans l'ombre me parla gravement :
"Mon enfant, dis au pasteur (Domptail) qu'il rentre demain parmi ses brebis. Dans ce futur foyer, Je me réserve le Ier chérubin.
A tous Mes pasteurs qui désirent de grandes grâces, Ma Divine Mère les comblera. Ils auront beaucoup souffert. Je leur réserve de grandes joies".

Notre Seigneur s'arrêta et ce fut la Très Sainte Vierge qui parla pour la première fois. Sa voix plus musicale, plus fine, moins forte, plus douce que celle de Notre Seigneur me dit : "Je vous bénis". Elle donna la bénédiction comme les prêtres.
Je pleurais de joie et quand cette divine Mère disparut, Mon cœur se serra et j'eus une vague de tristesse, mais Son regard fut si confiant, si poignant que je l'ai toujours devant les yeux. Je suis encore sous l'émotion de cette grande grâce.

Vendredi 22 septembre 1944 :
A 10 heures du soir, après avoir récité le chapelet pour M. le Curé de Domptail : "Ma Jeannette que le pasteur (Domptail) parte demain matin. Qu'il prenne pour plus de sûreté la route de Clézentaine. L'Archange de Ma Très Sainte Mère le gardera. Il fera un grand bien en allant porter des nouvelles à l'autre pasteur (Xaffévillers). Je l'aide à porter sa croix, mais il fallait que ses paroisses expient. A Mes deux pasteurs (Domptail et Xaffévillers) Je leur dis : "Réjouissez-vous et faites chanter les cloches. Fêtez la libération samedi soir ou dimanche. Vous serez critiqués, mais venez dans Mon Cœur. C'est l'asile de la Paix. Mon futur pasteur doit retourner chez ses parents.
Mon enfant bien aimé, Je te souhaite une bonne nuit. Ton ange gardien te protèges de ses ailes. Je vous bénis".


Samedi 23 septembre 1944 :
A 6 heures au chapelet familial, chez M. G.
"Mon enfant, demain va chanter la messe à Fauconcourt. J'aime que Mon jour, tu l'occupes tout entier à Mon service. Que ton âme et ta vie ne soient qu'un perpétuel chant d'amour pour Moi ou pour tout ce qui dans l'humilité souffre, aime et pleure. Que la joie profonde habite en toi.
Sois l'alouette ennemie de la nuit, qui, toujours annonce l'aurore et réveille en chaque créature l'amour de la lumière et de la vie. Tu seras ainsi éveilleuse d'âmes.
Dans ce foyer, Ma Divine Mère a pleuré, car ce père et cette mère de famille n'ont pas fait leur devoir et ont trop peu de confiance en Mon pasteur. Je vous bénis".


Lundi 25 septembre 1944 :


Dimanche, après la messe, j'avais dit à Jeannette de pas revenir aux Vêpres à Fauconcourt, car la route était très mauvaise et il pleuvait ; d'autre part, je pensais faire plaisir à mon organiste de F.. en la faisant accompagner les vêpres. Jeannette n'avait rien dit, comme quelqu'un qui est heureux d'échapper à une corvée. Je lui avais reproché de ne pas être au chapelet de 1h30.
A 1h30, Jeannette qui récitait seule son chapelet se mit à pleurer et Jésus, la voix grave et triste dit : "Ma fille, tu éprouves une profonde tristesse, car tu sais que tu M'as fait pleurer. Il faut que Mon jour, Tu l'occupes tout entier à Mon service. Hier, tu n'es pas allée au chapelet de 1h30, tu n'as pas fait le sacrifice d'aller chanter les Vêpres; tu as pourtant senti au fond de ton cœur que Je t'appelais. Je te priverai pendant plusieurs jours de Mes douceurs. Je ne puis souffrir le moindre détour et surtout Je ne puis supporter les âmes tièdes et (que) si Je suis doux à supporter tes faiblesses, Je ne serai pas moins sévère et exact à corriger et punir tes infidélités.
Reconnais donc que tu ne peux rien sans Moi, qui ne te laissera point manquer de secours, pourvu que tu tiennes toujours ton néant et ta misère abîmés dans Ma force.
Le pasteur peut aller à Domptail en prenant le chemin ordinaire. Qu'il ne s'attarde pas.
Mon enfant, Je me retire. Je te laisse seule sur la croix; ce sera à toi à Me consoler. Mes deux enfants, Je vous bénis".


Remarque : 1) Jeannette a du mettre le que en plus... ou passer un verbe comme "sache que...". 2) J'ai divisé les hosties et cessé quand Notre Seigneur me l'a dit. Or, quand J'ai pu consacrer de nouveau, il me restait juste cinq hosties dans le ciboire. N'est-ce point admirable ?

Mercredi 27 septembre 1944 :


Vu une étoile au-dessus de la Très Sainte Vierge, au Magnificat qui suit le chapelet familial chez M. M. Poirot. De bonne augure.

Jeudi 28 septembre 1944 :


Pendant Son action de grâces, Jésus, d'une voix suave, pleine de tendresse, me dit : "Mon enfant, Je voudrais que tu sois à l'avenir plus généreuse à correspondre à Mon Amour, afin que Je puisse librement opérer dans ton âme, en ôter tout ce qui est mauvais et imparfait et y mettre Mon pur amour, dans la mesure que Je désire, afin que tu ne vives plus que de Moi et que tu consoles Mon Cœur, qui a une si grande soif de recevoir de l'amour, surtout l'amour exclusif de Ses Epouses. Ma Jeannette, vivre d'amour n'est pas toujours en avoir le sentiment, en sentir la douceur ou les ardeurs, mais vivre véritablement d'amour, c'est Me chercher purement en tout, Moi seul et l'accomplissement fidèle de Ma volonté, quelques peines ou souffrances qu'il faille endurer pour cela. C'est s'humilier, s'anéantir en toute rencontre, mettre tous ses intérêts propres de côté, pour ne désirer que Ma gloire et le salut des âmes.
C'est aussi ne rien vouloir de soi-même, mais se livrer et s'abandonner entièrement à Mon Bon Plaisir Divin.
Entre plus avant dans Mon Cœur pour y entendre Ses secrets et pour y recevoir les pures flammes de Son Amour.

Pour ton frère qui a si grande confiance en tes messages, Ma Divine Mère fut touchée par cette belle âme; dis-lui qu'il récite chaque jour son chapelet, il recevra de grandes grâces. Je lui promets une grande joie, celle de sa guérison.
Le pasteur peut faire son repas avec de la viande ; qu'il accepte ce que cette personne lui offre; il lui
fera un immense plaisir.
Mes deux enfants, Je vous bénis".


Vendredi 29 septembre 1944 : FETE de SAINT-MICHEL ARCHANGE

Pendant la Messe solennelle.
C'est à l'encensement, pendant que je jouais l'offertoire que tout près de mes oreilles, une voix douce me dit :
"Ma fille, quand tu auras terminé ton morceau, lève les yeux sur le Maître-Autel, tu auras la grande
joie de contempler Ma Très Sainte Mère.
L'Archange Saint-Michel est à ses côtés, mais il restera invisible.
A l'Elévation, Je te parlerai. Ma Divine Mère sera présente toute la Messe. Sois très calme".
Au-dessus de l'autel, la Très Sainte Vierge, toute blanche portée sur un nuage. Elle avait autour d'Elle, une immense couronne d'étoiles. Elle avait les mains jointes et priait, car je voyais Ses doigts glisser sur les grains.
A l'Elévation, Jésus me dit :
"Mes enfants, vos âmes sont dans la joie. Chantez votre reconnaissance à Saint-Michel. C'est lui qui chasse l'ennemi de France. C'est le messager de Ma Divine Mère qui transmet les ordres à ta sœur, car elle est mon soldat.
Tous les villages de Mes pasteurs sont sous sa protection.
Pendant les heures graves, sous le commandement de Sa Divine Maîtresse il a écarté tous les périls et les dangers qui vous menaçaient.
Il est là qui vous sourit, infiniment heureux de voir un grand nombre de fidèles venir le remercier. C'est lui qui sauvera la France. Beaucoup de villes ont encore à expier. C'est pourquoi, la délivrance tarde. Mes enfants, priez, car chaque jour, un grand nombre d'âmes tombent en enfer. A Mes prêtres, Je veux leur donner une grande joie".


Au chapelet de 4 h. la Sainte Vierge Elle-même :
"Mon enfant, dis à Mes pasteurs que j'exaucerai leurs prières. Certes, ils sont bien éprouvés, mais dis-leur que Je ne les abandonnerai pas. Qu'ils repartent en paix. Mon Archange sera à leurs côtés. Mes enfants, Je vous bénis".



Samedi 30 septembre 1944 : A 3h30 seule, dans sa chambre :


"Mon enfant, dans le message de la messe, tu as oublié une phrase :
A Mes prêtres, Je veux leur donner une grande joie. L'an prochain, Je veux que vous fassiez le sacrifice de vos paroisses, pour venir dans ce village qui est un lieu béni, célébrer la messe de Saint-Michel, en reconnaissance de la France qui sera sauvée. C'est ici que tu ne t'es plus rappelé et tu as cru que ce qui continuait était pour eux.
(secret)
Ma fille, Je t'avais prévenue d'être calme, en ce moment où Je te parle, tu es agitée. Pense que c'est ton Père qui te cause; le démon rôde et profite de tes distractions pour te brouiller. Je comprends que le pasteur n'ait pas comprit le message. Sois donc plus attentive à l'avenir.
Pour ta sœur Ma Très Sainte Mère lui donnera les grâces pour assister à la messe. Quelle ne craigne pas, elle sera soutenue.
Il n'y a que dans le silence que J'aime à venir M'entretenir avec toi. Seul à seul, cœur à cœur, il fait si bon et c'est là, que Ma Jeannette est le plus à Moi.
Je n'oublie pas Mon pasteur, il est aussi Mon enfant très cher; comme toi, il souffre.
Vous êtes dans la tristesse, Mon Cœur la ressent; vous versez des larmes, c'est Moi qui les verse, parce que c'est Moi qui fait tout en vous. Plongez-vous en Moi.
Soyez-Moi comme l'éponge dans le sang de Mon Cœur.
Mes deux enfants, je vous bénis".


Nota. La phrase concernant les pasteurs du message précédent :"Ma fille, si tu voyais..., ne s'adresse pas à tous les prêtres, mais à un seul pour lequel Jeannette avait prié et dont elle ne veut pas révéler le nom. Je respecte son secret, qu'elle a bien voulu me confier.


Samedi 30 septembre 1944 :

 

A 6 heures du soir, au chapelet familial, chez M. Poirot.
"Ma fille, en réparation de la faute de la semaine dernière, Je te demande d'aller communier à la messe
demain à Fauconcourt. Je vous bénis".


Dimanche 1er octobre 1944 :

Aux Vêpres, à Fauconcourt, pendant la récitation des Litanies de la Très Sainte Vierge, devant le Saint Sacrement, la Très Sainte Vierge apparaît au-dessus de l'Ostensoir. Elle priait. Puis Elle joignit les mains et bénit l'assemblée en faisant le signe de la croix comme les prêtres.

A 9 h. du soir, seule dans sa chambre :
"Mon enfant, Je suis tellement heureux, que dans l'intimité, Je viens te faire partager Ma joie. C'est dans la nuit, dans le profond silence que J'aime à venir à toi et ce soir, Je voudrais te faire connaître les charmes du Rosaire.
Le Rosaire est modeste, il se soumet aux risées de l'orgueil, il est immense et il est bon. Le Pater, cette fine fleur, qui est la prière dominicale, définitive.
L'Ave Maria où se rejoignent les deux plus belles salutations qu'ait jamais reçues Ma Divine Mère,
celle que lui fit l'Ange de l'Annonciation et celle que lui fit sa cousine à la Visitation; paroles inspirées
que vient soutenir de sa grande clameur unanime la voix de toute la chrétienté.
Enfin l'éclatant Gloria.
La forme ajoute à la matière.
Car c'est une trouvaille que cette cantilène d'Ave scandée par les Pater et rehaussée des Gloria. Je les compare à ces mélopées dont se servent les grandes personnes pour s'entraîner au labeur et les enfants au jeu.
C'est le mendiant qui répète sa monotone et lancinante supplique : le Rosaire fait de vous des mendiants.
C'est aussi l'être aimant qui fredonne toujours sans le répéter jamais le mot de son Amour et le nom de l'Aimé. Il y a là un charme de prière.
Quand tu récites les Ave, va doucement, car ce sont des roses qui montent vers Ma Très Sainte Mère. Mes deux enfants, l'Ave Maria est une rosée céleste qui arrose vos âmes et les rend fécondes en toutes sortes de vertus.
Cueillez les roses de ces mystères et tressez des couronnes à votre Mère glorieuse du Bel Amour. Je vous bénis".


Lundi 2 octobre 1944 :

Dans sa chambre à 9 h. du soir :

"Mon enfant, ce soir Je vais te parler de Ma petite Thérèse. Je suis l'Aigle Divin et elle était comme toi, une petite proie.
C'était un cœur, une âme tendrement enfantine qui était en même temps apostolique jusqu'à l'héroïsme. Elle était toute remplie, toute vibrante d'amour, d'un amour tendre et fort, simple et profond, qui lui a inspiré des transports d'abandon filial et des gestes magnifiques d'apôtre et de martyre. Elle a compris que l'essentiel dans la vie chrétienne c'était d'aimer Ma volonté, de s'y conformer avec un abandon filial, jour par jour, heure par heure.
La perfection consiste à demeurer toujours comme des enfants sur mes genoux, prenant tout de Moi avec un abandon filial, toujours confiant en Mon Amour.
Ma petite Thérèse avait la grâce de dilater les âmes, de les lancer sur les flots de l'amour, de la confiance et de l'abandon.
Elle a trouvé le bonheur, quand elle commença à s'oublier. Elle aimait tant la souffrance. Et voici ce qu'elle disait : "Nous qui courons dans la voie de l'amour, il ne faut jamais nous tourmenter de rien. Si je ne souffrais pas de minute en minute, il me serait impossible de garder la patience". Elle s'est offerte au tranchant du glaive, ou plutôt comme une victime attendant de l'Archer Divin, la flèche embrasée dont elle a voulu mourir.

Prie-la tous les jours, afin d'obtenir cette science qui fait les saints et donne à l'âme tant de paix et de bonheur.
Dis au pasteur que sa petite Sainte préférée effeuillera sur lui, pendant le Saint Sacrifice de la Messe, une pluie de roses blanches.
Tu auras la joie, à la communion du prêtre, de voir ces pétales que sa petite Thérèse fera tomber du
Ciel.
Mes deux enfants, Je vous bénis".

 

Mardi 3 octobre 1944 :


Quand le prêtre se baissait pour communier, Jeannette vit descendre de la voûte du chœur, 2 roses blanches, l'un blanc immaculé et d'une beauté qu'elle n'a jamais vue. Elles s'arrêtèrent au-dessus de l'autel et là, une main invisible détacha les pétales qui volèrent autour du prêtre. Un doux parfum s'exhala dans l'église qui dura quelques instants.
Ces pétales veloutés, très blancs s'évanouirent et elle vit un bouton de rose rouge au pied du crucifix qui est sur le tabernacle. Il s'ouvrit et devint une magnifique rouge sang.


Mercredi 4 octobre 1944 :


A 6 h. chez M. Poirot, au chapelet familial :
"Mon enfant, conserve le recueillement dans tes occupations extérieures. Sois encore plus occupée de Moi que de tout le reste. Si tu veux Me faire plaisir, il faut faire deux choses : La première, tenir ta nature dans une mortification continuelle de tant de petites choses qui se succèdent et qui ne nuisent pas à la santé, et par ce moyen, la mettre dans une immolation complète et dans une mort incessante à elle-même.
La seconde, tenir ton esprit et ton cœur sans cesse occupés de Moi et unis à Moi, en sorte que Je puisse satisfaire cette soif que J'ai de trouver dans Mes Epouses l'immolation et le sacrifice capables de Me dédommager. Il faut descendre et descendre toujours dans ton néant.
Dis au pasteur que J'aime ce chapelet récité à toutes les heures. Qu'il le continue. Hélas, beaucoup d'âmes le délaissent. Je te le dis, il faut prier. Tu vois ces villes sous le bombardement de l'ennemi qui est furieux plus que jamais. Le sang coule dans les rues. Les français contre français vont se tuer, et les femmes seront encore plus terribles et plus traîtres.
Le pasteur pour le chapelet perpétuel ne fait que son devoir, car dans le danger, la prière est nécessaire et par ces Ave les âmes obtiennent de grandes grâces. Je châtie les villes et certains villages par la peur, la souffrance et la faim. Car, tu entends, Je suis irrité et Mon bras frappera, car dans les villes délivrées, la jeunesse ne pense qu'à s'amuser.
(Plus tristement) Pauvre jeunesse, que tu me fais souffrir. Pour ton frère, mort pour la France, c'est ma petite Thérèse, le jour de sa fête qui l'a introduit au Paradis. Je vous bénis".

Jeudi 5 octobre 1944 :


Au chapelet de 4h30 pour Melle C...
"Ma fille, ce message sera pour ta sœur que J'ai choisie pour épouse : 'Mon enfant, Je veux que tu sois toute Mienne, pour Me consoler de tant d'outrages que Je reçois surtout des âmes qui sont à Moi. J'aimerais à ce que tu entres dans la solitude. Prie, Je te dirai l'ordre où Je t'attends. La vie religieuse n'est pas un chemin de roses; au contraire, c'est une mort continuelle à soi-même. Il faut t'attendre à toutes sortes de souffrances, d'humiliations et contradictions, car en t'unissant à Moi, tu épouses la Croix'. Pour Mes deux filles, Je vous rendrai ce que vous désirez : des épouses crucifiées. Pour ses parents, qu'ils ne retournent pas à Dijon pour le moment, car ils auraient beaucoup à souffrir. Mes enfants, Je vous bénis".

A 9h30, seule, dans sa chambre, Jeannette souffre de ne pouvoir s'unir à Jésus :

"Malgré la tempête qui te donne (de) la difficulté pour te recueillir, Je veux que tu sois fidèle au poste que Je t'ai assigné, savoir, de Me consoler en M'ayant toujours dans ton esprit pour penser continuellement à Moi et dans ton cœur pour M'immoler dans quelque chose. Or, cela t'est rendu habituellement facile par Ma présence. Tu dois ramener sans cesse ton esprit à Mes pieds et sans te lasser aussi souvent qu'il s'en retire, tout simplement par amour. Ce genre d'union Me sera agréable et s'il Me plaît que tu le passes à combattre de cette manière, ne le veux-tu pas ? Courage donc. L'âme Me plaît plus par le combat que par le repos, et les consolations. Heureuse est l'âme à qui Je puis Me cacher sans la décourager, ni lasser son attente. Si tu es fidèle à Me chercher ainsi, quoiqu'il te semble que tu ne Me trouves point, réjouis-toi quand même, car mon amoureux regard te contemple avec consolation et Je saurai récompenser ta généreuse attente bien au-delà de ce que tu peux espérer.
Demain, Je te laisse seule. Tu souffriras dans ton cœur et dans ton corps. J'ai besoin de ces sacrifices pour quelques âmes qui refusent de franchir une barrière qui les sépare de Moi. Mes deux enfants, Je vous bénis".


Samedi 7 octobre 1944 : Solennité du Saint-Rosaire


A 6 heures chez M. André Poirot, pendant le chapelet familial, à la 4è dizaine, je me sentis poussée à être plus recueillie, je baissai la tête et du côté de la statue, Jésus, la voix grave, un peu triste, parla : "Ma fille, dis au pasteur que J'aime beaucoup quand il parle de Ma Très Sainte Mère. Qu'il continue demain, son sermon sur le Magnificat. Il procurera une grande joie à sa Mère du Ciel qui lui enverra les lumières qu'il désire.
Mes enfants, priez, égrenez vos Ave, chez vous, dans les champs, mais n'abandonnez pas; car chaque jour ce sont des villages qui brûlent et des foyers sans abris.
Pauvres malheureux, si vous aviez récité le chapelet, Je ne vous punirais pas. Je vous bénis, ainsi que cette humble chaumière".


Au chapelet de 11h30 avec Melle Dubach, nous avons récité les deux premières dizaines à ses intentions.
En commençant la 4è dizaine, je vis un voile blanc couvrir la statue de N.D. de Lourdes, puis lentement il se partagea en deux, une grande joie me souleva de terre, car je contemplais la Très Sainte Vierge portée sur un léger nuage. Elle était entourée de rayons lumineux et très doux, sa robe était toute blanche et vaporeuse et retenue par une ceinture blanche. Sur Ses pieds étaient posées deux petites roses blanches qui dégageaient un parfum très doux. Elle tenait les mains jointes et entre ses doigts pendait son grand et transparent chapelet. Elle nous regarda en souriant, puis, au tabernacle, Jésus, la voix douce, pleine d'amour et de tendresse, Me dit : "Mon enfant, dis à ta sœur, que Je lui demande le sacrifice de rester. Les alentours de la ville voisine ne sont que bombardés, le danger, de ce côté est très grave, même en passant par les bois, car le sol est couvert de mines et les sentinelles américaines ne la laisseraient pas passer. Son village n'est pas encore délivré, mais Je veille sur sa maison et donne les grâces de force à sa chère maman.
Qu'elle prenne patience, dans quelques jours, elle aura la grande joie, de serrer dans ses bras ceux qui lui sont chers".
(La Très Sainte Vierge, pendant que Notre Seigneur parlait, ne regardait que Melle Dubach, avec un sourire profond, puis Elle pencha un peu Sa tête, ce qui lui donna une pose encore plus charmante et dit de Sa voix si douce : "Mes enfants, Je vous bénis". En faisant le signe de la Croix sur nous, Son sourire disparut, Son regard regarda très loin, puis Elle s'éleva, le nuage posé sous Ses pieds s'évanouit, le voile, petit à petit, l'enveloppa qui devint transparent à mesure qu'il cachait la Très Sainte Vierge et ce fut la statue bien imparfaite qui se montra.



Dimanche 8 octobre 1944 :


A la messe, à Fauconcourt, quand M. le Curé commença son sermon sur le Magnificat, une magnifique étoile vint s'arrêter au-dessus de sa tête. Elle dura tout le temps qu'il parla et quand il fit le signe de la Croix qui terminait son sermon, elle s'évanouit.
Pendant la communion des fidèles, je me sentis poussée, à regarder la statue de la Très Sainte Vierge, je La vis toute rayonnante, toute blanche, les bras étendus et le chapelet entre les doigts. C'est avec un magnifique sourire, qu'Elle regardait Ses enfants. Je ne pouvais détacher mes yeux de cette beauté. Elle resta tant que M. le Curé donna la Sainte Communion, puis, quand il revint vers l'Autel, Elle fit sur Elle, un signe de Croix, deux larmes vinrent tomber dans le calice. Elle joignit les mains, puis les yeux vers le Ciel, Elle s'éleva dans un nuage qui me La cacha. Mon cœur se serra et j'éprouvai une grande tristesse, car j'avais vu la Très Sainte Vierge pleurer.

A 6 h. au chapelet, chez M. Clévert, je fus très dissipée et fut prise d'un fou-rire qui dura presque tout le chapelet.
A la 5è dizaine que nous récitons les bras en croix, brusquement, Jésus, la voix voilée, me dit, sur un
ton de reproche :
"Mon enfant, sois plus sérieuse.
Pense que Ma Divine Mère te regarde.
Tu ris et Moi Je pleure, car cette journée J'ai été beaucoup offensé. Je vous bénis".

Je sentais que Notre Seigneur souffrait de me voir si distraite. J'ai passé une grande partie de la nuit en prières pour réparer car je sens que j'aurais pu faire l'effort de ne pas rire.

Lundi 9 octobre 1944 :
9h30 du soir. Je viens de faire mes prières, malgré le cœur lourd, je sentis une grande paix descendre en moi et Jésus, d'une voix touchante me dit :
"Ma Jeannette, pourquoi ces sanglots qui déchirent ton cœur. Tu sais bien que Ma grande joie est de venir s'entretenir avec toi, dans ta chambre, quand tu es seule. Dis à ta sœur que Je partage sa souffrance. Qu'elle se soumette à Mes ordres en retournant à Nancy; ne lui-ai-Je pas dit qu'elle reverrait bientôt sa famille.
Je sais que son devoir d'état l'appelle auprès des siens et J'admire son courage, car elle était prête à franchir tous les obstacles, mais Je ne veux pas qu'elle s'expose sous le feu de l'ennemi, à côté étant très dangereux.
Demain, l'Archange de Ma Très Sainte Mère veillera et guidera ses pas.
Pour le pasteur, Je ne désire pas qu'il parte voir son frère. Ne courez donc pas au devant du danger. Restez chez vous. Combien se sont déjà aventurés sur les routes et dans les bois et ne sont pas revenus. Il aurait du te parler de la visite de Monsieur le Curé de Domptail et de sa grande joie. Tes parents n'ont pas fait leur devoir. Voyant que les pasteurs désiraient te voir, ils auraient dû venir te chercher dans les champs, car tu n'es plus à eux, mais entièrement à Moi. Je n'aurais qu'un mot à dire et Je t'enlèverais à leur affection. Sois-Moi plus unie et répare, car nombreux sont les péchés qui Me font souffrir. Je te bénis".

 

Mercredi 11 octobre 1944 : Fête de la Maternité Divine de Marie. A 15h30 :


"Ma fille, dis au pasteur, qu'il mette sa chère maman chez sa tante, elle sera très bien. Son séjour dans ton petit village sera très court. Qu'elle ne craigne pas, Je lui donnerai les grâces pour surmonter cette épreuve. Je vous bénis".

A 18 h.
"Mon enfant, dis au pasteur que Je suis touchée de son acte de charité. Il a accepté de grand cœur cette personne. Je l'en récompenserai. Mes deux enfants, Je ne voudrais pas laisser cette journée sans vous parler de Ma Très Sainte Mère. Quand Elle reçut de l'ange ces paroles : "le Saint-Esprit sur vous et vous couvrira de son ombre", Marie était déjà le temple de Mon Père, parce qu'elle était pleine de grâces Il avait préparé ce temple par une consécration spéciale. Pour cette intimité unique, Mon Père avait arrêté le fleuve de boue, Il l'avait faite pure et Immaculée dès le premier instant de Sa Conception. Il s'était constitué jalousement ce jardin fermé et Il entendait le garder sans réserve. C'est pour Moi, que Ma Divine Mère fut faite si belle, mais c'est pour vous aussi puisqu'Elle est votre Mère. Mon Père a fait pareille exception en Sa faveur pourqu'elle soit associée à l'œuvre de votre salut et pour qu'Elle puisse largement mériter votre rédemption.
Elle n'a été faite si éclatante de grâce que pour Me donner, donner Son Jésus tout entier, Son Christ, le frère aîné et aussi tous les Christs que vous êtes; frères cadets de Celui qui vous acquit miséricorde et grâce.
C'est bien pour vous par conséquent que Mon Père le prédestina. L'Immaculé est la gloire de votre race, Elle est la garante de votre prédestination chrétienne.
A Elle donc votre hommage, votre supplique. A Elle l'offrande de votre vie pure et sans souillure dans la grâce divine.
Mes enfants, je vous bénis".


Jeudi 12 octobre 1944 :


Au chapelet de 4h30 :
La Très Sainte Vierge souriante et tout en blanc portée sur un nuage. Ses yeux regardaient très loin. Puis, Elle posa Son regard sur Monsieur le Curé de Domptail. Du tabernacle, Jésus, la voix confiante et très douce me dit :
"Mon enfant, dis ce simple mot au pasteur de Domptail : "Je n'approuve pas"... Il comprendra. Pour le pasteur de Xaffévillers, Je partage la grande souffrance de Ses brebis. Qu'il soit confiant. Je veille sur chacune d'elles. Cette enfant qui fut tuée par les bombardements s'était offerte en victime. J'avais accepté son sacrifice et J'ai cueilli ce lys pour en orner Mon jardin de délices. La Très Sainte Vierge dit : "Je vous bénis".


Vendredi 13 octobre 1944 :


"Mon enfant, ce soir, dans l'intimité de ta petite chambre, Je veux te faire comprendre ce qu'est le don de soi comme tu le désires.
Le don de soi naît non seulement dans l'accomplissement de tes devoirs envers tous, non seulement dans les œuvres charitables, non seulement dans la prière, mais encore dans toute ton attitude, ta façon d'être. Les idées grandes ou saintes, les convictions profondes ont souvent pour véhicule auprès des âmes, le charme et l'influence personnelle de ceux qui les représentent. Vous jugerez l'arbre à ses fruits, à ses fruits de dévouement, de charité, de foi rayonnante, mais aussi aux fleurs qui frappent d'abord le regard et précèdent le fruit, ces fleurs-là s'appellent douceur, grâce, noblesse et distinction extérieure des manières et de l'allure, sérénité, égalité d'humeur, charme de l'accueil, du sourire et de la simplicité.
Si ton âme devient profonde et sanctifiée, maîtresse absolue par la grâce divine de ton corps et des entraves que celui-ci oppose, ton âme, sans jamais se répandre, rayonnera au dehors et donnera à tous le parfum délicat de ces fleurs dont Je parle. Elle attirera les cœurs et les préparera par sa douce influence à la venue que tu obtiendras ensuite par tes prières.
Imitez Ma Divine Mère. Il y en a qui font des prières à Marie, mais qui restent froids, c'est qu'ils n'ont pas la dévotion d'imitation. Quand on aime quelqu'un, on est heureux de lui voir faire les mêmes choses que soi. Ma Très Sainte Mère aime voir dans Ses enfants, les vertus qu'Elle a pratiquées surtout Sa pureté, Son humilité, Sa charité.
La pureté, cette belle vertu qui L'a rendue si agréable à Mon Père et si chère à Son Cœur.
L'humilité, c'est comme une balance : plus on s'abaisse d'un côté, plus on est élevé de l'autre. Abaisse-toi, comme Ma Divine Mère et tu seras élevée.
La charité ; imite Son amour pour Moi si ardent. Prie-la et Elle te donnera les grâces. Dis au pasteur que Mon désir est de voir Ma Très Sainte Mère retourner dans chaque foyer ; Ses enfants l'ont reçue et l'ont priée avec une grande joie et une grande ferveur ; pour Elle, c'est un bonheur infini, car Elle aime ce chapelet familial.
Pour les foyers qui l'ont refusé, qu'il ne fasse aucune démarche. Plus tard, ils comprendront.
Pour ces évacués qui sont dans ton village et qui sont dépouillés de tout, le pasteur doit faire un appel à ses brebis. Donnez-tout ce que vous pourrez; cela vous sera rendu au centuple. Ce sont de belles âmes
très humbles qui ne se révoltent pas et qui ont tout accepté ; hélas, ces âmes soumises sont très rares,
mais Je leur réserve une belle couronne.
Ma Jeannette, assez pour ce soir.
Mes deux enfants, Je vous bénis".

 

Lundi 16 octobre 1944 :


A 4h30 avec M. le Curé de Xaffévillers :
"Mon enfant, dis au pasteur que Ma Divine Mère désire retourner dans chaque foyer. Je vous bénis".

A 6 h. à la 3 dizaine, M. le Curé venait d'indiquer l'intention. Je fus prise d'un grand frisson. Tout près de Mon oreille, Jésus, suavement, me parla :
"Ma Jeannette, soit très recueillie; prie doucement. Je vais te plonger dans le silence et tu entendras Ma Divine Mère réciter le chapelet avec Ses enfants".
Dans cette paix profonde, la voix musicale de la Très Sainte Vierge s'éleva.
Je l'entendais prier très lointainement, puis peu à peu la voix se rapprocha et Elle me dit : "J'aime beaucoup la prière de ces petits. Ce sont des âmes très pures qui touchent Mon Cœur et Me font pleurer.
Leurs Ave ont formé une couronne de roses qui auréolent Ma tête. Priez, car beaucoup d'âmes souffrent. Je vous bénis".


Mardi 17 octobre 1944 :


A 10 h. du matin, au presbytère, dans la chambre de M. le Curé, avec sa nièce et sa sœur, nous avons récité le chapelet.
Au 2è Ave fleuri, Jésus gravement me dit : "Ma fille, dis à ta sœur que l'Archange de Ma Très Sainte Mère veillera sur son retour.
Pour ses enfants, Je Me choisis pour épouse la dernière petite fille.
Dis au pasteur que toute sa famille et ses amis sont sous le manteau de Ma Très Sainte Mère. Mes enfants, Je vous bénis".


Mercredi 18 octobre 1944 :


Au chapelet de 11h30, avec M. le Curé, nous le récitons aux intentions de la Mission.
A la 3è dizaine, une grande joie m'envahit. Je me sentis devenir plus recueillie, à prier plus doucement.
Puis venant du tabernacle, Jésus, la voix pleine de tendresse, me dit :
"Mes 2 enfants, Je vais vous découvrir le ciel de vos âmes intérieures.
Vos âmes sont deux lis parfumés. Sans sortir de sa place le lis parfume l'atmosphère, ainsi vos âmes parfument autour d'elles; quand vous sortez de l'oraison, vous êtes tout embaumés des parfums du
Ciel.
Quand une personne passe quelques instants dans une atmosphère parfumée, elle en demeure tout imprégnée et quand le parfum demeure, il faut qu'elle fasse provision d'essence ; sans cela tout s'évapore promptement. Si, de même, dans l'oraison, vos âmes ne savouraient que les douceurs et les bons sentiments, le parfum se dissiperait bien vite. Mais puisque vos âmes forment de solides résolutions, le parfum se maintient et vous répandez la charité, la suavité, la condescendance. La monnaie avec laquelle vous achetez le flacon d'essence, est la mortification. Ce sont les pratiques de renoncement que vous faîtes dans la journée.
Vos âmes qui font tout en Ma volonté et qui ne se contentent pas de l'accomplir, mais étudient ses moindres désirs sont des âmes d'oraison.
Mes deux enfants, tournez sans cesse vos âmes vers votre Bien Aimé comme l'aiguille aimantée et toujours attirée vers le pôle Divin. Ainsi fixées et dirigées, elles ne pourront s'égarer. Je vous bénis".



Vendredi 20 octobre 1944 :


A 11h30 avec M. le Curé et un séminariste soldat, nous récitons le chapelet pour la Mission. C'est au 2è Ave fleuri, que lentement, je me sentis pénétrée d'une grande paix, puis les voix baissèrent et du tabernacle, Jésus, la voix grave, me dit : "Ma fille, dis à Mon futur pasteur que Je suis infiniment touché de la grande confiance qu'il a mise en ta sœur et en toi.
Ma Divine Mère veillera sur lui et Je lui accorderai les grandes grâces qu'il désire. Mes enfants, Je vous bénis".



Samedi 21 octobre 1944 :


A 6 h. au chapelet familial, chez Mme Pierron, à la 3è dizaine, je sentis en moi, une douce joie, puis lentement les Ave s'évanouissent et je fus plongée dans le silence. Du côté de la statue, Jésus, d'une voix pleine de tendresse, me dit :
"Ma fille, Je Me penche vers cette maman qui souffre en silence et dont le cœur est percé de mille glaives. Dis lui que ses enfants souffrent de nombreuses privations, surtout celle de l'exil. Qu'elle médite Ma fuite en Egypte. Je l'ai voulu ainsi pour vous apprendre à savoir vous passer de tant de choses dont vous croyez avoir besoin. J'ai voulu qu'en Me regardant, pauvre et méprisé, inconnu de tous, vous sachiez accepter pour Mon Amour, le mépris du monde.
Ses enfants se sont abandonnés entre Mes bras. Je suis près d'eux et porte leur lourde Croix. Pour Mon futur pasteur, et pour ton frère, le pasteur peut leur parler de la Mission et leur faire connaître tes messages, mais sous le sceau du secret.
Mon enfant, habitue-toi à faire ce qui te coûte. Tu connais ton défaut, engage chaque jour une bataille ardente en ayant cœur de le vaincre.
Fais-toi un tempérament de lutte. Sais-tu que c'est séduisant de cueillir des victoires cachées, dans le champ clos de son cœur, sous Mon regard.
Tu seras tout de suite récompensée, par une douceur intérieure. Je n'attends pas le Ciel pour payer ceux qui se donnent à Moi. Je vous bénis ainsi que ce foyer".


Dimanche 22 octobre 1944 :


A 4h30 seule dans ma chambre, j'écrivais mes messages, quand une main invisible, me fit mettre à genoux, puis je fus inondée d'une grande lumière intérieure et Jésus, d'une voix triste, me dit :

"Ma fille, dis au pasteur qu'il a distribué paternellement le pain de Ma parole; beaucoup d'âmes ne l'ont pas comprise et se sont ri de Moi.
Quand ton Père parle, ce n'est plus lui, mais c'est Son Dieu qui lui envoie les lumières. Le dimanche qui se termine sans les Vêpres est un jour tronqué. C'est comme un pan de mur qui menace et dont on précipiterait l'écroulement. La maison ne s'écroulerait peut-être pas du coup, mais si on ne répare pas la brèche, si l'on ne comble pas le vide ainsi produit, il y a tout lieu de craindre pour la solidité de l'édifice.
Grand nombre de fidèles veulent Me servir à leur fantaisie, sans consulter Mes volontés. Je ne bénirai leurs œuvres que si Mes enfants Me rendent l'honneur et le culte qui M'est dû. Mes deux enfants, consolez Mon Sacré-Cœur. Venez au jardin des Olives, près de Moi et offrez-vous pour expier les péchés du monde. Je vous bénis".



Lundi 23 octobre 1944 :


A 9h30. Après avoir récité ma prière une voix intérieure me poussa à dire mon chapelet pour les 2 futurs pasteurs et les 2 soldats.
Dans la nuit et le calme profond de ma chambre, j'égrenais mes Ave, quand je vis une douce lumière
envelopper le crucifix et Jésus, d'une voix pleine d'amour, me dit :


"Ma Jeannette, ce soir, ce message sera pour Mes 2 futurs pasteurs et tes 2 frères".
"Mes enfants, votre confiance est la source de bénédictions que Je répands sur vous.
Mes 2 fils, il appartiendra à votre vocation divine de préparer dans le cœur des hommes la voie à l'amour.
Votre mission sera de remplacer sur tous les champs de l'apostolat les moissonneurs exténués qui laissent tomber la faucille de leurs mains, de ramasser les épis dorés qui penchent la tête dans les sillons et qui n'ont personne pour les mettre en gerbe et les rentrer dans les greniers du père de famille, de verser Mon sang au âmes assoiffées, d'arrêter les pêcheurs riant, chantant dansant sur la large voie qui conduit à l'enfer, de rompre le pain de la doctrine aux petits enfants et le pain du Ciel aux malades et aux mourants.
Pour Mon futur pasteur que J'appelle dans les missions, de s'enfoncer dans les forêts lointaines et de grimper aux sommets des montagnes sauvages, à tous deux de Me faire connaître au monde. Efforcez-vous chaque jour à M'aimer davantage, à avancer en degré et en perfection dans Mon amour. Témoignez-Moi plus d'amour aujourd'hui qu'hier et plus demain qu'aujourd'hui, en pensant plus assidûment à Moi et en faisant généreusement les sacrifices que Je vous demanderai. A Mes 2 autres enfants : Je connais la largeur de votre cœur, plus tard, vous aurez une Mission à remplir et vous comprendrez pourquoi vous avez fait partie du groupe de privilégiés. Je ne soulève qu'un coin du voile, mais vous verrez de belles choses.
Mes enfants, que Je suis heureux de contempler vos âmes pures et embaumées. Je vous bénis".


Mercredi 25 octobre 1944 :


Au chapelet de 3h30 au presbytère en présence des curés de Xaffévillers et de Domptail et d'un soldat :

"Mon enfant, dis au pasteur de Domptail que tous ces Ave qui montent continuellement vers Moi touchent Mon Cœur et Je répands sur chacune de ses brebis des torrents de grâces. Plusieurs familles ont été touchées par le feu, mais dans leur dépouillement, elles ont tout accepté et Je Me penche sur elles pour leur apporter la consolation.
Combien de fois ai-Je répété à Mes deux pasteurs que Mon Manteau s'étendait sur leurs villages. Je n'ai pas voulu écarter les obus parce qu'il fallait que plusieurs familles expient, mais les épreuves seront bientôt terminées.
Au frère du pasteur de Domptail : Je suis heureux qu'il n'ait pas accepté. Ne vous plongez pas dans les choses matérielles, mais récitez et ne vous lassez pas d'égrener vos Ave.
Je souris de contempler ce cadre posé à Mes pieds.
(Cadre contenant une rose qui fut trempée dans les pleurs de la Statue du Pailly lors d'une apparition de la Très Sainte Vierge au Père Lamy). C'est un Mystère pour toi, mais tu sais, Mon enfant, que Mes désirs sont toujours écoutés. Je demande au pasteur (Domptail) de t'éclairer.
A ton frère, Je bénis toutes ses intentions. Plus tard, Je le chargerai d'une grande Mission. Qu'il reste toujours confiant. Je veillerai sur lui. Mes enfants, Je vous bénis".



Mercredi 25 octobre 1944 :


A 6 h. du soir, au chapelet familial.


"Ma fille, le futur pasteur que J'appelle à s'enfoncer dans les forêts lointaines est celui qui entre dans la Congrégation des Pères Blancs. J'attends beaucoup de cette âme.
A tous deux : dis-leur que Ma petite Thérèse qui aime beaucoup les missionnaires sera toujours à leur côté pour les aider dans leur lourde tâche.
Pour ton frère, qui connaît la Mission, Je le compte parmi Mes brebis privilégiées. Je lui demande de réciter plus souvent son chapelet et Ma Très Sainte Mère protégera son cher papa et sa famille qui souffre.
A tous : J'exaucerai leurs plus chers désirs ; Je les guiderai, puisqu'ils sont revêtus par Moi d'une Mission universelle.
Ma Jeannette, Je suis bien triste, car dans cette chambre, ta maman du Ciel a vu de bien tristes choses ; pauvre prisonnier, quand tu reviendras combien ton cœur saignera.
Dans ton village, il y a plusieurs femmes dont les maris sont en exil et qui ne viennent plus à la messe le vendredi, que ton père célèbre pour eux. Depuis que les soldats sont là, la prière est oubliée. Elles rient aujourd'hui et demain verseront des larmes ; à celles-là, Je te dis : Je les laisserai de côté, car Je suis écoeuré du manque de volonté de ces jeunes mères.
Mes deux enfants, vous qui M'aimez d'un amour pur et détaché, Je vous tends Mes bras. Jetez-vous sur Mon Cœur et écoutez Ses plaintes. Je vous bénis".


Vendredi 27 octobre 1944 :


A 6 h du soir, au chapelet familial, chez Madame Litaize, au commencement de la 3è dizaine, les Ave devenaient très doux, puis cette mélodie lointaine, Jésus, d'une voix grave me dit :

"Mes enfants, Je parle de ton père, de Mon futur pasteur et de ton frère. devenez de beaux vases de cristal bien purs, tout grand ouverts de Mon côté, pour que Je M'y verse sans cesse et les remplisse ; et un peu incliné du côté des créatures, pour que la liqueur divine découle sur elles, les éclaire, les purifie, les rafraîchisse et les console.
Le pasteur, pour son séminariste, doit chercher une maison où l'on dirige et où l'on instruit les âmes à la sainteté et à la dignité du Prêtre. Je lui nomme deux villes, Nancy ou Epinal. Qu'il n'attende pas, car Mon futur pasteur doit travailler. Pour cette maman qui désire que sa fille connaisse tes messages, Je lui donne l'autorisation. Je connais la grande souffrance de cette âme. Dans quelques temps elle aura une grande joie. Je sais récompenser ceux qui ne cessent de prier leur Maman du Ciel. Pour cette personne dont ta sœur n'a point de nouvelles, Je resterai silencieux. Mon enfant, il est des choses que Je ne puis dévoiler. Qu'elle prie pour elle. Avec Amour, Je vous bénis".



Samedi 28 octobre 1944 : Veille de la Fête du Christ-Roi.


9 h. du soir. Je viens de réciter mon chapelet à plusieurs intentions, particulièrement pour Melle Dubach.
En commençant la 4è dizaine, une grande paix inonda mon cœur, puis dans l'obscurité de ma chambre, Jésus, d'une voix pleine d'Amour me dit :


"Ma Jeannette, dans le cloître, tu seras enveloppée de silence et d'oubli pour mieux vivre cette vie intérieure qui t'uniras davantage à ton Epoux crucifié.
L'amour de la Croix. L'espérance t'en arrachera ce cri. Pour jouir, il faut mourir ; pour aimer souffrir. Je veux t'apprendre cette science d'aimer. Toute ta vie sera désormais d'aimer et de Me faire aimer. Je ne te ménagerai ni les épreuves, ni les secours.
Tu lutteras pour sacrifier à ton Epoux les tendances naturelles de ta nature ardente.
Il te faudra briser beaucoup pour l'atteindre, car c'est un Royaume d'amour et J'y veux des hosties bien sacrifiées.
Dans ce Royaume d'amour, tu seras Hostie, en te cachant, en t'oubliant. Ce sera là ton champ d'immolation.
Voici ce que fait l'Amour : il anéantit, il souffre, il agit. Celui qui aime se détruit, s'anéantit lui-même. C'est le signe que Je considère chez Mon épouse.
C'est la pierre de touche de l'Amour. Je demande deux choses : agir pour Moi et souffrir à cause de Moi. L'épouse doit devenir l'image de l'époux, c'est Ma volonté, c'est là ce que J'attends d'elle. Elle ne doit pas se tenir à distance. C'est en Mon Amour qu'elle doit chercher l'amour. Pour cela, il suffit d'une chose, c'est que l'épouse ne quitte jamais l'Epoux.
Pour que cette union se contracte, il faut l'humilité du cœur. L'humilité est le sceau qui scelle l'union entre l'Epoux et l'Epouse.
Dans ce cloître où Je t'attends, tu seras mon Rubis, ignoré de la terre, mais qui aura tout son éclat dans Mon Ciel. Mon Amour Divin dévore ton âme. Tu es le lis pur croissant au milieu des épines. Passons, puisque tu le désires, aux questions de la terre.
Ta sœur conforme son être et sa volonté à Mes divins conseils. C'est une âme débordante de charité, d'une charité qui livre son âme à une sainte ivresse, elle est pour elle une source intarissable de foi, un océan d'humilité.
Une mère dont le cœur est tout de tendresse, n'aime pas tant à serrer dans ses bras et à presser sur son cœur un enfant, qu'une âme remplie de charité ne se complait à s'unir à Moi. Je la laisse libre, sa grande joie est de presser sur son cœur sa chère maman. Qu'elle parte demain, mais elle pourra trouver des surprises. Que ce petit mot n'assombrisse pas sa joie, car Je la sais prête à surmonter tous les dangers. L'Archange Saint Michel saura la défendre".



Dimanche 29 octobre 1944 : Fête du Christ-Roi.


C'est aux Vêpres, à la bénédiction, quand le Prêtre fait avec l'Ostensoir le signe de la croix sur les fidèles que de l'Hostie, Jésus, d'une voix grave, me dit : "Mes enfants, Je vous bénis".

A 9 h. du soir, au presbytère, avec M. le Curé, deux soldats et un futur pasteur, Mme Petitnicolas et Melle Rhote, nous avons récité une dizaine de chapelet pour les 5 privilégiés qui avaient ordre de partir. En commençant le 1er Ave, je sentis quelque chose de doux qui m'enveloppa, puis les Ave s'estompèrent devant moi, je vis la statue du Sacré-Cœur se recouvrir d'un nuage qui s'entrouvrit et laissa apparaître la Très Sainte Vierge toute blanche, rayonnante, les mains jointes et son beau chapelet entre les doigts. Ses yeux étaient baissés et de grands cils faisaient un léger ombrage sur Ses joues diaphanes ; tout près d'Elle, Jésus, suavement, me dit :
"Mon enfant, dit à Mes deux pasteurs et à tes frères que Je les appelle à coopérer à Mes desseins, mais Je ne veux pas les leur révéler. Abandonnez-vous à Mes appels divins. Travaillez pour Moi. Je saurai vous récompenser de votre filial abandon. Aux heures de grandes souffrances, prenez votre chapelet. Ce sera votre bouclier et Ma Divine Mère qui vous sourit vous enveloppera dans Son Manteau".

(Ici, la Très Sainte Vierge leva les yeux et maternellement regarda chacun, avec un profond sourire, surtout le soldat qui est de la J.O.C. - Pendant ce temps, Notre Seigneur continuait)


"Tous les matins, vous êtes des ciboires : toute la journée soyez des ostensoirs Me rayonnant partout. Reproduisez autour de vous, Ma bonté, Ma charité, Ma vie de prière. Chaque soir, Ma petite Jeannette priera pour vous. Je vous bénis".



Mardi 31 octobre 1944 :


Au chapelet de 11h30 que nous récitons pour la Mission, à la 4 dizaine, je me sentis plus unie à notre Seigneur, puis la voix de Monsieur le Curé s'évanouit et dans ce silence profond, du tabernacle, Jésus, d'une voix douce, me dit :


"Mes deux enfants, plus vous serez humble et doux, plus Je vous donnerai, et vous attirerez à Moi. Ce sont les petits qui sont les privilégiés de Mon Cœur, car J'aime à trouver dans Mes créatures la conscience de leur néant. J'en demande l'aveu humble et sincère. Alors Ma grâce toute puissante s'incline et opère des merveilles. Ce qui n'était rien devient sublime sous Mon influence sacrée. C'est une âme enflammée, un cœur embrasé, capable de tous les héroïsmes et des plus grandes vertus. Inclinez-vous au pied de Mon tabernacle. Humiliez vos âmes et vos cœurs et vous vous releverez sanctifiés. Mon Royaume est au-dedans de vous. Je connais dans vos consciences vos efforts, vos ennuis et Je compte vos larmes. Aux heures de souffrance, de découragement, de lutte, posez sur Ma poitrine ; vos têtes alanguies et enfiévrées. Si les forces vous manquent, Je saurai vous porter. Voilà l'amoureuse filiale union à Ma Volonté.
Pour votre sœur qui connaît votre secret, ne craignez pas. Je veille. Pour cette âme qui manque de confiance, les épreuves ne sont pas terminées. Je vous bénis".



Mercredi 1° novembre 1944 : Fête de la Toussaint.

"Mon enfant, ce message sera pour ton Père et pour toi.
Cette fête de la Toussaint est bien douce ; c'est la fête de ceux qui vivent en Moi, de ceux que vous avez aimés et qui ont atteint la Lumière et le Bonheur.
Le ciel est un rassemblement fraternel, un enveloppement de tendresse d'un à l'autre, de chacun à tous, de tous à chacun. Vos morts sont vivants, ce sont les grands vivants éternels, sur qui le mal n'a plus d'action, ni la douleur, ni la fatigue du temps. Ils jouissent de Ma propre joie, ils vivent dans la charité parfaite, offrant perpétuellement à Mon Père l'hommage de leur ardent amour que Lui-même allume en leur poitrine et vous aiment encore plus qu'ils ne vous ont jamais aimés. Votre souvenir habite en leurs cœurs restés fidèles à toutes les affections qui n'exclut leur sainteté. Vos noms se murmurent perpétuellement en leurs prières. Leurs regards vous suivent sur les chemins de l'exil, autant qu'il plaît à Mon Père de leur découvrir vos images en la pleine vision qu'Il a Lui-même.
Dis à ton Père que ses parents et l'enfant qui est cher à toute sa famille, n'oublient pas ceux et celles qui gisent encore couchés dans la vallée de larmes. Sous le manteau de leur maman qui dans ce beau jour s'étend sur toute la terre, ils portent une couronne incorruptible de gloire et prennent part à leurs innombrables misères.
De leur grande Patrie, ils leur sourient et leur donnent une part de leur joie. Mes deux enfants, la paix, c'est la fleur de la charité, c'est le Ciel dans vos âmes.
Priez pour toutes les âmes et elles sont nombreuses, celles qui me ferment la porte de leurs cœurs. Je vous bénis".



Jeudi 2 novembre 1944 :


Au presbytère, au chapelet de 3 h. avec Messieurs les Curés de Xaffévillers et de Domptail :


"Ma fille, ce message sera pour Mes 3 pasteurs.
Mes enfants, ne mettez aucune limite à vos immolations.
Le sacrifice absolu vous apportera Mon amour, Mes joies divines et les rayonnements de Ma Vie en vous. Vous serez des Hosties vivantes. Pour Mon amour, tous les sacrifices vous seront faciles. Avec cet amour, vous aimerez toutes les âmes et vous serez heureux de vous sacrifier pour les sauver. Hosties vivantes, c'est l'expression de Mon Sacré-Cœur : transformez-vous comme l'hostie. Dans la consécration, le Pain n'existe plus. Il n'y a plus que la forme et la blancheur ; la substance matérielle n'est plus. Je suis seul présent et tout entier. De même, en quelque sorte, si vous êtes des hosties saintes par le sacrifice, par la disparition de vous-mêmes, Je passerai en vous. L'Hostie parlera par vous. L'Hostie se traduira dans toutes vos actions et l'Hostie, c'est MOI.
Alors, vous serez des hosties vivantes, des holocaustes d'amour par la destruction de vous-mêmes. Mon amour s'édifiera en vous, car, en vérité, vous pourrez redire : "C'est Jésus Christ qui vit en moi". Si vous pratiquez cette parole, vous sauverez le Monde.
Le dernier mot de la vertu est celui-ci : "Ne songez aux autres que pour les aimer et à vous-mêmes que pour vous oublier". N'ayez pas peur du couteau qui immole.
Dis au pasteur de Xaffévillers qu'il doit ramener sa chère maman, car J'avais dit que son séjour serait court. Pour ses 3 petits, Je les appelle à Moi. Qu'il fasse les démarches pour qu'ils puissent travailler. Mes enfants, Je vous bénis".



Dimanche 5 novembre 1944 :


"Mes deux enfants, vos âmes sont des maisons de prière. La prière doit sans interruption s'élever de vos âmes vers le Ciel, comme une fumée d'encens et combien de fois, les distractions, les pensées terrestres, les occupent, les remplissent de bruit.
Efforcez-vous de toute votre puissance, de faire
(en sorte) que vos esprits soient toujours occupés de Moi ou de ce que Je vous charge de faire pour Mon service et même qu'en faisant ce dont Je vous charge, vous jetiez sans cesse un regard vers Moi, sans jamais détacher votre cœur en aucune façon et les yeux le moins possible, ne les attachant à vos occupations qu'autant que c'est nécessaire et votre cœur pas du tout. Que Je sois le Roi de vos pensées et que Ma pensée ne vous quitte pas et que tout ce que vous dites, faites, pensez, soit pour Moi, soit dirigé par Mon Amour.
Soyez deux petites lampes au pied de l'Ostensoir et si la petite flamme fait mine de vouloir s'éteindre, demandez le souffle de l'Esprit-Saint pour la ranimer. Je vous bénis".



Lundi 5 novembre 1944 :


Monsieur le Curé de Domptail a proposé à Jeannette de la conduire au Monastère du Val d'Ajol. On prie. La Très Sainte Vierge apparaît. Notre Seigneur parle :


"Mon enfant, dis au pasteur que Je suis heureux qu'il te conduise chez Mes Epouses très chères. Votre voyage se fera sous la protection de Ma Divine Mère.
Pour le jour, à eux de choisir. Mais faîtes ce voyage le plus tôt possible.
Je veux que tu sois toute abandonnée à Moi et que tu Me laisses faire tout ce que Je voudrai dans ton âme et dans tout ton être. Je désire qu'à l'avenir tu sois Ma Petite Hostie et lorsqu'elle sera bien blanche J'y marquerai Mon empreinte et Je la mangerai
(ces derniers mots avec une grande douceur). Pour cette belle âme que le pasteur de Domptail a initié, Je veille sur lui et Je Me réserve ce petit bouton de rose.
Pour le pasteur de Xaffévillers, Je protège sa famille. Mes enfants, Je vous bénis".


On prie de nouveau pour savoir si l'on doit coucher en route et si M. le Curé de Xaffévillers doit nous accompagner. Notre Seigneur :


"Ma fille, dis au pasteur de Domptail de ne pas changer son itinéraire, mais qu'il se mette en règle. Pour l'autre pasteur, Ma volonté est qu'il vous accompagne. Ne craignez pas. Tu verras l'étoile tout le long du parcours".



Mardi 7 novembre 1944 :


"Mon enfant, cette pluie qui ne cesse de tomber, c'est une épreuve pour ton village ; les calamités sont commencées et vous passerez par des heures encore douloureuses, car Je veux voir l'amour et la confiance de tous ces foyers.
Ton père peut donner la permission à ses brebis de travailler le dimanche, mais qu'elles ne manquent pas les principaux offices, car les châtiments seraient encore plus terribles.
Il y a plusieurs mois, Je t'avais annoncé que la souffrance viendrait, plusieurs familles sont cruellement touchées, beaucoup d'autres le seront, car on manque de respect, surtout de confiance envers Mon pasteur.
Plusieurs foyers n'auront plus cet élan pour recevoir une deuxième fois Ma Divine Mère. Voici le froid, puis on aime sa tranquillité, son petit chez soi, il fait si bon au coin du feu quand le vent et la pluie font rage.
Maintenant que l'ennemi est parti, tous se croient délivrés ; pauvres enfants, vous ne pensez donc pas à des millions et des millions de femmes, d'enfants, de vieillards qui meurent de faim et qui n'ont plus de toit pour s'abriter et... tous ces français qui vont se tuer. C'est l'heure où il faut redoubler la prière et le chapelet, car c'est l'Ave Maria qui sauvera la France.
Que le pasteur ne fasse aucune démarche. Je lui demanderais même de ne rien dire et d'attendre les âmes ferventes qui voudront reprendre Ma Très Sainte Mère. Je te le dis. Elles ne seront pas nombreuses.
Petit village, si tu savais le don que Je t'ai fait, combien tu tomberais à genoux pour Me remercier. Je ne désire pas que ta sœur vous accompagne. Maintenant, que le pasteur fasse comme il voudra : ce serait un acte de charité qu'il ferait, mais, vois-tu, dans les messages, Je ne veux que Mes enfants. Priez, consolez-Moi, car Je suis toujours plus offensé, surtout dans la personne de mes représentants. Je vous bénis".



Mercredi 8 novembre 1944 :


A 5h30 au chapelet familial au presbytère. Au Mystère de l'Assomption, récité pour un accroissement de la dévotion au chapelet dans la paroisse :

 

"Mon enfant, Ma Divine Mère n'a jamais déçu la confiance de Ses enfants. Toutefois, cela ne veut pas signifier que Marie exauce toujours vos prières en ce monde et selon vos vœux, car vos désirs actuels ne sont pas toujours ce qu'il y a de meilleur pour Ma gloire et pour votre salut éternel. Votre Céleste Avocate le sait. C'est pourquoi, elle vous obtient matériellement et selon vos besoins présents les grâces qui vous sont le plus utiles dans le temps, dans la mesure et de la manière qu'elle veut et qu'elle juge convenable. Une mère sait beaucoup mieux que le petit enfant qu'elle porte dans ses bras ou qu'elle couche dans son frêle berceau ce qui convient à son existence et à ses besoins. Par suite, tout ce qu'il y a en vous d'espérance, ce qu'il y a de grâce, ce qu'il y a de salut, tout, dis-je, et n'en doutez pas, vous vient de Celle qui s'élève vers le Ciel inondée de délices. Donc, de toute la tendresse de vos cœurs, de tout votre pouvoir d'aimer, de tous vos vœux les plus ardents, honorez et vénérez votre Mère. Telle est Ma volonté qui a voulu que vous ayez tout par Marie. Ma Divine Mère s'empresse partout et toujours d'apporter assistance à vos misères, vous consolant dans vos craintes, réveillant votre foi, raffermissant vos espoirs, chassant la défiance et relevant la pusillanimité.
Marie vous conduit comme par la main dans la voie étroite qui conduit à la vie. Elle adoucit le sentier douloureux de la pénitence et du calvaire ; Elle vous porte dans les bras de Sa miséricorde, vous comble des trésors de Ma grâce et en vraie Mère ne se décourage jamais de vos résistances et de vos coups de tête. Je vous bénis".



Jeudi 9 novembre 1944 :


A 5h30 au chapelet familial au presbytère. A la 3° dizaine dite pour Simone Courtois, Jeannette vit un voile blanc sur le massif qui se partagea en deux, un nuage descendit, Elle entendit comme du vent et doucement la Très Sainte Vierge vint se poser sur le nuage. Elle fixa en souriant Simone Courtois et dit :


"Mon enfant, dis à ta sœur que mon Divin Fils attend Sa future épouse chez les Clarisses du Val
d'Ajol.
Mes deux petites filles, soyez d'autres Christ, pour racheter les âmes, car ce sont des milliers qui
sont sous la domination de satan".


(Puis Ses yeux se posèrent sur la sœur du pasteur) :


"Pour ta sœur qui souffre et qui porte courageusement sa lourde Croix, dans l'invisible, Je suis près d'elle et bientôt elle verra luire cette aurore tardive. Mes enfants, Je vous bénis".

 

 (Puis la Sainte Vierge regarda chaque personne. Le voile qui formait tenture derrière Elle se ferma, puis s'éclaircit ; ce fut comme une fumée qui monta et Jeannette inondée d'une grande joie revint sur la terre).



Samedi 11 novembre 1944 :


Seule, dans sa chambre à 8 h. du soir, Jeannette qui ne s'était plus rappelé le message donné au chapelet familial au presbytère, à 5h30, entendit :


"Mon enfant, sois en paix, ne crains pas, tu es entre les bras du Tout-Puissant qui ne veut pas t'abandonner entre les mains de l'ennemi, puisque Je suis ton Père, ton Maître et ton gouverneur qui te donne de continuelles preuves de l'amoureuse tendresse de Mon Cœur. Je vais te redire le message : pour ton Père. (Secret). Mes deux enfants pour plus de prudence, munissez-vous de laissez-passer. Le pasteur doit s'adresser au capitaine.
Ma fille, sois très calme ; chaque fois que tu seras impressionnée, le démon en profitera pour te troubler.
Maîtrise-toi et tu obtiendras de beaux résultats. Je vous bénis".

 


Lundi 13 novembre 1944 :


MMrs. les Curés de Xaffévillers et de Domptail viennent d'arriver. M. le Curé d'Ortoncourt est retenu par un enterrement qui doit avoir lieu à Fauconcourt à 10 h. On prie :

"Mon enfant, Je tiens à ce que ton Père t'accompagne. Si Je permets ces obstacles, c'est pour votre bien. Aussitôt que le pasteur sera revenu, partez. Comme Je te l'ai dit, tu verras l'étoile et l'Archange sera à vos côtés. Je vous bénis".

A Remiremont, chez Monsieur Briot, où l'on arrive vers 5h30, on hésite à s'engager sur la route du Val d'Ajol. On prie :

"Mes enfants, partez pour le Val d'Ajol, malgré la nuit, n'ayez pas peur. Je suis là. Pour le pasteur (Domptail) qui tient à sa famille, il pourra revenir. Grande confiance ! Je vous bénis".

Dans le parloir du Monastère, avant le départ du Curé de Domptail et de son frère qui l'a accompagné, on prie avec la Mère Abbesse :


"Mon enfant, dis au pasteur (Domptail) et à ton frère (M. Briot) que leur retour s'effectuera sous le manteau de Ma Divine Mère. Qu'ils récitent le chapelet tout le parcours.
Ma Jeannette, grande est Ma joie de te voir chez Mes Epouses très chères. Je te réserve de grandes grâces. Mes enfants, Je vous bénis".



Mardi 14 novembre 1944 :


A 2 h. du matin, Jeannette s'entend appeler :


"Mon enfant, dans cette arche sainte, tu éprouveras cet attrait qui te fera retirer dans ton intérieur, dans la solitude de ton cœur pour y demeurer en Ma présence.
Je te veux toute à Moi et J'ôterai tout emploi, tout souci matériel pour que tu sois livrée entièrement en Mon bon plaisir. Il faudra que tu sois recueillie intérieurement pour que Je puisse sans obstacle posséder les facultés de ton âme et de ton corps et en disposer pour les faire jouir et souffrir pour les immoler comme bon Me semblera.
C'est là l'emploi que Je te destine. C'est un lieu qu'il faut que tu compares à une haute montagne si élevée et entourée de telle manière que quand l'âme s'y trouve les bruits, les soucis et beaucoup de misères de la terre ne peuvent y arriver ni distraire l'âme en Ma présence.
Le calme et la tranquillité que tu goûteras sont très grands, même dans les moments de souffrance et de lutte.
C'est surtout intérieurement que tu devras mener cette vie, en te tenant dans ce royaume d'amour, détachée et presque séparée de tout, en t'occupant comme cela t'y porte à Me regarder, à M'aimer comme si tu étais seule au monde.
Je te retirerai de toutes choses extérieures afin que tu sois toute Mienne et que Je sois tout tien. Ce que J'attends de Mes Clarisses c'est qu'elles soient d'autres Christ ; de Mes prêtres : Je les aime tant dans Mon action sur les âmes, Je veux être secondé par eux. J'aime à recevoir les âmes de leurs mains. Soyez des âmes victimes, car rien n'est nécessaire que Mon Amour, l'Amour de Mon Divin Cœur, non un simple amour de sentiment, mais un amour d'action, un amour qui
vous presse de faire quelque chose pour Mon Divin Cœur, un amour qui ne recule pas devant le sacrifice quand il s'agit de faire réparation à Mon Sacré-Cœur pour les outrages innombrables dont il est abreuvé. Ma Jeannette, Je vais Me retirer. Prie. Je te bénis".


(Omission) : Hier soir, au chapelet récité avec les Sœurs Clarisses, pendant les trois dernières dizaines, la Sainte Vierge est apparue en blanc, les mains ouvertes et de Ses mains des rayons descendaient sur les religieuses. Elle a béni.

Ce matin, à la messe, le Cœur de Jésus est apparu dans l'Hostie que tenait le prêtre pour la Communion, jusqu'au moment ou il la déposa sur les lèvres de Jeannette. Il était rayonnant, surmonté de la Croix et de la couronne d'épines.

Vers 11 h. à l'arrivée de M. le Curé de Domptail on prie avec toute la Communauté dans le parloir du Monastère. La Très Sainte Vierge se montre et Notre Seigneur parle :

"Mon enfant, Je contemple avec un amoureux regard Mes amantes de Mon Eucharistie et Je fais descendre sur chacune d'entre elles un torrent de grâces.
Pour ce Père qui prêche la retraite
(Le R.P. Meyer) Je suis heureux qu'il s'abandonne entièrement à Moi. Qu'il continue. Je l'inspirerai. J'attends beaucoup de lui. Plus tard, il comprendra.
Mes enfants, votre retour se fera sous le regard de Ma Divine Mère.
Pour toi, Je ne veux pas te dire la date, car Je veux te laisser encore à ton Père.
Je vous bénis".
(Notre Seigneur et la Très Sainte Vierge ont béni).

A Remiremont, chez Monsieur Briot où l'on récite un chapelet vers 2 h. la Très Sainte Vierge apparaît les mains jointes, sur un nuage, une étoile un peu au-dessus de Sa tête. Elle dit :

"Mon enfant, comme Je suis heureuse de contempler cette grande famille prier à Mes pieds et combien Je l'exaucerai dans leurs plus grands désirs. L'âme qui leur est très chère est sous Mon manteau. Mes enfants, Je vous bénis".

A Ortoncourt, l'étoile a continué de briller devant Jeannette jusqu'au moment où elle entra dans la salle à manger du presbytère. Elle est venue se poser au-dessus de la statue de la Très Sainte Vierge pour ne disparaître qu'au Gloria du Magnificat que nous chantâmes avec ferveur et reconnaissance. Puis nous récitâmes un chapelet, au cours duquel Notre Seigneur parla :
"Mon enfant, dis au pasteur (Domptail) qu'il aura de grandes difficultés pour obtenir son permis, mais Je lui conseille de demander. Pour venir dans ton village, il n'y a pas besoin de laissez-passer. L'Archange est toujours là. Pour Mon futur pasteur, il peut retourner à Paris.
Pour ce jeune homme et cette jeune fille, Je bénis leur futur foyer et Je choisirai un pasteur et une épouse.
Pour le séminariste de ton père, puisque les démarches ont échouées, qu'il le garde près de lui pour le moment. Plus tard, Je lui donnerai les conseils".



Mercredi 15 novembre 1944 :


Vers 4 h. dans la salle à manger du presbytère, un chapelet est récité avec M. le Curé de Domptail qui revient d'Epinal où il est allé faire des démarches en faveur d'un de ses paroissiens : Notre Seigneur :


"Mon enfant, dis au pasteur que c'est Moi-même qui l'ai poussé à faire ces démarches. Il n'y a pas à être inquiet. Qu'il attende. Qu'il prenne patience puisque chaque chose arrive en son temps. Pour l'autre séminariste (de Domptail) il doit suivre la voie de son frère. Je les protège. Pour sa voiture qui est sous le Manteau de Ma Très Sainte Mère, il n'a pas à craindre. Il peut aller dans sa paroisse voisine et emmener ton Père voir son frère. Mes enfants, Je vous bénis".

Au presbytère d'Ortoncourt, à 4h30 :
La Très Sainte Vierge étant présente, Notre Seigneur parla :


"Mon enfant, Je veux que tu saches ce que deviendra Mon futur pasteur qui hélas a du quitter le chapelet. C'est une âme que J'appelle à monter dans la voie de la perfection et de l'amour. Pour tes frères qui ont eu grande confiance, les souffrances ne sont pas finies et Je Me choisirai parmi eux des victimes. C'est pourquoi J'ai permis qu'ils partent, afin qu'ils ne connaissent pas ce message. Mais dans l'invisible, Je les ai bénis. Ce sont de belles âmes et Ma Divine Mère elle-même fermera leurs paupières.
Pour le pasteur de Domptail, il peut venir tant qu'il voudra dans ton village.
Pour l'autre pasteur qui est bien éprouvé, il recevra de grandes grâces. Sa paroisse qu'il aime tant se convertira et Je Me choisirai beaucoup de pasteurs et d'épouses. Pour tous ces hommes, ses jeunes gens qui sont en exil, Je veille sur eux. Certes, quelques-uns ne reverront pas le logis ou une chère maman les attend, mais dans Mon Ciel ils veilleront sur les êtres chers et les béniront. Pour ta sœur
(Melle Dubach) elle aura son message ce soir. Mes enfants, priez, car la souffrance est toujours plus grande, car chaque jour, chaque minute ce sont des milliers d'âmes qui tombent de froid, de faim et fauchés par les obus. Je vous bénis".

A 8 h30 du soir, dans la salle à manger du presbytère, avec Monsieur le Curé de Charmes et Melle Dubach, nous avons récité le chapelet. A la 4° dizaine, alors que mon esprit était bien loin de Notre Seigneur, je me sentis poussée, à devenir plus recueillie et plus calme, mais malgré cela, je restai un peu distraite. Les ave s'évanouirent et dans le silence j'écoutai la voix grave de Jésus qui me donna ce message :


"Mon enfant, ce soir, Je vais te parler des souffrances des âmes du Purgatoire. Quand une âme en état de grâce paraît devant Moi, la joie que J'éprouve est si grande en voyant que cette âme est à Moi irrévocablement que Je l'investit d'un regard si véhément d'amour qu'elle serait anéantie si Je ne l'avais pas faite immortelle.
Elle en demeure tellement impressionnée que Mon Amour fait Son plus grand supplice dans le temps qu'elle doit demeurer dans le purgatoire ; elle se sent attirée à Moi avec une force qui est incompréhensible de la terre, et cet amour fait souffrir ces âmes plus que tous les autres supplices. Il se fait leur soutien, leur consolation, leur bonheur et cet amour leur communique avec une grande estime et une vive affection Ma volonté, qu'elles désirent accomplir avec un bonheur indicible. Les souffrances ne sont rien à côté de celles de la privation de Ma vue, car ces âmes M'ayant contemplé et ayant été touchées de la sainteté de Mon infinie beauté, ce qui a blessé leur cœur d'un trait si profond".
(Ici, je ne me rappelais plus, alors nous recommençâmes deux dizaines et Jésus me dit) :

"Que Mon Amour leur fait trouver à chaque minute la souffrance d'une longueur extrême. Je te montre clairement ces épreuves pour que tu sentes croître en toi, le désir de faire ton Purgatoire sur la terre et d'effacer avant ta mort les taches que le péché a marquées et cela par les souffrances qu'Il Me plaira de t'envoyer.
Dis à ta sœur que Je suis heureux qu'elle n'ait pas manqué de confiance envers Mon pasteur ; Je souffre de sentir que Mes prêtres sont persécutés ; qu'elle prie pour lui, car il est dans l'agonie, mais Je veille et porte avec lui sa lourde croix.
Pour ses filles, Je lui demande de les garder auprès d'elle. Elle a tellement confiance. Car J'ai mesuré dans les dangers qu'elle vient de traverser sa bravoure et sa foi.
Pour vous, pourquoi doutiez-vous, puisque Je vous avais dit qu'elle trouverait des surprises. Vous n'aviez pas à vous inquiéter. L'Archange de Ma Très Sainte Mère étendait ses ailes sur elle. Pour son retour, il se fera sous le regard de sa maman du Ciel.
Pour Mon pasteur, qu'il
(M. le Doyen de Charmes) agrandisse son église. Qu'il suive intérieurement Ma voix. Je le guiderai, car il aura à célébrer de belles cérémonies. Après avoir passé par le Tunnel de la souffrance, il sera bientôt sur le Thabor. Je l'ai protégé, car sans sa blessure, il serait parmi ses brebis emmenées par l'ennemi.
Ma Jeannette, prie, surtout pour Mes prêtres persécutés. Je vous bénis".


(Ce message restait incomplet et il restait un passage que les pasteurs ne comprenaient pas).

A 10h30 avant de me coucher, je récitai 3 dizaines et Jésus gravement me dit :

"Ma fille, les pasteurs ne peuvent pas comprendre le message. Tu as oublié une phrase. Je n'ai pas voulu te la redire, car tu n'étais pas assez recueillie. Prends une plume. Je te la dicterai. Ce soir, vraiment, tu n'es pas à ce que Je voudrais et Je suis mécontent... Les souffrances du Purgatoire ne sont rien à côté de celles de la privation de Ma vue, car ces âmes M'ayant contemplé et ayant été touchées de Ma sainteté et de Mon infinie beauté, ce qui a blessé leur cœur d'un trait si profond que Mon Amour les fait soupirer avec une ardeur incroyable après Ma possession et leur fait trouver à chaque minute la souffrance d'une longueur extrême. Pour ton père, son désir est exaucé. Ma Très Sainte Mère enveloppera son petit dans Son manteau. Je te bénis".



Samedi 18 novembre 1944 :


A 5h30 au chapelet familial, chez Melle Luc, à la quatrième dizaine, les ave s'estompèrent, puis recueillie, très calme, plongée dans le silence, j'écoutais la voix de Jésus qui me parlait avec beaucoup d'amour :


"Ma fille, dans ce chapelet familial, Je te parlerai de Ma Mère Bien aimée, l'Espérance des âmes du Purgatoire.
Le purgatoire est un dernier creuset où le feu purifie les âmes saintes de leur dernières souillures, les rend blanches comme la neige et brillantes comme le soleil. Marie, Reine de Miséricorde ne reste pas insensible au sort de ces âmes bien aimées. Leurs souffrances, leurs cris, leurs supplications montent jusqu'à Son Trône céleste. Leurs gémissements ont un douloureux écho dans Son cœur maternel. Elle ravive et soutient l'espérance de ces âmes souffrantes, elle leur promet une prochaine délivrance, le secours de Sa puissante médiation, l'appui de Ses prières auprès de Son Fils. Ainsi le feu de Ma justice divine est tempéré par la rosée de Sa miséricorde divine. Qu'elle est consolante la vision de Ma Divine Mère pour ces âmes prisonnières, avec quel joyeux transport sont accueillies Ses visites et Ses paroles d'encouragement. Mes enfants, aimez à vous représenter Marie dominant comme une douce apparition les flammes du Purgatoire, une main tendue vers ces brasiers ardents et de l'autre indiquant le Ciel et disant à Sa fille martyre : "Ma fille, lève les yeux et regarde du côté du Ciel. C'est la promesse du bonheur éternel ; c'est la confirmation de l'espérance ; c'est l'avant-goût des félicités éternelles".
Elevez souvent vos yeux vers le Ciel et regardez votre chère patrie où sont vos compagnons de route, vos parents et vos amis qui vous attendent. Comme le cerf soupire avec ardeur les eaux, ainsi vos âmes doivent soupirer après Moi.
Pour ta sœur qui souffre, que son cœur soit Nazareth par la perfection de la vie ordinaire ; qu'il soit le Calvaire par le support des petites croix ; qu'il soit le Cénacle par la fidélité aux bonnes inspirations ; qu'il soit le Ciel par l'esprit d'adoration, de louange et de reconnaissance.
Il n'y a que deux demeures où rien ne passe : l'une, humaine dans le cœur de ceux qui aiment et espèrent ; l'autre, divine, dans Mon Sein de l'Eternel Amour.
Je mets Ma bénédiction sur cette Maison et Je vous bénis".


A 10h30 chez Jeannette :


"Mon enfant, cette petite réunion très intime Me fut agréable. Ce qui Me touche le plus, c'est de voir Mes enfants, malgré le sommeil qui alourdit leurs paupières, avant de Me quitter se mettre à genoux et prier Ma divine Mère. Pour ta chère maman, Je ne veux rien lui cacher : elle passera par des heures bien dures, mais elle aura de grandes joies ; Mes enfants, Je vous bénis".



Lundi 20 novembre 1944 :


A 8 h. du soir :
"Ma Jeannette, ce soir, Je te parlerai de la Présentation de Ma Divine Mère. Jamais, il ne s'est fait de la part d'une créature et jamais il ne se fera une offrande comparable en grandeur et en sainteté à celle que fit dès l'age de trois ans Ma Très Sainte Mère quand Elle se rendit au Temple, non pour présenter à Mon Père des parfums et de l'or, mais pour se consacrer Elle-même en parfait holocauste et comme une victime perpétuelle à la Divine Majesté. C'était la Vierge, non seulement de corps, mais aussi de cœur, dont le sincère amour ne fut altéré par rien qui sentit le partage. L'humilité était dans Son cœur, la gravité dans Ses paroles, la prudence dans Son esprit. Elle parlait peu et lisait avec soin. Elle ne comptait pas sur les richesses inconstantes, mais sur les prières des pauvres. Appliquée au travail, modeste en Ses discours, c'est à Son Père, non à l'homme qu'Elle soumettait Son esprit. Elle ne nuisait à personne, Elle voulait du bien à tous, se levait devant les vieillards et ne portait point envie à Ses compagnes, Se gardait de Ses forces, Elle se contentait des premiers mots venus, propres à écarter la mort sans procurer aucun plaisir. Le sommeil n'excitait Ses désirs que quand la nécessité commandait, et encore lorsque Son corps reposait, Son cœur veillait. Elle commandait le respect par Sa démarche et Sa tenue. Elle semblait moins poursuivre Sa route que gravir le sentier de la vertu. Voilà ce que fut Sa vie. A Elle seule, Elle sert de modèle à tous.
Lorsqu'Elle répandait devant l'autel Ses hommages et Ses prières, Elle n'était pas seulement un des membres de la famille humaine, de tous, le plus saint et le plus agréable à Mon Père, déjà Elle représentait cette famille toute entière, car c'était Son rôle, à la fois maternelle, royale et sacerdotale, de porter Elle-même et de symboliser en la dépassant, toute la portion de l'humanité. Si Je suis resté deux jours silencieux, c'était pour être consolé, car Mon Divin Cœur est percé de mille glaives. Tu seras bien souvent dans la nuit, mais Je ne t'abandonnerai pas.
Pour ton Père, il pourra écrire le message à Mon futur pasteur, et au petit que Ma Divine Mère protège. Qu'il leur rappelle de tenir le secret, surtout envers leurs frères que J'ai choisi pour orner Mon Jardin de Délices. Assez pour ce soir. Ma fille, Je te bénis".



Mardi 21 novembre 1944 : Fête de la Présentation de la Très Sainte Vierge


A 3 h. au presbytère:


"Mon enfant, ce message sera sur la Présentation de Ma Très Sainte Mère. Ce soir Je laisserai les questions matérielles de côté. L'offrande que Ma Bien Aimée Mère avait faite d'Elle-même à Mon Père, dès le premier moment de Ma conception immaculée avait été secrète, mais, comme la vertu de religion, outre les devoirs intérieurs et cachés, comprend des devoirs extérieurs et publics, Mon Père avait voulu qu'Elle fasse Son offrande dans le Temple de Jérusalem, le seul sanctuaire dans la vraie religion qu'il y eut dans le monde. Il lui inspira la pensée de s'offrir à Lui dans ce saint Lieu. La donation qu'Elle fit d'Elle-même fut si vive, si pressante, si ardente que Son âme fut dans les dispositions actuelles et perpétuelles de se livrer entièrement à Son Père, d'être toujours à Lui, croyant n'y être jamais assez et voulant y être davantage encore, s'il était possible. Marie, fut comme une Hostie prête à être immolée en tout temps, ne voyant jamais de victimes égorgées qu'Elle ne s'unit entièrement à Moi et qu'Elle ne soupira d'être immolée avec Moi à la Gloire de Son Père. Quand tu seras toute Mienne, tu connaîtras les douceurs de la Vie contemplative. A Mes Pasteurs, ils auront chacun leur petit mot, mais plus tard. Mes enfants, Je vous bénis".



Samedi 25 novembre 1944 : Au chapelet familial :


"Mon enfant, tu ne sauras jamais la joie que J'éprouve quand Je contemple Mes enfants fidèles, dans ce chapelet familial, prier avec une grande ferveur leur Maman du Ciel. Ce soir, Je continuerai sur la beauté du chapelet. Le chapelet est l'hommage de piété filiale. La principale prière est l'Ave Maria. C'est la répétition des deux compliments, les plus beaux qu'on ait jamais entendus sur terre. Je dis compliments, mais Je m'aperçois que ce mot est malheureux, car beaucoup d'âmes attachaient - tant est fréquent l'abus qu'elles en font - l'idée de mensonge et de vide. Mais ces deux défauts n'accompagnent que les compliments humains, tandis que ceux qui composent l'Ave Maria sont des louanges célestes. La première partie de ce salut du Ciel lui fut adressée par un ange au nom de Mon Père. La seconde, le fut par une Sainte inspirée par Mon Père. Aussi, Marie, malgré Sa modestie et Son humilité ne les repoussa pas. Au contraire, quand Sa cousine la proclama "bénie entre toutes les femmes", Ma Très Sainte Mère attesta, dans un hymne splendide toute la plénitude de Sa reconnaissance. Je dirais volontiers qu'Elle a renchérit sur l'éloge reçu, en chantant la magnificence des œuvres que Mon Père avait accomplies en Elle ; et, s'élançant dans l'avenir, Elle assura, Elle, la pauvre fille ignorée de Judée, perdue dans un coin de la terre que "toutes les générations l'appelleraient bienheureuse".
Mes enfants, vous ne faites autre chose que de constater la réalisation de cette magnifique prophétie, lorsque vous perpétuez ces louanges, d'un commun accord avec les anges et les saints de la terre qui ne cessent de les lui adresser.
Je vous bénis et Je mets une bénédiction spéciale sur cette maison".


Lundi 27 novembre 1944 :


Après la récitation de deux chapelets, au presbytère, Jeannette reçoit chez elle le message suivant :

 "Ma Jeannette, dis au Pasteur de Domptail que Ma Divine Mère soulagera ce père de famille. Elle lui promet sa guérison, mais qu'il récite souvent, très souvent les 3 ave fleuris. Je lui demanderai de dire une dizaine sur "Je vous salue Marie, fille du Père Eternel", la seconde sur "Je vous salue Marie, Epouse du Saint-Esprit", et la troisième sur "Je vous salue Marie, Mère du Verbe Incarné". Il suffit à une Mère de soupçonner les besoins de son enfant, pour qu'elle essaie de les soulager, et comme ici, la prière est toujours efficace, les désirs seront toujours exaucés, car Marie connaît tous vos besoins parce qu'Elle est votre Mère.
Que le Pasteur soit très sévère sur la tenue de ces jeunes gens et jeunes filles. Qu'il prenne de fortes sanctions, même si les parents le critiquent. Comme Je le lui ai déjà dit, qu'il ne parte pas sans avoir les papiers nécessaires. Ma Divine Mère ne l'abandonnerait pas, mais il pourrait trouver des ennuis. Qu'il attende avant d'emmener ton Père voir ses parents et amis, les routes de ce côté sont encore dangereuses.
Mon enfant, écris ces messages lentement. Je n'ai pas voulu te répondre avec les pasteurs, parce que Je te savais trop agitée. Je vous bénis".



Mercredi 29 novembre 1944 :


Au chapelet de 9h30 en présence de Melles Courtois et de l'abbé Mangin : Notre Seigneur parle, alors que la Très Sainte Vierge est apparue :


"Mon enfant, dis à tes sœurs que Je suis touché de la beauté, de la simplicité de leurs âmes qui reflètent comme une eau limpide et réfléchissent Ma grâce divine.
Elles doivent profiter de cette occasion pour leur retour. Ma Très Sainte Mère, dans l'invisible, les accompagnera.
Pour Ma future épouse, qu'elle sente de plus en plus ce besoin, cet attrait pour l'humilité. C'est la vertu la plus nécessaire, c'est un abîme qui attire l'âme et dans lequel plus elle se plonge, plus elle se sent facilement attirée à se laisser engloutir. Ce que Je lui demande, c'est le dégagement complet de son esprit et de son cœur, afin que Moi seul en soit l'occupation incessante. Que la porte de son cœur soit fermée à tout ce qui n'est pas de Moi, afin que l'union de son âme avec celle de Mon Divin Epoux ne soit pas troublée par les choses créées ; quelle reste dans Mon Cœur débordant d'Amour, que toutes les puissances de son âme y soient perdues et comme captives. J'élargirai son cœur pour qu'il réponde à Mes désirs, et qu'il se consume sans cesse, et jusqu'à la fin dans Mon pur Amour. Elle sentira Ma vie divine animer toutes ses actions et les révoltes de la nature, elle finira par jubiler dans la souffrance, parce qu'elle possèdera l'amour.
Pour mon futur pasteur, il recevra aussi de grandes grâces, mais qu'il réponde toujours plus à Mes avances amoureuses. Pour son départ, Ma Divine Mère le guidera et veillera sur lui. Mes enfants, Je vous bénis".


Mardi 28 novembre 1944 : Notre Seigneur :


"Mon enfant, dis à ce père de famille que c'est un fils que Je leur enverrai, que Je Me réserve ce chérubin, car Il Me faudra de saints prêtres.
Pour son fils, qu'il n'ait pas d'inquiétude pour son avenir. Je le guiderai dans la voie qu'il suivra. Comme Je suis profondément ému de la confiance, de l'abandon de cette famille. Mon Divin Cœur ne les abandonnera jamais, et aux heures de souffrance, ils trouveront près de Moi la source de consolation. Mes enfants, Je vous bénis".



Jeudi 30 novembre 1944 :


Au chapelet de 3h30 avec M. le Curé de Domptail, en l'absence de M. le Curé d'Ortoncourt :

"Mon enfant, que Mon pasteur dise à cette famille qu'elle doit s'abandonner toujours plus entre Mes Bras et qu'elle accepte en silence toutes les croix qu'il Me plaît de lui envoyer. Pour ces 2 corps qui souffrent, ce sont les jours de crucifiement, mais bientôt ils sortiront du tombeau, pleins de vie. Qu'ils prennent courage. J'ai promis la guérison, mais les souffrances ne sont pas terminées.
Pour son voyage, l'Archange Saint Michel couvrira de ses ailes la voiture de Ma Divine Mère. Mes enfants, Je vous bénis ainsi que ton père".


Au chapelet familial, à 5h30 :


"Mon enfant, dis à ta sœur que celui qui lui est cher a son trône auprès de Ma Très Sainte Mère. Avec Mes anges et les saints, il ne cesse de chanter Mes louanges.
Le Ciel est un enveloppement de tendresse, et de là-haut il prie pour les êtres chers qu'il a laissé sur la terre.
Toutes les âmes ferventes qui ont cru à la mission de ta sœur ne restent pas longtemps au purgatoire, car Ma Très Sainte Mère les visite souvent, et c'est Elle-même qui les conduit par la main jusqu'à Mes pieds. Mes enfants, Je vous bénis".


Samedi 2 décembre 1944 :


A 5h30 au chapelet familial, chez Mme Augustin COLIN, à la 4 ° dizaine je me sentis inondée d'une grande joie, puis autour de moi, les ave s'évanouirent, plongée dans le silence, toute à Mon Jésus, j'écoutai Sa voix suave et très douce qui me dit :

"Ma fille, Je vais te donner une poésie sur le Rosaire.



Le Rosaire est la fleur qu'un archange

Fit éclore un jour de printemps radieux 

Par l'ave, doux salut de louange

Qu'à la Vierge, il dit s'inclinant tout joyeux.



Nazareth un matin la vit naître

Cette fleur que Mon Père réservait aux humains

Et modeste, Elle dut apparaître

Pour orner aux jours de l'exil vos chemins



Par ses grains, le Rosaire est la chaîne

Rappelant au cœur oublieux du mortel

Qu'un bonheur est suivi d'une peine

Au sentier qui seul, vous conduit au Ciel.



C'est l'amour assurant la victoire

Bouclier qui sauve en tout temps les chrétiens

Le Rosaire est toujours votre gloire

Pour jamais qu'il soit la terreur des païens



C'est aussi le bouquet fait de roses

Que là-haut vous verrez dans les mains des élus

Il redit : les ave, fleurs écloses

Au séjour béni par le sang de votre Jésus.



Le Rosaire est la fleur symbolique

De la Vierge au cœur maternel et si doux

Dans les cieux, d'une main angélique

Vous la cueillerez à genoux.



Dis à tes sœurs qu'elles ne s'inquiètent pas pour leur voyage, qu'elles prient le long du trajet et leur Maman du Ciel, veillera.
Je fais descendre sur ce foyer une bénédiction toute spéciale. Je vous bénis".

(Les demoiselles Luc avaient demandé la protection du Ciel pour un voyage).



Lundi 4 décembre 1944 :

Au presbytère d'Ortoncourt :

Au chapelet de 3 h. avec Messieurs les Curés de Xaffévillers et de Domptail :

"Mon enfant, ce message sera pour Mes pasteurs.
Mes enfants, la vue de vos misères ne doit pas diminuer votre confiance. La confiance parfaite voilà une forme insoupçonnée d'amour réparateur et consolateur que vous Me devez, vous, les privilégiés de Mon Cœur. C'est la preuve et la pratique d'une très grande charité que J'espère toujours plus de vous et que vous Me devez à Mon amoureuse bonté. Celui qui a compris et senti Mon amour infini, Mon amour tout pénétré de bonté, de tendresse et d'une condescendance inouïe, doit, pour bien aimer en retour, non seulement éprouver et témoigner une grande affection, mais aussi une confiance entière. La mesure de l'amour, c'est d'aimer sans mesure. Soyez noyés, perdus, enveloppés dans l'amour. Ce mot fait tressaillir, mais les tressaillements ne suffisent pas pour prouver que l'on aime. Ils ne suffisent pas non plus aux desseins de Celui qui aime. L'amour veut des actes et l'amour, c'est un acte. Je travaillerai vos âmes. Je limerai, cisaillerai, parce que Je veux des chefs d'œuvres. Je ne veux pas vous torturer, mais simplement façonner des saints. Lorsque la Croix vous pèse, que les coups de marteau pleuvent sur chacun de vos cœurs ou que Mon ciseau les fouille jusque dans leur profondeur, ayez le courage de dire chacun : "Seigneur, je vous comprends et je me tais. Je sais que Votre bonté me forme pour le Ciel". La Croix n'est pas absente du sommet béni de l'abandon, mais elle est transfigurée par l'amour du Plaisir Divin. Je vais vous montrer comment Marie symbolise pour vous l'avent de l'âme. Elle M'a attendu dans le silence et l'intimité de la prière et Je ne vous visite par Ma grâce que lorsque vos cœurs sont silencieux et recueillis. Plongez plus souvent vos âmes dans le silence, surtout dans les jours qui suivent et attendez votre Dieu dans le silence et le recueillement de Marie.
Dis à ton Père qu'il n'ait pas d'inquiétude pour son séminariste. J'avais nommé cette ville, car Je savais, malgré les grandes difficultés, qu'il trouverait une école pour travailler.
Pour Mes épouses, Je vais être un peu dur, mais puisqu'elles ne veulent pas croire à la Mission, Je les laisserai dans la nuit. Qu'il ne leur parle pas de tes messages. Plus tard, elles auront les lumières.
Je demande au pasteur de Domptail de ne pas changer ses clercs. Pour son malade, il doit encore
souffrir, mais il aura de grandes joies
(il s'agit du chantre de Domptail auquel la guérison a été
promise).
Ma Divine Mère désire vous voir à la Colline Bénie la semaine prochaine. Elle vous laisse à vous-
même pour choisir le jour, pourvu que ce soit dans l'Octave de l'Immaculée Conception.
Ma fille, Je répondrai au pasteur de Xaffévillers quand tu prieras au pied de Ma Très Sainte Mère
qui est dans ta maison.
Mes enfants, Je vous bénis".



Mardi 5 décembre 1944 :


A l'église, à 8 h. du matin avec mon père, nous avons récité une dizaine de chapelet pour demander à Notre Seigneur si mon père pouvait m'accompagner à Rambervillers. Au 2° Ave fleuri, Jésus me répondit :


"Ma fille, dis à ton père que Je ne veux pas lui imposer Ma Volonté, qu'il fasse comme il pense. Je vous bénis".

A Rambervillers, à 2h30 chez M. St Dizier, avec sa famille, nous avons récité le chapelet.

A la 3° dizaine un voile blanc vint se poser sur la statue de la Sainte Vierge, qui dura quelques minutes, puis une main invisible écarta les deux pans et laissa apparaître dans toute sa beauté Notre Maman du Ciel. Toute lumineuse, d'une blancheur immaculée, Elle apparut souriante et fixant Ses doux yeux sur Sa petite enfant. Dans Ses mais fines, diaphanes pendait un chapelet aux grains très gros et transparents. Ses pieds reposaient sur un léger nuage et sur chacun s'épanouissaient deux petites roses blanches qui laissaient évaporer un parfum très discret. Sur Sa tête était posé un voile très léger, par moments il se soulevait comme s'il passait une brise légère. Son voile était très en arrière et j'ai pu apercevoir de magnifiques cheveux blonds. Tout près d'Elle, dans l'invisible, Jésus doucement parla :

"Mon enfant, de Mon Divin Cœur se répand sur ce foyer des torrents de grâce. Pour ta sœur, Je contemple avec un grand amour son âme toute pure, si elle écoute Ma voix et si elle répond à Mes divins appels, Je saurai la combler. Mes enfants, Je vous bénis".
(La Très Sainte Vierge regarda assez longtemps mon père, puis Madame, et Melle St-Dizier, ensuite
Elle bénit, recula et le voile revint sur Elle, qui me cacha Sa radieuse beauté.
Une grande joie me soulève quand la Très Sainte Vierge m'apparaît : c'est un bonheur que je ne puis
expliquer).



Jeudi 7 décembre 1944 :


A 5h30 pendant le chapelet récité devant Notre Dame d'Ortoncourt qui est à la maison, à la troisième dizaine toute recueillie, je récitais avec une grande joie mes Ave, toujours plus à Jésus. Je m'humiliais devant Sa Majesté. Les voix s'évanouirent et dans ce léger murmure, Notre Seigneur tendrement me dit :


"Ma fille, pour que Mon pasteur de Xaffévillers corresponde aux grâces de la mission et qu'il puisse obtenir les deux grâces que Je lui presse de Me demander, il faut que l'Amour imprègne toutes ses actions.
Ma Jeannette, l'Amour c'est une douce tyrannie : aimer, c'est livrer sa vie, se donner sans réserve, chercher l'agrément de l'Ami, ne rien faire qui ne soit pour lui un hommage et une preuve d'attachement.
Pour Mon pasteur, Je suis son Ami : la charité le lie indissolublement à Moi. Rien de lui-même ne peut M'être soustrait. Ses pensées doivent Me chercher, son cœur M'appeler tendrement, ses actions implorer Mon regard et Ma complaisance.
Je regarde tout ce que vous faites sous l'angle de l'Amour. A travers vos actions, Je vois vos cœurs qui Me les offre. Ne n'est pas précisément leur valeur humaine qui les désigne à Mon attention divine, mais avant tout l'amour qui les anime et l'intensité même de cet amour. Il peut initier en toute confiance Mon futur pasteur. Les messages lui feront un grand bien et l'aideront à monter dans la voie du sacrifice même de cet amour.
Pour ses trois enfants, Je les veux à Mon Service, ils n'ont pas cet élan que Je voudrais pour répondre à Mes divins Appels, que le pasteur les guide et les enflamme de Mon Divin Amour. Il Me faudra de nombreux prêtres qui ne reculent jamais devant la Croix.
Pour ce petit, vase brillant d'innocence, J'attends beaucoup de lui et Mon désir serait qu'il quitte le monde pour s'enfermer dans la solitude.
Je l'encourage à reprendre les cercles d'études de ses jeunes gens. Qu'il ne soit pas inquiet. Mon Esprit-Saint l'éclairera. Je vous bénis".



Vendredi 8 décembre 1944 : Fête de l'Immaculée Conception.


A la messe solennelle, pendant que je chantais l'offertoire, mes yeux quittèrent le livre pour se poser sur l'autel. Je vis descendre un voile blanc qui se posa sur la niche au-dessus du tabernacle, une main invisible tira les deux pans et la Très Sainte Vierge apparut, dans une blancheur plus prononcée que les autres fois. Elle était très grande, une immense couronne de roses blanches L'encerclait, puis au-dessus de Sa tête une banderole bleue où était écrit en lettres blanches "Je suis l'Immaculée Conception", Ses pieds posaient sur la tête du serpent. Elle était entourée d'un parterre de lys et de rosiers blancs qui exhalaient un parfum doux et enchanteur.
J'entendis une douce musique et des voix d'anges que je ne voyais pas chantèrent avec des nuances que je ne puis décrire l'Ave Maria dont je ne connaissais pas le ton.
La Très Sainte Vierge recula et vint se mettre à droite de l'autel, puis dans l'invisible Jésus d'une voix suave, tendre, nuancée me dit :
"Ma fille, Ma Très Sainte Mère a passé au milieu des flots de la mer impure sans être souillée. C'est l’Immaculée Conception. Marie a reçu de Mon Père toute la plénitude de grâce en vue de Sa future maternité. Il lui fallait une grâce digne de Son privilège.
Elle a reçu une plénitude de grâces semblable à la Mienne. Je possède cette grâce de source par rejaillissement de l'Union hypostatique, Je reste la tête unique du genre humain, mais premièrement et avant tout c'est sur Ma Divine Mère que se dresse Ma plénitude de grâces. Le Cœur de votre Maman n'est qu'Amour et Miséricorde. Elle ne désire que vous voir heureux. Il suffit seulement de se tourner vers Elle pour être exaucée. Je possède la justice, mais Elle possède Mon Amour".

(Je sentais une onction de bonheur si grande que j'en étais toute confuse à cause du sentiment de ma grande misère qui ne me quitte jamais. J'étais transportée de joie, car je savais que c'était une journée remplie de grandes grâces).

A 10 h. chez M. Courtois, à Fauconcourt, nous avons récité le chapelet en commençant le I° Ave fleuri, un voile descendit sur le massif de fleurs qui ornait la statue de la Très Sainte Vierge, il s'évapora et je m'extasiai devant l'apparition. Une auréole ineffable rayonnait autour d'Elle, dont la splendeur était sans limites, dont la douceur était infinie. Comme toujours Son voile et Sa robe aux chastes plis avait la blancheur des neiges, plus blanc et moins brillant. Devant l'extase, la beauté sans tache, j'avais oublié la terre.

La Très Sainte Vierge avait les mains jointes et le visage dans le rayonnement splendide de la béatitude infinie. Dans l'invisible Jésus, doucement, je sentais Sa joie et Son bonheur, me dit :

 "Mon enfant, pour ta sœur, dont l'âme est un miroir où se reflètent les divins rayons de Ma grâce, qu'elle se donne et se dévoue toujours plus et dans la mesure qu'elle fera le don de soi Je la comblerai.
Pour ton frère, il aura une mission importante à remplir ; qu'il prie souvent Ma Divine Mère et ses désirs seront exaucés. Dis à tous que leur Maman veillera sur leur retour, ils n'ont pas besoin de laissez-passer, le chapelet sera leur bouclier. Mes enfants, Je vous bénis".


(Pendant que Notre Seigneur parlait, la Très Sainte Vierge avait disjoint les mains, faisant glisser sur Son bras droit le chapelet au fil d'or et aux grains d'une blancheur de sa robe. Elle ouvrit alors Ses deux bras et les inclina vers le sol comme pour montrer à la terre Ses mains virginales pleines de bénédictions. Ses yeux d'une douceur infinie se posaient sur mon père et sur moi. Elle regarda avec un profond sourire chaque membre de la famille, puis élevant les bras vers le Ciel, Elle les rejoignit avec ferveur et regardant la Céleste Patrie avec le sentiment d'une indicible joie. Elle prononça lentement, très doucement ces paroles : "Je suis l'Immaculée Conception". Elle s'éleva comme une fumée d'encens, le voile L'enveloppa et tout s'évanouit.
Mon âme était comme perdue dans un globe de feu qui l'embrasait en lui faisant goûter des joies inexprimables. Quand la Très Sainte Vierge s'en va, je voudrais moi aussi devenir fumée pour m'élancer sur Ses pas et la suivre dans Son Ciel).

A 11 h. chez M. Chaulez, tous réunis aux pieds de la statue de la Vierge, nous récitions avec une grande ferveur une dizaine de chapelet pour Melle Marguerite. Au "Je vous salue Marie, Epouse du Saint Esprit, ma joie redoubla, car la Très Sainte Vierge apparut de la même façon que chez M. Courtois et tout près d'Elle Jésus plein de bonté me dit :


"Ma fille, J'aime à contempler dans ta sœur cette grande vertu d'humilité. Qu'elle s'abîme toujours
plus dans son néant et Je l'élèverai. Je fais de grandes choses dans les âmes petites.
Sur ce foyer, Je fais descendre une bénédiction pleine d'amour. Je vous bénis".

(Pendant tout le message, la radieuse beauté n'avait cessé de regarder avec un sourire inimitable
Melle Marguerite).

Avant de nous quitter Elle bénit et disparut derrière le voile. Sur le chemin du retour, en reconnaissance avec mon père, nous récitâmes le Magnificat car il n'y a pas d'autre cantique qui pouvait exprimer notre bonheur.

A 17h30 à la prière du soir, pendant tout le chapelet récité devant l'Ostensoir, je le vis surmonté d'une étoile dorée qui laçait autour d'elle mille petits feux, puis un peu plus bas s'épanouissaient deux roses blanches, qui exhalaient dans l'église un parfum très discret.

A 10h30 dans notre salle à manger avec mon père, sa sœur et toute sa famille. Réunis aux pieds de Notre Dame d'Ortoncourt, nous récitâmes le chapelet aux intentions de chacun. A la 4 dizaine au-dessus du vase de fleurs qui domine le massif, le voile aux mille petits plis se posa lentement. Une main glissa les deux pans et dans un cercle de roses l'Immaculée. La douce vision du matin apparut. Une grande auréole de lumière L'enveloppait. Elle était portée par un nuage qui s'étendait derrière Elle et formait un grand tapis, Sa robe tombait jusqu'à Ses pieds et elle était serrée au cou par un ruban qui retombait jusqu'à la taille. Ses mains étaient jointes à la hauteur de Sa poitrine et entre Ses doigts pendait Son chapelet. Elle me regarda avec une expression de bonté et Sa voix s'éleva pure, musicale et me disant :
"Ma fille, Mon désir serait que ta sœur vous accompagne à votre pèlerinage, qu'elle ne craigne pas. Je lui donnerai les grâces pour venir jusqu'à la Colline Bénie. Tout le long du trajet tu verras Mon étoile surmontée de deux roses blanches.
Pour ce soldat, Je lui destine la jeune fille à qui il cause. Je bénis ce futur foyer et Mon Divin Fils se réserve un pasteur et une épouse.
Pour ta sœur, Mon Divin Fils ne veut pas lui imposer de devenir organiste, mais son grand désir serait qu'elle te remplace. Il lui donnera les grâces nécessaires. Plus tard, elle deviendra une mère de famille et Je mettrai sur son chemin celui qui devra la conduire. Dans son futur foyer, Je veux de nombreux enfants et parmi eux, Je Me choisirai des saints.
Ma Jeannette, Je fais descendre sur ce foyer et sur tous ceux qui sont là Ma bénédiction très chère. Je vous bénis".


La Très Sainte Vierge fit le signe de la Croix sur nous, donna un dernier sourire, puis regarda les deux roses blanches qui étaient sur Ses pieds, ensuite le nuage s'éleva et tout remonta au Ciel. Dans mon âme, je possédais un grand bonheur, car je me sentais sous le regard de notre maman du Ciel.

A 9 h. du soir, au presbytère, avec mon père, Melle Phaté et sa nièce, nous avons récité les prières de la Mission. Aux Ave fleuris, un voile couvrit la statue de la Sainte Vierge qui lentement s'éclaircit et je vis apparaître dans toute Sa beauté et Sa blancheur la Très Sainte Vierge. Ses pieds étaient posés sur un nuage qui s'élevait derrière Elle, de chaque coté se dressaient deux lys d'une blancheur immaculée, sur le bord de Sa robe qui tombait très bas s'épanouissaient deux roses blanches. Elle avait les mains jointes et dans Ses doigts pendait Son chapelet. Ses yeux restèrent baissés et il y avait dans Son visage une empreinte de tristesse. C'est en nous bénissant qu'Elle regarda chacun de Ses enfants, s'éleva comme une fumée d'encens et disparut derrière le voile.

"Mon enfant, demain dans votre voyage, Je vous envelopperai dans Mon Manteau blanc.
Pour ta sœur, Mon Archange veillera sur elle, Je fais descendre sur sa petite famille Ma bénédiction
pleine d'amour.
Mon Divin Fils est resté silencieux, car dans ce dimanche Il a été très offensé et dans certaines villes, ce sont des tabernacles et des hosties qui ont été saccagés.
Mes enfants priez, car il y aura des heures bien sombres et Mon Divin Fils sera toujours persécuté. Pour Moi, Mon Cœur saigne et c'est avec des larmes de sang que Je contemple Ma pauvre France. Je vous bénis".



Lundi 11 décembre 1944 :

Dans l'église de Bouxières :
Au deuxième Ave fleuri, un voile blanc descendit sur Notre Dame de Bouxières, qui fut tiré par une main invisible et la Très Sainte Vierge apparut tout en blanc, avec un grand manteau doublé d'hermine. Elle était couronnée d'une couronne de roses blanches, à Ses pieds s'élevaient deux lys blancs. Elle nous regarda tendrement, avec un profond sourire. Elle avait les bras étendus et de Ses mains partaient des rayons qui arrivaient sur nous. Sa voix pure, musicale s'éleva et Elle me dit :

"Mes deux enfants, Je suis infiniment heureuse de vous voir à la Colline Bénie et surtout de sentir votre amour toujours plus grand pour Mon Divin Fils. Plongez-vous dans Mon Cœur et vous trouverez des trésors inépuisables. Je vous bénis".
(Jeannette était allée prier avec son pasteur). Elle fit sur nous le signe de la croix, s'éleva portée par un nuage, nous donna encore un dernier sourire, puis disparut cachée dans le voile.

Après le déjeuner, dans la salle à manger du presbytère de la Colline Bénie. A la quatrième dizaine apparaît la Très Sainte Vierge qui montre Son Cœur percé par les glaives. La Voix de Notre Seigneur se fait entendre, cependant que Jeannette voit la Très Sainte Vierge regarder vers le fond de la salle à manger, dans la direction de M. Jean tandis que deux larmes tombent de Ses yeux : "Mon enfant, dis à Mon pasteur de la Colline Bénie que Je partage ses souffrances et ses ennuis, mais J'admire sa patience et son courage. Bientôt il aura passé le Tunnel et il verra de beaux jours et sentira de grandes joies.
Plongez plus avant dans le Cœur de votre Mère toutes les fibres de vos âmes, vos désirs et vos aspirations et puisez plus abondamment le suc surnaturel.
Pour ton frère
(M. Jean), qu'il chasse tous ces nuages qui viennent assombrir ses joies. Lui aussi, Je lui promets de belles choses, mais Je souffre en voyant qu'il se décourage.
(S'adressant à lui-même) : "Mon enfant, prends patience, Je suis près de toi et dans l'invisible Je porte ta croix. Moi aussi, Je suis outragé et Mon Cœur ne fait que saigner, car nombreux seront Mes pasteurs et Mes Epouses qui verseront leur sang.
Je vous le dis, les heures sombres sont proches. Ce sera terrible, car ce sont des rivières de sang qui couleront dans les villes et même dans certains villages les pasteurs qui ont refusé la grâce et qui n'ont pas été touchés par les bombardements seront encore plus atteints. Je vous adresse un dernier appel.
Confiance surtout, courage et redoublez le chapelet.
Ma Divine Mère, comme tu vois, Son Cœur est percé d'un glaive : ce sont Ses enfants qui refusent Sa Miséricordieuse bonté. Comme J'aime à vous contempler tous à Ses genoux, petit groupe privilégié et vous, Mes pasteurs, ta sœur et toi, Ma fille qui, malgré le froid, la neige, avez fait le sacrifice pour venir à la Colline Bénie. Je saurai vous récompenser, surtout pour ta sœur
(la sœur de M. le curé d'Ortoncourt), Je lui promets une meilleure amélioration.
Elle passera encore par des semaines bien noires et Je veux qu'elle porte avec Moi la lourde croix. Pour ton Père
(M. le curé d'Ortoncourt, car on avait demandé s'il fallait avertir l'évêque de Saint Dié des révélations de Jeannette), l'heure n'est pas encore venue de prévenir le Prince de l'Eglise. Moi-même Je l'avertirai (M. le curé), car tes messages lui feront un grand bien et seront des lumières pour bien des choses.
Mon enfant, Je Me retire. Soyez tous en paix. Je vous donne Ma bénédiction".
(La Très Sainte Vierge a alors béni).



Lundi 11 décembre :

A 16 h. en l'église de Bouxières :
"Mes enfants, pour votre retour, Ma Divine Mère vous accompagnera de Son sourire. Tu verras l'étoile et les deux roses. Je vous bénis".



Mercredi 13 décembre 1944 :


A 4h. dans la salle à manger du presbytère avec mon Père, Messieurs les Curés de Domptail, de Xaffévillers, de Mademoiselle Lucie, servante du presbytère de Domptail et de Mademoiselle Rhote, nous avons récité trois dizaines à leurs intentions.
A la 3 dizaine, je sentis un grand recueillement, puis les yeux fixés sur la statue de la Très Sainte Vierge, je vis doucement descendre un voile qui se partagea en deux, et laissa apparaître la Très Sainte Vierge, portée sur un nuage, et ayant autour de la tête une auréole de petites étoiles. Elle apparut les yeux baissés et les mains jointes et le bord de Sa robe était couronnée de petits boutons de roses, dont celle du milieu était la plus épanouie. Notre Seigneur d'une voix grave, me dit :

"Mon enfant, dis à ta sœur qu'elle reste attachée à Ma Divine Mère par la prière continuelle et par le désir incessant de recevoir Ma Vie en elle. (Il s'agit de Melle Lucie Courtois). Voyez comme la plante jette ses racines au sein de la terre qui la porte ; simple plante, elle a reçu de Mon Père comme un instinct secret pour diriger ses racines, car elle a besoin de la terre pour la nourrir. Quel exemple pour vous.
Voyez comme la plante en grandissant se développe et jette ses racines plus nombreuses et plus profondes, car plus elle se développe, plus elle a besoin de la terre pour qu'elle grandisse. Ainsi, en grandissant spirituellement, enlacez-vous par les multiples bras de vos prières dans les bras de Ma Divine Mère.
Mais ces prières, ces supplications doivent être humbles ; reconnaissez vos misères à l'égard de votre Maman.
Je bénis le voyage de Mon Pasteur
(M. le Curé de Domptail).
Plus tard Je lui donnerai un message spécial pour celui que j'appelle à Mon Divin Service. Je vous bénis".
La Très Sainte Vierge regarda chacun de Ses enfants, ne fit aucun sourire, et s'éleva vers le Ciel soulevée par le nuage. Le voile se referma et lui-même comme une fumée s'évanouit.



Vendredi 15 décembre 1944 :


A 3h30 au presbytère avec Mon Père, M. Saint-Dizier et Melle Rhote, nous avons récité la première dizaine du chapelet aux intentions de M. Saint-Dizier. A la 4 ° dizaine alors que je commençais le 3° Ave fleuri, un grand recueillement se fit dans mon âme les Ave s'éloignèrent, puis comme je disais Rose, Jésus tristement me dit :


"Mon enfant, dis à ton frère privilégié de Mon Divin Cœur que dans les heures sombres qui vont surgir, Je serai près de lui et de tous ceux qui lui sont chers pour les soutenir et les guider C'est dans ces heures-là qu'il devra montrer sa foi et son amour pour Ma Divine Mère. Qu'il soit un vase débordant de charité pour les âmes apeurées et qui n'ont pas confiance en leur Père du Ciel. Oui, Je vous le dis, ce sera terrible, c'est pourquoi il me faut des âmes remplies d'Amour.
J'attends beaucoup de lui, car il devra porter la parole de réconfort et soutenir ses frères pendant ces heures où tout semblera être la fin du monde.
Pour Moi, Je continue à souffrir, car, Je te le dis, Je suis toujours plus condamné. Mes enfants, priez, Je ne Me lasserai jamais de vous le redire. Je vous bénis".


A 5h30 du soir, au chapelet familial chez Monsieur Ginaro, à la 3° dizaine, toute unie à Notre Jésus, je vis lentement un voile descendre sur le buffet, les Ave doucement pieusement s'éloignèrent dans le lointain ; ensuite plongée dans le silence, le voile s'écarta et j'admirai la Très Sainte Vierge qui avait les bras étendus, semblant m'attendre avec un profond sourire nuancé et plein d'amour. Toute lumineuse l'Apparition était portée sur un tapis floconneux, ce n'était pas le nuage, je le compare à des flocons de neige réunis et formant une grosse boule, mais qui derrière Elle s'étendait en nappe, en petit lac car cela formait comme des vagues. Autour d'Elle était un cercle lumineux et un peu au-dessus de Sa tête était une étoile à cinq branches et lançant des rayons qui venaient jusqu'à nous. Elle baissa Ses yeux et se recueillit, car Notre Seigneur d'une voix lente, amoureuse, me dit :

"Mes deux enfants, ne vous contentez pas de Ma présence, mais appliquez-vous à M'imiter. C'est dans Mon Cœur Sacré, dans ce livre divin que vous étudierez la grande science de l'humilité, de l'abnégation de vous-mêmes qui sont les fondements de la vie intérieure.
Formez-vous toujours plus à l'esprit de recueillement et d'oraison. Je vous ai véritablement choisis. Je vous ai marqués pour étendre Mon règne, pour Me conquérir des âmes.
Ces âmes, vous ne les connaissez pas. N'importe. Vous les atteignez sûrement. Vous ne savez pas le chemin que prennent vos prières, vos immolations secrètes, vos appels fervents devant l'autel. Ces incertitudes doublent votre mérite, décuplent vos influences. Mais vos influences sont réelles ; rien ne se perd ici-bas. Un cri jeté dans un micro peut faire tressaillir toute l'humanité qui l'écoute, et celui qui pousse ce cri ne connaît pas les visages tendus qui le suivent. De même, un acte d'amour jeté par vous provoque des grâces, des ondes célestes qui bouleversent des cœurs. Je l'ai voulu ainsi : vous êtes réellement reliés au reste du monde, les âmes se touchent et s'influencent à travers l'espace. C'est la Communion des Saints. Je vous demande de M'aimer infiniment. Dis à ton Père qu'il célèbre la messe de Minuit au Lieu Bénit. Ce sera pour toi la dernière Messe. L'Aigle divin viendra bientôt fondre son Rubis pour l'avoir toute à Lui, car il a soif de Son Amour. Mon enfant, Je laisse la parole à Ma Très Sainte Mère".
La Très Sainte Vierge rejoignit les mains, jeta un doux regard vers le Ciel, puis regarda avec amour Monsieur et Madame Ginaro et sa voix aux intonations nuancées, pure, musicale, comme infinie s'éleva dans le silence et prononça ces paroles :
"Mon enfant, dis à ton frère, modèle d'humilité et à ta sœur, vase d'amour que Je veille sur leur famille ; ils n'ont pas à être inquiets. Mon Manteau bleu est très grand et il couvre ceux qui restent confiants en leur Maman du Ciel. Ils auront à souffrir de la faim, mais ils se retrouveront tous en bonne santé.
Je renouvelle Ma promesse : Je guérirai ta sœur. Qu'elle continue toujours plus à prier et Je la comblerai.
Je fais descendre sur ce petit foyer Ma bénédiction débordante d'Amour et une pluie de grâces. Je vous bénis".
(Elle fit sur nous un grand signe de croix, regarda Mon Père ainsi que moi, Ses yeux en nous fixant se firent plus profonds, je les compare à un champ de lin en fleurs sur lequel passe le vent. Le voile qui formait tenture de chaque coté d'Elle se glissa lentement sur l'Apparition, s'éleva comme une fumée, puis les Ave devinrent plus forts, j'étais revenue sur la terre, toute heureuse mais ayant une vague de tristesse en songeant à mon départ. Je m'abandonne, et me laisse guider par Notre Jésus : Ecce ancilla Domini.)

Lundi 18 décembre 1944 :
A 2h. après avoir récité le chapelet fraternel, je me sentis poussée à aller m'agenouiller au pied du tabernacle. Je restai un long moment silencieuse, toute unie à Jésus, puis transportée de joie, une voix douce, très douce vint frapper mes oreilles et me dit :
"Ma Jeannette, que Je suis heureux de te voir à Mes pieds, il y a si longtemps que tu n'es pas venue tout près de Moi, approche toi, colle ton oreille contre Ma porte, tu seras ainsi sur Mon Cœur, là Je te dirai de douces choses".
(M'approchant je mis ma tête contre la petite porte du tabernacle et j'écoutai en silence la voix de Notre Seigneur).
"Je vais te faire connaître l'épanouissement d'une âme dans l'Amour. Plus une âme se soumet généreusement à Moi, plus elle s'unit étroitement, mais plus elle s'unit à son Dieu plus elle se rapproche par contre-coup des autres âmes qui demeurent et respirent comme elle dans l'atmosphère des tendresses divines. Ce sont les rayons d'un même cercle d'autant plus unis entre eux qu'ils s'unissent davantage au centre. L'Amour, s'il est véritable ne se contente pas de beaux rêves ou de beaux discours, il veut comme toute force vraie agir, se manifester, produire des actes. La petite force corporelle d'un enfant veut déjà faire quelque chose, la force spirituelle du génie veut créer. De même la force la plus noble, la force de l'amour a en elle un mouvement vers l'action. Cette force veut aider, guérir, servir, donner, protéger et consoler. Si tu sens cette poussée intérieure vers les actes d'amour, c'est là un signe certain que l'amour est en toi.
Tu ne peux te faire une idée convenable de l'excellence de la vie surnaturelle, de la dignité et de la beauté de ton âme en état de grâce. Quand le soleil se réfléchit dans un pur cristal il le fait resplendir de tous ses feux ; quand un morceau de fer est plongé dans une fournaise ardente il acquiert toutes les propriétés du feu ; quand un arbuste est greffé, il se transforme et reçoit une vie et une fécondité nouvelles. Ainsi, ton âme unie intimement à celle de ton Epoux par la grâce sanctifiante participe en toute vérité à Ma beauté, à Ma vie, et à Ma nature. Elle est un être divin, fille de Mon Père et Sœur des Anges, l'adorable Trinité se penche vers elle avec amour et en fait sa demeure et son sanctuaire.
Pour la Révérende Mère du Val d'Ajol, Ma Très Sainte Mère lui donnera une amélioration, et Je puis dire qu'Elle la guérira. Qu'elle sache attendre et en attendant qu'elle se prête au marteau du divin sculpteur, et au ciseau du divin vigneron.
Pour Mon Epouse qu'elle reste confiante dans Ma méthode, qu'elle se laisse faire et qu'elle traverse sans défaillance la période crucifiante. Sans les coups de marteau sur la pierre qui la meurtrissent, comment le sculpteur ferait-il un chef-d'œuvre ? Dans ce cloître, Je veux des saintes. C'est pourquoi, aimant ces âmes Je désire opérer toute destruction qui doit combler Mes désirs amoureux. Cela demande un travail long et douloureux, mais qu'elles secondent ces opérations et y soient fidèles autant qu'elles le peuvent.
Si tu vas avec Ton Père, prier, Ma Divine Mère chez Mon Pasteur de Domptail, tu nous feras un plaisir immense. Puisque le pasteur offre de venir te chercher, accepte, puisque c'est la voiture du Ciel.
Dis à ton Père qu'il peut en toute confiance encourager ta sœur pour son départ ; les événements ou plutôt le volcan ne bouillonne encore pas, mais il commence à cracher et plusieurs villes sont déjà sous les laves. Qu'elle parte en toute tranquillité. Je veille sur elle et sur toute sa famille, même sur la brebis égarée.
Ta sœur reviendra prochainement. Je puis te dire que le dénouement se fera très vite. Ce sera tellement horrible que pour certains endroits, Je serai obligé d'intervenir.
Ma Jeannette, assez pour ce soir, immole-toi toujours plus, car dans Mon Cœur les épines se font plus profondes. Je te bénis ainsi que Ton Père, et Mes deux autres Pasteurs".


Le soir à 10h30 au presbytère avec mon Père, son cousin, sa nièce et Melle Rhote, nous avons récité le chapelet aux intentions demandées. N'ayant rien reçu pendant le chapelet, c'est aux Ave fleuris qu'un voile blanc descendit sur la statue de la Très Sainte Vierge. Une main invisible sépare les deux pans et au milieu, dans une blancheur et douce lumière apparut la Très Sainte Vierge. Les mains jointes, Elle me fit un sourire très profond, puis les baissa et se recueillit pendant quelques minutes. Ses pieds posaient sur un tapis formé de flocons de neige qui derrière Elle s'étendait comme un petit lac formant des vagues. C'est vraiment très impressionnant. Autour de Sa tête, était une couronne de roses et jetant des rayons très doux, ce qui illuminait les roses. Au bout de quelques temps de silence, la Très Sainte Vierge regarda chacun de Ses enfants, puis fixa tendrement le cousin de Monsieur le Curé. Ensuite Sa douce voix s'éleva et lentement Elle me dit :
"Mon enfant, pour ton frère, Je suis très heureuse de le voir prier avec Mes enfants préférés. Je le comblerai de grandes grâces, surtout dans son fils. Pour le futur foyer, Je mets Ma bénédiction pleine d'amour sur ces époux et plus tard, dans leurs enfants, Je Me choisirai un chérubin et un bouton de rose. Dans les heures noires, Mon Archange qui n'a jamais cessé de veiller sur leur foyer se manifestera encore et plus fort. Je lui demande de prendre quand il s'en va son chapelet. C'est l'arme la plus nécessaire et qui bravera les dangers. Vous ne saurez jamais ce que vaut un Ave Maria. Je vous le dis, et J'aime beaucoup à vous le redire, quand vous Me priez ce sont des couronnes de roses qui viennent M'encercler. C'est pourquoi Je Me présente si souvent entourée de roses blanches et qui symbolisent la pureté.
Pour ta sœur, qu'elle soit confiante. L'épreuve sera courte, mais il Me faut des âmes qui acceptent avec amour la croix de Mon Divin Fils. C'est le cœur serré que Je vous dis qu'il est très offensé. Soyez des hosties vivantes et rachetez des âmes à Mon Père en n'ayant pas peur de la croix et même du sacrifice sanglant.
Mes enfants, Je verse sur chacune de vos âmes un torrent de grâces. Je vous bénis".

 


20 décembre 1944 :


Dans la salle à manger du presbytère de Domptail, au chapelet de midi ; avec mon Père et Melle Lucie, nous avons récité le chapelet devant Notre Dame de Domptail. A la 4 dizaine que nous récitons avec Je vous salue Mère du Verbe incarné, un voile blanc couvrit la statue de la Très Sainte Vierge. Fait de mille petits plis, ce voile tiré par une main invisible se sépara en deux et dans une douce clarté, je vis la Très Sainte Vierge portée par une boule blanche. Autour d'Elle, s'épanouissaient trois cercles de roses. Le premier était de roses blanches, le second de roses rouges et le troisième de roses aux reflets jaunes. C'était vraiment merveilleux. A Ses pieds s'étendait un parterre de lys qui autour de Sa robe formaient une couronne et baissaient leur tête, puis venaient des rosiers de boutons blancs.
Elle arriva les bras étendus et les mains dirigées vers le sol où s'échappaient des rayons dorés qui nous atteignaient. Son visage était d'un charme, d'une paix infinie, Ses lèvres s'entrouvrirent en un sourire nuancé et très profond. Ensuite, après avoir regardé longuement Monsieur le Curé de Domptail, Elle baissa Ses yeux et se recueillit. Dans l'invisible, Jésus, d'une voix très calme, suave, me dit : "Mes enfants, préparez-vous à la Fête de Noël par la prière et l'augmentation de la vie intérieure. Appelez-Moi au fond de vous-mêmes pour que Je fasse vivre la vie pleine de vos âmes et que J'opère un renouvellement intime et si profond que d'autres en sentent l'influence. Agissez surtout par Mon influence divine en vous et demandez-moi d'illuminer par vous et à travers vous d'autres âmes.
Noël, c'est la fête de l'humilité, de la douceur et de l'amour. Noël, c'est la Fête des petits et des pauvres. C'est une des trois grandes étapes de la Rédemption. Tel qu'un rayon pénètre un pur cristal sans le ternir, tel qu'une étoile envoie sa douce clarté, tel qu'une rose de printemps exhale son suave parfum, telle fut Ma Divine Mère M'enfantant. En célébrant Ma Nativité, vous plaisez tout spécialement à Marie, car vous Lui rappelez l'inoubliable jour où comme un rayon de soleil, Je suis sorti de Son sein. Vous Lui rappelez le précieux privilège qui La place au-dessus des anges et des saints : Sa divine Maternité. Mes enfants, Je vous bénis".

(Pendant le message, à Ses pieds, deux roses blanches s'ouvrirent et furent deux têtes d'enfants qui se montrèrent : une petite fille et un petit garçon. A la fin du message, les pétales se refermèrent, puis le voile revint sur la Très Sainte Vierge qui nous bénit sans aucune parole. Le voile s'éleva et disparut en une légère fumée).

Le même jour, à 2h. de l'après-midi, nous prions avec M. le Curé de Xaffévillers, Mme Colin d'Ortoncourt et sa fille, Mme Yvonne Domptail.
En commençant le I° Ave fleuri, le voile revint se poser sur la statue de Notre Dame de Domptail, puis je vis descendre le Cœur de Notre Seigneur palpitant et entouré de rayons plus ardents que ceux qui partaient des mains de la Très Sainte Vierge. il vint se poser sur deux larges plis, puis des épines venant de tous côtés vinrent piquer et encercler le Cœur Sacré de Jésus. Des gouttes de sang perlèrent et pendant que Notre Seigneur parlait, les épines arrivaient toujours, ce qui à la fin forma une couronne. Notre Seigneur, la voix un peu voilée, ayant des nuances tristes donna ce message. A la fin, le voile enveloppa le Divin Cœur qui monta légèrement, s'éclaircit, puis s'évanouit. J'ai senti que Notre Seigneur souffrait beaucoup, car ces épines montraient qu'il est vraiment outragé : "Mon enfant, tu vois Mon Cœur méconnu, rebuté, outragé et percé. Ces épines qui viennent faire une couronne ce sont ces âmes qui Me trahissent et combien, hélas, elles sont nombreuses. Je vous demande, ô Mes Pasteurs, de Me consoler toujours plus. Je ne puis vous faire sentir les souffrances que Je ressens ni la sueur de sang qui couvre Mon visage : "Mon Père, que ce calice s'éloigne de Moi. Mais non, que Votre volonté soit faite et non la Mienne". Pour ces deux roses que tu as vu s'ouvrir et qui ont représenté une petite fille et un petit garçon, c'est une future épouse et un futur pasteur. Dans ce village, Je Me choisirai des saints. Que le pasteur les enflamme de Mon Divin Amour, de Ma soif des âmes, car il me faudra plus tard des pasteurs qui ne reculent jamais devant un sacrifice. Beaucoup n'ont pas fait leur devoir, même le Prince de l'Eglise. C'est pourquoi son diocèse a tant souffert. Ce n'est pas fini, car Je lui montrerai des épreuves : il souffrira encore beaucoup. J'aurais tant aimé qu'il eut confiance en ta sœur. Combien les événements auraient mieux marché. Plus tard, il se repentira, mais ce sera très dur, mais Je lui donnerai des lumières. Pour ta sœur, ici présente (Mme Pierre Domptail) Je protègerai celui qui lui est cher. Qu'elle ait grand espoir. Bientôt elle aura la joie de la presser sur son cœur. Mes enfants, Je vous bénis".



Vendredi 22 décembre 1944 :


A 12 h. dans la salle à manger du presbytère, avec mon Père, Melle Janine Gourmand de Charmes, nous avons récité une dizaine pour demander des lumières sur sa vocation, et la 2ème dizaine pour la conversion de son père et la protection de son frère. N'ayant rien reçu pendant le chapelet et les trois Ave fleuris, nous recommençâmes une dizaine. Au 3è Ave un voile se posa sur la statue qui s'ouvrit comme dans les apparitions expliquées sur les messages. Sur un tapis de flocons de neige, nimbés d'une douce lumière, encerclée d'une couronne de roses blanches, apparut dans une apothéose de rayons la Très Sainte Vierge. Souriante, les mains jointes, Elle regarda avec une bonté infinie mon Père et Melle Gourmand, puis Elle baissa légèrement la tête et resta dans cette pose pendant que Son Divin Fils doucement d'une voix profonde, chaude, me dit :

« Ma fille, dis à ma future épouse que Je la veux dans le silence, ce sera une petite violette qui, cachée, répandra un doux parfum. Ce sont chez les Clarisses de Nancy que Je l'appelle. Qu'elle s'abandonne toujours plus sur Mon Divin Cœur et elle goûtera sur ce trésor d'amour des joies ineffables, qu'elle ne craigne pas ; par moments, la croix sera lourde, mais qu'elle se réfugie dans Mes bras et qu'elle écoute en silence Ma voix qui lui donnera les paroles de réconfort. Pour celui qui lui est cher, elle obtiendra sa conversion et pour son frère qui est en exil, Je veille et le protège.
Pour Mon pasteur de Charmes Je n'ai rien à rectifier dans ses plans. Il a suivi intérieurement tous Mes appels et dans ce qu'il fait Je n'ai pas le droit d'intervenir. Mes enfants, Je vous bénis ».

Quand Jésus se fut retiré, la Très Sainte Vierge s'éleva, soulevée par le tapis d'un blanc immaculé, toujours recueillie, Elle disparut derrière le voile qui lui-même s'évapora. En mon âme chantait un grand bonheur ; quand cette douce Maman disparaît, j'ai mis dans mon cœur un peu de lumière qui l'enveloppe, c'est si doux, si pénétrant que jamais je ne saurais décrire la beauté infinie de la Très Sainte Vierge, la joie que je ressens, et la tristesse que j'éprouve quand Elle remonte dans les Divins Parvis du Ciel.

Le même jour, à 9h. du soir, chez Melle Luc, avec le petit groupe de privilégiées qui venaient d'écouter les messages expliqués par Mon Père, devant la statue du Sacré-Cœur, nous avons récité le chapelet aux intentions de chacune. A la 4 dizaine, le voile descendit, puis tout se passa comme les précédents, continuant toujours à prier, j'entendis faiblement les Ave qui s'estompèrent, puis comme je commençais Rose d'Amour, le voile s'entr'ouvrit et laissa apparaître dans un rayonnement infini la Très Sainte Vierge, toute blanche, d'une bonté et d'une douceur attirante et nuancée. Les bras étendus et les mains d'où s'échappaient mille petits rayons étaient inclinés vers la terre. Une ombre de tristesse était empreinte sur Son visage ; pourtant un léger sourire s'épanouit sur Ses lèvres roses, Ses yeux regardèrent dans le lointain. C'était profond, infini, comme quand je regarde l'horizon qui s'étend à perte de vue. Une couronne de roses rouges l'entourait en exhalant un discret parfum, et au-dessus de Son voile une étoile à 5 branches envoyait sa douce clarté. Ce que J'admire surtout c'est Sa robe très large et formant de larges plis qui arrivant à Son cou d'une ligne pure deviennent petits et sont retenus par un cordon de soie blanche. Ses manches sont très larges et sont bordées d'un mince cordelet de soie plus brillante. La robe en arrivant à Ses pieds s'élargit, les plis sont plus profonds et le bord est entouré de petites étoiles, la robe couvre les pieds et sur chacun d'eux bien discrètement sont posés deux petits boutons de roses blanches. Je m'arrête, car je cesserais de décrire bien imparfaitement hélas, la radieuse beauté de notre Maman. Ce n'est que lumière, lumière, lumière, c'est le cri de mon cœur, ces trois mots prouvent combien l'Apparition est toute pure.
Dans le silence profond, la Très Sainte Vierge me regarda, puis Sa voix, d'une profondeur insondable, faisant soulever mon pauvre cœur de joie, me dit :
« Mon enfant, Je bénis spécialement ce groupe d'âmes fervents. Je leur demanderai de prier surtout pour les villes et les villages occupés une deuxième fois par l'ennemi ou plutôt par le lion déchaîné. Ce n'est que feu et sang, tu ne peux te figurer les souffrances, les cris et la peur de toutes ces âmes qui partent devant l'envahisseur.
O mes enfants
(la voix se fit suppliante), récitez sans vous lasser le chapelet (ces paroles furent dites très prononcées). La guerre n'est pas finie, car ce ne sont ni les américains, ni les anglais mais ce sont les français qui sauveront la France (le mot français fut dit très fort, cela résonna à mes oreilles comme un mot victorieux). La Mission de ta sœur s'accomplira bientôt ; ce sera plus terrible que la première fois, car la Révolution et la famine vont sévir sur les villes, ce sont des millions d'âmes qui vont tomber et combien, hélas, sont en état de péché mortel. Car dans les villes délivrées la jeunesse - pauvre jeunesse - ne pense qu'à s'amuser. C'est ce qui blesse le Cœur de Mon Divin Fils. Préparez-lui votre cœur par vos sacrifices, vos privations, car Il a tant besoin d'amour ; même Ses meilleurs amis le délaissent.
Je veille sur les prisonniers ; et Je partage la souffrance de cette maman qui n'oublie pas son fils si loin. Ne crains pas, il est le privilégié de Mon Cœur, il est plongé dans Mon Manteau. Chaque soir, au pied de la photo de ceux qui lui sont chers, son cœur s'en va vers le petit village où il a connu tant de joies. Les épouses de Mon Divin Fils sont là et ne cessent de l'implorer pour garder leur petit frère. Pour tes sœurs, c'est de même ; malgré la cruelle épreuve, Je saurai les récompenser. Pour ces autres âmes qui ont grande confiance en toi, dans les heures un peu noires, Je serai près d'elles pour les encourager. Ma fille, Je te laisse et Je bénis avec Amour Mes enfants ».

La Très Sainte Vierge fit un grand et lent signe de croix, regarda maternellement Ses enfants, puis doucement, monta, soulevée par le tapis ondulé et fut cachée par le voile qui s'évanouit.



Samedi 23 décembre 1944 :


Au chapelet familial, chez Monsieur Vautrin, à la 2è dizaine, je sentis en mon âme un grand recueillement, dans une paix profonde les Ave lentement devinrent lointains et dans cette douce mélodie, Jésus, très suavement, me dit :
« Mes enfants ; Ma Divine Mère est avec Moi dans l'œuvre de votre restauration ; non seulement, Marie est le chef d'œuvre de la rédemption, l'idéal de l'humanité régénérée, Elle en qui et en qui seule la réparation a eu tout son effet, combien beau et magnifique, mais elle y coopère avec Moi. Comme Eve est avec Adam dans l'œuvre de ruine, ainsi Marie, pour remplir un rôle actif est dans l'œuvre de la restauration. Ce n'est pas Elle qui sauve, mais c'est Moi ; Je veux avoir Ma Mère indissolublement à Moi. Non seulement Elle coopère de loin à votre rachat en Me donnant pour vous sauver, mais Elle y coopère directement et prochainement. Et Sa coopération ne se borne pas au premier acte de grand' œuvre : l'incarnation ; elle s'étend à tout ; à la Rédemption par Sa mort sur la Croix, à la distribution des grâces, à votre salut enfin qui est le terme et le but final de la réparation. Mon Père a voulu que la femme première victime de satan, et par là, cause de ruine pour l'humanité entière, ait aussi sa part dans Ma grande victoire sur le démon. Je vous bénis, ainsi que ce foyer ».



Dimanche 24 décembre 1944 :


A la Messe de Minuit, pendant l'offertoire mes yeux se posèrent au-dessus de l'autel. Le voile blanc était déjà arrivé et même entr'ouvert majestueusement. Il s'ouvrit, faisant un grand A. La pointe était toute plissée et dans une clarté céleste rayonnait une grosse étoile. Dans la profondeur du voile était un chœur d'anges qui formait une grotte, puis au milieu de tous ces esprits célestes, le royaume des anges s'ouvrait pour un heureux instant, et les cieux à cette heure de Minuit étaient inondés des flots d'une mélodie surnaturelle, cette mélodie était si belle qu'elle ravissait mon cœur. Dans cette lumière si douce, je vis couché dans une crèche de bois ou de pierre, car je n'ai pas bien distingué, forme ovale, sur un peu de paille, dans une auréole de lumière, l'Enfant Jésus. C'était un gros poupon tout rose et tout nimbé d'une grande paix. De chaque côté s'extasiaient, dans une adoration profonde la Très Sainte Vierge tout en blanc, les mains jointes, à genoux. Elle regardait avec admiration le Divin Enfant. A gauche priait Saint-Joseph, habillé de brun, Il avait le visage d'une paix infinie, Ses cheveux étaient bruns mêlés de quelques fils blancs. Le tour de Son visage était couronné d'une légère barbe brune. Quel modèle d'humilité. Je sentais cette vertu émaner de Lui, les mains jointes, les yeux baissés, tout en Lui était plongé dans le silence. Cette Sainte Famille était portée sur le tapis de flocons de neige et le bord du voile était entouré de têtes d'anges.
L'enfant Jésus se souleva sur Son bras droit, Il était vraiment attirant, avec des yeux d'un bleu horizon, Il me regarda avec un sourire nuancé, puis la tête toute bouclée de cheveux blonds, légèrement inclinée, d'une petite voix qui m'enchantait, la voix cristalline, pure, d'un tout petit, me dit :
«Mon enfant, Je viens à toi dans le silence de la nuit. C'est dans le silence solennel que tu t'approches de ton Dieu. Dans la bruyante Jérusalem, dans le palais sonore d'Hérode le berceau d'or reste vide ; c'est dans le silence de la paisible Bethléem, au milieu de Marie et de Joseph silencieux que Je descendis. Le silence est la clôture de ton âme, pour que Je vienne dans ton cœur, il faut qu'un silence profond enveloppe ton cœur. Silence dans ta volonté parfois rebelle, silence soumis, silence dans le monde de tes passions. Il était minuit quand Je descendit sur la terre. Je ne fais rien au hasard. Je viens volontiers dans le silence de la nuit, les grands événements de salut s'accomplissent dans l'obscurité ; le silence et la nuit sont le manteau sombre dont J'aime me revêtir pour venir à toi par la grâce.
C'est dans la nuit sombre que Moi, Le Verbe du Père, la seconde personne de la Sainte Trinité descendit sur Son Trône Royal semé d'étoiles sur la pauvre terre.
Ton Père, ta sœur
(Melle Dubach), ton frère (M. François Rhote) qui sont venus passer les fêtes de Noël sont la troupe des adorateurs, des anges. Chantez avec des esprits célestes votre Gloria in excelcis.
La simplicité des bergers vous tend les bras ; allez avec zèle vers eux et retournez avec joie dans la compagnie des autres.
Ecoutez-Moi, contemplez-Moi et en M'admirant, laissez-Moi ravir votre cœur.
Ma Jeannette, l'an prochain, tu seras dans le cloître. Comme J'ai hâte de t'avoir à moi seul ; tu
goûteras de grandes joies.
Je bénis tous ces fidèles. Qu'ils viennent Me recevoir souvent dans la Sainte Communion. C'est le Pain de vie et de réconfort.
Bonne nuit, Ma Bien-Aimée. Je te presse sur Mon Cœur".

(L'Enfant-Jésus fixa mon Père avec un regard plein d'Amour, puis Ses yeux insondables donnèrent une lumière plus brillante en regardant Melle Dubach, Melle Rhote et M. François Rhote, un mot vient de me venir à l'esprit, le Divin Enfant fit un sourire plein de tendresse à Françoise. Qu'il était charmant, tout de Lui respirait l'Amour, la pureté, la simplicité et la charité. Comme j'aurais aimé le presser sur mon cœur afin que le sien l'embrase. De Sa petite main toute mignonne, Il fit un long signe de croix sur les fidèles, puis se recoucha, cela dura jusqu'à la Communion. Les Anges chantèrent pendant que je recevais la Sainte Hostie, le Gloria in excelcis ; quand toutes les âmes eurent reçu le Divin Enfant, le voile me cacha la Sainte Famille qui était toujours en adoration. Quel charmant tableau, la nuit mon âme ne fit que chanter le Magnificat en reconnaissance de ces grandes grâces).



25 décembre 1944 :


A 6 h. du soir, au presbytère, dans la salle à manger avec mon Père, Melle Dubach, Melle Rhote, M. François Rhote, nous avons récité le chapelet aux intentions de chacun, surtout pour la vocation et l'avenir de François.
La Très Sainte Vierge apparaît souriante et faisant glisser lentement les grains de Son chapelet. La voix de Jésus, gravement, me dit :
"Mon enfant, dis à ton frère (M. François Rhote) que sa vocation n'était pas d'être un de Mes disciples, mais Je le choisis pour fonder une sainte famille. Dans quelques temps, Je mettrai sur sa route la jeune fille ou plutôt une perle qui sera son soutien. Qu'il se perfectionne dans le dessein, Je le comblerai et lui enverrai des lumières. Qu'il continue à prier toujours plus Ma Divine Mère. Qu'il aime le silence et dans cette solitude, il comprendra de grandes vérités".
Pour ta sœur
(Melle Dubach), Je l'ai choisie pour victime, mais Je ne veux pas lui révéler l'heure où Je viendrai ou plutôt où Mes anges viendront chercher son âme.
C'est un lys de candeur et d'amour. Je ne cesse de M'admirer dans son âme, pur rayon de soleil, rose de charité, violette d'humilité. Qu'elle M'aime toujours plus. Qu'elle s'enfonce plus profondément dans Mon Cœur. Je l'attends à Mon tabernacle les soirs de fatigue, de lassitude, d'émoi ou de découragement. Qu'elle vienne se jeter dans Mes bras. Là, Je saurai avec des paroles douces l'encourager, la réconforter, afin qu'elle soit vaillante et courageuse. Mes enfants, Je vous bénis".

La Très Sainte Vierge nous regarda de Son sourire profond et nous bénit par un grand signe de croix, puis remonta au Ciel.

Le même soir, à 21 h., avec mon Père, Melle Dubach, M. François Rhote, maman et Françoise, sur un grand désir de Melle Dubach qui voulait réciter un chapelet dans ma chambre, nous montâmes tous et là, au pied de mon lit, nous récitâmes une dizaine de chapelet. Dans la nuit, je restai seule avec Melle Dubach et nous continuâmes pieusement notre chapelet.
A la 4 dizaine, le voile vint se poser sur le mur et je vis descendre, entouré de flammes et couronné d'épines le Divin Cœur de Jésus, vivant et palpitant. Une auréole de lumière le couronnait, puis dans un profond silence, la voix de Jésus se fit entendre :
"Mes deux enfants, dans la paix infinie de cette petite chambre où J'aime tant descendre pour venir M'entretenir avec Ma Jeannette, ce soir, Je suis touché jusqu'aux larmes en contemplant Mes deux lys, Mes deux roses parfumées, Mes deux vases débordants d'Amour.
Mes deux enfants, consolez Mon Divin Cœur. Dans la nuit où Je suis descendue sur cette pauvre terre, nombreuses sont les âmes qui M'ont fermé leur cœur. Dans les vôtres, Je n'ai trouvé que l'Amour, berceau bien blanc, orné des fleurs les plus délicates et exhalant leur suave parfum. Pour ta sœur
(Melle Dubach), Je veille toujours sur son pasteur. Qu'elle soit en paix, Je suis le petit Jésus plein de bonté et d'une infinie charité.
Pour ces âmes
(son beau-frère et son neveu) qui sont en exil, le manteau de Ma Divine Mère les enveloppe. Ils sont bien près de Son Cœur, car chaque soir, les Ave montent comme une fumée d'encens vers leur Maman du Ciel.
Dis-lui que Je la comblerai et que J'exaucerai ses plus chers désirs.
Je bénis son voyage de demain. Elle sera accompagnée par le sourire de Ma Très Sainte Mère. Mes deux bien-aimés, Je vous bénis".

(Le voile qui formait tenture derrière le Sacré-Cœur, le recouvrit de ses pans, puis monta doucement jusqu'à ce que je ne vis plus rien).



Mercredi 27 décembre 1944 :


A 5h30 au chapelet familial, chez M. Arthur Colin, la 2 ° dizaine fut offerte pour les deux familles (M. Grandidier et M. Didier) sinistrés de Fauconcourt par une bombe d'avion, dans la nuit de mardi à minuit.
Au commencement de la dizaine, un grand calme se fit dans mon âme, puis les Ave s'évanouirent. Plongée dans le silence, loin de la terre, Jésus la voix pleine de bonté, de compassion me dit :

"Mon enfant, pour cette famille douloureusement atteinte par le feu, Je viens leur donner une parole de réconfort. C'est à la maman que Je m'adresse :
Ma fille, cette épreuve pénible que tu endures est d'un très grand prix auprès de ton Dieu. Tu as eu soin de l'unir et de la mêler au Calice auquel J'ai collé Mes lèvres au Jardin des Oliviers, sur la Croix et pendant tout le cours de Ma vie mortelle.
Cette épreuve que tu endures avec soumission et pour Mon Amour, ouvrira à ton âme une source intarissable de consolations. Ces pleurs qui, de tes yeux, tombent, amers, sur tes lèvres, se changeront en joie. Courage donc, toi qui souffre ; il y a dans tes afflictions unies aux miennes une vertu surnaturelle et toute divine. Sanctifiées par cette union, ta souffrance est élevée à l'état divin ; elle participe à l'insigne honneur de déification.
Je connais le prix de ce sacrifice. Je le rétribuerai non pas au centuple, ce serait trop peu, mais à l'infini.
Courage. Rien ne sera perdu de ce que tu souffres pour Moi. Tout s'évanouit dans le présent, mais reparaîtra dans l'éternité. Que chacune de tes journées soit une journée de semailles. Conserve une inébranlable confiance en Moi. Je suis le Maître absolu de tous les évènements. C'est souvent pour l'avantage des âmes que Je diffère l'accomplissement de vos plus saints désirs. Ma Providence a des desseins cachés et l'infaillible pour faire réussir, malgré tous les obstacles, des choses qui paraissent entièrement impossibles. Je suis tout près de tes enfants et Je les bénis".



Jeudi 28 décembre 1944 :


Au presbytère à 1h30 avec mon Père, Melle Rhote et son neveu François, nous avons récité le chapelet aux intentions données par mon Père : à la 4 dizaine toute recueillie, je fus doucement séparée des choses qui m'entouraient, les Ave ne furent plus qu'un léger murmure et Jésus, gravement, me donna ce message :
"Mon enfant, Je demande à ton frère (François Rhote) de rester dans sa famille tant que l'ouragan ne sera pas passé. Mais si, au fond de lui-même, il sent un désir pour se perfectionner maintenant, qu'il choisisse la ville la plus proche, mais ce n'est guère prudent, car il pourrait se trouver dans des rafles de jeunes gens. Je le protège et Je bénis son voyage".


Samedi 30 décembre 1944 :


A 5h30 au chapelet familial, chez M. Arthur Colin, au commencement de la 3ème dizaine, quelque chose de doux s'empara de moi, les Ave devinrent une douce mélodie, puis s'évanouirent comme la fin d'une chanson. Entourée de silence, inclinée devant la Majesté invisible de Notre Seigneur, j'écoutais Sa voix suave, aux intonations chaudes qui me disait :
"Mes enfants, goûtez la douceur des mystères de Bethléem. Entrez en esprit dans Ma petite étable et voyez avec les yeux de l'âme ce qui se passe. Regardez avec étonnement votre Dieu, petit enfant nouvellement né, couché dans une crèche. Quelle humilité. Admirez Ma beauté, et faites fondre vos cœurs en douceur par la tendresse de Mon amour. Voyez les précieuses larmes qui coulent de Mes yeux pour laver les tâches de vos âmes. Voyez Ma pauvreté, Ma douceur, Ma patience, Mon humilité : voilà l'exemple que vous devez imiter. Tournez vos regards vers Ma Divine Mère, admirez Sa modestie, Sa pureté, Son Amour ardent pour Moi, le profond respect qu'elle Me porte, et les douces larmes qu'Elle mêle avec les miennes.
Un jour Ma petite bouche dira vers Mon Père qui est dans les Cieux la plus belle qui soit de toutes les prières, et vers Mon Père gémira Sa grande plainte d'agonisant, et dans le sein de Mon Père exhalera Mon âme filiale.
Un jour, Ma petite bouche laissera couler sur les douleurs humaines les paroles qui consolent parce qu'elles sont tout ensemble un ruissellement de tendresse divine, et un fleuve d'espoir courant à travers les misères et les deuils. Elle prononcera sur les morts, les mots puissants qui ressuscitent sur les pécheurs les mots non moins puissants qui régénèrent sur les déchus les mots miséricordieux qui soulèvent sur leur front et illumineront leur visage.
Ma petite bouche affirmera majestueusement : Je suis Roi, Je suis le Fils de Dieu. Vous Me verrez descendre sur les nuées, après trois jours Je ressusciterai et devant Moi l'humanité tremblera, adorera, protestera.
Un jour Ma petite bouche avec un sourire grave appellera ceux qui péchaient sur le lac.
Un jour Ma petite bouche ayant dit : tout est consommé ne dira plus rien et restera ainsi mi-close, la
bouche de ceux qui viennent de mourir.
J'aime beaucoup l'âme de cette mère de famille
(Mme Arthur Colin). J'interviendrai pour l'aider, la soulever de terre et l'attirer vers les choses d'En-Haut. Comme Je souris à ses efforts, Je suis fier et content qu'elle reste debout confiante et aimante. En ces temps douloureux où vous vivez, il faut vous jeter encore plus avant dans Mon Sacré-Cœur, c'est Lui seul qui vous sauvera et qui sauvera votre chère France. C'est dans ce recoin profond, intime, tout caché au regard des hommes, tout plein de solitude divine et de communications divines qu'il faut chercher votre force, votre appui, votre grande et invincible espérance.
Un mot encore, ne vous plaignez jamais du travail même absorbant. Je suis caché sous les choses matérielles comme sous la petite rondelle blanche du tabernacle ; c'est la foi, c'est l'Amour qui Me trouve. Croyez, aimez jusqu'au bout de vos forces. De Mon Divin Cœur, s'échappe par flots sur cette nombreuse famille une pluie de grâces et de bénédictions. Je vous bénis".

 


Accès direct par année : 1940  1942  1943  1944  1945

Retour Haut Page


 

(Suite des messages)
Lundi 1° janvier 1945 :


A 5h30 au chapelet familial, chez M. Albert Colin, à la 2ème dizaine, les Ave s'évanouirent, puis il me sembla être enveloppée d'une douce lumière, inondée et entourée d'un profond silence. Je fus attirée, aimantée par la voix un peu triste de Jésus qui me donna ce message :

"Ma fille, Je vais te faire comprendre pourquoi il a fallu que Je Me soumette à cette douloureuse et humiliante cérémonie de la Circoncision.
J'étais pur d'une pureté sans pareille, saint d'une sainteté sans égale, il n'y avait rien à purifier en Moi qui par Mon seul contact purifie toutes choses. Mais J'avais hâte de commencer Mon apostolat et comme l'exemple exerce une influence plus grande que la parole, J'ai voulu dès les premières heures de Ma vie donner l'exemple des deux vertus dont la pratique vous est plus difficile encore que plus nécessaire : l'obéissance et l'humilité. Je suis venu pour vous sauver par l'effusion de Mon sang. Ce sang, Je l'ai déjà répandu par les larmes, dès Mon apparition dans la vie. Je n'ai jamais cessé de la verser, mais il faut encore qu'au sang de Mon Cœur s'ajoute le sang de Mes veines. C'est pour cela que J'ai accepté que Mon Père adoptif, s'armant de l'instrument légal fasse jaillir par l'incision de Ma Chair Immaculée ce sang vermeil que Je donnerai sur la Croix jusqu'à la dernière goutte, encore qu'une seule eut suffi pour l'expiation de tous vos péchés. Et pendant que s'accomplit cette cérémonie, Je suis dans les bras de Ma Très Sainte Mère qui sont pour Moi l'Autel sacré sur lequel Je commence à M'immoler à la gloire de Mon Père et pour votre salut. En cette année nouvelle si ce sont les douleurs qui viennent bénissez-les, pourvu que Mon Amour s'en nourrisse. Si c'est le bonheur et la joie, profitez alors de votre bonheur. Que la félicité de votre vie se tourne en hymne d'action de grâces pour Moi et que Mon Amour grandisse dans votre bonheur.
Reprenez vos résolutions les plus ferventes, commencez à vivre avec tout le zèle, toute la vigilance, toute la pureté d'intention que vous auriez si vous étiez certain que cette année sera pour vous la dernière, et qu'avant la fin vous entrerez dans la maison de l'Eternité. Je vous offre les prémices de Mon sang pour l'expiation de vos péchés. Mon Nom est pour l'appui de votre espérance ; Mon Cœur est pour embraser les vôtres du feu de la divine charité.
La France sera sauvée le jour où chacun redeviendra ce qu'il doit être dans sa vie chrétienne et un peu austère.
Personne ne veut plus de la souffrance ; on ne court qu'après le plaisir. Ma Pauvre France s'en va parce qu'elle ne veut plus du sacrifice. Faîtes des sacrifices, le salut ne viendra que par là.
Je vous bénis".



Mardi 2 janvier 1945 :


A 3 heures de l'après-midi, dans la salle à manger du presbytère avec mon Père, Monsieur Dubach, ses deux sœurs et Melle Rhote, nous avons récité le chapelet à leurs intentions. La Sainte Vierge apparaît comme à Domptail. Notre Seigneur :
"Mon enfant, Je suis ému jusqu'au plus profond de Mon Cœur en contemplant ton frère et tes deux sœurs. Pour ton frère (M. Dubach) âme si belle, si loyale, si charitable, Je le comblerai et exaucerai ses plus chers désirs. Pour le dernier chérubin J'aimerais que plus tard il soit un de Mes fervents disciples, car comme tu le sais, ce sont de saints prêtres que Je veux, il y en a tant qui me trahissent. Dis-lui que Je le protégerai toujours, surtout dans les heures qui vont surgir. Je ne cesse de vous le répéter, mais c'est pour votre bien. Soyez prêts, car vous aurez bien peur, mais le manteau de Ma Très Sainte Mère est très profond, et Elle garde sur Son Cœur Ses enfants les plus confiants. Pour ta sœur douloureusement atteinte, Je la comblerai à l'infini. Dans ses nombreux enfants Je Me réserve un bouton de rose. Qu'elle vienne de plus en plus sur Mon Divin Cœur pour y chercher la consolation.
Ma fille, J'ai admiré ton courage dans les heures terribles que tu as passées ; sois confiante, Je veille sur ton mari et sur ton enfant. Ils souffrent beaucoup, car ces barbares en martyrisent beaucoup, mais ils sont sous la coupe de Mon Divin Cœur. Tu les reverras bientôt. Ils seront beaucoup changés, mais remplis plus que jamais de Foi et d'Amour. Mes enfants, priez, priez, Je vous bénis".

(La Très Sainte Vierge regarda longuement Monsieur Dubach avec un profond sourire. Une rose très épanouie au-dessus de la tête de la Très Sainte Vierge en forme de cœur se tourna vers Monsieur Dubach et tous les pétales se détachèrent et montèrent vers le Ciel. Puis deux larmes perlèrent à ses paupières en regardant Madame Lapierre sinistrée à la Bresse et réfugiée à Remiremont).

Le même jour, à 4 h., avec les mêmes personnes et Monsieur le Curé de Domptail, Notre Seigneur : "Ma fille, dis au pasteur (M. le Curé de Domptail) qu'il cueille en ce moment les épines, mais bientôt il récoltera les roses. Sa voiture a besoin d'un sérieux examen, il a évité de très gros dangers. Ma Divine Mère n'a pas permis que sa voiture soit abîmée et Elle ne cesse de l'envelopper. Quand elle sera réparée, il pourra aller dans sa famille. Je bénis son voyage. Au pied de la crèche, Je te donnerai pour lui spécialement, et J'appuie sur ce mot, un message qui sera pour lui seul. Pour ta sœur (Melle Dubach), J'admire son dépouillement. Dans Mon Ciel, elle sera couverte de gloire et de lumière.
Pour cette âme
(ici la voix de Notre Seigneur se tourna vers M. Dubach, car on avait prié pour sa première femme défunte), elle est tout près de Moi, et de là-haut, elle sourit et bénit les âmes qui lui sont chères. Je vous bénis".



Samedi 6 janvier 1945 :


Au chapelet familial, chez M. Albert Colin, Notre Seigneur :
"Ma fille, l'Epiphanie est la Fête de la foi chrétienne. Demande-Moi le don d'une foi vive afin d'apprécier la grâce et de comprendre combien il importe de lui être fidèle. Les Mages suivent promptement la lumière de la grâce. A la lueur d'une étoile, au moindre signe de Ma volonté, ces hommes accoutumés aux jouissances de la vie sortent de leur pays quoiqu'il leur en coûte pour Me chercher, se donner et s'unir à Moi. Ils ne se contentent pas de regarder l'étoile, de la discerner, d'y reconnaître le signe divin. Elle marche devant eux et ils la suivirent. Voilà ce que tu dois faire. La lumière que Je te donne ici-bas n'est qu'une lumière fixe, uniquement destinée à la joie de tes yeux, elle ressemble à l'étoile, elle marche et elle t'arrive. Chaque lumière te révèle Ma volonté, et Mon désir sur toi, et rien ne serait inquiétant comme de voir une âme devenir plus éclairée sans éprouver le besoin de devenir meilleur et sans y aspirer.
Reste fidèle à la grâce. Tu es heureuse d'être appelée, éclairée comme les Mages. Empresse-toi d'aller là où l'étoile te conduit, là où Je te dirige. La grâce passe et ne revient pas. T'abandonnant à Mes attraits, suis les jusqu'au bout sans hésiter. Pour cela, assimile de plus en plus ton âme à celle des Mages. Mets en toi cette humilité profonde avec laquelle ils se prosternèrent dans l'adoration, à Mes pieds ; cette simplicité qui se confie sans réserve à ton Père de la terre, cette ardente générosité qui te fera tout abandonner. Sois une âme qui ne vit que pour Moi et n'aspire qu'à Moi. C'est ainsi que le Mystère de l'Epiphanie se consommera en toi et que comme les Mages tu verras ton Epoux. Veux-tu contribuer à la conversion des pécheurs ? Offre-Moi ta souffrance, ta croix intime. C'est une valeur, c'est de l'or spirituel. Jette ce beau cri triomphant : Oh, mon Dieu, j'accepte ma peine pour la rédemption d'une âme. Sois noble. A quoi bon gémir ? Gémir, c'est stérile, offrir, c'est fécond. Offre-tout. Chaque chose a son mérite et ce mérite dépend de la pureté de ton cœur et de la vivacité de la foi. Un rien offert par un cœur pénétré de bonté a des répercussions inimaginables dans les sphères spirituelles. Tu ne sauras jamais la puissance d'un cri arraché par la charité à une âme unie à la trinité. Ce cri par lequel tu me donnes quelque chose, ce cri n'est pas seulement poussé par toi, il est aussi poussé par Moi dans lequel tu es aussi plongé par la grâce. C'est Moi qui en toi interpelle pour le monde. C'est ce qui explique ta puissance. Tout est possible à celui qui croit, qui prie et qui offre sa souffrance pour ses frères malheureux et si attachants : les pauvres pécheurs. Je fais descendre sur ce foyer Ma bénédiction. Je vous bénis ainsi que ton Père ".



Mardi 9 janvier 1945 :


A 8h30, seule, dans ma chambre, Notre Seigneur :
"Ma chère enfant, Je te contemple tout entière, telle que tu es, ardente, aimante, puis, à certains moments affaissée et un peu découragée. Quand la ferveur sensible t'est donnée par Moi comme fortifiant, pense un peu au lendemain qui sera peut-être dénué de tout secours, de tout entrain, puis calme-toi en te persuadant que J'aime ton âme. Que cette douce et consolante conviction soit aux heures difficiles ta force et ton levier. Point de tristesse consentie, point de lassitude inactive. Secoue dans les journées d'isolement ton âme pour en faire jouer le ressort de la foi, de l'aimable confiance, de la douce sérénité. Je Me plais parfois à te délaisser en apparence. Je veux voir jusqu'où tu iras seule sur le chemin désert, mais avec quelle tendresse Je te suis par derrière. Je souris à tes efforts. Je suis fier et content si tu restes confiante et aimante. Donne-Moi un bouquet de fleurs d'aimable souplesse, de gracieuse condescendance, de sacrifices intimes réalisés au dépend des idées propres, des amours propres, des petites vues personnelles. Tous ces chers morceaux du moi jetés à Mes pieds attireront Mes regards et Mes bénédictions. Que ta parure d'hiver soit toute de chaud recueillement, de ferventes actions, de vigoureux sacrifices. Je t'aime, Je t'aime passionnément. Tu as de puissantes chaleurs au fond du cœur, ce qui veut dire de grandes forces : garde-les bien, car Je les convoite pour Mes pauvres et déshérités. Je M'apprête à te payer comme Je sais le faire de Ma monnaie que le monde ne connaîtra jamais. Je te donne la tendresse filiale et ton cœur s'agrandit, se développe, s'épanouit sous le souffle de l'Amour. Avec le Temps et la grâce, tu deviendras une vraie épouse. Sois fière de ta part ; sois humble aussi. Fière en regardant tes sœurs du monde ; humble en regardant celles qui t'entourent et dont la vertu et les exemples t'animeront singulièrement dans le beau chemin du sacrifice.
Le châtiment que j'enverrai sera terrible et atteindra beaucoup de foyers. Beaucoup n'ont pas encore souffert des malheurs de la France. Beaucoup restent enfouis dans leur bien-être. Il faudra que Mes verges divines réveillent ces endormis, ces jouisseurs qui font masse.
Ma France ne sera sauvée que par une régénération chrétienne. L'Eglise souffre, la France souffre. Que les âmes qui aiment l'une et l'autre se résolvent à souffrir. Priez beaucoup pour les persécutés du moment. La France s'en va parce que la récrimination a pris la place de la volonté. Le salut ne viendra que par le renoncement personnel qui attirera Ma grâce miséricordieuse. Les exilés ont beau souffrir : ils ne sont qu'une partie du pays ; il faut que le pays tout entier souffre. Je te bénis".



Vendredi 12 janvier 1945 :


A 10h30, seule à l'église, Notre Seigneur :
"Mon enfant, Je vais te donner un message pour l'âme qui désire être éclairée. Je vais M'adresser directement à elle :
Ma fille, tu as une belle et grande mission à remplir auprès de Mon pasteur. Mon désir est que tu restes auprès de lui, te dévouant sans mesure. Tu es Ma servante et Fille de Mon Cœur transpercé. Je ne t'apprendrai pas que la Croix est la plus belle part de ta vocation et qu'il faut la porter sinon joyeusement, du moins toujours avec amour et courage, puisqu'elle est ménagée par l'Amour, sous quelque forme d'ailleurs qu'elle apparaisse. Grandis en volonté, en oubli de toi-même. Ne te relâche pas dans la prière malgré les difficultés que tu puisses y trouver. C'est le pain du jour, et l'âme qui refuse ce pain ne peut vivre. Fais des sacrifices sur toi-même ; si ton caractère fait des siennes, sois plus forte que lui et sache commander à ses violences et à ses dépits. Des orages, à l'intérieur, oui, mais au lieu de permettre à la foudre d'éclater, de briser, il faut absolument la retenir prisonnière, en dépit des bouillonnements qu'elle produit, sans quoi, Ma fille, tu ne pourrais t'élever. S'élever, c'est surtout Me posséder et faire du bien autour de soi. Vis à l'œuvre dans l'effort, dans le combat.
Traite doucement ton cœur, l'amenant peu à peu à faire bon visage à tous ce qui l'entoure ; toujours plus de dévouement envers Mon disciple. Courage de plus en plus. La vie est pleine de secousses. Mets-toi dans ton rôle : oubli de toi-même, de tes aspirations pour donner la fleur de ton affection, de ton dévouement, de tes prévenances.
Jamais d'affaissements parce que ta volonté est faible, parce que tu sens au cœur des besoins ou des aspirations que rien ne peut satisfaire. Jette ton âme sur Mon Cœur. C'est dans ce contact divin qu'elle deviendra forte et opulente. Je t'ai comprise, Ma fille : réfugie-toi dans Mon trésor d'Amour ; aime-Moi. Parle-Moi de tes sacrifices et de tes espérances. Fais le bonheur complet des tiens. Donne-leur beaucoup de joie. Ouvre au large ton cœur. Mon Pasteur t'aidera et te soutiendra. Ma fille, élève, surélève ta foi et ta confiance. Ne te laisse pas désorienter par l'impression ou par le dehors des choses et des évènements. C'est avec l'âme qu'on vit, qu'on aime, qu'on prie, qu'on souffre et qu'on espère.
Je recueille chacune de tes pensées, chacun de tes sentiments, chacun de tes efforts. Donne-Moi cette joie de Me procurer chaque jour une gerbe splendide de fleurs célestes que tu retrouveras là-haut avec un parfum dont tu n'as pas idée.
Demande sans cesse ; prie sans interruption. Tu feras au Cœur de ta Maman du Ciel un plaisir indicible.
Je vous bénis".

 


Dimanche 14 janvier 1945 :
Au chapelet d'une heure, à l'église, Notre Seigneur :
"Mon enfant, ce message sera pour l'âme qui porte avec résignation sa croix :

Ma fille, tourne ton cœur vers Moi, invoque-Moi, Je viendrai à ton aide ; cela te mettra au large, ce qui veut dire : aspirer la confiance à pleins poumons, se dilater dans une consolation voisine de la joie, voir au-delà des horizons bornés de cette terre d'exil et de larmes, apercevoir les régions de la paix sans mélange, de la joie éternelle. Quel levier puissant pour ton âme, quel précieux adjuvant pour supporter sans plainte, sans murmure, sans découragement ni révolte, les peines de la vie, les souffrances du corps et celles de l'âme. Regarde la Croix en face. C'est un exercice des plus importants que celui de prendre chaque jour de sa vie quelques instants pour envisager tranquillement toutes les beautés et les amabilités de la croix, afin qu'ensuite tu adores Ma Main.
Ma fille, que c'est beau de sentir continuellement la lassitude et de ne s'arrêter jamais, d'aller vaillamment à des devoirs difficiles sans les aimer, de prolonger ses prières quand le cœur semble mort de panser, de soulager les souffrances de celui qui t'est cher. Tu es de Ma part l'objet d'une incessante sollicitude ; toujours en éveil sur les besoins de ton âme aussi bien que de ton corps. Tu seras récompensée non pas selon le temps et selon l'ouvrage, mais selon le degré d'Amour. C'est par l'Amour de l'obéissance que l'âme acquiert les mérites. Elle remplit son vase en Moi qui suis l'Océan.
Ton mari est éprouvé dans sa santé. J'use de ce traitement pour ceux qui sont vraiment à Moi et, dans Mon Ciel ils auront une place de choix. Tu possèdes à un haut degré le sens religieux. C'est un don que J'ai fait à ton âme.
J'ai béni d'une façon toute particulière ta maison, et si Je n'ai pas donné le message quand tu avais Ma Très Sainte Mère, c'est que Ma Jeannette était l'objet des regards de certaines âmes qui ont des doutes. Je la veux cachée ; c'est pourquoi Je suis resté silencieux. En plus, la personne qui était à ses côtés ne pensait pas du tout à Ma Très Sainte Mère, et ne lui donnait que des distractions. Elles sont rares les âmes qui aiment profondément leur Maman du Ciel. Mes enfants, Je vous bénis".



Lundi 15 janvier 1945 :

Seule, à l'église, à 1h30 :
"Ma fille, Je t'aime, seule, à Mes pieds et puisque les Pasteurs ont fait le sacrifice de ne pas voir Mon enfant, Je veux les récompenser.
Ce message sera pour Mon Pasteur de Domptail et Je lui parlerai de la méditation et de la contemplation.
La méditation considère par le menu et comme pièce à pièce les objets qui sont propres à t'émouvoir, mais la contemplation fait une vue toute simple et ramassée sur l'objet que tu aimes ; et la considération ainsi unie fait aussi un mouvement plus vif et plus fort. Tu peux regarder la beauté d’une riche couronne en deux sortes, ou bien voyant tous ses fleurons et toutes les pierres précieuses dont elle est composée l’une après l’autre ; ou bien après avoir considéré ainsi toutes les pièces particulières, regardant tous l’émail d’icelle ensemble d’une seule et simple vue. La première sorte ressemble à la méditation en laquelle tu considères par exemple les effets de ma Miséricorde divine pour t’exciter à Mon Amour. Mais la seconde est semblable à la contemplation en laquelle tu regardes d’un seul trait arrêté de ton esprit toute la variété des mêmes effets, comme une seule beauté composée de toutes pièces qui font un seul brillant de splendeur. Que ton âme intérieure vive dans une atmosphère céleste comme la fleur qui bien qu’étant née de la terre fleurit au-dessus et ne la touche pas. De même l’âme intérieure ne touche plus la terre, à moins qu’elle ne manque de fidélité à la grâce. Je protégerai et veillerai sur cet enfant qui va partir dans la vie militaire. Qu’il communie chaque fois qu’il le pourra et qu’il n’oublie pas surtout de prier Ma Très Sainte Mère qui l’enveloppera dans Son Manteau.
Pour Mon futur pasteur, je charge Mon disciple de le diriger et de le faire travailler. Qu’il entre au séminaire le plus tôt possible.
Dis-lui qu’il peut en toute confiance lire quelques messages à certaines de ses meilleures familles, mais en ne donnant pas de nom ; car je lui recommande la prudence.
Pour Mon pasteur de Xaffévillers, je lui parlerai de l’humilité, le silence du moi.
Pour être fort dans la souffrance, il faut savoir la garder entre Moi et toi. Je me taisais, c’est ce qui faisait Ma Majesté dans Ma douleur. Fais-toi une âme forte, silencieuse et joyeuse sous Ma Croix. Le silence n’est pas seulement ta loi, il était Ma loi même et mon habitude dans ma vie intime, profonde, et éternelle. Soit un vivant Ostensoir, fais-toi une vie intérieure intense, une piété fervente, alimentée. Ton rôle est de me faire rayonner, même sans parler : tu deviendras un Ostensoir. Tu dois être Mon enveloppe transparente, un Christ, une Hostie qui rayonne d’elle-même. Vise à monter toujours plus haut sur l’échelle de l’Amour et de la perfection. Je t’aiderai, jette-toi dans Mes bras et je te soutiendrai.
Pour ce jeune homme, Je ne lui conseille pas de rester adhérent aux réunions de résistance. C’est à lui de juger, mais plus tard, il pourrait regretter.
Ma fille, Je vais Me retirer. Sois calme pour écrire. Je bénis avec Amour Mes Pasteurs"
.

Vendredi 12 janvier 1945 :
(La transmission de ce message a été retardée) :
A 10h. du soir, dans ma chambre, je priais ou plutôt je méditais. J’étais plongée dans l’obscurité et malgré le froid je restai un long moment silencieuse.
Soudain, je fus réveillée par la voix triste et grave de Jésus qui me dit :
« Ma fille, Je veux t’expliquer ce soir ce que c’est que le gouvernement de toi-même.
Le gouvernement de toi-même est une science qui t’apprendra à traverser le cours agité des affaires humaines.
Ni les événements, ni les tristesses et les malheurs ne durent toujours. Toutes choses sont soumises au mouvement d’une sorte de flux et aux changements inopinés. Il est impossible à la mer de rester longtemps dans le même état, ainsi les choses humaines passent aisément d’un extrême à l’autre. C’est pourquoi tu as besoin d’un pilote et ce pilote il est tout près de toi ; c’est ton Père spirituel. Lorsque ta vie est emportée par le courant d’un flot tranquille, ton rôle est de prévoir la tempête et de ne pas te reposer sur l’état présent comme s’il devait durer.
Dans les moments difficiles, tu ne dois pas davantage t’abandonner au désespoir et couler à fond sous la vague de tristesse qui te submerge. Celui-là est un bon pilote qui tient compte de cette réalité dans les accidents qui surviennent et demeure toujours semblable à lui-même, ne se laissant ni emporter par les succès, ni abattre par les revers.
Prends donc une bonne foi toutes les misères en bonne part.
C’est là l’humilité, c’est-à-dire la connaissance agréée de soi ; c’est ce qui me fait plaisir, Moi qui aime surtout les petits.
Cultive donc avec Amour les fleurettes qui croissent au pied de Ma Croix ; soumission, patience, souplesse, simplicité, confiance sans bornes en Moi qui te veux toute Mienne. Je t’aime tant. Je suis aux aguets pour attendre ton regard, ta jetée en Moi comme une petite enfant qui se jette dans les bras de sa Mère.
Pour te faire petite, voici ce que tu dois faire. Ne pense pas à toi, ne te regarde pas, marche l’œil confiant sur ton Epoux comme l’enfant sur sa mère, cela à travers les chutes, les défaillances, les difficultés, en te laissant reprendre, corriger, avertir en sécurité de cœur ; prie beaucoup par élans de cœur, regards intérieurs, jets de l’âme, te regardant comme la petite servante de tout le monde, t’oubliant pour tous, ce sera le programme de ta petitesse.
Prends tout de Ma Main bénite, et crois d’une foi ferme que sous l’épine se cachent Mes tendresses.
Deviens calme, silencieuse d’âme, recueillie au dedans, car Ma Parole saura te refaire et te relever.
Rapproche-toi de ton Père de la terre, dis-lui ce qui pèse sur ton cœur, ce qui t’étouffe à certains moments, ce qui te désole à d’autres ; Je comprends tes difficultés d’expansion, d’ouverture confiante, mais sois toute, toute abandonnée.
Je vous donne Mon affectueuse Bénédiction. »



Mercredi 17 janvier 1945 :


A 8h ½ du soir je priais seule dans ma chambre et c’est dans cette solitude que Jésus tendrement me dit :
« Mon enfant, ce soir Je Me retrouve avec Ma Jeannette dans sa petite chambre. Tu ne sauras jamais combien Je l’aime et combien Je goûte ces minutes silencieuses que Je passe auprès de toi. Tu es toute Mienne, aucun regard n’est fixé sur ta personne et c’est comme cela que Je te veux : toute petite, toute cachée, mais combien grande à Mes yeux.
Ma Jeannette, Je te sens toujours la même, même affection, même élan, même fidélité. Ouvre de plus en plus ton petit cœur, élève-le par la pratique du sacrifice de chaque heure, c’est alors que Ma rosée bienfaisante qui s’écoule de Mon Divin Cœur le rafraichira et le ranimera pour l’exciter toujours davantage à faire plus et mieux. Plonge-toi dans Ma source infinie ; plus elle donne, plus elle veut donner ; à toi de pratiquer une large et profonde ouverture pour recevoir dans la plus large mesure possible le don de ton Dieu.
Je vais te donner un message pour ce petit foyer
(M. Génaro) qui fêtait leur 25ème anniversaire.
Mes deux enfants, soyez à l’action de grâce par vos âmes qu’il vous faut mener à la générosité la plus complète. La vie de foi, tout est là, vivez dans le surnaturel, dans ces régions hautes ou l’impression, le sentiment n’ont rien à voir, mais où vous rencontrerez Mon regard. A mesure que vous avancerez dans le chemin, vous Me toucherez du doigt. Vivez toujours plus dans la paix et dans la douceur d’un filial abandon. Vous serez sainte dans la proportion où vous ferez Ma volonté.
Je vous bénis affectueusement. »



Dimanche 21 janvier 1945 :


A 10 h du soir, j’étais seule à la salle à manger et au pied de la crèche, je récitais ma prière, plongée dans une vague de tristesse, je ne savais pas ce que je disais ; ce fut dans une crise de larmes que, gravement, Jésus me parla :

« Mon enfant, ton cœur est très oppressé ce soir et ton visage est inondé de larmes. Je ne veux pas te faire de reproches, mais Je vais te parler gravement. Tu ne feras le bien qu’à force de renoncement, et d’oubli de toi-même et tu n’arriveras à l’oubli de toi que par la prière.
Jette ton cœur fatigué sur le Mien, ne te rebute jamais de la sécheresse. Les cœurs secs, arides Me sont encore plus agréables que les autres, mais il faut savoir supporter les désolations et en prendre résolument son parti. Le meilleur gain pour une religieuse c’est le sacrifice sous la forme qu’Il Me plaît.
Tu as des misères, des lacunes, des défaillances : jette-les dans l’abime de tendresse de ton Epoux : elles y seront comme le grain de sable au sein du Vaste Océan. Ouvre ton cœur à l’Amour, dilate-le dans la pensée que tu es Ma chose et que s’il Me plaît de traiter cette chose un peu durement, sans consolation, c’est Mon droit, bien plus, c’est un témoignage de confiance plus que rassurant, infiniment doux pour ton âme.
Pourquoi convoiter le Thabor quand Il Me plaît de te conduire au Calvaire. Je ne te demande qu’à te verser Mes dons. Les gens du monde font des prodiges en s’appuyant sur un bras fragile ; mais tu as pour vie unique ton Dieu qui ne se trompe pas et qui ne meurt pas. Sois une enfant d’amour, encore que tu ne sentes pas l’amour ; il suffit de Me donner ton cœur jusqu’à la dernière fibre.
Regarde tes points faibles avec loyauté ; les poussées volcaniques, les jets désordonnés, le besoin de plaire, d’être vue, admirée, ce sont là des ennemis à surveiller, à combattre, à vaincre à coups d’épée. Prends garde aux jours de grande envolée. Reste maitresse de tes dons. Après une impatience, un dépit, regarde-Moi sur la Croix, car Je t’aime plus que toute autre. Je resterai souvent silencieux, mais Je serai toujours près de toi. Ne cherche pas à pénétrer Mes secrets ; plus tard, tu comprendras. Je vous bénis avec une grande tendresse. »


Dimanche 28 janvier 1945 :


A 1h de l’après-midi, seule dans ma chambre, je récitais mon chapelet, aux intentions demandées. A la 3ème dizaine, je fus plongée dans un doux bien être, toute recueillie. Je restai quelques minutes silencieuse, puis, Jésus, doucement, de Sa voix chaude me dit :
« Mes deux enfants, -Je M’adresse à ton Père, car, par le cœur vous n’êtes pas séparés - la liberté du monde n’étant qu'un esclavage, voile, rétrécit, rapetisse et remplit les cœurs de tristesse et de malaise. Vos âmes éclairées comprennent Ma Justice, les joies et les sécurités de l’obéissance, les beautés et les grandeurs la vertu.
A ces clartés célestes, vos âmes se dilatent en joie, en amour, en zèle, en vie intérieure ; Vous comprenez que la vraie vie, que la vraie liberté, et par ce fait que la vraie félicité sont là, dans mon service amoureux et volontaire.
Et dans cette contemplation, et sous la pression des sentiments qui en résulte, vous goûtez une paix intime, un contentement, une satisfaction qui vous élèvent, vous fortifient, vous consolent, vous illuminent et vous font mépriser davantage la terre et ses faux biens; vous aspirez avec plus de force et d’élan vers la Source et l’Océan de toute liberté et partant de tout bonheur, vers Votre DIEU.
Ma Gloire est l’idéal supérieur vers lequel se dirigent vos volontés, fortifiées par une grâce intense, elles sont entrainées vers les sommets en répendant les irradiations de toutes les vertus.
Ma gloire est le plus beau rêve qu’entretiennent vos cœurs ardents, vos âmes aimantes qui vibrent de la charité la plus pure et qui aspire au jour où elles répandront autour d’elles les effluves les plus embaumés de Mon Amour.
Ma Gloire, c’est le point de mire vers lequel vous aspirez par les visées les plus hautes de la connaissance et de la vertu, pour arriver jusqu’à Moi, vous reposer en Moi et Me dire une éternelle reconnaissance.
Je pourrais en un instant rapide comme l’éclair, vous inonder de Mes faveurs, mais le temps est pour les créatures la condition de la vie et du développement. La nature de l’homme le réclame comme préparation nécessaire ; comme l’élément de la croissance et du progrès, et la prière qui continue sans le décourager et malgré Mes délais et Ma Sagesse, est elle-même une excellente préparation aux bienfaits du Ciel.
Je contemple avec bonheur ce travail divin. Je vois vos cœurs se détacher de la terre et s’élever peu à peu. Je diffère et J’attends, et cette lenteur que vous accusez en Moi, est une preuve de votre amour.
Pour ce soldat, futur père de famille, et dont J’ai choisi un pasteur et une épouse, qu’il soit de plus en plus un Apôtre par le total abandon à Mes mystérieux vouloirs. Pour son frère qui souffre, il est apôtre dans toute la force du terme par la souffrance et le sacrifice. Qu’il soit patient, doux envers Ma Croix. Les âmes très aimées ont avant tout pour partage la croix. Qu’il soit généreux à partager les épines parfois si dures de la douleur, il fera ainsi une belle moisson d’âmes pour le Ciel.
Pendant Ma Passion, J’ai subi des souffrances qu’il ne subira jamais. Je n’ai pas connu par expérience la maladie. Ce que Je n’ai pas pu supporter Moi-même, Je le supporte en lui. J’entre dans sa vie, Je l’incorpore Moi-Même afin qu’il puisse souffrir, non seulement pour Moi, mais véritablement avec Moi et en Moi. Qu’il M’aime, malgré les déchirements du cœur ; la confiance obstinée obtient des miracles.
Ma fille, sois de plus en plus généreuse envers ton Père spirituel. Je vous bénis avec amour. »

 

Mardi 30 janvier 1945 :


A 7h ½ du soir, après avoir soupé je montai dans ma chambre, puis à genoux devait mon crucifix je fis quelques minutes de recueillement. C’est dans ce silence profond que Jésus me parla gravement :
« Ma fille, ce soir Je te donnerai quelques avis pratiques pour garder la paix intérieure.
Il est extrêmement utile de tenir ton âme dans la paix. Pour cela il faut que dès le matin, à ton lever, tu commences ce travail intérieur, faisant les actions tout doucement, pensant à ce qui doit épancher ton esprit tout le long du jour. Observe si tu es dans cet état de tranquillité et aussitôt que tu te trouveras dehors aie grand soin de t'y remettre et cela sans agitation et sans effort. Je ne veux pas dire que tu aies l'esprit continuellement tendu, pour te tenir dans cette paix, mais il faut que tout cela se fasse avec une simplicité de cœur toute tendre, te tenant auprès de Moi comme une petite enfant auprès de son père.
Quand il t'arrive de faire des fautes, quelles qu'elles soient demande Mon pardon tout doucement, en Me disant que tu es assurée que Je t'aime bien et que Je te pardonnerai.
Ne pense pas que ceci soit un exercice de quelques jours, car il faut bien du temps et bien des soins pour parvenir à cette paix.
Il est vrai que si tu es fidèle, Je bénirai ton travail.
Que ton programme soit ces paroles: "Je suis près de toi et Je t'écoute." Près de Moi, écoute-Moi dans Mon pasteur avec cette docilité, cette humilité et cette charité qui fait les saints.
Près de Moi, dans la pureté d'une vie qui imite et reproduit la blancheur de l'Hostie et qui engage l'Immaculée à te bénir.
Ecoute-moi dans Mon tabernacle, car par Mon immolation, par Mes gémissements, par Mes larmes, par Mes grâces, par Mes ineffables consolations : Je suis le Maître et le Réconfort.
Si Mon tabernacle avait toujours été aimé, si parfois devant Moi ne s’était pas éteinte cette flamme qui plus que tout autre devait brûler dans le cœur des prêtres ; il est des douleurs que Mon Eglise n’auraient pas connues, et Mes anges des saints tabernacles n’auraient pas dû s’envelopper de tristesse.
Tu ne seras jamais heureuse que dans la fidélité et plus cette fidélité sera généreuse, plus tu seras dilatée et paisible.
Le plaisir peut t’étourdir un moment. Te satisfaire, jamais. Ton âme est trop développée, ta foi trop vigoureuse, ton cœur trop aimant pour que la terre puisse te satisfaire.
Prends en bloc, pas en détail tes infirmités de tous genres.
Dépose-les chaque matin, pendant la sainte Messe sur l’autel pour les abimer dans Mon Sang.
La volonté, Mon enfant, voilà la maîtresse pièce ; la sensibilité, les émotions c’est moins que rien. Au lieu de ta personnalité, mets dans ton âme une grande pensée, un grand but, un grand Amour. Ton Dieu. Peu à peu, dans Mon Cœur, Océan infini de lumière, de vérité et d’Amour, tu disparaitras, comme disparait au fond de la mer le grain de sable.
Cache-toi dans Ma Main divine, en laissant tout tomber à Mes pieds.
Je veux que tu vives en solitaire par Amour pour Moi dont la solitude a durée toute Ma vie.
Je t’aiderai dans ce cher travail de dépouillement.
Mes deux enfants, Je vous bénis. »



Mercredi 31 janvier 1945 :


A 7 h. ½, je montais dans ma chambre, découragée et le cœur gonflé de remords, car j’avais refusé à mon Père d’aller chanter la messe de dimanche à Fauconcourt. Ce fut aux pieds de la Très Sainte Vierge que Jésus, gravement, me réconforta :
« Ma fille, Je comprends les angoisses de ton âme. Je suis là, en toi, comptant une à une les épines qui te déchirent. La souffrance t’étouffe, mais Ma Main paternelle est plein d’Amour. Tu es sur Mon Cœur, et c’est sur ce trésor brûlant de tendresse que Je t’apprendrai à devenir humble.
C’est à la pointe de l’épée qu’il te faut être silencieuse, patiente, douce et miséricordieuse pour tous, voilà ce qui coûte, ce qui, parfois, déchire le cœur, mais qui donne la paix. Les efforts sont difficiles, mais les choses difficiles ne sont réservées qu’aux âmes de choix. La grande lutte est ouverte ; mène-là avec virilité et non à la façon d’un saule pleureur.
Laisse tomber tes misères dans le fleuve immense de Mon Sang, elles seront vite englouties dans cet océan de salut. Le remède, c’est une prière énergique qui donne le secours voulu. Détourne-toi du reptile qui te lance son venin. Apprends à marcher à travers la boue, la poussière, sans te salir, tu y arriveras en le voulant. Rien n’est puissant comme une volonté qui s’appuie sur Moi et sur l’Amour du devoir.
Il faut bien, Ma fille, que le minerai, quelque riche qu’il soit d’ailleurs, soit jeté dans le haut fourneau pour être débarrassé des matières impures auxquelles il est mêlé. L’occasion, c’est la flamme du haut fourneau qui vient pénétrer et brûler les fibres d’amour-propre, d’indépendance orgueilleuse, de raideur sèche et impérieuse. Laisse là son œuvre de destruction. C’est sur les cendres de la mauvaise nature, des pousses méchantes que s’établissent la paix, la joie et ses douceurs dont Je fais la récompense aux âmes droites et généreuses.
Je comprends tes efforts. C’est le régime des petits enfants de demander à chacun un encouragement. Sois une vaillante dans Mon armée, un chef hardi qui sait s’appuyer sur des principes, non sur un bras. Ma fille, je compte sur une énergie de foi qui restera debout en dépit de toutes les difficultés, elle est au fond de ton cœur, prend le bon chemin pour la trouver, c’est celui d’une prière soutenue et fervente.
Ne te décourage jamais après une faute, tu n’es pétrie que de faiblesse. Je t’aime mieux plus faible, mais plus joyeuse que plus forte et plus âpre.
Aime ton Père, en t’oubliant. Plus de plaintes, tu es apôtre ; jette-toi dans la mêlée avec la cuirasse de la foi, et la pensée de ton Epoux.
Que ce soit une pensée large qui te soulève, qui t’emporte jusqu’aux plus hauts sacrifices.
Je ne puis souffrir de nuage entre ton Père et toi. Qu’il te demande tout ce qu’il désire. A toi de dire toujours : « Oui. »
Voici ton programme. Demain tu iras te confesser. Samedi et Dimanche tu chanteras la messe à Fauconcourt. Je te préviens ; si jamais tu refuses quelque chose à ton Père, ton départ sera avancé.
Sois donc plus courageuse et surtout, aimante. Je vous bénis. »



Vendredi 2 février 1945 : Fête de la purification de la Très Sainte Vierge.


C’est à la messe de 7 h. après avoir chanté le Sanctus que je vis descendre à droite de l’autel un voile blanc tout plissé et en forme d’un A, la pointe était retenu par un cordon de soie surmonté d’une étoile qui lançait mille petits rayons très doux.
Majestueusement le voile s’entrouvrit, laissant apparaître un faisceau de lumière, cette lumière s’effaça, laissant place à une grande maison, c’était le temple de Jérusalem. C’est au-dedans du Temple, au milieu d’immenses colonnades que mes yeux s’arrêtèrent sur la Très Sainte Vierge qui portait dans Ses bras l’Enfant Jésus.
Elle était habillée d’une grande robe blanche, parsemée de fleurs de lys, Son voile était bordé de petits boutons de roses blanches, je ne voyais pas Ses pieds, car la robe très ample tombait jusque terre. C’était charmant de voir sur Ses bras le Divin Enfant, avec quel Amour Elle Le contemplait, Son visage n’était que joie.
L’Enfant Jésus était auréolé d’une lumière douce, et au milieu de l’auréole apparaissait une croix. Il avait une robe blanche qui autour de Son cou était bordé d’une ligne de cygne. Ses yeux bleus regardaient l’infini, et des boucles blondes donnaient à Sa figure un charme qui n’est pas de la terre. Deux tourterelles voletaient autour de ces deux amours et j’entendis même un petit roucoulement. La Très Sainte Vierge détacha Son regard de Son Divin Fils et me fixa, mais je vis dans Ses yeux beaucoup de douleur et au bord de Ses longs cils bruns perlèrent deux larmes ; je les compare à des diamants. Dans ce silence profond, Sa douce voix s’éleva et avec beaucoup de tristesse serrant sur Son cœur Son Divin Fils, Elle me donna ce message :
« Ma fille, Je ne viens pas un seul instant sur la terre sans avoir le cœur percé de ce glaive de douleur. Chaque fois que Je regardais Mon enfant Bien-Aimé, que J’enveloppais Son Corps adorable, que Je voyais Ses pieds et Ses mains, Je pensais aux circonstances de la Passion, et Mon âme était en proie à une peine toujours nouvelle. Mes deux enfants, en ce mystère, comme en tous les autres, tout ce que fait Mon Divin Fils, vous étant grâce et profit, réclame vos actions de grâces.
Remerciez-le des exemples salutaires de Son offrande au Temple. Offrez-vous entièrement donnant l’arbre avec les fruits. Offrez-vous sans condition à toutes Ses volontés, par des actes plutôt que par des paroles et par un abandon absolu, vous laissant conduire et porter par votre providence, comme vous êtes portés dans votre sommeil d’enfant sur Mes bras. Il faut qu’en votre vie de membres du Christ se perpétuent tous Ses états.
Son enfance pauvre à Bethléem dans votre docilité et le détachement des biens terrestres.
Sa Vie cachée de Nazareth dans votre amour des tâches obscures.
Sa soif des âmes, dans votre zèle sans calcul.
Ses immolations du calvaire et de l’autel dans votre résignation, vos renoncements, votre esprit de sacrifices.
Alors chacun de vous sera vraiment un « autre Christ ».
Ma fille, la prière est la force de l’âme chrétienne, le vrai point d’appui de l’âme est en Mon Divin Fils, et c’est par la prière que tu reposes ton âme en Dieu. C’est dans la prière, quand elle part du cœur que tu scelles, que tu rives de plus en plus ton être tout entier à la colonne de l’éternité, et dès lors, ni les flots de la vie, ni la violence des vents, ni la secousse des créatures ne pourront ébranler le fondement de ton existence.
Si tu ne peux préserver de toute agitation la partie inférieure de ton âme, cette agitation elle-même deviendra pour toi l’occasion d’un plus intime rapprochement vers Celui qui est devenu le principe de ta force et de ton courage.
Mon Divin Fils veut changer ton âme en instrument d’amour envers son Père, Il veut transformer ton cœur en un large et profond canal par lequel Il fera passer à nouveaux des torrents d’amour. Chaque acte surnaturel de ton âme aimante sera chargé de redire au Père céleste l’Amour infini de Mon Divin Fils.
Mes enfants, priez surtout pour vos frères qui sont battus. La misère, les souffrances sont tellement grandes que Mon Cœur saigne. C’est un pays qui agonise et la mort approche à grands pas. Je vous redis. Pénitence. Car Je veux vous rendre heureux au Ciel. Je vous bénis ».


Quant la Très Sainte Vierge eut fini de parler, Elle regarda avec tristesse tous Ses enfants. L’Enfant Jésus, Ses petites mains jointes nous donna un sourire, puis de Sa main toute blanche, la Très Sainte Vierge nous bénit.
Le voile revint et se déplissa sur ce tableau, puis se fendit et monta en une légère fumée.



Samedi 3 février 1945 :


C’est à Fauconcourt, chez Madame Grandidier, avant de partir aux pieds de la statue de Notre-Dame, nous avons récité une dizaine.
Au 3è Ave, un doux recueillement m’enveloppa, les Ave devinrent lointains et Jésus, gravement, me dit :
« Mon enfant, Je mets ma bénédiction sur ce foyer.
Que le jeune homme reste au milieu de sa famille, tant qu’il ne sera pas appelé. Je vous bénis.»



Samedi 3 février 1945 :


A 6 h. du soir, chez Madame Albert Vautrin au pied de Notre Dame d’Ortoncourt, à la 4ème dizaine, un voile de silence m’enveloppa, puis dans cet abime de paix, Jésus très doucement me donna un message pour cette âme :
« Mon enfant, Je bénis spécialement cette mère de famille (Madame Vautrin). Je suis là pour la payer de ses peines, et auparavant la grâce est là, pour l’aider dans sa tâche d’épouse et de mère. Qu’elle compte sur Moi comme une enfant compte sur sa mère. Qu’elle fuie la prudence humaine qui pèse, calcule, mesure. Qu’elle se confie et s’abandonne entre les Bras de son Père Céleste, ses enfants se lèveront pour la bénir, et elle aura par surcroît des grâces de choix, celles qui peuvent la tenir le plus au cœur et à l’âme.
Son cher papa est auprès de Moi, auréolé d’une couronne de gloire. Son dernier jour a été plein de lumière, de paix, de confiance et douce résignation et son âme fut portée par une escorte d’anges jusqu’au trône de Ma Divine Mère. J’aimerais que ton Père mette cette âme au courant de ce message, mais sous le sceau du secret. Mes enfants, Je vous bénis ainsi que ce foyer.»



Dimanche 4 février 1945 :


A l’adoration de 12 h.
Notre Seigneur :
« Ma chère enfant, l’Eucharistie contient toutes Mes perfections divines. Si ton âme Me désire puissant, tu me trouveras puissant, car Je suis le Seigneur qui fait tout ce qu’Il veut. Me veux-tu semblable à toi-même, c’est-à-dire faible et impuissant, Je le suis, puisque Mes prêtres n’ont que quatre mots à dire pour Me faire descendre sur l’autel. Me veux-tu immortel et éternel, Je le suis, puisque Je n’ai ni commencement ni fin. Me veux-tu caché, Je le suis tellement que les Séraphins les plus élevés dans le Ciel Me distinguent à peine. Me veux-tu découvert, Je le suis, car ce qui est voilé pour tes yeux par les espèces sacramentelles, ne l’est point pour ton cœur ni pour tes affections et ce que tu crois par la foi, tu le connais par le feu de l’Amour. Je m’anéantis sous les espèces du pain et du vin, ce qui est l’aliment le plus commun pour Me donner à ton âme de la manière la plus aimable. Enfin, si ton âme veut compatir à mes douleurs et souffrir pour devenir semblable à ton époux souffrant, tu trouveras dans le Pain des Anges, un souvenir cuisant de Ma Passion et ce Pain, tu le verras « cuit » dans le feu de Mes tourments, Je te bénis ».



Mardi 6 février 1945 :


Au chapelet de 1h30, apparition de la Très Sainte Vierge à droite de l’autel. Notre Seigneur parle :
« Mon enfant, dis au Pasteur de Domptail que Je bénis ses deux voyages. Je l’encourage à faire un pèlerinage à la Colline Bénie. Que Mon futur Pasteur (Louis Matthieu de Domptail) soit en paix. L’Esprit-Saint lui donnera les lumières. Je suis heureux que son désir est d’entrer à Pâques au séminaire. Qu’il ne craigne pas. Je serai près de lui.
Dis à ta sœur
(Madame Maury) qu’elle se rassure. Je connais les fonds des cœurs et Je viens au secours des âmes en détresse. Ma Divine Mère enveloppera de Son Manteau la voiture de Mon Pasteur et l’accompagnera dans ses voyages.
Mes enfants, Je vous bénis ».


Au chapelet de 16 h. au presbytère avec Mrs. Les Curés de Charmes et de Domptail, apparition de la Très Sainte Vierge qui parle elle-même :


« Mon enfant, si Je descends ce soir, c’est spécialement pour le Pasteur de Charmes. C’est une âme tellement confiante que toujours Je le guiderai dans ses desseins. Dis-lui qu’il aura de grandes difficultés. La Croix sera encore sur ses épaules, mais aux heures de lassitude, qu’il repose sa tête contre Mon Cœur. Là, il entendra du fond de son âme des paroles douces et réconfortantes.
(Notre Seigneur reprit :) Pour sa sœur, mère de nombreuse famille, Je Me choisirai des pasteurs et des épouses, et J’en ferai des saints, car elle n’a pas douté de Ma Parole et Je continuerai dans les heures qui viendront à la protéger.
Pour tous ses enfants, déportés, prisonniers, beaucoup souffrent, car tu sais, l’ennemi est déchaîné. Qu’il fasse prier toutes ses familles éprouvées et celles qui resteront confiantes reverront les êtres chers.
Pour ta sœur malade, Je lui donnerai des paroles de réconfort dans un message personnel.

(La Très Sainte Vierge dit :) Mes enfants, Je vous donne Ma bénédiction pleine de tendresse ».


C’est la 1ère fois que j’entends Notre Seigneur et la Très Sainte Vierge me donner ensemble ou plutôt l’un après l’autre un message. J’étais tellement impressionnée hier que je n’ai pu le dire, toute la soirée, je fus rêveuse, elle m’avait touché profondément. Quand je me trouve devant plusieurs personnes et que je suis sortie de l’extase, tout en moi est tellement calme que je ne peux rien dire.
La Très Sainte Vierge donne à chacun de Ses enfants, un profond sourire, puis remonta dans Son Ciel enveloppée dans le voile.
Pour les deux messages de ce matin et de ce soir, le voile blanc était venu, se séparant en deux. Je vis nimbée de lumière, sur un tapis mouvant de neige, la Très Sainte Vierge ayant autour d’Elle un ovale de roses blanches, surmonté au-dessus de Sa tête d’une étoile à cinq branches et lançant des rayons très doux.
La robe blanche était unie et cela ressemblait à un pétale de rose, tellement l’étoffe était veloutée, elle était retenue autour de Son cou par un cordon de soie dont les deux glands tombaient sur Sa poitrine. A la taille, la robe était toute plissée, cela formait comme des nids d’abeilles. Son voile très léger tombait très bas et Lui cachait largement les épaules, le bord était plissé et cela donnait à Son visage diaphane et légèrement rosé une beauté infinie.
Ses grands yeux bleus regardaient les profondeurs du Ciel.
Elle avait les mains jointes tenant entre les doigts Son chapelet au fil d’or et aux grains de nacre.
Autour d’Elle flottait un parfum discret, à Ses pieds s’épanouissaient deux petits rosiers de boutons blancs.
Pour terminer, la Très Sainte Vierge nous regarda en souriant, nous bénit, remit Ses mains jointes et remonta au Ciel portée par le tapis de neige ; ce fut le voile qui me cacha l’apparition ; lui-même se fondit et tout s’évanouit.



Jeudi 8 février 1945 :


A 9h30 du soir, dans ma chambre, devant mon crucifix je récitais les trois Ave fleuris, je restai quelques minutes silencieuse, tout en moi était calme, ce fut dans cette intimité que Notre Seigneur me donna un message pour Mademoiselle Aline Rhote :
« Mon enfant, voici le message personnel pour ta sœur malade :
Ma fille, Je connais tes souffrances intimes et Je les partage. En attendant, Ma bien-aimé fille, il faut vivre de foi nue, d’espérance surnaturelle, il faut écarter comme une affreuse tentation le doute en Ma bonté, le découragement qui étreint ton âme, la paralyse, la révolte et l’éloigne de la grâce.
Dégage-toi doucement, le plus doucement possible de cet enchevêtrement de pensées amères, de ces buissons d’épines qui enlaceraient si facilement ton existence et la diminueraient sans profit au dépens de tes progrès et de tes mérites.
Il faut, Ma fille, Me chercher et Me trouver sous les duretés qui déconcertent, les affaissements qui abattent. Ta couronne d’épines est magnifiquement tressée et Je l’admire. Moi, Ton Dieu Maître, Père, Ami, Je mesure, pèse, compte jusqu’à la plus petite goutte d’amertume devant atteindre ton cœur, ton âme, ton corps.
Je suis là, autour de toi, recueillant tes larmes, te suivant avec des compassions divines, ineffables, des piétés dont la tienne n’est pas même une ombre ; des amours miséricordieux que tu comprends quand Je tiens en Main la paye de tes tortures devenues la matière et l’objet de tes joies et de tes récompenses pour l’éternité.
Ma fille, tu n’es pas abandonnée, tu es Ma privilégiée, tu es celle que Je juge digne d’être associée à Ma Croix, à Ma Passion, à Mon Martyre.
Laisse-Moi faire ; crois et aime, et tu verras un jour que dès ici-bas il existe pour les résignés, pour les désolés, d’admirables consolations tombées directement du Ciel, de Mon Cœur, de ton Bon Sauveur.
Tu es privée de la Sainte Messe alors que tu le désires si fort. Réfugie-toi dans la messe du sacrifice, c’est-à-dire dans l’adhésion complète à Mon adorable Volonté.
Je M’apprête à te rendre au centuple ce que tu auras fait pour Moi et les épines deviendront des fleurs parfumées qui embaumeront ton âme.
Appuie-toi sur Mon Cœur ; il faut se faire de toutes choses dans la vie un échelon pour monter au Ciel.
Tu as une belle vocation, car tu es Ma servante, tu as la meilleure part, redis-toi le à ton cœur dans les douloureuses insomnies de la nuit, dans les fatigues des longs jours sans sentiments surnaturels, sans foi apparente, presque sans une étincelle d’amour. Sois patiente, sois surtout généreuse à supporter les peines parfois si dures de la douleur, ainsi tu feras une belle moisson d’âmes pour le Ciel.
Ouvre largement ton cœur à Ma Divine Mère à qui tu dois tout, et crois que l’heure venue, Elle ne manquera pas de Te refaire dans la mesure où tu le désires.
La guérison entière viendra, et tu pourras chanter le Magnificat.
L’âme qui t’aimait et dont le corps est tombé sur le champ de bataille chante mes louanges.
Si tu avais été témoin de cette paix céleste, de cette confiance invincible en Ma Bonté, de ce rayonnement qui sent le Paradis, tu aurais senti le rien de toute chose.
Sois en paix, Je te redis confiance.
Mes deux enfants, je vous bénis. »



Samedi 10 février 1945 :


Au chapelet familial chez M. Charles Colin, Jésus parla :
« Ma fille, ce chapelet me fait tant de joie que ce soir, dans ce petit foyer, Je te parlerai de Ma Très Sainte Mère et de l’Eucharistie.
La pensée de Marie et celle de l’Eucharistie s’unissent aisément, elles se tiennent pour ainsi dire et s’appellent l’une et l’autre.
C’est Ma Divine Mère qui m’a offert à Bethléem et au pied de le Croix. Elle vous a présenté au Calvaire Mon Corps inanimé et recouvert de linceul ; à l’autel, elle me donne enveloppé de linges eucharistiques.
Au moment où Je sors de Mon Tabernacle, le souvenir de Votre Mère doit se raviver en vos âmes, car Elle vous apparaît comme l’Ostensoir où brille Mon Corps.
La Sainte Hostie est un présent de Ma Très Chaste Mère. Ma chair est la chair de Marie. Mon Corps, Mon sang qui deviennent sur l’autel votre nourriture et votre breuvage tirent leur origine de Ma Divine Mère. C’est la substance de Marie qui est devenue Ma substance. Elle est un des principes constitutifs du Très Saint Sacrement. Elle y contribue comme le grain semé produit l’épi qui lui-même forme la moisson.
Mes enfants,
Si l’Hostie reçue ce matin et qui a reposé sur les cimes de votre être; oui, si cette Hostie s’ouvrait... Si la Trinité qui est en vous voulait se manifester… Songez à tous ce qui se passe dans l’intime de vos âmes :
Un brasier vivant vous consume au-dedans.
C’est le Thabor pour vous : un vrai Thabor et Moi, votre Sauveur qui en est le premier témoin, Je suis si heureux du prodige accompli par Mon Cœur que je m’écris : «qu’il est bon d’être ici».
Il fait bon d’être sur la terre quand on a la foi : On y travaille, on y peine, on y verse du sang. Car Ma Présence, par Mon Amour, par Mes Sacrements, par Ma Parole, par Mon Sacerdoce, J’illumine, Transfigure la face de la souffrance. Tout devient beau sous la lumière de Votre Bien-Aimé, en qui, vous, Mes Brebis, avez mis vos complaisances. Toutes les vertus viennent de votre Dieu et c’est de l’Eucharistie surtout que Je me plais à les faire découler dans vos âmes, comme des flots de grâce, par les exemples que Je vous en donne. Mais ces exemples, il faut les voir, y être attentifs, les étudier, s’en pénétrer. Où puiser un plus grand Amour de l’humilité qu’à Mes Pieds ?
C’est là que vous trouverez de plus beaux exemples de pureté, d’obéissance, de patience et de douceur.
Ma fille, Je bénis ce petit foyer.
Mes enfants, Je vous donne ma bénédiction. »



LUNDI 12 FEVRIER 1945 :


Seule, à l’église, Jeannette prie pour M. Le curé de Domptail. Notre Seigneur parle :
« Mon enfant, tu me supplies de donner un message à mon pasteur de Domptail. Je ne puis résister à tes prières et puisque tu es seule près de ton Epoux, je te donnerai quelques paroles douces et réconfortantes à cette âme qui m’est si chère.
Mon fils, Je me suis rapproché, abaissé par degrés pour me mettre, Moi aussi, tout doucement à ta portée, à ta mesure.
Dans la crèche, tu ne M’as pas vu plus grand qu’un petit enfant ; Ma divinité était éteinte pour ainsi dire dans l’humanité. Mais cela ne suffisait point. J’étais bien auprès de toi, avec toi, rapetissé à ta taille, mais je ne pouvais pas venir encore tout à fait dans ton âme : mon corps me gênait. Alors, comme J’avais effacé Ma divinité dans l’Incarnation, j’ai effacé Mon humanité dans l’Eucharistie. J’étais Dieu et homme en Palestine, et on ne voyait plus Ma Divinité. Je suis Dieu et homme dans l’Eucharistie, mais on ne voit plus Mon humanité. Sur la croix, j’étais défiguré, mais dans l’Eucharistie, c’est pire : Je ne suis plus rien, c’est l’effacement total. Je suis là, sur l’autel, réduit à cette toute petite chose qu’on appelle l’Hostie qu’un souffle d’enfant ferait tomber à terre.
Quelquefois, tu crois que le soleil est entré dans une gouttelette de rosée qui tremble au bout des brins d’herbe, le matin, dans la prairie ; cela n’est qu’un reflet, qu’une illusion : dans l’Hostie, Je suis tout entier, sans que tu Me voies.
Soit en paix : tes paroles ont touché certains cœurs ; c’est un devoir de charité fraternelle de compatir aux faibles, de les instruire, de les aider.
Ton jeune m’a profondément ému, car J’aime avec prédilection les humbles et les petits qui vivent à mes pieds, sous l’influence céleste de mon Cœur.
Pour ta sœur
(Mlle Dubach) Je ne l’oublie pas, mais l’heure n’est pas encore venue.
Mes enfants, Je vous bénis avec amour ».



LUNDI 12 FEVRIER 1945 :


A 10 h. ½ du soir, seule dans ma chambre, je récitais mon chapelet aux intentions de Mlle Madeleine Dubach. Malgré le sommeil alourdissant mes paupières, et mon esprit à mille petites choses, je continuais à prier. Ce fut à la 2ème dizaine que je m’arrêtai, je me sentais entourée dans un manteau de silence, puis dans la nuit profonde et calme, une voix aux intentions infinies s’éleva, c’était Jésus qui me parlait tendrement. Voici le message qu’il me donna pour Mlle Madeleine Dubach :
« Mon enfant, ce soir, ce message sera pour une âme qui est venue chercher des lumières :
'Ma fille,
Tu as une belle et grande mission, tu l’aimes et tu te dévoues sans mesure. Tu suis tes filles jusqu’au fond du fond, Je récompenserai loyalement tes labeurs.
Pour me donner, il faut Me chercher en toi par ta mortification autour de toi, par l’aimable dévouement à ton cher entourage. J’éprouve une vraie joie à te sentir au milieu des âmes à qui la tienne peut Me donner. Le bien ne se fait jamais sans traverses. Je te regarde, Je compte tes efforts pour les transformer en capitaux célestes, et tu seras riche un jour, riche de bonheur et de gloire éternelle.
Donne-Moi la fleur de tes pensées, de tes désirs, de ton âme. S’il me plait parfois d’égratigner un peu le tour de ton cœur par l’épine d’une douleur dont tu ignores la cause, c’est pour que tu penses à Moi plus et mieux. Laisse-Moi faire, J’ai Mes motifs et Mes motifs reposent toujours sur une paternité pleine d’amour.
Aux heures alourdies, difficiles, monte plus haut que la terre, plonge par-delà le ciel matériel pour donner un regard à la Patrie de l’Eternité.
Vis de Moi et avec Moi, travaille avec Moi, Me consultant, Me priant d’y mettre Ma Divine Main et de ne jamais te quitter. C’est Moi, c’est Mon action, c’est Ma grâce qui affermit la volonté et trempe les courages. C’est Moi qui mets la prière dans l’âme, cette prière incessante qui se fait par élans, par jets, n’importe où et n’importe quand.
Consulte-Moi dans tes embarras, confie-Moi tes soucis, et tes peines, tes espérances, surtout les âmes que tu aimes et que J’aime avec toi.
Dévoue-toi sans regard sur toi-même, supporte tout avec douceur et patience, tout ce qui heurte la sensibilité ou l’amour du soi. Surveille les tendances de ton cœur pour demeurer impartiale dans ta façon d’agir. Je te donnerai la grâce de ne tenir compte que des âmes, et non des caractères, soit pour punir, soit pour encourager. Il y a des natures qui semblent ingrates, et qui portent plus tard des fruits excellents. D’autres, au contraire promettent beaucoup et donnent peu. C’est un motif pour aimer surnaturellement les unes et les autres.
Sois fidèle à ta tâche, elle est belle, et elle est noble. Donne beaucoup, donne tes élans, tes dévouements ; sois apôtre. Ton cœur est une large étoffe ; confectionne-le en mille vêtements d’amabilité, de souplesse, de dévouement, de joyeuse ferveur pour le devoir de chaque jour, afin de jeter autour de toi le bonheur, la pièce connue et gardée des âmes fidèles, oublieuses d’elles-mêmes et fières de se donner aux autres. Donne beaucoup de joie à tes filles, vise à rendre ton monde heureux.
Imite-Moi à sauver les âmes, c’est si bon de se faire sauveur. Tu seras celle qui sème le bien en restant debout ; parmi les vents et l’orage. Qu’importe le combat quand la récompense est belle.
Je ferai de tes filles, des cœurs forts, des femmes vaillantes, des apôtres du foyer, car le monde en réclame, et J’en ai besoin. Sois en paix, Je suis près de toi'.

Ma fille, tes paupières s’alourdissent. Je vais Me retirer, écris bien calmement.
Mes enfants, Je vous bénis. »



MARDI 13 FEVRIER 1945 :


A 3h ½ de l’après-midi dans la salle à manger du presbytère avec mon Père, Monsieur Dubach, Mademoiselle Rhote, nous avons récité le chapelet aux intentions de chacun, en particulier pour Monsieur Dubach.
A la 4ème dizaine, je m’inclinai, car je sentais devant moi une force invisible, puis les Ave s’estompèrent, tout devint silencieux, et dans cette paix profonde, toute unie à Jésus, J’écoutais avec ravissement Sa voix grave et infinie qui me dit :
« Ma fille, le message que Je vais te donner sera spécialement pour ton frère.
(La voix se tourna vers M. Dubach) :
‘Mon fils, ce soir, je veux te mettre dans tes réalisations éternelles. Il faut réaliser que tu as une âme faite pour l’infini et rêvant d’immortel. Il faut réaliser que tu as une fin à laquelle tu dois ordonner tes pensées et tes actes. Il faut réaliser qu’il y a un ordre et une harmonie, expression de Ma volonté qui règle ta vie. Il faut réaliser chacun des mots que fait connaître la Foi : vie chrétienne, péché, pardon, justice, miséricorde, communion des saints, Eglise, Jésus-Christ, mots splendides qui doivent former la trame de ta vie.
Quand tu auras montré au monde la reprise merveilleuse de ces mots splendides, combien la société, à ton contact, se purifiera et s’anoblira. Les vertus essentielles en seront la conséquence, surtout si tu sais obstinément, héroïquement en donner l’exemple. N’est-ce pas ce qui fit la vraie grandeur de la France, que cette éclosion dans les âmes de ces vertus qui forment la sainteté ? Et puisque J’évoque devant toi ces gloires inattendues de mérites obscurs, pourquoi ne t’engagerais-Je pas à faire monter ta vie jusqu’aux splendeurs sublimes de la sainteté ?
Ta vie ne doit être que l’extension à toute ton existence d’un acte initial de foi et d’abandon. Quand cet esprit d’abandon anime tous les actes qui dérivent de la profession chrétienne comme de leur point de départ, il leur donne la suprême fécondité.
Car l’abandon est une des formes les plus pures et les plus absolues de l’Amour. Il se place au sommet de l’Amour.
Il est l’Amour Me livrant sans réserve ton être tout entier avec toutes ses énergies et son activité, afin que tu sois pour Moi un véritable holocauste ».
Pour ta sœur
(Madame Loth. Nancy), qu’elle se donne avec plus de douceur, qu’elle se tienne sur les réserves dans une attitude respectueuse. Les sacrifices du devoir en seront la récompense, car ils tomberont en bénédictions sur les enfants que Je lui ai donné.
A Mon égard, Je voudrais qu’elle soit plus confiante et plus abandonnée. Sa tâche d’épouse et de mère est très belle, et elle ne doit pas s’arrêter devant les sacrifices qu’elle lui impose. Qu’elle vive plus intimement avec son mari. C’est un cœur large et ouvert, et ses avis lui seront très pratiques. Je fais descendre sur chacune de ces âmes un flot de grâces.
Maintenant, passons aux questions de la terre.
Que ton frère
(M. Dubach) soit très prudent : Je ne lui dirai que cette parole.
Pour l’autre, qu’il ne soit pas inquiet : Je veille et Je dirige.
Mes enfants, Je vous bénis ».


Le même jour, à 9h30 du soir, dans ma chambre, je priais aux intentions de Mademoiselle Madeleine Dubach. Ce fut à la 4è dizaine que gravement, Jésus me dit :
« Ma Jeannette, ce soir, Je te parlerai du Carême qui est un temps de renouvellement spirituel.
Il faut Me chercher avec plus de sincérité et de loyauté ; dans un esprit de piété plus dévoué et plus confiant. Il s’agira donc de te mettre à tous tes devoirs quotidiens avec une plus noble pureté d’intention, en te souvenant qu’ils sont l’expression de Ma Sainte Volonté. Toutes les choses passeront sauf Mon Amour.
Puis pénitence ; Mon Bras est si lourd que J’ai peine à le retenir. Cette loi devient plus pressante dans le saint temps du Carême, c’est le printemps des âmes, le renouveau, l’époque des semailles spirituelles. Sans cette bienfaisante saison, l’hiver glacial éteindrait bientôt dans les âmes le germe et le principe de toute vie. Le soc de la pénitence déchire la terre de l’âme endormie et le grain de Ma Divine Parole la trouve disposée, ouverte pour les larges ensemencements.
Sois plus dure à toi-même, plus mortifiée dans tes repas, dans ta tenue, dans la recherche de tes aises. Supporte plus patiemment par Amour pour ton Dieu qui en a souffert le premier la faim, la soif, le froid, le chaud et les petites incommodités de toutes sortes.
Pendant ce Carême, Je resterai dans le silence.
Répare, Mon enfant, Je suis trop outragé.
Pour ta sœur
(Melle Madeleine Dubach) Je lui donnerai pour ses filles quelques lumières sur la ferveur qui n’est pas la dévotion sensible.
La dévotion sensible n’est qu’une ferveur de sentiment, un échauffement de la sensibilité qui n’affecte que le cœur, émotion superficielle qui ne mène pas à grand’ chose, ne sert trop souvent qu’à masquer la tiédeur de l’âme et où l’on se complait, parce qu’avec la douce illusion de n’y chercher que Moi, on y retrouve surtout soi-même.
L’appétit surnaturel se confond avec la ferveur de la volonté, toute en énergie, toute en acte. Il se peut que le cœur n’y trouve pas son compte et que la nature ne se plie qu’en boudant à la vertu, cette tiédeur de sentiment, plus encore, cette aridité, cette répugnance de la sensibilité ne font qu’ajouter au mérite de la fidélité.
La prière est sans attrait, certaines âmes pensent : Je prie. La tentation m’obsède et me fascine : je résiste. Le devoir me pèse : je tiens bon. L’effort me coûte : je m’exécute. Les chemins sont durs, l’étape pénible : je marche. J’ai des faiblesses : je me surveille. Je connais même la confusion des chutes lamentables : mais je les déplore, je me fais justice et je reviens avec plus d’humilité dans la communion.
Mes filles, avec l’Amour, vous porterez et souffrirez patiemment.
Je demande à une âme de devenir plus alerte, vigoureuse, exacte. Je ne demande pas la perfection, mais un bon vouloir soutenu, un petit progrès tous les jours de façon à ce que l’encouragement soit plus affectueux. Qu’elle prie avec insistance, avec foi pour savoir vaincre la tempête.
Soyez toutes de vraies ouvrières dans votre propre champ qui est aussi le mien. Je veux davantage ; il y en a trop de par le monde qui m’oublie. Soyez des consolatrices persévérantes qui ne se lassent pas de réparer, de payer pour les autres. Il faut de vraies chrétiennes et de vraies patriotes.
Je comble ta sœur
(Melle Dubach) mais en retour Je veux d’elle et de ses filles beaucoup de réparations. (Secret).
Mon enfant,
Tu es très courageuse et cela me donne beaucoup de joies, Je bénis ton Père, ta sœur
(Melle Dubach) ainsi que son voyage. Bonne nuit, Ma Jeannette, malgré Mon silence : Je te soutiendrai pendant le Carême.
Tu as besoin de calme. Que les Pasteurs se sacrifient et fassent pénitence.
Je te bénis avec Amour.

(Voici le secret dont il est question ci-dessus, nous la donnons sans indiquer le nom de la personne au sujet de laquelle il est donné).
« Que ton Père soit dans la paix. Cette jeune fille ne sait pas prier. Quand le danger est proche, elle court à Mes pieds pour demander du secours ; autrement la prière ne part que des lèvres.
Je la laisse à elle-même, car elle n’a pas de volonté. Elle cherche sa perte, car au fond de son cœur, Je l’appelle à revenir au tribunal de la pénitence : Mes supplications sont chassées. Je suis trop peiné, priez pour ces âmes qui tombent dans le péché grave. »



DIMANCHE 25 FEVRIER 1945 :


Au presbytère, avec M. Ch. Rhote, M. Cuny et M. Receveur, à 9 h ½ du soir, à la prière de la mission, la Sainte Vierge apparait et donne le message suivant :
« Mon enfant, Je vais te dévoiler mon secret que tu garderas pour toi seule :
……………..
…………………. (2 grandes pages)………………………
Je bénis particulièrement tes frères et Je continuerai à les envelopper dans mon manteau.
Je vous donne ma bénédiction pleine de tendresse. »


Jeannette est restée dix minutes en extase. On voyait les larmes couler sur ses joues et à la sortie de l’extase elle est restée longtemps à pleurer. Nous faisons remarquer que Notre Seigneur a bien tenu Sa parole de rester silencieux : C’est la Très Sainte Vierge qui a parlé.



MERCREDI 28 FEVRIER 1945 :


A 2 h de l’après-midi, dans la salle à manger du presbytère avec mon Père, son neveu et Melle Rhote, nous avons récité le chapelet aux intentions de chacun : A la 4ème dizaine, le voile blanc descendit, lentement il se sépara, et dans un faisceau de lumière qui peu à peu s’éteignit, apparut sur un nuage la Très Sainte Vierge. Un cercle ovale de roses blanches l’entourait, un doux parfum s’exhalait dans la chambre. Elle avait les bras étendus, et, de ses mains dirigées vers le sol, partaient de petits rayons qui arrivaient sur chacun de ses enfants. Ses yeux maternels se fixaient sur M. Rouyer, un sourire infini s’épanouit sur ses lèvres, puis, sa voix chaude, pure, profonde s’éleva et me donna ce message :
« Ma fille, je contemple mon enfant bien aimé. J’admire son grand amour, sa grande confiance et son âme toute enveloppée de cette belle vertu de l’humilité. Je le comblerai dans ces plus chers désirs. Qu’il marche toujours dans cette belle voie de l’abandon, car Je voudrais qu’il arrive aux cimes de la sainteté.
Pour ses enfants, ils seront plus tard mes privilégiés et je les conduirai dans le chemin du devoir.
Je le bénis avec ma plus grande tendresse ainsi que son foyer. Qu’il continue à égrainer ses Ave qui forment autour de ma tête des couronnes de roses blanches.
Mes enfants, Je vous bénis. »

La Très Saint Vierge fit un grand signe de croix. Son regard s’arrêta quelques instants sur moi, ses yeux devinrent tristes comme pour me rappeler le secret qu’elle m’avait donné. Comme la Très Sainte Vierge souffre. Elle remonta au ciel avec cette souffrance et le voile me cacha l’apparition.


SAMEDI 10 MARS 1945 :


Au presbytère au cours d’un chapelet au pied de Notre-Dame d’Ortoncourt :
« Mon enfant, avant de quitter cette chambre où chaque soir mes enfants me prièrent avec tant d’amour, Je donnerai à ma fille malade des paroles douces, car Sa Maman du Ciel ne l’oublie pas :
‘Mon Divin Fils t’impose la croix, non seulement parce qu’elle est le moyen de salut, mais encore parce qu’elle est la mesure de la joie et du bonheur que tu possèderas dans le Ciel. Pour que le grain porte du fruit, il faut qu’il pourrisse en terre, et ton âme semblable à la terre a besoin d’être déchirée pour être féconde.
Oui la souffrance est l’or qui enrichit rapidement l’âme chrétienne. Dans la balance de la justice divine, d’un côté le poids de la douleur, de l’autre le poids immense de gloire et de bonheur.
Au Ciel les places sont données aux mérites et les mérites proviennent surtout de la Croix.
Les mieux placés sont donc ceux qui auront porté les croix les plus pesantes. Et voilà pourquoi Mon Divin Fils et Moi, nous sommes au sommet des Cieux environnés d’une gloire qu’aucune créature humaine ne saurait jamais atteindre.
Affermis ta confiance en ton Dieu. S’Il ne te délivre pas de la souffrance maintenant, Il aime à la transfigurer. Grâce à Lui, le Calvaire peut devenir un Thabor. Le Thabor est la Montagne où Il réjouit
Ses disciples. Le Calvaire est le rocher sauvage où la Croix est plantée.
Ne proteste pas. Confie-toi aveuglément. La grâce que tu demandes est dans Ses mains pour toi. Abandonne-toi pleinement à Lui, c’est le moyen d’attirer consolation et joie.
L’heure n’est pas sonnée pour la guérison complète ; les semaines noires se succèdent et Je vois que tu désespères. Quand tu es plongée dans le gouffre noir, tout te pèse, et même, tu souhaiterais la mort.

(La voix se fit plus tendre) : « Ma fille, si la Croix est trop lourde, consulte un docteur. Tu pourras par lui avoir une amélioration, mais les hommes ne pourront jamais te donner la grande et définitive guérison. Ne doute jamais, car tu pourrais regretter.
Si tu savais le prix de tes souffrances, tu serais passionnée pour souffrir, et cependant Je ne te dis pas : Sois passionnée pour souffrir, mais perds ta volonté dans le vouloir de Mon Divin Fils, de manière à ne pas même vouloir plus de souffrances, de vertu, de grâce, de gloire, de sainteté qu’Il ne t’en veut.
Pour montrer à Mon Divin Fils que tu l’aimes, il faut jubiler sur la Croix, sourire même les larmes aux yeux, avoir confiance et dire : « Merci Jésus ».

Regardant mon Père, Elle dit en faisant un signe de Croix sur lui :
« Je bénis particulièrement ton Père et lui accorderai la grande grâce qu’il Me demande.
J’admire son détachement, son humilité, son dévouement, sa pureté, sa fidélité.
Sa vie intime dans sa magnifique irradiation apparaît dans sa soumission à la Volonté Divine.
Mes enfants, Je vous bénis avec Amour et verse une pluie de grâces ».

 

LUNDI 19 MARS 1945 :


A la messe de 7h. pendant l’Offertoire, le voile blanc descendit sur le tableau de Saint Urbain. Il s’ouvrit lentement ; ce fut après le Sanctus que je vis dans une mer de lumière, dans un champ parsemé de lys et de rosiers blancs, Saint Joseph et la Très Sainte Vierge. Saint Joseph était grand, une tête de plus que Marie, mince, et habillé d’une grande robe brune parsemée de fleurs de lys. Il avait autour de la tête une auréole dorée. Ses cheveux étaient bruns, mêlés de quelques fils d’argent, sa figure très douce était couronnée d’une légère barbe brune. Il apparut les yeux baissés et les mains jointes. Tout près de lui, toute rayonnante, entourée, à ses pieds, de rosiers blancs, était la très Sainte Vierge. Sa robe était recouverte d’un manteau de tissu très léger. Elle avait les mains jointes et ses yeux bleus azur me donnèrent un profond sourire. Au-dessus s’étendait un ciel bleu, cela était splendide, car je voyais les lys et les rosiers se balancer sous une légère brise. La Très Sainte Vierge se recueillit et au moment où mon Père élevait la Sainte Hostie, elle le regarda ainsi que Saint Joseph, et, de leurs mains pures, descendit un faisceau de rayons qui enveloppèrent mon Père ; c’était merveilleux, il était nimbé, enveloppé de lumière ; jamais je n’oublierai ce décor, tellement c’était doux. La voix pure de Marie s’éleva et prononça ces paroles :
«Mon enfant, ce message est spécialement pour mon pasteur.
‘ Mon fils, à l’exemple de Mon Divin Epoux, Je t’envelopperai de silence. Le silence était sa louange, son génie, son atmosphère. Là où il était le silence régnait.
Quand l’aigle plane, le pèlerin devine une source à l’endroit où tombe son ombre sur le désert. Le pèlerin creuse, l’eau jaillit. Il faut creuser le sable qui dans sa signification symbolique représente la nature humaine, il faut creuser le sable, et tu verras jaillir l’eau. L’eau, ce sera ce silence profond où toutes les paroles sont contenues. Ce silence vivifiant, rafraichissant, apaisant, désaltérant est le silence substantiel. Là où est tombée l’ombre de mon Divin Epoux la substance du silence jaillit, profonde et pure de la nature humaine creusée.
Créé par Mon Divin fils, tu ne dois vivre que pour Lui, car quelle richesse que le silence : les yeux contemplent, c’est une perpétuelle oraison de regards. Je donnerai à ton âme la vraie liberté du cœur, cet abandon amoureux au Dieu que tu aimes. Et pour que ta volonté soit libre, elle sera enclose dans la mienne. Ton âme a soif de la vérité. Je l’arracherai à l’erreur sous toutes ses formes, elle se reposera et s’abreuvera à la Source qui ne peut tarir. Tu deviendras un Possédé de Mon Divin Fils afin qu’en ton domaine où Il règne soit scellée et consacrée la paix qui descend du Ciel. »

Après ce message, la Très Sainte Vierge s’arrêta, ferma les yeux et resta dans le silence jusqu’à la communion. C’est à la table sainte qu’Elle me dit :
« Mes enfants, la connaissance précède l’amour. L’action religieuse par excellence, celle, vers laquelle doivent converger toutes les activités surnaturelles et les œuvres les plus chrétiennes consistent à faire aimer votre Dieu. Toute âme éprise de l’amour de Dieu sera fidèle et se montrera capable de tous les sacrifices.
Or pour faire aimer Mon Divin Fils il faut l’aimer soit même, et pour l’aimer, il faut le connaitre, non sous un angle d’intimider l’âme, de la décourager, de l’éloigner par des considérations justes, mais de nature à inspirer une crainte servile ou un respect dénué de confiance, mais sous un jour qui met bien en lumière toutes Ses bontés, Son inépuisable Miséricorde aussi réelle et infinie que tous les autres attributs divins.
C’est par ces considérations encourageantes, réconfortantes, souverainement attirantes, que vos âmes iront à Dieu. Votre amour doit être invincible, comme la tendresse de Mon Divin Fils. Les sacrifices de l’amour ne sont jamais plus doux que lorsqu’ils sont absolus et sans réserve.
Que chacune de vos paroles, que chacun de vos actes porte un principe de vie qui pénètrant d’autres esprits, leur communiquera lumière et force et leur révèlera Dieu.
A toutes ces âmes pieuses et aimantes, J’exaucerai leurs demandes. »

(Regardant au fond de l’église, dans le banc des hommes, la Très Sainte Vierge arrête son regard sur une personne qui était Melle Marienne. Jeannette ne savait pas qu’elle assistait à la messe. Cette personne habite Haillainville.)
« Pour ta sœur qui est découragée qu’elle soit en paix. Mon Divin Fils lui donnera dans un message les lumières qui la conduiront dans la voie de l’amour. Dans certaines âmes, je vois des inquiétudes, il faut que toutes vous passiez par l’épreuve. Tenez toujours vos cœurs en haut et laisser les souffrances quotidiennes l’environner comme une haie d’épines pour le garder très pur et tout à Jésus.
Ce qui est nécessaire pour arriver à un très haut degré de perfection, ce n’est pas de chercher la sainteté des choses, mais la sainteté dans les choses. Que ton Père lise ce passage aux âmes privilégiées. Mes enfants, Je vous bénis".


(A la messe, la Très Sainte Vierge fixa longuement mon Père puis le tapis de lys et de roses s’élevèrent légèrement, le voile peu à peu revint et glissa sur cette merveilleuse vision. La Très Sainte Vierge avant de disparaitre nous bénit. Elle était toute souriante et m’a laissée au fond de mon cœur une bien douce joie).



MERCREDI 21 MARS 1945 :


A 5h ½ du soir, dans la salle à manger du presbytère de mon Père, Melle Bassot et Melle Rhote nous avons récité le chapelet aux intentions demandées. A la quatrième dizaine le voile se posa sur le mur et me cacha tous les cadres et la statue de la Très Sainte Vierge. Majestueusement il s’écarta, et dans un ovale de rayons dorés, toute pure toute lumineuse apparut Marie. Un nuage s’étendait sous ses pieds et formait un ciel profond au-dessus de sa tête. Elle avait les yeux fixés sur moi et un doux sourire s’épanouit sur ses lèvres. Ses mains jointes tenaient un chapelet aux grains d’ivoire et aux filets d’or. Sa robe flottait comme sous une légère brise, son voile très léger tombait très bas sur ses épaules. Il était bordé de petits plis et surmonté au-dessus de son front d’une étoile à cinq branches. Après avoir regardé ses enfants, elle parla et sa voix pure comme du cristal me donna un frisson de joie. Voici le message pour Melle Bassot, mais la Très Sainte Vierge s’adresse à sa petite Jeannette :
« Ma fille,
Si Je me manifeste ce soir, c’est pour augmenter la confiance et l’amour de ta sœur. Dis-lui que son cher papa est sous Mon manteau. Qu’elle reste toujours l’enfant abandonnée et courageuse car malgré la lourde croix que Mon Divin Fils a posé sur ses épaules, elle verra de beaux jours. Qu’elle se rassure en passant par le creuset de la souffrance, elle a sauvé des âmes. Car Mon Divin Fils veut des âmes réparatrices. Il est tant offensé. Je bénis son futur foyer. Qu’elle soit l’épouse généreuse et oublieuse d’elle-même. Car dans les enfants qu’elle aura Mon Divin Fils choisira un pasteur. Je la bénis particulièrement et je fais descendre sur chacun de vous un flot de grâces. Je vous bénis avec amour. »


La Très Sainte Vierge fit sur Melle Bassot un signe de croix très lent et je vis même des petits rayons se détacher du cercle et se diriger vers elle, elle regarda avec un regard très triste Melle Rhote, j’ai senti qu’Elle partageait ses souffrances. Enfin Elle ferma les yeux, le nuage s’éleva vers l’infini, cela est presque déchirant quand Elle remonte au Ciel, je suis tellement détachée, soulevée que je crois que mon cœur va lui aussi me quitter pour suivre la Toute Belle. Quand je reviens au monde, il me semble que je tombe dans un trou noir, tout est si terne, si laid que j’ai peine à me remettre aux choses matérielles. Je ne pourrai de ma vie décrire la merveille de ces visions. Que je suis comblée. Que d’hymnes d’actions de grâces s’échappent de mon âme pour remercier Notre Seigneur de Ses grands Dons.



LUNDI 26 MARS 1945 :


A l’église, à 8h ½ après l’action de grâces avec mon Père et Melle Dubach, nous avons récité le chapelet en particulier pour ses intentions, car elle se trouve dans de très graves ennuis.
A la 3ème dizaine, toute recueillie, toute unie à Notre Jésus, je récitai avec un grand amour mes Ave. Doucement, je vis descendre de l’invisible le voile qui masque le tableau de Saint Urbain. Les Ave s’évanouissent, cela est très impressionnant, car tout mon corps fait de même, insensiblement il quitte la terre, c’est quand je suis complètement détachée que le voile s’ouvre et me laisse apparaitre la Très Sainte Vierge. Celle-ci fut une des plus belles. Un immense chœur d’anges entourait Marie, c’était des têtes d’enfants qui formaient une grande couronne, à ses pieds était un parterre de roses blanches, et dans le lointain j’entendais faiblement une mélodieuse musique.
La Très Sainte Vierge était encore plus belle avec les Anges.
Autour d’elle, sa grande robe blanche était retenue à la taille par de petites étoiles, et son voile était bordé lui aussi de petites étoiles. Elle avait les bras étendus, et des rayons arrivaient jusqu’à nous. A ses pieds étaient un lys, incliné légèrement vers la terre. Après quelques minutes de silence la Très Sainte Vierge parla mais elle regardait avec confiance et bonté Melle Dubach :
« Mon enfant,
J’attendais que ton âme soit enveloppée de silence pour donner à ta soeur
(Melle Dubach) un message de paix.
‘Ma fille, Je te répète FIAT. Courage jusque dans les plus douloureux sacrifices. Mon Divin Fils est bon pour les âmes qui le cherchent et veulent le mettre dans leur vie. Tu es de celles-là. Car Il a ses heures pour chaque âme et te ménage de douces compensations. Vis dans l’unique et adorable volonté de Dieu, qu’elle soit souriante ou non. Le plus souvent, elle se montre mortifiante. Tu viens, ma pauvre chère enfant de la traverser. Tu as été courageuse et généreuse et il m’est doux de te sentir pliable sous la paix de Mon Divin Fils. Cela c’est aimer. Aimer malgré les déchirements du cœur, malgré les révoltes de la partie inférieure de l’âme. Ces soulèvements d’en bas, ne font qu’apporter un mérite de plus au Fiat d’en haut. Ces heures de martyrs sont des heures d’une richesse inappréciable pour le Ciel. Tu souffres, ma chère enfant, mais Mon Divin Fils t’aime tendrement. Quel que soit le chemin où tu marches, Il est au bout qui t’attend et qui t’ouvre les bras. Tu verras un jour, quelles grâces se cachent dans la souffrance. La vie n’est pas un sourire, c’est un COMBAT. Incline-toi doucement vers Ses volontés crucifiantes qui cachent d’admirables desseins d’amour et de miséricorde infinis. Donne-toi toute entière à Lui qui t’a choisie et qui ne te demande que de porter les fruits. Il y a des heures d’agonie infiniment douloureuses, tu passes par ces agonies, mais elles sont bonnes, sanctifiantes, apostoliques surtout. Le cœur est en miette pour l’Ami Divin qui a livré le Sien à toutes les tortures, à tous les martyrs, quel honneur, quel choix, quel délice. Monte, monte jusqu’à la volonté de Dieu.
La prière, qu’il fait y courir à tout moment surtout pour toi qui est crucifiée de la terre, car mes crucifiés ce sont Mes enfants. Attends le moment de Dieu en paix, sûre de Lui, de sa Douce Providence, de Son tendre Amour. Je vous bénis.’ »


(La Très Sainte Vierge regarde avec un doux sourire chacun de ses enfants, leva les yeux au Ciel, puis dans la musique plus rapprochée, remonta accompagnée et soulevée par les Anges. Les Ave revinrent lentement, j’éprouvai un serrement de cœur quand Marie me quitta, je suis tellement séparée de la terre, que mon désir serait de s’envoler au ciel, accrochée à un pan de sa robe. Quand je suis revenue je suis lourde, tout me pèse, et je suis quelques minutes avant d’être entièrement remise, c’est pourquoi je n’aime pas décrire ce que j’ai contemplé, je voudrais pouvoir me retirer dans le silence pour méditer et savourer ces douces joies. Je ne suis qu’un instrument, je m’abandonne aux Volontés divines.)

 


SAMEDI SAINT 31 MARS 1945 :


8 h ½ du soir :
« Ma fille, au soir de Ma Résurrection
dans ta chambre enveloppée de silence, je viens enflammer d’amour ton cœur. J’ai laissé dans le tombeau Mes linceuls qui sont le symbole de tes infirmités, de tes faiblesses et de tes imperfections. Je suis sortis triomphant du tombeau, Ma liberté est entière, Je suis animé d’une Vie intense, parfaite qui fait vibrer toutes les fibres de Mon être. En moi tout ce qui est mortel est absorbé par la Vie. C’est là le premier élément de sainteté représenté en Moi. L’éloignement de tout ce qui est mort, de tout ce qui est terrestre, de tout ce qui est créature, l’affranchissement de toute faiblesse, de toute infirmité, de toute passibilité. Mais il est un second élément de la sainteté, l’adhésion, l’appartenance, la consécration à Mon Père. Tu ne sauras qu’au Ciel avec quelle plénitude Je vivais pour Lui en ces jours bénis. Ma Vie devient une Source infinie de gloire pour Mon Père, tout en moi est Lumière, Force, Beauté, VIE, tout en Moi un cantique ininterrompu de louange ; Ma Sainte Humanité se livre comme elle ne le fit jamais à la Gloire de Mon Père.
Je viens t’apporter l’Amour, et Je veux que tu le gouttes abondamment, les vraies joies sont des flammes qui jaillissent de l’AMOUR. Dédaigne les jouissances du monde pour goûter celles qui naissent du contact intime de l’âme. Tu es demeurée fervente, tu as grandi en volonté, en oubli de toi-même, tu te donnes plus largement et tu concentres toutes les forces vives de ton âme pour faire l’adorable et paternelle volonté de ton Père céleste, J’en suis profondément touché, et ma rosée bienfaisante qui s’écoule de Mon Divin Cœur rafraichira et ranimera le tien pour l’exciter davantage à faire plus et mieux. Sois dans l’allégresse, car tu Me verras face à face, tel que Je suis sorti du tombeau avec Mon Humanité ressuscitée, et mes plaies rayonnantes. Tu rencontreras Mon regard qui te prouvera mon immense amour. Je te bénis avec Ma grande tendresse ainsi que ton Père que Je comblerai".


DIMANCHE DE PAQUES – 1ER AVRIL 1945 :


A la messe solennelle, après avoir chanté l’offertoire, mes yeux se posèrent sur le dessus de l’autel et là, ô merveille des merveilles, dans une lumière blanche où descendait des torrents de rayons, je vis dans une apothéose de gloire Notre Seigneur. Habillé d’une grande robe blanche, Il était d’une gravité que je ne puis décrire. Son regard pénétrant, infiniment doux pénétrait mes yeux jusqu’au fond de mon âme. Ses cheveux noirs jais retombaient en longues boucles sur ses épaules. Sa figure était d’une beauté, d’une finesse telle qu’elle me bouleversa. Il était élevé et au-dessous de Ses pieds était un long tombeau de roches brunes.
Sa robe lentement s’ouvrit, et me laissa apparaître Son Divin Cœur percé d’une lance.
A l’élévation, de ce Cœur descendit trois gouttes de sang dans le calice. Ses mains étaient sillonnées de sang et je voyais l’ouverture faite par les clous ainsi que les pieds, mais tout Son Corps rayonnait d’une pureté d’un amour infini. Il me sourit et fit sur moi un long signe de croix. Ensuite Ses yeux regardèrent mon Père et je sentais Son grand Amour pour Ses enfants.
Il resta jusqu’à la communion de mon Père, mais toujours dans le silence. Aucune parole ne sortit de Sa bouche, après avoir béni la foule je vis deux anges descendre et venir au côté de Jésus et tous les trois ainsi que la petite colombe qui surmontait mon Père, remontèrent, dans une musique qui faisait vibrer tout mon corps au ciel.
Quelle grande grâce, je suis profondément émue, car Notre Seigneur fait une autre impression que celle de la Très Sainte Vierge.



LUNDI DE PAQUES – 2 AVRIL 1945 :


Notre Seigneur est apparu au milieu de nous. Il s’est avancé lentement et le nuage qui Le portait nous touchait. Il était habillé d’un grand manteau rouge, et je voyais Son Cœur tout rayonnant de flammes et entouré d’une couronne d’épines. Ses bras étaient étendus et de Ses mains percées jaillissaient des petits rayons que je voyais pénétrer dans les cœurs des pasteurs et des personnes qui priaient. Il se fit d’une gravité qui me fit soulever un soupir, Ses grands yeux profonds fixèrent avec quelque chose de solennel les pasteurs, ensuite Il fit un léger sourire et redevint très grave.
Il resta quelques minutes dans le silence, ensuite plongeant Son regard dans le mien, Il me parla lentement, d’une voix profonde, empreinte d’un grand calme, Il me dit :
« Ma Jeannette, c’est pour Mes Pasteurs, pour qui J’ai un grand amour, que Je descends parmi eux ce soir. Je ne sais comment leur prouver Ma tendresse. Dis-leur que Je leur réserve de très grandes et d’immenses joies. Soyez tous et toutes Mes CONSOLATEURS, car Mon Divin Cœur est sous le pressoir. Pour ta sœur (Melle Marienne) (ici Notre Seigneur regarde cette demoiselle) Je vais lui parler :
‘Ma fille, tu as attendu Ma volonté dans la confiance et dans la paix et Je suis là, pour la grande décision. Celui que tu aimes a le cœur droit et loyal. Ouvre ton cœur à l’espérance et Je ferai de toi une femme forte, sachant agir, se dévouer, et prier. Dans toutes les existences, il y a l’heure de l’épreuve, la VIE c’est la CROIX, et il faut la porter avec FOI et RESIGNATION. Je donnerai de grandes grâces à celui qui sera ton compagnon de chemin, ne crains pas, Je puis tout donner à ceux qui font Mon adorable volonté. Que ton cœur soit un brasier ardent, pour répandre autour de toi les divins rayons. Fais de ta vie un continuel DEO GRATIAS.’

(Ensuite Notre Seigneur regarda Monsieur Ambrosini et continua) :
‘Mon fils, je suis ému de ta grande confiance et Je te promets la guérison de celle qui t’est cher. L’Archange de Ma Très Sainte Mère fera sur ton foyer, dans l’ouragan qui se déchainera, une protection très grande. Priez votre Maman du Ciel, qui ne cesse de se pencher et d’écarter les dangers qui vous menacent.’ (Puis Notre Seigneur regarda et donna un sourire à la sœur de Monsieur le Curé de Xaffévillers et lui dit) :
‘Mon enfant, J’aime ton âme. Elle est comme un pur cristal et J’aime M’y refléter. Sois bien généreuse, car pour toi, tu verras et tu jouiras de grandes joies. »


Notre Seigneur regarda un certain temps Melle Rhote.
Ensuite Notre Seigneur ferma les yeux et Me donna un secret.
A la fin du message, Il bénit lentement, s’éleva soulevé par le nuage et avant de nous quitter nous donna un regard chargé de confiance.



MARDI DE PAQUES – 3 AVRIL 1945 :


Au presbytère, au chapelet de 3h. avec Monsieur le Curé de Domptail, Monsieur et Madame Montbel et Madame de la Burthe :

La Très Sainte Vierge, tout en blanc, encerclée de 3 couronnes de roses blanches, rouges et jaunes. Tout près d’Elle, Jésus dans l’invisible parla :
« Mon enfant, ce message sera particulièrement pour ton frère.
‘Mon fils, l’acquisition de la perfection n’est pas le travail d’un jour, mais celui de toute la vie : la croissance surnaturelle suit d’ordinaire la même loi que la croissance physique, elle se fait graduellement. C’est déjà être saint, autant, du moins que Je le veux, pour le moment, que de progresser chaque jour dans Mon amour, selon la mesure de ses exigences divines et des grâces reçues.
Ne t’étonne pas si dans la lutte quotidienne pour la sainteté, la nature gémit et hésite, en présence du sacrifice : c’est humain. Prie fortement pour obtenir la grâce d’accepter Ma volonté et garde ton âme en paix.
C’est ainsi que tout chrétien, par l’accomplissement de Ma volonté peut sans rien faire d’extraordinaire s’élever très haut dans la perfection.
Pour ta sœur
(Madame de la Burthe) l’âme qui lui était très chère est dans le chœur des Saints. Elle veille sur elle et ne cesse de prier pour tous ceux qu’elle a laissés sur la terre de l’exil.
A mon pasteur de Domptail, Je n’oublie pas mon séminariste.
Quand il reviendra, il aura pour lui son message personnel. Pour son frère, Je le laisse libre. Je ne vois aucun inconvénient à ce qu’il fasse partie de cela. Qu’il soit toujours très prudent et qu’il implore plus que jamais Ma Très Sainte Mère.
Mes enfants, Je vous bénis. »


La Très Sainte Vierge toute souriante nous donna sa bénédiction, le voile lentement cacha cette magnifique beauté, mon cœur se serra, cela est très triste quand Elle me quitte, j’ai de grandes grâces mais je ressens de bien profondes tristesses.


MERCREDI 4 AVRIL 1945 :


A 3h. de l’après-midi dans la salle à manger de mon Père avec Monsieur et Madame Loth de Nancy, Melle Rhote, nous avons récité spécialement le chapelet pour eux et leur famille.
A la 4ème dizaine je me sentis pénétrée d’un grand amour, les Ave devinrent un léger murmure, le voile se posa sur le mur, je fus séparée, soulevée de la terre.
La Très Sainte Vierge Marie était entourée d’un chœur d’anges qui jouaient sur des harpes. Elle était dans un champ de roses. Elle me fit un profond sourire et ferma les yeux pendant que la voix grave de Jésus me disait :
« Ma Jeannette, ce message sera pour ton frère et ta sœur (M. et Mme Loth) venus en reconnaissance prier au Lieu Béni. Notre Seigneur s’adresse à Madame Loth :
‘Ma fille, Je connais tes désirs, tes ardeurs et tes angoisses.
Depuis que tu as tourné vers Mon Divin Cœur tes élans, tes activités, tu te sens plus forte. Je suis un appui assuré à ta faiblesse et tes jours seront ensoleillés par la lumière du Ciel dont ton âme a tant besoin.
Là où la générosité est fervente, là aussi est le bonheur. Avec cela tous deux vous supporterez les peines inévitables de la vie. Vous arriverez à les aimer parce que Je le veux pour vous. Elles sont le moyen de détachement, et c’est le bon détachement qui passe parce qu’il conduit à l’affection des choses qui ne passent pas.
Je sens les battements de ton cœur si ardent à aimer. Parle-Moi plus intimement et tu verras quelle paix cela donne au cœur.
Tu as passé avant de toucher le port par les sentiers épineux qui ont plus d’une fois meurtri ton cœur, ce sont des tortures bien douloureuses et bien profondes ; tu sens maintenant d’autres joies que les joies naturelles ; tu participes à des intimités qui font pâlir toutes les intimités de la vie.
Mon enfant, tu es toute à la reconnaissance et à la générosité, et Je suis là pour animer, surélever tes pensées, tes actions et tes combats.
Ton âme s’agrandit, se développe, s’épanouit sous le souffle de l’Amour. Aime-Moi pour les grandes choses que J’ai faîtes en ta faveur.
Mes deux enfants, un apostolat de sacrifice, de prière intime, de lutte sur l’humeur, voilà de quoi agrandir le champ de votre Dieu, et diminuer celui du monde.
Que vos âmes soient toujours à l’unisson, aimantes et dévouées, c’est ce qu’il faut en ces temps troublés.
Ma fille, deviens une femme forte, maîtresse d’elle-même, agissante et décidée.
Je ferai de vos enfants des saints et des vaillants par Ma grâce.
Ne craignez pas pour votre famille ; vous êtes Mes privilégiés et le Manteau de Ma Divine Mère vous enveloppe.
Je vous bénis avec Ma plus grande tendresse, ainsi que votre foyer et tous ceux qui vous sont chers.
Ma Divine Mère veillera sur votre retour ».


La Très Sainte Vierge regarda avec un regard chargé d’Amour Madame Roth et son mari. Elle fixa mon Père et Melle Rhote.
Avant de s’élever, Elle nous bénit, et remonta au Ciel dans un immense chœur d’anges et de douce musique.



LUNDI 9 AVRIL : Annonciation de la Très Sainte Vierge.


A 2h30, à la 3è dizaine de chapelet, Notre Seigneur dans l’invisible me dit :
« Ma Jeannette, tu fais Ma Volonté par la souffrance, tu l’acceptes malgré les répugnances de la pauvre nature lassée et fatiguée. Courage. Ne regarde pas la douleur ; passe par-dessus Mon Amour. J’ai placé en ton cœur une croix des plus lourdes. Courbe ton front sous le fardeau qui est un douloureux mystère pour toi. Là-haut tu comprendras tout. Pour Mon futur Pasteur, voici Mon message :
Mon fils, un grand nombre d’âmes consacrées ne sont pas animées de l’esprit de leur vocation et mènent une vie très vulgaire ; il y a peu d’âmes qui sont vraiment et pratiquement pénétrées de la grandeur et de l’importance de leurs obligations, que ton âme si fervente Me demande avec insistance cette grâce si précieuse.
Ton âme pour être fidèle et pour atteindre son but doit, tout en travaillant à se perfectionner par les moyens et les vertus particulièrement propres à ton état, s’efforcer de procurer Ma gloire et d’obtenir le salut des âmes.
Tu devras être sans cesse et dans tous les états interposé entre le Ciel et la terre. Tu devras y être d’une manière pratique et profitable dans les consolations par la constante et profonde humilité et la plus grande fidélité, dans les épreuves et les souffrances par ton abnégation et la perfection de ton amour pour obtenir la grâce aux âmes moins privilégiées et la miséricorde aux pécheurs.
Que ton âme s’élève au-dessus de la terre par la pratique de la pauvreté extérieure et intérieure par le détachement de tout ce qui est humain.
Ton amour deviendra bien pur et bien ardent, et si tu parviens et te maintient à la hauteur de ta vocation, Je ne pourrai jamais rien te refuser. Tu deviendras puissant sur Mon Divin Cœur et sur Mes trésors.
Que l’Esprit de foi soit le guide de ton amour.
Ma volonté est que tu passes par l’épreuve.
Je demande à Mes pasteurs que leur amour soit non seulement ardent et généreux, mais qu’il soit plein de délicatesse. Cette délicatesse consiste en ce que l’âme fait non seulement avec Amour et pureté d’intention tout ce qui est du devoir et qu’il est nécessaire de faire ; mais encore qu’elle soit vigilante pour éviter avec soin tout ce qui pourrait Me déplaire et aussi qu’elle sache être ingénieuse et faire tout ce qu’elle sait M’être agréable.
Rien n’arrête l’Amour quand il se porte à quelque chose, rien ne lui paraît redoutable ou trop dur, et Je veux que vous M’aimiez d’un amour effectif.
Je ne reçois un plus grand sacrifice et un plus grand amour que quand vos âmes n’éprouvent que sécheresse, que froideur apparente à Mon service.
Que vos vies soient une communion continuelle, communion sacramentelle et communion spirituelle ininterrompue par la disposition habituelle de vos cœurs à Me désirer, à M’aimer. Je M’abaisse vers les humbles, car sans l’humilité, vous ne seriez pas vraiment purs.
Je désire beaucoup travailler dans vos âmes afin de les rendre autant que possible semblables à Moi pour Me les unir.
Je demande au frère de Mon Pasteur de Domptail de ne prendre parti d’aucune politique. Qu’il reste caché, car les humbles seront élevés.
Que ta sœur
(la sœur de M. le Curé de Xaffévillers) s’éloigne des plus grandes villes.
Mes enfants, priez.
Je vous bénis ».


SAMEDI 14 AVRIL 1945 :


A 6h du soir, au chapelet familial, chez M. Genaro, Notre Seigneur, à la 3è dizaine me dit :
« Mes enfants, lorsque vous saluez Marie, pleine de grâces et que vous tressez en couronne cette louange répétée, vous ne savez pas combien vous Lui êtes agréables ; chaque fois, vous Lui rappelez le souvenir de Sa sublime dignité et de la rédemption du genre humain que J’ai commencée en Elle, par là aussi se trouve rappelé le lien divin et perpétuel qui L’unit à Mes joies, à Mes douleurs, à Mes opprobres, et à Mes triomphes, pour l’assistance des hommes, en vue de l’éternité.
Quelle adoration et quel amour vous Me devez, car Ma vie n’a été qu’une CROIX.
Aux âmes de cet humble foyer, Je dis :
'Vivez plus haut que vous, et pour ainsi dire hors de vous, établis dans votre grâce, dans l’état que vous fait la grâce. Laissez tout le reste à la croix, soit celle de la douleur, soit celle même de la privation. Tout le reste, c’est la matière du feu livrée au feu du sacrifice, mais comme le feu vit de ce qu’il consume, que l’amour vive aussi en vous de ce que vous souffrez.
En haut les Cœurs. Soyez tous deux à l’action de grâces et chantez l’Eternel Magnificat. Je vous bénis ainsi que les enfants qui vous sont chers et que Ma Divine Mère a couvert de Son Manteau' ».

(Mon message était écrit quand on vint me dire que les deux neveux de Madame Genaro étaient rentrés de captivité).



LUNDI 16 AVRIL 1945 :


A 2h30, dans la salle à manger du presbytère, étaient présents : mon Père, M. le Curé de Xaffévillers, M. l’abbé Sauvage et son neveu nouvellement ordonné, sa sœur Mme Didelot, M. Saint-Dizier et Melle Rhote. Nous récitâmes le chapelet aux intentions de chacun. A la 4è dizaine, une grande paix m’inonda, les Ave doucement s’estompèrent et je vis descendre lentement le voile blanc. Quand je fus plongée dans le silence, une main invisible écarta les deux pans et dans une apothéose de rayons très doux, je contemplai dans un ravissement inexplicable Notre Seigneur et la Très Sainte Vierge. Tous deux étaient habillés de blanc. Un immense nuage s’étendait sous leurs pieds et formaient autour des rayons une immense couronne. Notre Seigneur à droite, était à quelque distance de Sa Divine Mère. Ses bras étaient étendus, et, dans Ses mains très fines et très blanches je voyais la trace des clous.
Jésus, doucement, mais la voix triste me dit :
« Ma Jeannette, Je vais M’adresser à Mes Pasteurs :
Mes fils, vous qui êtes Mes instruments, il y a beaucoup de mal sur la terre, mais il y est en grande partie la conséquence de la négligence et de la tiédeur avec laquelle les âmes consacrées Me servent. Pour sauver le monde, il faudrait plus de Fidélité, plus d’esprit de sacrifice, surtout de la part d’un grand nombre de Mes prêtres, mais il y en a si peu. J’ai un ange qui est chargé de châtier, de punir ceux qui ne veulent pas être fidèles, soit par des épreuves qui sont destinées à les faire rentrer dans le devoir, soit par des châtiments qui laissent ces âmes tout à fait rebelles, livrées à elles-mêmes et dignes de damnation.
Je désire ardemment plus de saints sur la terre, afin d’exercer davantage Ma Miséricorde sur les âmes coupables, faire arriver Mon Règne plus tôt et combler les âmes que Je rendrai saintes de nombreuses et précieuses grâces. Pour vous, Je vous remplirai de la plénitude de Mon esprit ; J’augmenterai Ma Vie Divine en vous afin que sans obstacle vous opériez abondamment en Moi pour le salut des âmes.
Je désire que vos âmes s’unissent et s’immolent avec Moi pour les crimes de tous genres qui se commettent chaque jour. Au contact de Mon Divin Cœur, vous sentirez en vous-même un incendie qui vous consumera avec une très grande force.
A Mon pasteur nouvellement ordonné
(Notre Seigneur regarda en souriant) :
Mon enfant, si tu veux me plaire et attirer des âmes à Mon divin service, il faut que ton âme vive d’amour. Fais avec une très grande joie, toutes mes volontés. Prends dans Mon Sacré-Cœur, Mes richesses infinies : bonté, charité, sagesse, puissance, prends tout cela pour couvrir toutes les nudités. Ma Main qui jette sourire et fleurs sur ta route est admirablement bonne, celle qui laisse tomber les épines et la solitude est plus bonne, plus maternelle en l’épreuve qu’en la joie. Baise-la, bénit-la, car elle te conduira dans les chemins rocailleux et déserts.

A Mon pasteur de Charmes, l’heure de la persécution est l’heure des grandes grâces. Il faut qu’il se rappelle sans cesse, lui qui est mon privilégié et qui est appelé plus près de Moi par la souffrance et le dépouillement, qu’il regarde en haut, c’est la suprême espérance, c’est la force. Sa vie doit se résumer dans un regard. Regard de foi, de confiance et d’amour qui détache et sépare ce qui passe. Je suis près de lui et le soutien sous sa lourde croix.

Pour ta sœur
(Mme Didelot) J’aime beaucoup son foyer. C’est une femme forte, oublieuse d’elle-même, soucieuse des autres, et qui passe à travers les événements quel qu’ils soient, souriante, paisible et confiante. En ces temps douloureux, qu’elle se jette plus avant dans Mon Cœur, plus elle avancera dans la vie, plus elle sentira le vide de tout. Que sont les difficultés, les lassitudes, les reprises de la nature quand la confiance reste pleine, confiante et sans nuage.
Ma fille, soit toute de la joie de posséder ces âmes que Je t’ai données, entoure-les de tes soins et de tes tendresses ; Soit fière, autant qu’heureuse de ton rôle. Je bénis particulièrement ton foyer. Soit tout à Moi par le devoir. Rien ne fortifie et ne console comme une absolue fidélité.
Pour ton frère
(M. St. Dizier, car Jésus le regarda). Il faut que son âme soit devant Moi comme une toile sous le pinceau, car J’en ferai un chef-d’œuvre.
Mon fils, donne-Moi la joie d’être le Propriétaire unique de ton cœur, aux heures surtout où Mes grâces et Mes faveurs coulent abondamment dans ton âme. Tu es un apôtre. Jette-toi dans la mêlée avec la cuirasse de la foi, et tu te soulèveras jusqu’aux plus beaux sacrifices.
Ton Père et toi, vous pouvez aller chez Mon pasteur de Xaffévillers. Je vous recommande la prudence, car, dans certaines familles le serpent lance son venin.
Ma Jeannette, ne cherche pas à percer Mes desseins.
Mes enfants, nous vous bénissons avec amour. »



MERCREDI 18 AVRIL 1945 :


Au presbytère de Xaffévillers, au chapelet de 11h ½ devant la statue de Notre-Dame de Xaffévillers, la même vision de la Très Sainte Vierge et de Saint Joseph que le 19 mars dernier. Dans l’invisible, la voix grave de Notre Seigneur me dit :
« Jeannette, le message que je vais te donner sera personnellement pour mon pasteur (X..) :
‘Mon fils, tu éprouves fortement cet attrait qui t’attire dans la solitude. Je te veux tout à Moi, afin que tu vives en solitaire.
Monte, monte plus haut. Un jour, dans la reconnaissance de ton âme, tu Me béniras d’avoir fait jaillir des flots de paix et de bonheur.
Je te veux caché en Mon Cœur ; puisses-tu y venir bientôt. Pour soulager les blessures que Je reçois chaque jour, Je veux que tu M’aimes d’un amour pur, généreux et désintéressé qui puisse pénétrer jusqu’au fond des blessures qui Me sont faites pour les guérir.
Ton âme doit s’humilier profondément devant Moi et recevoir ou supporter les impressions, soit de consolation, soit de sécheresse avec autant de tranquillité et de reconnaissance l’une que l’autre, sans te lasser ou te décourager.
Fais le dégagement complet de ton esprit et de ton cœur, afin que Moi seul en soit l’occupation incessante, que la porte de ton âme soit fermée à tout ce qui n’est pas Moi. Je t’invite doucement à devenir victime volontaire et parfaite, à suivre Mes exemples et à t’immoler en toutes choses pour mon Amour et le salut des âmes.
Entre plus avant dans Mon Cœur pour y entendre Mes secrets, et recevoir les pures flammes de Mon Amour.
Si tu as la générosité de consentir à TOUT, et si, à mesure que tu sens le couteau s’enfoncer dans ce que tu as de plus intime et de plus cher en recevant ces blessures avec amour sans désirer le retirer, et sans dire jamais ; « c’est assez », et si par amour pour les âmes et pour suivre ton Dieu immolé, tu es heureux au milieu des souffrances et des gémissements de la nature, et si tu ne désires rien tant que de SOUFFRIR, t’humilier et t’immoler jusqu’à la mort, au dernier moment suprême, Je te rendrai ainsi que dans l’éternité au centuple, les consolations que J’aurai reçues.’

Pour détruire tes défauts, tes imperfections, il y a une chose à faire, bien simple, plus facile, c’est l’AMOUR. Je désire que ce soit ta vie : l’Amour est la vie cachée. Entre en Moi afin que tu sois changé en Amour.
Plus tu t’abandonneras à Ma conduite, plus J’aurai de sollicitude et de soin à ton égard. Je te presse de l’acquérir et de l’augmenter toujours plus dans ton âme.
Je bénis avec Amour Mes Pasteurs et Mes enfants qui Me sont très chers. »


Au chapelet de 3h.
Notre Seigneur habillé d’un manteau rouge et porté par un nuage. Autour de Lui était un cercle de rayons presque blancs. A Ses pieds, Je vis une personne prosternée sur un prie-Dieu et qui avait la tête dans les mains. Au bout de quelques minutes, cette personne releva la tête et, bouleversée, je vis que c’était notre Saint-Père le Pape qui pleurait. Cette vision dura quelques secondes et s’évanouit. Ensuite Jésus, gravement, regarda toutes les personnes qui priaient. Après quelques moments de silence, Il me regarda tendrement et me dit :
« Ma fille, Je vais montrer à ce foyer si cher à Mon Cœur ce qu’est la joie du renoncement.
Vous ne trouverez le bonheur que dans le crucifiement de la nature et de la générosité de l’Amour. Votre vie sera heureuse dans la mesure même de votre joyeuse immolation. Ce sont les âmes qui souffrent qui sont les plus ardentes en charité, les plus patientes, les plus rayonnantes de bonté, les plus miséricordieuses pour les défauts du prochain. Si vous voulez répondre pleinement à Mes desseins, imprégnez, pénétrez votre vie de bonté, cela doit être votre grande préoccupation, votre incessante ambition, votre résolution de chaque jour, car chaque jour vous avez l’occasion de pratiquer cette belle vertu.
Que votre vie soit féconde et utile aux âmes.

Pour Mes Pasteurs, Je vais leur faire comprendre la raison de Mes délais divins. Si Je tarde à vous exaucer, vous ne devez pas vous croire abandonnés de Moi, car vos désirs sont souvent exaucés quoique leur accomplissement soit retardé, souvent aussi les biens que vous êtes impatients de recevoir s’accroissent en se faisant attendre. Je vous dis que vos prières sont exaucées en raison du retard que Je mets à vous satisfaire. Lorsque votre demande parait être rejetée, votre désir pénètre plus avant l’intime de votre cœur ainsi que vous voyez la semence s’enfoncer d’autant plus profondément dans la terre qu’elle y est plus serrée par le froid, et en sortir ensuite d’autant plus belle et abondante quelle y a été renfermée plus longtemps.
Ainsi vos demandes tardent à être accomplies, afin que vos désirs continuent à s’aviver, c’est-à-dire s’élèvent de plus en plus jusqu’au bien qui vous est destiné. J’accrois la lutte pour grandir le triomphe. L’homme qui ne se voit pas exaucé sans délai se croit abandonné ; mais au-dedans, le médecin lui ôte la rouille des péchés. Par le feu de la tribulation, il retranche le venin qu’il voit dans ses moelles, exauçant d’autant plus les infirmes qu’il semble moins touché de leurs infirmités.

J’approuve Mon Pasteur de Domptail, pour sa sévérité sur la tenue si peu respectable des jeunes filles et des femmes. Qu’il prenne de fortes sanctions, car c’est le péché qui Me fait le plus souffrir.
C’est avec une très grande joie que Je vous verrai chez Mon Pasteur de Charmes ; Je lui réserve d’immenses grâces. Pour ton frère
(M. Schuller) dont l’âme est débordante de confiance, Je le comblerai dans son foyer. Qu’il reste bien humble et Je le récompenserai.
Pour Mon Pasteur
(Charmes) Je lui dis ces deux petits mots : Marche et ne recule pas. Je suis avec toi.
Mes enfants, Je vous redis : PRIEZ, car Ma Jeannette, le Pape pleure sur les malheurs de la France. Sacrifie-toi pour lui, car il porte sur ses épaules une très lourde charge. Je vous bénis, et Je fais descendre sur ce presbytère un flot de grâces. »


Notre Seigneur regarda particulièrement Monsieur le Curé de Xaffévillers et M. l’abbé Sauvage. A tous, Il donna un regard de bonté, puis bénit lentement. Le nuage, doucement, s’éleva et je vis monter Jésus dans le Ciel. Ce fut une belle journée et mon âme était remplie, noyée de joie, de paix et de bonheur.



Samedi 21 avril 1945 :


Au chapelet familial de 18h30 chez Albert Vautrin :
Notre Seigneur :

« Ma fille,
Pour ce foyer, Mes Mains sont pleines de bénédictions. Sa famille est un composé ravissant de tout ce qu’il y a de meilleur. Je suis là avec Mes grâces, Mon secours, Mes délicatesses. J’aime son courage, sa foi, sa confiance. Qu’elle s’appuie sur Moi pour l’éducation de ses enfants. La semence peut dormir longtemps dans le cœur de l’enfant, un jour germera des fruits qui la surprendront. Qu’elle fasse de ses enfants de vaillants chrétiens, des hommes de cœur et d’honneur. Quelle résiste paisiblement, mais fortement à leurs caprices, afin qu’ils sentent chez leur mère de la force de résistance. Quand une mère prie, qu’elle vit avec Moi et près de Moi, qu’elle sait se renoncer dans l’intime de son âme ; il y a pour elle de lumineuses intuitions pour accomplir sa tâche.
Ma fille, ta nature est extrêmement impressionnable et sensible, grande source de souffrances pour toi. Je t’aime beaucoup, accepte la Croix telle qu’elle tombe sur ton cœur. Tu auras la joie d’avoir un prêtre et plus tard Je Me choisirai une épouse.
Je bénis particulièrement le petit ange que J’ai donné".



Samedi 21 avril :


A 4h, au presbytère, avec Melle Dubach, et 9 de ses monitrices, Me George, M. le Curé et sa sœur.
La Très Sainte Vierge dans un champ de roses, couronnée d’anges. Elle arrive souriante, se recueillit et Jésus, dans l’invisible me dit :
« Ma Jeannette, ce message sera pour toutes Mes filles.
Je vais mettre dans vos âmes l’Idéal qui est force et charme. La force qui fait monter par le chemin âpre et dur de la vie, de ses travaux, de ses peines, de ses douleurs, monter toujours vers le Bien splendidement beau.
Le charme qui fait que la montée est allègre, toujours courageuse, malgré tout ce qu’elle représente de difficultés et d’obstacles.
Force et charme de l’Idéal, grâces de choix et grâce sublime, c’est un don qui façonne les âmes saintes, les âmes belles. C’est MOI qui, de Mon Ciseau Céleste sculpte dans l’âme le type de la perfection morale que les actions devront réaliser. C’est Ma Main qui peint sur la toile immaculée de l’esprit, l’image de la beauté spirituelle que la vie devra reproduire. C’est Moi qui chante sur la lyre des facultés la délicieuse mélodie que devront rendre tour à tour les cordes de votre activité ; c’est MOI qui infuse cette splendide conception de grandeur et de noblesse qui doit être le motif de votre existence. C’est votre DIEU qui vous inspire l’Idéal. Et cette grâce, Je vous la donne, car vous êtes des âmes d’élite, vous êtes ces rares âmes qui ont gardé les yeux purs et aptes à s’ouvrir aux attraits des beautés surnaturelles.
Je veux être glorifié par vos vies.
Un beau paysage de nature, en son ampleur et en son harmonie révèle Ma puissance, Ma sagesse, et Mon éternité. Mais une belle vie, le plus émouvant des paysages le révèle encore plus et mieux. Toute votre vie doit avoir le souci de Me révéler. Vous devez être les échos de Mon Tabernacle. Soyez des âmes d’oraison, et Je vous fortifierai. Allez plus souvent au tabernacle. Ne faîtes rien sans prendre là, le mot d’ordre. Quand vous serez remplies de Moi, vous ferez plus sur les âmes avec un mot que ne feraient de longs discours n’ayant pas été vivifiés là. Ne vous découragez jamais. Certes, Je ne puis attendre une fidélité qui ne démonte jamais, des défaillances peuvent se produire, mais jamais la volonté ne doit en prendre son parti, la généreuse et constante réparation de ses faiblesses est une vertu. Mon action ne commence sur une âme que le jour où elle s’abandonne sans réserve à Mon bon plaisir divin. Ne craignez pas de souffrir et de vous livrer à Moi.
Pour ta sœur, qu’elle garde grand espoir. Ma Divine Mère donnera la santé à celui qui lui est très cher. Il souffrira encore, mais qu’il soit bien courageux ; Je ne l’abandonnerai pas. Je Me choisis pour Pasteur le dernier de Ses enfants.
Mes enfants, Je vous bénis avec Ma plus grande tendresse ».


Des Mains de la Très Sainte Vierge se répandit des rayons qui pénétrèrent dans le cœur de chaque jeune fille. Elle bénit, puis dans une douce musique remonta au Ciel.


Samedi 21 avril 1945 :

 

 A 9h du soir, chez Melle Luc, avec Melle Dubach et 9 de ses monitrices et M. le Curé.
Notre Seigneur habillé tout en blanc et porté sur une immense boule qui représentait la terre.
En dessous de Lui, une vision que je ne puis décrire, car elle est secrète. Gravement, Jésus, parla :
« Mon enfant, il y a parmi tes sœurs des âmes qui sont Mes privilégiées.
Qu’elles Me soient reconnaissantes de leur avoir faite si large la part de sécurités douces, et si large la part des grâces de toutes espèces.
Le vrai, le bon, sont en elles et autour d’elles. En elles, parce que J’y ai déposé des germes de foi, de charité, de sérieux qu’il faut faire produire par une culture quotidienne. Autour d’elles, parce qu’il y a à prendre en autrui tout ce qui est loyal, droit, ferme et bon.
Qu’elles vivent de réalités chrétiennes, de dévouement, d’obéissance simple, de fidélité aux menues choses qui se présentent cent fois le jour.
C’est par là qu’elles raviront Mon Cœur. Se livrer à autrui, ouvrir ses trésors au-dedans, faire plaisir, consoler, voilà la vraie vie. Je demande à une âme de vivre tout près de Moi, qu’elle ne ménage pas ses sacrifices de quelque côté qu’ils viennent. Mon choix divin est tombé sur son âme et Je veux être glorifié par son holocauste. Je lui demande cette sainte intrépidité qui l’aidera à couper les derniers et si forts liens qui la retiennent captive pour la jeter dans Mes bras.
Qu’elle tienne son vouloir très haut, aussi haut que le Ciel dont les splendeurs apparaissent toujours à l’âme qui abandonne joyeusement les fragiles bonheurs de la terre pour se donner à Moi.
Cette âme comprendra ce message.
A toutes, Je leurs dis : Soyez fortement attachés au chapelet.
Les cœurs vont saigner douloureusement devant les ruines qui montent. Tout appartient à la puissance des ténèbres ; il faut dans cette lutte de l’énergie et de la foi.
Ayez confiance. Je vaincrai le monde. Il est nécessaire que vous souffriez beaucoup. Le combat sera très rude. L’horizon est très noir et l’on s’amuse et l’on danse plus que jamais.
La jouissance, la jouissance toujours, voilà la tendance de l’heure présente, alors que les plus grandes épreuves vous menacent. Quelle triste déchéance. Ne révèle pas cette vision ni aucun de tes secrets ; tu serais sévèrement punie, ainsi que les Pasteurs ou les autres personnes qui te demanderaient des lumières.
Je suis déjà très mécontent et Ma Justice pèse sur le monde. A ta sœur qui souffre, Je lui promets la guérison. Qu’elle soit plus abandonnée à Moi. Ma Très Sainte Mère veille sur les deux prisonniers. Mes enfants, Je vous bénis ».


DIMANCHE 22 AVRIL 1945 :


La Très Sainte Vierge sur un nuage –2 anges au-dessus – 2 lys à ses pieds. Bras étendus – rayons partant de ses mains.
« Ma fille,
Je suis profondément touchée de l’amour, de la confiance de tes sœurs. Ce sont de belles âmes et Mon Divin Fils se choisit une épouse.
Pour l’autre, ce sera une mère de famille et dans son foyer, elle aura la joie d’avoir des pasteurs et des épouses.
Qu’elle soit bien généreuse et Je la comblerai.
Pour tes sœurs, qu’elles soient en paix, elles trouveront une voiture.
Mon sourire les accompagnera le long du trajet.
Je vous bénis avec amour. »


Ce message a été donné à Melle Dubach qui accompagnée de 2 de ses monitrices était allée prier dans la chambre de Jeannette.



LUNDI 23 AVRIL 1945 :


Au presbytère, au chapelet de 4h. en présence de messieurs les Curés de Xaffévillers et de Domptail, de Mme de la Burthe et de son neveu, de Monsieur le Curé d’Ortoncourt et de sa sœur :
Notre Seigneur, dans l’invisible, doucement, me dit :
« Mon enfant, l’âme que dirige mon pasteur de Xaffévillers est appelée à la vie contemplative. Qu’elle réponde généreusement à Mon Amour de prédilection ;
Qu’elle appuie sa faiblesse sur Ma force divine. Il faut qu’elle devienne une vraie épouse de Mon Divin Cœur. Qu’elle s’attende à la tentation, c’est-à-dire à l’épreuve, elle est nécessaire.
Qu’elle soit fidèle à prier et à se renoncer afin que Je l’éclaire sur elle-même. Qu’elle fasse mûrir en silence le germe divin pour être fidèle aux occasions de sacrifices.
Je demande au pasteur de lui envoyer ce message :
« Ma fille, deviens petite, c’est l’esprit de petitesse qui appelle Mon regard, Mon Cœur, Mes prédilections. On se fait petite en ne pensant pas à soi, en ne se regardant pas, en marchant l’œil confiant sur Moi, comme l’enfant sur sa mère, cela à travers les chutes, les défaillances, en se laissant reprendre, corriger, avertir en toute sécurité de cœur, priant beaucoup par élans de cœur, regards intérieurs, te regardant comme la petite servante de tout le monde. Voilà le programme de la petitesse. »
Je demande à mon futur pasteur, séminariste du pasteur de Domptail, de partir dans l’armée. Dans ces heures difficiles, qu’il se réfugie dans la foi. Je me plais à le clouer sur la Croix. Ma divine Mère veillera sur son âme.
Que ta sœur l’accompagne dans son voyage de Nancy.
Je lui donne Ma bénédiction ainsi que son voyage chez son frère. Il peut initier
(ce pasteur) à la mission de ta sœur. Pour l’autre (aumonier de l’hôpital de Fraize) Je ne permets pas qu’il te connaisse, tu désires rester cachée, tu le seras.
Pour cette âme qui souffre et qui se recommande aux prières de ton Père, Je vais lui donner des paroles d’encouragement :
« Ma fille, Je t’ai jugée digne de l’apostolat de la souffrance. J’ai besoin d’âmes sur les sacrifices desquelles Je puisse compter tous les jours. Tu vis de Moi dans la solitude et l’impuissance. Voilà le grand renoncement que j’exige de ton cœur pour devenir Mon Associée dans la conquête des âmes. Il y a des heures où les ténèbres remplacent la lumière, où le doute fait place à la conviction où le dégout, la lassitude s’emparent de tout ton être, mais tu es Ma gratifiée, rien n’est plus fécond que la souffrance, soit bien courageuse. Je te promets la guérison. Chante le Magnificat au-dedans de toi ; tu y trouveras de quoi réparer et de quoi t’oublier. Ma Divine Mère te rendra la santé. Je te bénis avec tendresse. »


Que ton Père fasse le sacrifice de ne pas envoyer cette lettre à ta sœur (Melle Dubach). Qu’il soit très doux.
Ma fille, Je te sens très fatiguée. Reprends ton cœur pour lui faire accepter le devoir de chaque jour. Ne laisse pas entrer l’âcreté dans ton cœur, la souplesse te fait défaut. Je te trouve trop entière dans tes idées, à plier aimablement, à faire la volonté d’autrui sans tenir compte de la tienne et à t’oublier pour songer à ceux qui t’entourent afin de les rendre heureux.
Mes enfants, Je vous bénis. »



Samedi 28 avril 1945 :


A 3h. de l’après-midi, dans ma chambre, nous récitions le chapelet avec Melle Janine Gourmand et deux jeunes filles dont je ne connais pas le nom :
A la 4è dizaine, le voile blanc me cacha les choses matérielles ; il s’entrouvrit lentement et dans un cercle de rayons, apparut la Très Sainte Vierge en blanc, portée sur un nuage. Son regard profond plein d’Amour s’attacha sur moi. Elle avait les mains jointes et Son chapelet était dans Ses doigts. Dans l’invisible, la voix prenante de Jésus me dit :
« Mon enfant, à tes sœurs qui sont venus prier au Lieu Béni, Je vais leur donner un message :
' Mes filles, Je désire que vous viviez d’abandon. Montez plus haut, jetez-vous dans Mon Divin Cœur, pour ne plus voir que Moi, pour ne plus compter que sur Moi, pour vous perdre en Moi. Heureuse perte qui vous donnera la vraie vie, la vie d’union par la désunion d’avec vous-mêmes. J’ai besoin d’être dédommagé dans Mon Amour méconnu. Devenez des vaillantes à Mon service (ici un voile se posa sur mon esprit, et de moi-même, car c’était très vague, je continuai) : Je Me choisis une autre épouse, à toutes les deux Je leur demande d’être Mes imitatrices. L’heure est très grave. Jetez-vous en vraies immolées sur le cœur aimant, paternel de votre Sauveur. Je veux des prières intenses et profondes pour les âmes. Abandonnez tout, famille, peines, joies, faites-vous dépouillées pour M’enrichir. Il n’y a que ce parfait abandon qui apporte la paix et la sérénité de l’âme.
Pour l’autre, elle deviendra mère d’une nombreuse famille. Qu’elle reste aimante, dévouée, et Je lui donnerai de grandes joies.
Mes enfants, Je vous bénis' ».


Melle Gourmand étant choisie comme Epouse, Notre Seigneur prenait dans les deux autres une âme pour devenir religieuse. Une jeune fille était fiancée et l’autre n’avait pas la vocation religieuse. Comme elle désirait être éclairée, nous récitâmes les 3 dizaines d’Ave fleuris. A la 2è dizaine, gravement, Jésus Me dit :
« Ma fille, que ta sœur soit en paix, ce n’est pas elle que J’ai choisie pour épouse, car Je mettrai sur son chemin le jeune homme qui la conduira dans la vie.
Pour toi, tu as mal interprété la phrase ; sois bien calme, car satan cherche à te nuire. Je vais te la redire.
Je Me choisirai une autre Epouse parmi leurs sœurs, et toutes les deux seront Mes imitatrices.
Pour la section, qu’elles ne quittent pas et qu’elles soient de plus en plus entrainantes.
Ma Divine Mère enveloppe de Son Manteau ton frère. Il souffre beaucoup, mais que sa sœur prie pour lui.
Je vous bénis avec Amour ».


Après le 1er message, la Très Sainte Vierge fit un sourire à mes sœurs. Elle fit le signe de la croix, le voile revint sur Elle et me cacha cette grande lumière. J’étais émotionnée de me trouver seule avec ces jeunes filles. Satan a dû profiter de cela pour jeter le trouble dans mon esprit. Toutes trois repartirent heureuses, et Moi, je remerciai Notre Seigneur des grâces qu’Il venait de donner. Je voudrais rester cachée, mais je suis égoïste. Jésus veut, par Son instrument, donner des lumières, je n’ai plus qu’un désir : me livrer sans réserve à toutes ces âmes qui viennent chercher leur voie. Le même soir à 6h30 au chapelet familial chez Mme Auguste Colin, je me sentis à la 4è dizaine plus calme.
Recueillie, j’écoutai Jésus qui me dit :
« Mon enfant, que ta sœur (Mme Marc Joly) n’ait point d’inquiétude, elle pourra faire ce grand voyage (‘Paris’). Ma Très Sainte Mère sera à ses côtés.
Que ton Père mette toute la liste au courant de tes messages, ce sera un grand réconfort pour ces âmes. Je leur demande de bien tenir le secret, car la plus petite parole dite imprudemment pourrait amener de très graves ennuis et Moi Je punirai sévèrement.
Je bénis ce foyer, ainsi que tous Mes enfants".



Dimanche 29 avril 1945 :


A 9h30 du soir, au pied de la statue de la Très Sainte Vierge, je récitais les 3 dizaines d’Ave fleuris. Dans le silence profond Jésus, doucement, se pencha vers moi et me dit :
« Ma Jeannette, au soir de cette belle journée, Je vais te faire comprendre la grandeur de la consécration à Ma Très Sainte Mère.
C’est un jour solennel de la première communion que se fait d’une manière plus décisive la consécration à Marie. Jusqu’à ce moment, Ma Main a couvert Mes enfants de Son ombre tutélaire, mais demain, ils vont voguer au milieu des nombreux écueils de la vie. Lorsque Je les vois si faible sans autre garde que leur candeur et leur innocence, Je crains un autre naufrage pour leur vertu.
Que d’enfants ont fait le sujet des plus douces consolations et la couronne du ministère pastoral et qui, bientôt ont déserté les délices de la Table Sainte. Pauvres victimes des passions, il est facile de lire sur leur front ce qu’elles sont devenues, au milieu des prétendues joies du bel âge.
Quelle est donc douce et consolante la pensée du Pasteur qui, ne pouvant plus suivre les petits agneaux de son troupeau vient les placer sous la tutelle de Ma Divine Mère.
Ces petits qui sont venus à Ses pieds remettre la garde de leur cœur inexpérimenté, leur Maman, leur a souri du Haut du Ciel et les a fait entrer avec joie dans Sa nacelle qui est à l’abri des naufrages. Heureux les enfants qui restent sous Sa direction. Elle les guide sûrement vers le port du salut.
Honore Ma Très Chaste Mère par pensée, par affection, par paroles. Tu l’honoreras par pensée en portant une grande affection aux prières que tu lui adresses, en considérant sérieusement ses perfections et ayant une haute estime de sa personne bénie et pleine de grâces.
Tu l’honoreras par affection en l’aimant plus et en la révérant au-dessus de toutes les pures créatures, en te réjouissant et en Me rendant grâce de Son bonheur, en désirant avec ardeur l’accroissement de Son culte en conservant toujours une confiance filiale dans sa bonté maternelle. C’est principalement dans ces sentiments d’amour et de respect que consiste la dévotion de Ma Divine Mère.
La bouche parle de la plénitude du cœur, ainsi c’est témoigner de l’amour pour la Reine du Ciel que de parler d’Elle, d’exhorter les autres à lui être plus dévots et à la prier très souvent.
Contemple Marie, vie avec Elle, et tu recevras les forces et les énergies divines puisées dans les trésors de Ma Rédemption.
Je voudrais que ton âme possède la vraie liberté du cœur, et pour que ta volonté soit libre, daigne l’enclore en la Mienne, tu seras mue par Mon Esprit. Je te bénis avec Ma plus grande tendresse".


Jeudi 3 mai 1945 :


Confirmation à Saint Genest.
Pendant que Mgr. priait avant de donner le Sacrement de Confirmation, au-dessus de l’autel une lumière blanche arriva comme un éclair, la lumière se fit plus douce et saisie d’un grand frisson, je vis Notre Seigneur. Ses yeux empreints d’une grande gravité fixèrent le Prince de l’Eglise, et des mains étendues jaillirent des rayons qui enveloppèrent l’Evêque.
Notre Seigneur était habillé d’une robe rouge recouverte d’un grand manteau de même tissu. Un nuage Le portait et formait un ovale. Quand les enfants se mirent à genoux au pied de Monseigneur, une colombe, dans un cercle de lumière blanche descendit et demeura, les ailes étendues tout le long de la cérémonie.

Jésus, d’un regard chargé de douceur regarda l’assemblée, puis me fixant, Sa voix prenante, profonde, me dit :
« Mon enfant, Je désire que tous Mes petits soient non seulement des fidèles adorateurs de Mon Saint-Esprit, mais surtout des apôtres.
Le feu est lumière, le feu est chaleur, le feu est action.
Sous cette forme le Saint-Esprit illumine, électrise, actionne, ébranle les âmes résolues à user de la force divine dont Il est la source, non seulement il leur assure le triomphe, mais il les établit pour l’ordinaire dans cette paix, pleine de douceur et de courage qu’apporte la victoire sur les passions.
Ces âmes généreuses qui se seront appliquées avec zèle à former le prochain à la vertu, brilleront dans le firmament, comme des astres éclatants.
Je bénis particulièrement le Prince de l’Eglise et le pasteur de cette paroisse
(St Genest) et sur ces âmes, Je fais descendre un rayon de Mon Amour".

Notre Seigneur étendit les mains, puis bénit lentement, soulevé par le nuage, Il monta majestueusement vers l’Infini, quand il fut invisible, la petite colombe prit son essor, une lumière enveloppa cette vision, puis s’évanouit.

Le même jour, à 3h de l’après-midi, dans la salle à manger du presbytère, avec mon Père, M. le Curé de Domptail, son neveu, Melle Marie Bertrand et Melle Rhote, nous avons récité le chapelet aux intentions de chacun.
A la 4è dizaine, toute unie à Jésus, je sentis une douce lumière dans mon âme, les Ave s’estompèrent, le voile apparut et après quelques minutes où le voile s’ouvrait, je m’extasiai devant la Très Sainte Vierge. Habillée d’un grand Manteau blanc bordé de petites étoiles. Elle était couronnée de roses blanches. C’était d’une beauté, d’une pureté infinie. Son regard, infiniment doux, s’attacha sur le neveu de M. le Curé de Domptail et dans ses yeux perlèrent des larmes. Elle tenait Ses mains jointes et Ses pieds posaient sur une boule parsemée d’étoiles. Après avoir regardé Ses enfants, Elle baissa les yeux et, dans l’invisible, Jésus me dit :
« Mes enfants, Ma Sagesse fait tout avec poids et mesure. Ne vous troublez point dans les adversités dont vous êtes quelquefois assaillis, sachant que destinées à produire en vous des fruits de salut, elles sont soigneusement mises en rapport avec vos besoins par Ma Sagesse qui sait leur donner des bornes comme J’en donne à la mer. Il semble parfois que la mer va, dans sa furie, inonder des contrées entières et, cependant, elle respecte les limites de son rivage, elle vient briser ses flots contre un sable mouvant ; ainsi, il n’est aucune tribulation, aucune tentation à qui Je n’ai permis des limites afin qu’elle serve, non pas à vous perdre, mais à vous sauver.
Pour Mon futur Pasteur, Je lui donne quelques paroles de réconfort.
Mon Fils, par Ma connaissance, tu es transformé en Moi. L’homme devient ce qu’il admire. Un beau paysage provoque un état d’âme en harmonie avec les qualités qu’il y remarque. Un vaste horizon le dilate. Les tons finement nuancés d’un ciel bleu éveillent en lui des sentiments de douceur et de tendresse. Plus frappante encore est l’action de l’homme sur l’homme. Quand un orateur te captive, tout ton être est à l’unisson du sien, en un mot, tu deviens lui. Pour toi, Je te veux un autre Christ, car tu es transformé à Mon image. Je t’aiderai, marche bien droit, plonge-toi dans Mon Cœur ; c’est là qu’est la source d’eau vive.
Pour ta sœur, sa chère maman est sous le Manteau bleu de Ma Très Sainte Mère. De là-haut, Elle veille sur son époux, son fils et sa fille. Par elle, ils recevront de grandes grâces.
Dis à ton Père qu’il n’ait aucune inquiétude.
Mes enfants, Je vous bénis avec amour ».


La Très Sainte Vierge souriante bénit, puis le voile me cacha la toute Belle.



Samedi 5 mai 1945 :


A 8h30 du soir, au chapelet familial, chez M. Arthur Colin, à la 3è dizaine une grande paix descendit dans mon cœur, les Ave s’évanouirent. Plongée dans un profond silence, toute petite aux pieds de Jésus j’écoutai Sa voix qui me dit suavement :

« Ma fille, Je vais parler à Mon futur Pasteur (Michel Colin).
Mon fils, dégage-toi de toute attache aux biens de la terre et pratique ce dégagement par la privation volontaire. Cette privation peut aller très loin, mais plus elle va loin matériellement, plus la volonté doit la précéder. Il y a une autre pauvreté spirituelle plus haute, c’est le dégagement non plus des biens matériels, mais bien, celui étant opposé, le dégagement de tout retour, de toute attirance à toi-même de n’importe qu’elle satisfaction humaine.
Ne demande rien pour toi, ni aux choses ni aux personnes, de manière que jamais ton âme ne recherche ou dans les choses ou dans les personnes une joie qui se termine en toi-même.
Si la Providence t’accorde sans recherche de ta part une joie humaine, ne la prends pas pour toi comme ton bien, ta propriété, mais immédiatement, donne-Moi-la et rend Moi grâces. Ainsi ton âme se simplifiera dans la haute pauvreté spirituelle et viendra plus allégrement à Moi en M’apportant tous les biens qu’elle recevra.
Le Prêtre participe au caractère divin de Ma Souveraine Royauté. Si tout chrétien est un autre Christ, c’est surtout du Prêtre que cette parole est vraie, mais c’est à une condition, c’est qu’il s’identifie avec Moi à la grande œuvre de Ma Rédemption, de Ma souffrance pour la justice. Il est puissant, il est Roi avec Moi dans la mesure de son service de la vérité et de la miséricorde.
Pour le prêtre comme pour Moi, régner ici-bas c’est servir.
L’instrument sous les doigts de l’artiste donne des sons doux ou forts, joyeux ou tristes traduit un cœur. Si ton âme est docile à Mon Esprit-Saint, tu seras l’écho de Mes sentiments, de Mes ardeurs pour la gloire de Mon Père et le salut des âmes.
Je bénis avec amour tes parents, frères et sœurs, ainsi que tous les enfants chéris de Ma Très Sainte Mère. »



DIMANCHE 6 MAI 1945 :


A 9h. du soir, aux pieds de N.D. d’Ortoncourt, chez Mme Vexlard, pour remercier la Très Sainte Vierge du retour de son fils, André, prisonnier, nous avons récité une dizaine de chapelet.
Au 3ème Ave fleuri, je me sentis prise par une force divine ; imprégnée de joie, détachée des biens et des créatures, je m’élevai vers le Ciel, c’est à ce moment que le voile s’écartant, me laissa apparaitre dans un faisceau de rayons, la Très Sainte Vierge Marie. Elle était habillée d’un grand manteau bleu, je l’ai trouvée plus belle, plus éclatante que les autres fois. Sur son voile était une couronne de roses blanches, à ses pieds s’élevaient des lys.
Ses bras étaient étendus et des rayons partaient de ses mains. D'un sourire profond, aimant, Elle fixa André Vexlard. C’est la première fois que je vois ce sourire profond et ce visage radieux :
« Ma fille, dis à mon enfant bien aimé rentré ce matin dans le foyer maternel qu’il sera toujours mon privilégié. Mon manteau bleu continuera à l’envelopper. Parmi ses frères beaucoup ne reviendront pas, mais ceux qui sont morts martyre et qui n’auront pas revu le beau ciel de France sont dans mon firmament.
Pour lui, le petit de Mon Cœur
(Ici la Très Sainte Vierge tendit les bras vers lui) qu’il chante l’Eternel Magnificat et Je le comblerai d’immenses joies.
A sa chère maman
(Mme Vexlard) qu’elle soit heureuse, car elle aussi, Je l’ai comblée.
Pour les épouses de Mon Divin Fils
(filles de M. Vexlard, Visitation Dijon) elles pourront connaitre tes messages.
Je vous bénis avec ma plus grande tendresse. »


La très Sainte Vierge prit un pan de son manteau bleu et l’étendit sur André. Cela était très touchant et je ressentis une grande émotion. Elle bénit, puis s'élevant, Elle regarda vers le Ciel. Le voile revint et tout s’évanouit.



LUNDI 7 MAI 1945 :


Tous les Prêtres du Cœur de Jésus de la région étaient réunis chez M. le Curé d’Ortoncourt, autour de leur Supérieur local M. le chanoine Dumondel. Etaient présents : Monsieur le Doyen de Charmes, Messieurs les Curés de Portieux, Ortoncourt, Xaffévillers, Domptail, M. l’abbé Delagoutte et Melle Rhote.

Au chapelet de 3h.
La Sainte Vierge apparut sur un nuage entourée de roses blanches. Elle était habillée d’une robe blanche et un nuage la portait. Elle arriva souriante et regarda tous les pasteurs. Après avoir souri, elle se recueillit, et dans l’invisible, Notre Seigneur, gravement, me dit :
« Mon enfant, c’est aux prêtres de Mon Sacré-Cœur que je vais parler.
Mes fils, Mon amour est très grand pour vous ; vous êtes Mes privilégiés et Je vous ai choisi pour être mes consolateurs. Soyez de plus en plus prêtres de la prière et de l’oraison, car Je suis offensé et nombreux sont Mes pasteurs qui ne font pas leur devoir. L’extérieur est très beau, beaucoup d’actions, mais à l’intérieur, il y a peu d’actes parfaits. Je vous demande plus de fidélité, plus d’esprit de foi. Que cet esprit de foi soit le guide de votre cœur, car Je veux que vous m’aimiez d’un amour effectif. Il y a un grand nombre d’âmes qui se perdent chaque jour ; Je vous en supplie, soyez des âmes réparatrices. Dans vos actions, pensez plus à Moi, plongez dans Mon Divin Cœur, c’est là que vous trouverez la force, le courage. L’amour fait tout, soyez des âmes d’oraison et Moi, votre Dieu, Je vous aiderai. Que la prière soit votre soutien.
Ma Miséricorde est grande pour vous, il y a peu d’âmes pour lesquelles, elle l’est davantage. J’ai agi ainsi à votre égard, parce que J’ai des vues de miséricorde et d’amour, et Je désire que vos âmes soient à Moi entièrement, sans aucun partage, sans cesse occupées à M’aimer, à s’immoler pour Ma gloire, afin qu’elles s’efforcent à chaque instant à devenir saintes et parfaites. Votre amour doit être bien pur et bien ardent ; vous devez, par amour Me glorifier. Rien n’arrête l’amour quand il se porte à quelque chose, il donne la patience et l’abnégation, rien ne lui parait redoutable ou trop dur.
Venez à Moi dans la prière. Comme le soleil envoie à la terre chaleur et lumière, et que, sous ses rayons, la terre étale ses fleurs et ses fruits, ainsi votre âme doit renvoyer à la lumière et à la chaleur divine les fleurs et les fruits de ses vertus.
Je vais vous montrer ce qu’est la voie d’enfance spirituelle.
Enfants, vous devez l’être toujours devant Moi ; c’est la condition de votre sanctification. Plus l’âme chrétienne grandit spirituellement, plus elle éprouve à mon égard les sentiments d’un enfant.
La vie surnaturelle est une vie de foi, et l’enfant croit à ses parents. Elle est une vie d’espérance et l’enfant a confiance en eux. Elle est une vie de charité et l’enfant les aime. L’attitude que, par instinct naturel, le petit enfant tient à l’égard de ses parents, vous devez, vous, sous l’influence de la même grâce, l’adopter vis-à-vis de Moi : Croire en Moi, se confier en Moi et M’aimer.
C’est le développement et l’épanouissement qui constituent la sanctification de l’âme, son progrès, dans l’union avec votre Dieu. Il s’agit de sentir profondément votre dépendance, il s’agit de vous abandonner comme le petit à sa mère. Il s’agit de tout attendre, de persévérer dans un état de parfaite docilité à l’égard de Mes volontés. Telle est la voie de l’enfance, c’est le programme de la sainteté.
Mon enfant, ne crains pas, soit bien calme, les pasteurs sont Mes représentants. Je vous bénis avec un grand amour.
Je veille sur chacune de leur paroisse, mais ils faudra qu’elles expient. Mon bras pèse lourdement sur le monde. »

Au cours de la vision précédente, la Très Sainte Vierge fixa gravement M. L’abbé Gaire, fit un sourire à M. le chanoine Dumondel et sourit plus profondément à M. l’abbé Delagoutte.



JEUDI DE L’ASCENSION – 10 MAI 1945 :


Pendant que Je chantais l’Offertoire, une lumière douce inonda mon cœur, et quand je commençais à jouer un morceau, je me sentis poussée à regarder l’autel.
Un frisson de froid parcourut comme un éclair tout mon corps, car devant moi, dans une gloire infinie, se trouvait Notre Seigneur dans Sa toute beauté.
Comme Notre Seigneur me l’explique dans le message, je ne peux pas décrire la vision. C’était un chemin bordé de multitudes d’anges. Tout était lumière, Jésus habillé de blanc montait légèrement les mains jointes. Il s’arrêta et me regarda avec Ses yeux remplis d’Amour et me dit bien suavement :
« Ma fille, Je vais t’expliquer le mystère de l’Ascension et le Magnificat de Ma Très Sainte Mère.
Au Cénacle, après le dernier repas, j’emmenai Mes disciples jusqu’à la montagne des oliviers. Et là où avait eu lieu Mon agonie, Je souris une dernière fois à la petite troupe rassemblée autour de Moi et en parcourant les rangs Je leur dis un adieu spécial. C’est à Ma Divine Mère que Je M’adressai ; en la quittant, Je lui dis des mots où J’avais coutume d’enfermer tant de choses que son âme en demeurait longtemps embaumée et réconfortée.
C’était ce jour-là, l’adieu terrestre avant le suprême, le céleste, l’éternel revoir.
Puis élevant les mains, Je pris l’attitude que Je garde à la droite de Mon Père, celle de la prière qui demande pour vous des grâces, fruits de Ma Passion et laisse tomber sur vous les bénédictions de Mon Père.
Tandis que Je bénissais la troupe prosternée, Je m’éloignais des Miens, montant vers le Ciel. Un nuage se déroba à leurs regards. Ma Divine Mère Me suivait des yeux avec un ineffable Amour et une ineffable espérance.
Durant Sa vie mortelle, Ma splendeur était cachée et par là même, Marie, aux yeux des hommes paraissait la mère d’un mortel. Mais le Ciel, en s’ouvrant pour Me recevoir, s’ouvrait aussi en ce moment pour révéler la grandeur de Ma Très Sainte Mère.
Maintenant, plus que jamais, la Vierge Bénie comprenait les grandes choses dont Mon âme avait été le théâtre. Elle savait pourquoi toutes les générations l’appelaient bienheureuse.
L’Hostie de l’Ascension est l’Hostie du triomphe. Ce que Ma Résurrection fondait, Mon Ascension le couronne, c’est le plein midi de Ma gloire dont l’aurore s’est levée sur Mon tombeau.
Ma fille, adore-Moi. Regarde : les Anges bordent des deux côtés, en lignes blanches et lumineuses le chemin que Je vais parcourir, pendant que des multitudes parmi les plus purs et les plus élevés forment devant et derrière Moi un splendide cortège.
Je suis le Roi revenant d’une expédition lointaine et périlleuse où Je me suis couvert de gloire au prix d’incroyables travaux. Ecoute chanter les hymnes de la victoire, de la récompense et du triomphe.
Demande pardon à ton Père.
Je vous bénis ».


Après avoir béni la foule, Jésus, les mains jointes s’éleva entouré d’anges qui chantaient. C’était tellement lumineux que je ne puis décrire. Je regardai jusqu’à ce qu’il ne fut plus qu’un petit point. J’étais transportée au Ciel ; tout en moi chantait et je n’avais plus qu’un désir : marcher sur les pas de Jésus pour entrer dans Son Ciel.
Malgré mes nombreuses fautes, mon manque d’amour, de soumission, d’humilité, Jésus me comble toujours plus de Ses grandes faveurs.
Magnificat.


Samedi 12 mai 1945 :


A 3h. en présence de Melle Dubach, 2 de ses monitrices, sœur Marie Daniel et Mme Albert Vautrin, Notre Seigneur :
« Mon enfant, Mes filles, que vos âmes généreuses n’aies point peur de la souffrance, de Ma Croix, ni des épines, car ce sont les plus beaux joyaux qui forment la couronne de Mes épouses.
Soyez à l’action de grâce par le chant des lèvres, mais aussi par celui de l’âme qu’il vous faut mener à la générosité la plus complète. La jeune fille du monde, pour son fiancé donne pensées, désirs, affection. Toute sa vie s’oriente de ce côté-là. Pour vous, Je veux le don plénier, le don total. Je connais vos efforts, les faiblesses de vos natures ; J’assiste au combat intime qui se livre au-dedans de vous. Mais Je suis là pour panser les plaies et cicatriser les blessures. Pour l’âme que J’ai choisie dans ta chambre, Je l’aimerai dans la vie contemplative et le silence de la Trappe, car elle sera victime. Il lui en coûte beaucoup de se séparer d’âmes qui lui sont chère. Mais Je suis là, comptant les épines, car elles font Ma joie. « Livre-toi Ma fille, surpasse tes impressions, tes effrois. Lève ton regard très haut, tu y trouveras le Mien pour te soutenir, t’aimer, te bénir ».
Pour sa sœur, Je désirerai qu’elle parte dans les missions pour se pencher sur les âmes païennes et en faire des âmes de vérité, des âmes de lumière. « Ma fille, crois à la puissance de Ma grâce, perds-toi pour monter plus haut, dans un effort de foi et de volonté. Je te veux épouse, parmi les âmes infidèles. Il faut que Mon Règne arrive, tu seras l’instrument de la puissance de Mon Amour. »
Pour ta sœur qui dirige toutes Mes âmes, Je la récompenserai pour son dévouement à toute épreuve, des soins maternels dont elle entoure toutes ses filles, de son amour, de sa charité. Je lui donnerai la grande grâce qu’elle désire.
Pour cette maman, qu’elle soit l’âme de son foyer, car elle est la pierre angulaire de la maison qui donne chaleur et lumière. Je vis avec elle, Je suis le ressort de l’activité, le grand levier de la vie. Qu’elle reste bien à son poste, calme et maitresse d’elle-même.
Mes enfants, priez pour Mon Pasteur bien-aimé de la Colline Bénie. J’ai jeté sur lui un voile noir ; priez pour lui, priez pour la Mission, car l’épreuve est très pénible. Qu’il soit bien courageux, Je voudrais même qu’il ait le sourire. Avant de toucher le port, il faut que vous passiez par le gouffre de la souffrance. Je vous bénis avec Amour ».


On repris pour le Père Mimeaux, prêtre du Sacré-Cœur et pour le départ :
Notre Seigneur :
« Ma fille, dis à ta sœur que Je veille sur Mon Pasteur : J’ai toujours pour Mes représentants un Amour très grand. Qu’elle ne craigne pas : Je la protège.
Pour l’âme que J’ai appelé dans le silence, Je sais qu’elle n’aime pas cet ordre, mais Je suis très bon, Je lui donne à choisir : le Carmel ou les Clarisses.
Que ta sœur profite de ta voiture. Je vous bénis ».

(Cette âme a avoué qu’elle n’avait pas accepté d’entrer à la Trappe et nous n’en savions rien).



Dimanche 13 mai 1945 : FETE NATIONALE DE SAINTE JEANNE D’ARC :


A Fauconcourt, chez M. Cholez, à 4h30 avec M. Receveur, Mme Grandidier et les deux dames Cholez :
Notre Seigneur :
« Mon enfant, Je Me choisis des faibles pour confondre les forts ; c’est une simple jeune fille, presqu’une enfant que J’ai prise en des jours tragiques pour sauver votre patrie. J’aurais pu susciter quelque grand capitaine, puissant par Mon génie, fier de sa renommée. Moi qui aime les Francs, Je leur ai donné une petite paysanne inconnue du monde, sans forces, ni ressources et dont la frêle main ne savait que manier d’autre que le fuseau.
Cette jeune fille que Je fortifiais, que J’aidais, que Je soutenais a sauvé la France. Maintenant de Mon Ciel, la gloire couronne son visage de vierge. La sainteté auréole son front, car toute sa vie ne fut qu’un Fiat à Mes volontés.
Pour ton frère
(M. Receveur) venu ce matin me revoir au lieu béni, qu’il se confie aveuglément à Ma Sagesse divine et Je le récompenserai de son filial abandon. Je lui accorderai cette grande grâce de donner aux âmes qui l’entourent un rayon de soleil de l’éternité qui illumine sa vie.
Pour son beau-frère, qu’il prie et sa situation s’éclaircira, car je lui enverrai des lumières.
Pour ceux qui prient Ma Très Sainte Mère, ils ne seront jamais abandonnés, malgré les heures terribles qui viendront.
Pour celui
(un autre beau-frère) qui est en exil, ses souffrances sont très grandes ; Je ne veux rien promettre, Je laisse la surprise.
Pour ta sœur
(Mme Grandidier qui avait reçu une offre d’entrer comme jardinier au château de Mme de la Burthe) qu’elle n’hésite pas.
Mes enfants, Je vous bénis. »



LUNDI 14 MAI 1945 :


A Charmes, dans la chapelle Notre Dame des Grâces, dédiée également à Notre Dame de Pitié, avec Mr. Le doyen, M. les Curés d’Ortoncourt, Xaffévillers, Domptail, ?? ???? et la Supérieure de l’Hospice

La Très Sainte Vierge est apparue et notre Seigneur, dans l’invisible a parlé :
« Mon enfant, dis à Mon Pasteur bien aimé que Je ressusciterai sa paroisse. Qu’il garde grand espoir, après les nuits passées, ce seront les jours de gloire.
Mes enfants, Je vais vous montrer la grandeur du don total de soi-même.
A la tête des Victimes cachées apparaît Ma Très Sainte Mère, votre Mère en qui la douleur et l’amour entrelacés comme deux tiges forment une mystérieuse alliance et apparaissent à vos regards avec le double titre et la double auréole de Mère du Pur Amour et de Reine des Martyrs.
Marie a souffert par compassion toutes Mes douleurs et a répondu à Mon amour par un amour de correspondance. Cela fait que Notre union par la douleur et par l’amour est de plus en plus parfaite et d’une dépendance absolue.
Ma Divine Mère exerce sur Mon Cœur une telle influence qu’Elle y puise les flots de la Vie divine pour l’Humanité toute entière, en sorte que toutes les grâces déversées de Mon Divin Coeur dans le très Saint Cœur de Marie vous arrivent par ce Cœur virginal comme par un canal pur et fécond.
L’action de cette grande et noble victime, la plus parfaite après Moi, Victime du Calvaire est une action non seulement efficace, mais universelle, car elle s’étend à tous les chrétiens, à tous les hommes, à tous les lieux, à tous les temps.
Le chapelet est le lien mystérieux qui relie le petit à sa Mère.
Mes enfants, Je vous bénis. »


L’après-midi, dans l’église de Charmes en ruines, devant un petit autel improvisé de la Très Sainte Vierge, vers la 4° dizaine, vision de Notre Seigneur et de la Très Sainte Vierge dans un cercle de nuages. Notre Seigneur en rouge, la Très Sainte Vierge en blanc. Notre Seigneur a les bras étendus, la Très Sainte Vierge a les mains jointes. En dessous un champ avec des évêques, des prêtres et des religieuses. A un moment donné, des soldats en gris mitraillent et fauchent groupe par groupe, toute l’assemblée.
La Très Sainte Vierge ferme les yeux et Notre Seigneur pleure en regardant le champ et parle :
« Mon enfant, Je te sens profondément touchée des blessures que Mon église a reçues. Pour Moi, Je la veux belle et la bénie particulièrement Ce champ où tu vois tant de prêtres, tant de Princes et l’Eglise de Mes Epouses qui tombent, cette vision que tu contemples toi seule, beaucoup la verront de leurs propres yeux. Priez, priez. Je vais te donner un message pour Mon Pasteur bien aimé :
Mon fils, dans les litanies de Ma très Sainte-Mère, l’invocation qui le plus de ferveur est SPECULUM JUSTITIAE, parce qu’en contemplant Ma Très Sainte Mère qui est véritablement Miroir de Justice, tu y trouveras le modèle parfait pour avancer dans le chemin de la perfection. M’aimer, c’est chercher à Me ressembler. Si Ma Très Sainte Mère a été Miroir de Justice, c’est parce qu’elle a beaucoup aimé. Tu ne peux trouver de reflet plus beau qu’en contemplant ce cristal pur et transparent qu’était Son âme. Si tu veux Me refléter, il faut Me ressembler. Etre Miroir de Justice, c’est faire tous Mes désirs. C’est répondre "Fiat" à Ma volonté que Je te dicte à tout instant. C’est en un mot t’oublier entièrement. Marche dans la lumière pour devenir davantage SPECULUM JUSTITIAE.
Dis à Mon pasteur de Domptail qu’il dise à Mon futur Pasteur d’attendre pour partir ; car Je l’aimerais Prêtre de Mes brebis.
Pour Mon pasteur de Portieux, qu’il vienne au lieu Béni. Je le récompenserai. Mes enfants, Je vous donne une bénédiction chargée de tendresse".


Dans le salon de M. Dumondel, à Portieux, vers 5h. Notre Seigneur :
« Mon enfant, Je n’attendais que ton désir pour que mes deux pasteurs aient la grande joie de te connaître. (M. l’abbé Bernardin de Clefcy et M. l’Aumônier de l’Hôpital de Fraize).
Pour ton frère (neveu de M. le Curé de Portieux) qui est en exil, il est sous le manteau de sa Maman du Ciel. Je mets Ma bénédiction sur ce presbytère. »



Mercredi 16 Mai 1945 :


A 2h 30, dans la salle à manger du presbytère avec M. l’abbé Gaire, Sous Marie Daniel, Me Arthur Colin, Melle Poser Luc, nous récitâmes le chapelet à toutes les intentions.

A la 3° dz. Les Aves s’évanouirent, le voile qui s’entouvrant légèrement, me montra dans une immense auréole de lumière la Très Sainte Vierges entouré d’une couronne d’étoiles. De Ses bras étendus jaillissaient des rayons qui arrivaient jusqu’à nous.

Toute souriante, Elle regarda Ses enfants, puis Jésus parla et pendant le message Son doux regard ne quitta pas M. l'abbé Gaire.
Notre Seigneur suavement parla :
"Mes enfants, Je suis heureux de vous contempler à genoux priant Ma Divine Mère, vos "Ave" montant vers Elle forment des couronnes.
"Mon fils, Prends Ma Divine Mère comme Reine. Sois un apôtre de paix et d'union. Demande à ta souveraine de te dicter les paroles qui toucheront et ramèneront les cœurs. Demande-lui les vertus nécessaires pour être un apôtre. Elle en donne un si bel exemple : crainte, amour, confiance en Ma Toute-Puissance, zèle, douceur, humilité. Demande-lui de t'aider à porter ta croix, car il n'y a pas d'apostolat sans souffrance. Elle qui fut Ma Coopératrice pour le rachat des âmes t'aidera à devenir apôtre dans la souffrance. Que ton âme s'ouvre bien grande à l'action du Paraclet. Apprends à goûter et à aimer les choses de ton Père.
Que ta vie intérieure se résume en trois mots :
Cœur, générosité, bonheur.
Que ton cœur soit de feu, pur surtout afin qu'il soit comme un lys délicat. Le cœur c'est le centre de tout.
Sois généreux pour te renoncer et t'humilier! Que ta vie spirituelle consiste à immoler ce à quoi elle tient le plus. Dilate ton cœur dans les grâces de choix que tu reçois et rayonne ton intime bonheur. Aux heures de souffrance plonge toi dans le Mien tu y trouveras la force.
Dans tes paroisses certaines familles me font beaucoup souffrir mais elles expieront et reviendront à Moi. Comme tous Mes autres pasteurs tu passeras par l'épreuve. Sois bien confiant, Je serais toujours auprès de toi.
Pour Mon Epouse
(Sœur Marie Daniel) l'heure n'est pas venue pour que Je lui donne son message. Qu'elle continue à se sacrifier car de plus en plus Il Me faut des âmes réparatrices.
Pour ta sœur
(Melle Aline Rhote) malade, elle pourra partir se faire soigner, mais qu'elle garde toujours confiance, la guérison entière viendra.
Pour Mon enfant prisonnier
(neveu de Melle Luc) dis à tas sœur qu'il sera bientôt parmi les êtres qui lui sont chers.
Pourquoi me demandez-vous toujours de veiller sur vos prisonniers ? Vous en avez l'assurance. N'insistez pas.
Pour toi, je te permets ce voyage
(Dijon), pendant ces trois jours Je resterai silencieux. Ne révèle aucune de tes grâces à Mes épouses. Il faut que ton Père lui-même les mette au courant.
Pour cette mère de famille
(Mme Arthur Colin) Je suis près d'elle, pour porter sa lourde croix. Qu'elle soit toujours bien résignée et Je la comblerai dans ses enfants.
Recevez Ma bénédiction pleine d'amour".

La Très Sainte Vierge bénit puis remonta au Ciel, les yeux fixant l’Infini. Le voile me cacha cette pure beauté. Tout en mon âme chantait, je n’arrive pas à réaliser que je suis choisie pour recevoir d’immenses grâces. Merci, ô mon Jésus !



Dimanche 20 mai 1945 : Solennité de la Pentecôte


A l’offertoire au milieu de la niche de l’autel une colombe blanche entourée d’un cercle doré vint s’arrêter là. Des rayons jaillirent qui enveloppèrent mon Père. A l’élévation Jésus dans l’invisible me dit suavement :
« Ma Jeannette
A 1h vient réciter ton chapelet à Mes Pieds, Je te donnerai un message qui sera pour ton Père et pour toi. Je bénis tous Mes enfants".
Au pied du tabernacle je récitai mon chapelet, ce fut à la 3° dizaine que toute unie à Jésus j’écoutai dans le ravissement Sa voix prenante qui me disait :
"Mes deux enfants,
La sanctification doit être le principe de toute votre vie intérieure car elle est votre but et votre idéal. Mon Esprit-Saint promoteur de la grâce et auteur de votre sanctification achève l’œuvre divine sur la terre.
A l’heure actuelle le don le plus méconnu est celui du conseil.
Au siècle que vous vivez combien d’âmes restent sourdes. La vie est agitée, trépidante, les hommes poursuivent un but qu’ils abandonnent le lendemain pour un autre qui semblera meilleur.
Les âmes s’extériorisent trop, ayant peur de réfléchir et de vivre en elles, dès lors elles ne prêtent pas attention à la voix qui ne se fait entendre que dans le silence et la solitude, c’est précisément le défaut de vie intérieure qui nuit le plus à l’épanouissement de ce don. Que de bien se réaliserait par ce don. A tous les degrés de l’échelle sociale, ce don est méconnu. Les Chefs d’Etat ne veulent pas reconnaître qu’il existe une Puissance au-dessus d’eux qui les guiderait pour résoudre les problèmes les plus compliqués. S’ils invoquaient le Père des Lumières, ils entraîneraient les masses vers les hauteurs au lieu de les diriger vers les abîmes. Certains entendent cette voix, mais très peu ont la docilité d’y répondre. Ils sont le culte de leur propre personnalité, ils ne veulent juger que par eux-mêmes. L’inspiration de la grâce est considérée comme une chose accessoire.
Mes deux bien-aimés,
Mon souffle divin enflamme vos âmes et Ma lumière vous inonde jusqu’au plus intime de vos âmes. Que votre amour grandisse pour l’Esprit-Saint, car Il est le distributeur des dons, Le Consolateur plein de bonté, l’Hôte aimable de vos âmes et la Douceur qui apaise. Mon Bras Puissant peut seul vous soutenir et vous aider à gravir le dur chemin qui mène au Ciel.
La prose de la Pentecôte est un cri d’espérance, un cri d’amour. Elle est la plus belle Communion spirituelle. La prose de Pâque dans un dialogue lyrique chante Ma Résurrection avec des accents admirables, mais la prose de la Pentecôte est d’une tendre délicatesse, d’une amoureuse confiance, débordante de joie et d’amour.
Je voudrais qu’elle fasse naître en vos cœurs un amour plus ardent pour le doux Hôte de vos âmes. C’est une prière de foi et d’humilité, car elle répond parfaitement aux aspirations et aux besoins des âmes. La Pentecôte est le couronnement de Mon Œuvre. Noël et Pâques sont la base, la Pentecôte est le montage, le couronnement, l’achèvement de ce que J’ai fait pour les hommes. C’est la force du feu de saisir et d’enflammer tout autour de lui, c’est la force du feu de la Pentecôte d’enflammer tout autour de lui. Plus votre abandon sera entier, plus Mes admirables opérations seront pleines en vous et plus Mon action est pleine en vos âmes, plus aussi elle y répand Ma sainteté. Mes deux enfants, Je vous bénis avec Amour".



21 mai 1945 : Lundi de la Pentecôte


La Très Sainte Vierge avec un voile noir, au-dessus d’Elle une banderole en lettres dorés :

 «l’ouragan va fondre sur la France. Priez ».


Notre Seigneur : « Mes enfants, l’action de grâces doit tenir une très grande place dans vos prières, car Ma bonté précède tous vos actes et environne votre vie de toutes parts. Toute votre action est au dedans de vous. C’est l’huile qui dans la lampe donne à la flamme tout son éclat. C’est la valeur de vos richesses intérieures qui mesure la grandeur de votre influence. Soyez des étendards vivants. C’est là le symbole de votre influence.
Pour Mes pasteurs, Je les veux semeurs de pureté et d’idéal, mais il faut qu’avant de jaillir de vous comme une source vive de cette pureté se soit accumulée, goutte à goutte, dans tout votre être par des victoires et des délicatesses d’âmes de plus en plus exigeantes afin que vous en soyez tellement pénétrés qu’elle transparaisse à votre insu, dans votre physionomie, dans vos yeux, dans votre attitude, partout où vous passerez. Soyez BONS, c’est là, le grand, l’irrésistible moyen d’exercer une influence en attirant les âmes. Cherchez avant tout à augmenter votre être et pour cela venez à Ma source. Je suis la véritable influence qui connaît les cœurs et les dirige à Ma guise par le souffle de Mon Esprit-Saint qui peut seul toucher certaines profondeurs inaccessibles à vos efforts humains. Le dernier mot de l’influence est l’humilité. Vous devez Me prier, Moi qui suis le Maître de la récolte, de féconder vos sillons afin que germe pour Ma gloire dans le champ des âmes la petite graine de votre influence.

Mes deux filles,
que Je sois de plus en plus le lien de vos âmes, le but de votre vie, votre force, votre joie. Prenez modèle sur Ma Très Sainte Mère qui est Mère admirable. Elle a toujours correspondu à Mes voix par une humble obéissance, une humilité vraie, un désintéressement complet de ses vues pour ne plus se conformer qu’aux siens.
Je voudrais que votre attitude se résume dans deux vertus admirables de grandeur : l’humilité, l’amour. Cette année sera pour vous l’année du grand don : Vous M’appartiendrez absolument, car J’aime les holocaustes parfaits.
Je bénis le voyage de Mes pasteurs. Qu’ils ne craignent pas. Ma divine Mère étend Son manteau sur eux.
Pour Mon pasteur de Domptail, qu’il soit très sévère pour ses jeunes gens et jeunes filles. Tous ces bals seront bientôt anéantis et les brebis noires exterminées. Qu’il s’attende à la persécution. Moi aussi, J’ai été calomnié. Qu’il supporte toutes ces épreuves avec courage et qu’il fasse le plus de bien qu’il pourra. Je demande à mon malade d’attendre
(M. Auguste Lacaille avait demandé s’il devait aller aux Eaux à Bourbonne-les-Bains).
Ses souffrances sauvent un grand nombre d’âmes. Par lui, beaucoup sont dans Mon Ciel.
Pour ton frère qui souffre, il porte sa croix. Il Me faut des âmes pour réparer les péchés qui se commettent dans les villages. Mes enfants, Je vous bénis ».



Jeudi 24 mai 1945 :


A Dijon, dans la salle à manger de M. Courtois, avec sa famille et une amie de Simone, à 3h30 nous avons récité le chapelet aux intentions de tous. La Très Sainte Vierge apparut en blanc, couronnée de roses blanches sur un nuage, les bras étendus. Elle arriva souriante ; des mains jaillissaient des rayons ; suavement, de Sa voix pure, Elle me dit :
« Mon enfant, Je Me manifeste ce soir pour faire descendre sur ce foyer Ma bénédiction la plus chère. Dis à ta sœur qui est Guide que Mon Divin Fils la voudrait toujours plus entraînante et plus pieuse. Il la comblera dans ses plus chers désirs et parmi ses filles, se choisira des épouses. Pour ta sœur (Marie-Thérèse Courtois) qu’elle soit toujours le rayon de soleil. Elle aussi sera comblée. Mes enfants, Je vous bénis ».

Le même soir, à 8h dans la chambre de la Visitation, Jeannette récite son chapelet pour savoir si elle peut aller à Paris. Elle entend la voix douce de la Très Sainte Vierge qui lui dit :
« Mon enfant, pars visiter la Capitale. Tu verras combien la vie est chère et les esprits révoltés. Je bénis ton voyage ».



Lundi 26 mai 1945 :


A 2h, dans la salle à manger du presbytère, avec Mon Père, Ms les curés de Domptail et Xaffévillers et M. l’abbé Delagoutte, nous avons récité le chapelet, surtout pour M. le Curé de Domptail qui avait perdu la clef de sa voiture. Au I° chapelet, nous n’avons rien reçu. Au 2° de même. Mais la clef fut retrouvée et au 3°, dans l’invisible, Jésus, gravement me dit :
« Mon enfant, Je bénis le voyage de Mon Pasteur (abbé Briot). Il pourra partir à Paris. Là aussi, Je serai près de lui.
Pour l’autre pasteur
(Abbé Delagoutte) Je le récompenserai. Tu auras dans ta chambre un message spécialement pour son âme.
Mes enfants, Je vous bénis ».


Mardi 29 mai 1945 :


A 9h30 du soir, dans ma chambre, aux pieds de ma statue, je récitais le chapelet. Ce fut au dernier Ave fleuri que Jésus suavement me dit :
« Ma Jeannette, dans le silence intime de ta chambre, Je vais te donner le message qui sera pour l’âme de Mon Pasteur qui a une confiance très profonde et qui est pour Mon Divin Cœur l’enfant bien-aimé.
Mon enfant bien aimé,
Comme les Mages tu peux dire : J’ai vu l’étoile. Elle s’offre sans cesse à ton regard et te rappelle que tu n’es pas de cette patrie, que tes yeux comme ton cœur doivent chercher plus haut. Monte, élève ton âme, c’est ton but et c’est une tâche difficile que cette ascension de chaque jour. Prière, communion, esprit de sacrifice tels sont les trois grands échelons que Je te propose.
Prier, c’est mettre dans ta vie de la force, de la lumière et de la joie. Seul, tu ne peux rien. Avec Moi, tu affronteras sans trembler les plus grandes difficultés. Par la prière, tu diviniseras toutes tes actions en leur donnant une valeur infinie. La plus belle des prières c’est la Sainte Messe. Tu participes au même pain et tu prends place dans la pieuse chaîne de fraternité et de vie dont Je suis à la fois le point de départ et le terme. J’ai besoin d’être dédommagé dans Mon Amour méconnu. Deviens un vaillant à Mon service. Laisse faire celui qui t’aime. Oppose quand même et surtout l’invisible confiance de l’enfant qui croit, regarde, qui aime et s’abandonne. Partout, tu dois être source de vie. Donne toi, car le don de soi est une source de mérites et de sainteté. Un des mots les plus doux du langage humain, celui que personne ne prononce jamais sans que son âme entière ne tressaille d’émotion intense, qu’il soit à l’aube ou au couchant de la vie, c’est le nom de Mère. C’est le mot divin que J’ai prononcé durant Ma vie terrestre. Par ce doux nom, salue Ma Très Sainte Mère, personne ne le mérite plus qu’elle. Il est Son meilleur titre de gloire. Marie est pour toi une Mère. Elle répand sur toi Ses faveurs célestes. Elle est à chaque instant la Mère de la Divine grâce et de la miséricorde. A tous les instants de Sa vie, Marie fut fidèle à la grâce. C’est une chose essentielle que tu dois imiter comme toutes Ses vertus, mais c’est par la fidélité que tu arriveras au reste. Sur ta famille, Je répands Mes flots d’Amour et de bénédiction. Pour toi, Je te bénis tendrement.
Mon enfant, Je vais Me retirer. Incline-toi. Je te bénis ainsi que ton Père ».


Mercredi 30 mai 1945 :


Dans l’après-midi, au presbytère avec M. le Doyen de Charmes, M. l’abbé Gaire et Mme Charles Colin dont le fils est prisonnier. La Très Sainte Vierge avec un cœur d’anges autour d’elles. Notre Seigneur parle :
« Mes enfants, chacun de vous, suivant la vocation que Je vous ai donnée et les circonstances dans lesquelles vous travaillez, a sa tâche patriotique à remplir, dont la vie de Sainte Jeanne d’Arc fut l’admirable modèle.
Agissez vaillamment, sans vous laisser décourager par l’ampleur du travail, vous souvenant que Je ne demande jamais l’impossible. Il y a des missions sublimes qui s’exercent dans l’éclat des hauts faits retentissants ; il y a des missions obscures, pas nécessairement moins belles ni moins méritoires, mais qui ne comportent que la pratique monotone des humbles devoirs de chaque jour. La grandeur d’un pays est faite de l’accomplissement ponctuel des uns et des autres. Vous jouissez mieux de ce que vous obtenez avec peine et lenteur. Ce qui vient trop vite et sans effort de votre part vous affecte beaucoup moins. C’est comme l’eau qui coule sur votre corps sans laisser les traces de son passage. La conséquence d’une trop facile acquisition des trésors spirituels serait l’indifférence et peut-être une téméraire prodigalité. Le temps n’est rien pour Moi. Je pourrais, en un instant, comme un éclair, vous inonder de Mes faveurs mais le temps est pour l’homme la condition de la vie et du développement. Pour Moi, Je n’en ai pas besoin, mais la nature de l’homme le réclame comme préparation nécessaire, comme l’élément de la croissance et du progrès, et la prière fervente qui continue sans jamais se lasser est elle-même, malgré Ma sagesse, une préparation nécessaire aux bienfaits du Ciel. Comme un bon Père, Je contemple avec bonheur ce travail divin, Je vois tout le bien que fait à vos âmes une prière fervente, Je vois vos cœurs s’élever peu à peu et se détacher de la terre ; alors Je diffère et J’attends et cette lenteur que vous accusez en Moi est une preuve de Mon Amour. Sachez aimer, ne cessez pas de marcher vers le Ciel en regardant les lys des champs. Au contraire, laissez vos âmes vibrer à l’unisson des choses. Vous aurez un cœur plus humain et vous reproduirez Mon geste qui s’est attardé sur les splendeurs créées pour y contempler les traces de l’éternel Amour.
Il ne faut pas extirper l’amitié de vos âmes, puisque J’ai aimé Saint Jean ; au contraire, il faut respecter fort les affections humaines et exiger qu’elles soient limpides comme des regards d’enfants et fortes comme la mort, puisque J’ai aimé les Miens jusqu’à donner Ma vie pour eux.
Pour Mes Pasteurs, J’attends qu’ils attendent avant de mettre au courant ces âmes privilégiées. Il faut que le Prince de l’Eglise soit prévenu. Que ton Père soit en paix, ce sera dur, mais Je serai là pour l’éclairer.
Pour cette maman éplorée, qu’elle soit bien confiante, son fils sera bientôt près d’elle. Pour ta sœur qui souffre, Je ne peux rien pour elle ; elle aurait reprit Ma Divine Mère, Je la guérirais, mais elle n’est pas assez confiante, elle souffrira. Mes enfants, Je vous bénis ».


Jeudi 31 mai 1945 :


Avec Mme de la Burthe et Mme Louis, à 5h.
La Sainte Vierge couronnée d’étoiles, sur un nuage, les bras étendus, entourée de rayons. Notre Seigneur :
« Mon enfant, au dernier soir du Mois de Mai, Je vais te donner un message sur Ma Très Sainte Mère qui est Reine de Paix. Rien ne peut être plus doux que cette invocation. Aux jours que vous vivez, ce n’est que haine, discorde et révolte. Et les cœurs voudraient tant la paix. Quand Je suis venu sur cette pauvre terre, J’ai apporté avec Moi la paix. Et au-dessus de Mon berceau, les anges chantaient : Paix aux hommes de bonne volonté. La paix, combien la désirent. La famille la voudrait pour que le bonheur règne entre ses membres. La nation, pour prospérer et grandir ; les cœurs pour se dévouer et s’épanouir. Demandez à Ma Très Sainte Mère de vous donner cette grande confiance et, plus tard, la France sera un royaume de paix.
Pour cette jeune fille, Je lui demande de prendre celui que son cœur aime le plus. Je la laisse choisir. Et ce qu’elle fera sera bien, car Je lui donnerai Mes lumières. Je les bénis tout deux.
Pour ta sœur qui souffre, elle est liée à Ma Croix, c’est une immolée, et dans ses grandes souffrances, Je suis près d’elle. Plus tard, dans un message qui sera pour son âme, elle trouvera les paroles de réconfort.
Mes enfants, Je vous bénis ».

 


Samedi 2 juin 1945 :


A 8h30 au chapelet familial :
"Ma Jeannette, avant que Ma Très Sainte Mère ne quitte cette chambre. Je vais donner à Mon Epouse un message qui lui enseignera l’esprit de pauvreté :
Ma fille, Je mets la pauvreté, le dégagement des biens de la terre à la base de Ma Doctrine pour bien faire comprendre que ces biens sont relatifs, véritables, inférieurs par la même, en face de Moi qui suit l’Unique Bien suprême et absolu. Je donne à la pauvreté, une récompense, Mon Royaume. Je mets au point la vie humaine en face de Ma Vie Divine, la Vie temporelle en face de la Vie Eternelle. Cette Vie Eternelle, Divine, est la Vraie Vie à laquelle tu dois aspirer en passant sur la terre. La terre est le chemin, le ciel, le terme du voyage. Il faut que tu passes à travers les biens de la terre sans y mettre ton cœur et réserver ton cœur pour les biens éternels. Sois fidèle à te renoncer afin que Je t’éclaire sur toi-même. Reste confiante, infiniment confiante même surtout si le sentiment de cette confiance fait défaut. La confiance doit sortir des racines de l’âme et non de la surface. Croîs de plus en plus, Ma fille, en cette grâce que Je te donne si abondamment, par une fidélité toujours plus généreuse. Le renoncement est la bonne part des âmes religieuses. Chante le Magnificat ; le chant est un signe de la vigueur spirituelle. Continue à vivre de Ma pensée et de Mon Amour ; efface-toi pour Moi qui Me suis anéanti pour toi.
Ma chère grande fille, porte joyeusement et constamment le cher et désirable calice de Ma Sainte Volonté, de moment en moment, l’aimant, la bénissant, qu’elle te crucifie ou te sourie.
Je choisis parmi toutes mes œuvres sorties de Mes Mains quelques vases plus précieux que les autres pour les admettre dans Ma maison à la place d’honneur et afin de faire éclater davantage les richesses de Ma puissance et de Ma bonté. Je voudrais que toutes Mes Epouses aient un cœur d’or par l’ardeur, la pureté, l’intensité de leur amour, qu’elles se rendent agréables par la pratique des vertus qui sont le plus bel ornement de leurs âmes, qu’elles entretiennent avec soin le parfum d’une vraie et solide dévotion qui les élèveraient sans cesse vers MOI.
Sur l’Océan du monde où il y a tant de naufrages, Ma fille, invoque l’Etoile du matin qui est Ma Divine Mère ; par Sa bienfaisante lumière, Elle te conduira au port de la Bienheureuse éternité. Mes enfants, aimez à répéter pieusement ce doux Nom de Marie qui vous rappelle Sa gloire et Ses douleurs. Soyez soumis à votre Souveraine en suivant la lumière qui vous conduira près d’Elle, afin de partager ses joies après avoir, en union avec Elle, supporté la douleur. Je vous bénis ainsi que ce foyer ».

 


LUNDI 4 JUIN 1945 :


Au chapelet de 3h. au presbytère avec Mrs les curés de Xaffévillers et de Domptail.
La Très Sainte Vierge avec des rayons autour d’elle, les bras étendus. Un nuage La portait.
Notre Seigneur, dans l’invisible :
« Mes enfants, l’Eucharistie produit dans vos âmes des effets merveilleux. Mon corps augmente dans vos âmes les richesses de la grâce en y affermissant le goût des choses spirituelles, en y rendant plus vives les ardeurs de la charité et de l’amour.
De même qu’une nourriture généreuse donne l’éclat au sang et fait fleurir la santé, ainsi l’Eucharistie excite en vous une faim spirituelle qui renaît sans cesse pour être sans cesse apaisée.
Mon Corps vous fortifie contre les embûches du démon, vous soutient dans les épreuves de la vie et donne à vos âmes le céleste éclat de la pureté pour y nourrir les vives ardeurs de la charité et de l’Amour. Les coupes de l’adversité ne peuvent rien contre celui qui communie dignement. Les œuvres de la Justice et de la Miséricorde sont plus faciles en celui qui Me porte, car Je suis l’Auteur de la Justice et le Dieu de la Miséricorde.
Je suis profondément peiné du refus de l’âme que J’avais appelé au Sacerdoce. Je ne puis rien faire. Dans quelques temps, il regrettera, car Ma grâce le touchera.
Pour Mon Pasteur de Domptail, Je lui donnerai les lumières pour éclairer son âme. Il n’a pas besoin de messages. Ma grâce intérieure fera plus de bien.
Pour l’autre Pasteur
(Abbé Mary, Curé de Saint-Jean-sur-Marne, fondateur du Séminaire des Vocations Tardives) qui est un saint prêtre, Je lui parlerai par toi. Lui aussi verra de belles choses.
Mes enfants, priez. Pour toi, Ma fille, ta vie sera une souffrance, car tu sauves des âmes et, plus tard, tu pourras obtenir des guérisons. Je vous bénis ».



Mardi 5 juin 1945 :


A 2h. au presbytère dans la salle à manger avec mon Père, Monsieur Jacques Michel venu prier pour connaître sa vocation et Melle Aline Rhote nous avons récité le chapelet aux intentions de Mon Père, de ce jeune homme en particulier. Au Ier chapelet le Ciel resta fermé, à la 3è dizaine du second chapelet, la Très Sainte Vierge se montra dans un champ de lys. Elle arriva toute souriante, et regarda longuement Monsieur Jacques Michel.
Notre Seigneur, dans l’invisible, de Sa voix prenante, dit :
« Mon enfant ; dis à mon petit (Jacques Michel) venu chercher les lumières au Lieu Béni que Je l’avais choisi pour être un de Mes fervents disciples. Maintenant, Je lui tends Mes Bras ; à lui, de se jeter sur Mon Cœur, car J’attends son humble Fiat.
Je ne veux pas lui imposer Ma volonté, Ma voix se fait entendre au plus intime de lui-même.
Plus tard, s’il devient un de Mes pasteurs, Je lui donnerai de plus grandes joies que dans le mariage ; certes, ce sacrement est très beau, mais il est plus beau encore de se donner tout à Moi, car il sauvera beaucoup d’âmes et par sa générosité, ses sacrifices, son amour, sa charité, il pourra devenir un saint prêtre, et c’est ce que Je veux dans Ma France nouvelle.
Je le bénis tendrement et si son Fiat est dit Je lui donnerai dans quelques temps un message splendide sur le sacerdoce.
Ma fille, tu insistes pour que ta sœur malade
(Melle Aline Rothe) ait une amélioration. Ne crains pas : les beaux jours sont proches et celui que tu vois tant souffrir chantera bientôt Magnificat.
Mes enfants, Je vous bénis ».


Pendant le message la Très Sainte Vierge se baissa, cueillit un lys, le garda quelques minutes dans Sa main et le posa sur son cœur. Elle monta vers le Ciel, en tenant sur sa poitrine le lys. Ce fut très impressionnant, car Elle donna à Jacques Michel un regard chargé d’amour. Pour Melle Rhote ce fut un regard de confiance, avant de disparaître. Elle bénit lentement.

 


Mercredi 6 juin 1945 :


A 10h. du soir, dans ma chambre, à genoux devant ma petite statue, je récitais les trois dizaines d’Ave fleuris. Ce fut dans les quelques minutes de recueillement que Jésus suavement me dit :
« Ma Jeannette, ne te déconcerte jamais de l’inutilité de tes efforts, c’est déjà beaucoup de voir tes lacunes, mais c’est mieux de recommencer tous les jours à travailler contre elles. Je ne demande pas des victoires, mais seulement un travail persévérant.
Il y a des tristesses nombreuses en cette vie, ce n’est guère que cela, cependant, il faut garder une âme sereine et une volonté ferme parmi les tribulations, parce que ce sont ces tribulations qui te vaudront la béatitude du Ciel.
Tu as de méchantes humeurs, tâche de les dominer. Quelle belle victoire que celle-là. Tu as grande envie de te plaindre : retiens cette plainte entre Moi et toi. Ne laisse rien tomber, l’ennui, la tristesse, ne les laisse pas pénétrer jusqu’au cœur, coupe court, secoue ta volonté engourdie.
On ne fait pas attention à toi, on te parle sur un ton qui ne te va pas, laisse tomber, monte plus haut.
C’est ainsi, ma fille, que tu te travailleras, que tu t’amélioreras peu à peu. Recommence le combat chaque matin. Ma grâce ne te manquera pas, écoute bien, fais toi calme, silencieuse d’âme, recueillie au-dedans, car Ma parole saura te refaire, te relever, te réconforter. Courage toujours.
Tu as soif de beauté, pour couvrir tes laideurs, soif de purification pour ne plus voir tes péchés, soif d’énergie et de ressort pour échapper à tes désolantes faiblesses, soif de tendresse pour satisfaire ces appels incessants du cœur qui abattent ton pauvre être ; tout cela tu le trouveras sur Mon Cœur.
Laisse faire tout ce que Je voudrai, tu verras comme ta vie sera changée. J’ai pour tes pieds la terre ferme de la foi, pour tes mains un point d’appui divin, pour tes yeux une image réconfortante et douce, pour ton âme un soutien que rien au monde ne pourra t’enlever. Cultive surtout le sacrifice de tes goûts, de tes envolées nuageuses, de cette liberté qui te fait envie. Compte sur Moi, que J’entre dans ta vie de pensées, d’actions, de souffrances et de joies.
Deviens tout enfant, toute simple avec Moi.
Tu es faite pour vivre d’intimité et de douce confiance.
Dans quelques mois, tu seras Mienne, toute cachée aux regards des créatures. Tu ne vivras que dans le silence et l’oubli. Tu seras enveloppée de recueillement, car cela te manque beaucoup et J’ai hâte que tu quittes le monde.
Le silence saisira ton âme et la portera à Mes pieds.
Tu jouiras du monastère dans sa douce solitude ; fais Ma Volonté, surtout par amour, tout est là.
Mets ta nature dans le haut-fourneau, alimentée par une foi ferme. Est-ce que ton cœur n’est de ceux qui réclament des communications, des échanges intimes profonds. Il n’y a que Moi qui peux mieux te répondre, mais cela se fera quand tu auras tout quitté. Le monde n’existera plus car tu seras engloutie dans Mon Cœur.
Ma Jeannette, les jours du grand départ sont proches. Sois bien douce et bien humble. Je te bénie avec Mon immense amour, car J’aime à l’infinie Mon petit Rubis".


Jeudi 7 juin 1945 :


Au presbytère, à 1h30, nous avons récité le chapelet avec mon Père, sœur Marie Danièle, pour plusieurs intentions. A la 4ème dizaine, Jésus gravement me dit :
« Ma fille, Je bénis le voyage de Mon Epouse (sœur Marie Danièle). Ton Père peut mettre au courant Ma fille (sœur Marcot). A toutes les deux, Je leur demande beaucoup de prier pour toi. Tu vas en avoir grand besoin, car satan va s’acharner. Plusieurs âmes te trahiront. Il faudra que tu passes par de grandes épreuves, comme ta sœur (Adeline) tu seras reniée.
Maintenant, Je défends formellement de mettre aucune personne au courant de tes messages.
Pour les âmes qui désirent les lumières, Je les éclairerai.
Mes enfants, Je vous bénis. »



Vendredi 8 juin 1945 :


Au chapelet de 4h., dans la salle à manger du Presbytère, avec Mrs. les Curés de Xaffévillers et de Domptail :
Le Cœur de Notre Seigneur entouré de flammes.
Notre Seigneur, de Sa voix grave :
« Mes enfants, la fête de Mon Sacré Cœur est le jour de salut et de bénédictions éternelles pour tous ceux qui l’honore d’un cœur simple et sincère.
Aimez ce Divin Cœur et tachez de vous conformer en tout à Lui.
Je veux faire arriver Mon Règne d’Amour dans tous les cœurs pour y détruire et ruiner celui de satan. C’est Mon plus grand désir et je promets de grandes récompenses à ceux qui, de bonne volonté s’y appliqueront de tout leur cœur, selon le pouvoir et les lumières que Je leur donnerai.
Mon Divin Cœur régnera, malgré tous ceux qui s’y opposeront et satan demeurera confus avec tous ses adhérents.
Heureux seront ceux que J’aurai choisis pour établir Mon Règne.
Pour tes messages, les Pasteurs pourront toujours les connaître. Ceux que Je ne permets plus, ce sont les personnes qu’ils voudraient mettre au courant. Si c’est une chose très grave, demandez et priez. Je vous répondrai. Soyez très prudents.
Mes enfants, de Mon Divin Cœur coule sur vos âmes un immense fleuve de bénédictions".


Samedi 9 juin 1945 :


A 9h. du matin, dans la salle à manger du Presbytère, mon Père, Melle Madeleine Dubach et Melle Rhote, nous récitions le chapelet aux intentions de Melle Dubach qui venait prier pour un cas très grave. Le chapelet récité, le Ciel resta fermé.
A 10h15, dans ma chambre, nous en récitions un second, ce fut de même, Jésus resta silencieux.
A 1h, toujours dans ma chambre, nous recommencèrent un 3ème pour implorer le Ciel de nous donner des lumières.
A la 4ème diz. dans le silence, Jésus, dans l’invisible, me dit gravement :
« Ma fille, dis à ta sœur (Melle Dubach) que Je veux faire passer cette âme par la souffrance (Mme Lapierre). Je veux l’éprouver ; comme l’or par le creuset. Qu’elle embrasse toutes les occasions de souffrance amoureusement, comme les gages précieux de Mon Amour. Souffrir en silence ; c’est ce que Je lui demande. Mon Divin Cœur n’est que douceur, humilité, patience. Il faut savoir attendre, car Il sait faire chaque chose en son temps.
Pour ta sœur
(Melle Mad) qui prie avec toi, Je veux vivre au-dedans de son âme, comme un germe de vie éternelle. Je veux y vivre, régir et commander, donner tous les mouvements à ses occupations et être l’objet de ses affections.
Je vous bénis ainsi que son retour. »


Lundi 11 juin 1945 :


En présence de M. et Mme Geisler, la Sainte Vierge portée sur un nuage, entourée d’une couronne de roses rouges. Elle avait les bras étendus et de Ses mains jaillissait des rayons qui arrivaient sur chacune des personnes.
Souriante, Elle regarda Ses enfants, ensuite, gravement, Jésus, dans l’invisible, me dit :
« Ma fille, à ces deux âmes (M. et Mme Geisler) venus en pèlerinage au Lieu Béni, Je vais les récompenser.
Mes deux enfants, laissez aller vos âmes au sentiment de la reconnaissance. Cette vertu est une plante rare sur la terre aride et desséchée. Travaillez à en inspirer l’amour et la pratique autour de vous. L’amitié prodigue l’activité, le dévouement, le sacrifice ; de même la charité développe dans vos âmes la ferveur du dévouement et du sacrifice. Cette affection, comme toute affection, appelle sa preuve qui est l’action, car tous ce qui est amour est fait avec fermeté, spontanéité, zèle et allégresse.
En concentrant toutes les ferveurs de vos âmes, la charité devient au-dedans de vous-même une magnifique puissance d’action, une source impérieuse et jaillissante qui draine toutes vos énergies et les portent à Mon service.
Soyez les branches attachées au cèpe.
Soyez les membres rattachés au cœur et vous ferez des choses merveilleuses.
Vos âmes unies se sanctifieront d’une manière merveilleuse et Moi, J’agrandirai cette perfection. Servez-vous de votre joie pour ensoleiller la vie de vos frères, de vos paroles pour les soutenir, de votre esprit pour les éclairer, de vos biens pour les aider, de votre influence pour les consoler, de votre cœur pour les aimer.
Multipliez les actes d’amour et vous aurez au centre de vous-même une source de bonheur qui chaque jour deviendra plus abondante et plus délicieuse.
Ma Divine Mère a souffert comme vous. Elle vous comprend et saura vous donner les consolations.
A toutes les familles qui ont des disparus, martyrs des barbares, leurs âmes sont dans la nacelle de Ma Très Sainte Mère ; pour eux, le Purgatoire n’existe pas ; ils prennent leur essor vers le firmament.
Mon Divin Cœur se penche avec Amour sur ces mères et épouses broyées par la douleur et je verse sur leurs âmes le baume qui les soulagera.
Je bénis le voyage de ta sœur
(Mme Geisler), qu’elle prie souvent sa mère du Ciel, afin qu’elle soit enveloppée dans Mon Manteau. »


(Jésus, s’arrêta aux pieds de la Très Sainte Vierge, je vis une vision d’horreur, la plus terrible qu’on puisse penser. Jésus reprit :


« Cette vision, garde-là secrète ; tu peux dire aux Pasteurs que cela concerne la mission de ta sœur (Adeline).
Priez, priez pour elle, car plus que jamais, elle en a besoin.
Mes enfants, pour vos intentions : Je vous éclairerai.
Je vous bénis avec Ma grande tendresse. »



Mercredi 13 juin 1945 :


Avec mon Père, M. l’abbé Gaire, M. et Mme Albert Georges et leur fils André, à la Verrerie de Portieux. La Très Sainte Vierge souriante. Dans l’invisible, Jésus me dit :
« Je vais donner à Mon malade un message qui élèvera son âme :
Mon fils, songe qu’aux heures de grandes souffrances s’ajoute une fleur de plus à ta couronne. Crois à Mon amour, à Mon grand amour pour toi. Apôtre tu l'es, par l’abandon total à Mes mystérieux vouloirs. Je sais ce que c’est que la tristesse et l’angoisse. Moi aussi, J’ai passé par ces heures de cruelle agonie. Tu es apôtre dans tout le terme de la souffrance et du sacrifice. Sois bien doux et patient envers la croix de ton sauveur au calvaire. Je bénis particulièrement ton petit que J’ai choisi pour être un de Mes disciples. Je bénis Mes pasteurs et Je fais descendre sur ce foyer Ma bénédiction la plus chère".

 


Samedi 16 juin 1945 :


La Très Sainte Vierge avec des rayons autour d’elle, les mains jointes, une couronne de roses blanches autour de Sa tête.
Notre Seigneur :
« Mon enfant, le message que tu vas recevoir sera pour ta sœur et pour les deux âmes qui n’ont pu venir, mais qui sont de cœur avec vous.
' Mes filles, demandez à votre Mère du Ciel d’obtenir par vos pratiques de dévotion en Son honneur, de moissonner de nombreux mérites pour la vie éternelle que Je vous ai préparée.
Que vous moissonniez la foi, l’espérance, la charité, la douceur et la persévérance. Vous êtes des fleurs plantées sur cette terre que Je cueille en Mon temps, un peu tôt, un peu tard. Autre est la rose empourprée, autre est le lis virginal, autre est l’humble violette. Mais avec la puissante protection de votre Mère, efforcez-vous, selon le parfum et l’éclat qui vous est donné, de Me plaire, Moi, le Divin Jardinier de vos âmes'.
Pour ce futur foyer, Je le bénis tendrement et demain, Je ferai couler sur leurs âmes l’amour divin.
Pour ta sœur, qu’elle ne change rien dans sa vie d’action, mais J’aimerais qu’elle trouve quelques minutes de silence chaque jour pour être plus unie à son Dieu.
Elle peut faire connaître les messages à sa chère maman. Cela lui fera un grand bien.
Que ton père soit patient, car Je l’admire. Mais l’heure n’est pas venue de répondre à toutes ses demandes. Mes enfants, Je vous bénis".



Lundi 18 juin 1945 :


A 3h avec Mrs les curés de Xaffévillers et de Domptail, M. le doyen de Charmes et M. Saint Dizier, au presbytère :
Notre Seigneur en blanc sur une boule. Il avait les bras étendus, un léger sourire. En me regardant :
« Ma Jeannette, il y a 5 ans, dans la paix et la solitude qui t’environnait, Je t’ai fait entendre ces paroles : « Quitte tout et suis-Moi ». Tu étais seule. Bienheureuse solitude priante qui est la solitude de Mon tabernacle. Pendant ces quelques minutes de ravissement tu m’as livré ton cœur, mais un autre est venu et pendant 3 ans, avec une grande tristesse, Je t’ai vu t’abandonner sur un cœur humain. J’aurais pu te laisser seule, mais Mon Divin Cœur t’aime infiniment et malgré tes nombreuses rechutes, Je te redis une dernière fois : « Quitte tout et suis-Moi ». Je te montre Ma volonté, prends la résolution de la suivre. Je te veux à Moi, tout seul. Je te veux totalement. Il faut te montrer généreuse envers Mes divins appels. Viens à Moi, filialement pour reprendre plus de force et pour te montrer une épouse fidèle de Ton Jésus crucifié qui veut t’associer à Ses souffrances. Je sens toujours ton âme la même, ardente, mais sujette à des affaissements subis. Cela passe, l’entrain revient vite, car il repose sur l’amour de ta vocation, sur l’amour des âmes. Deviens une petite violette, te cachant toujours, te taisant toujours et ne voulant être connue que de Moi seul. Tu vivras en solitaire par amour pour Moi dont la solitude a duré toute ma vie. Jette-toi dans Mon Divin Cœur transpercé. Il est ton refuge et ton repos. A une heure ou à une autre, il te faudra consentir à être immolée par les côtés les plus sensibles de ton être. Je suis jaloux de ton cœur et de ses affections. Je t’aiderai dans le travail du dépouillement.
Ma fille, prie pour Mes prêtres. J’en veux beaucoup, mais Je voudrais qu’ils soient saints. Pense qu’à la lueur de l’horrible guerre civile, ce ne sont pas des paroles qu’il faut, mais des actes, que la religion n’est pas du dilettantisme, mais de l’Amour vrai et que ce ne sont pas les conférenciers qui manquent le plus mais des apôtres. Je demande à Mes prêtres de n’avoir qu’une flamme, qu’un élan, qu’un idéal : leur Dieu, son Evangile et sa croix jusqu’à la mort.
Pour mon futur Pasteur, qu’il continue ses démarches. Je le soutiendrai.
Mes Pasteurs peuvent aller en pèlerinage à la colline bénie. Pour toi, je te laisse libre. Je bénis leur voyage.
Pour ta sœur qui a des demandes en mariage, qu’elle attende, car, pour elle, J’ai promis de la combler. Mes enfants, Je resterai quelques temps silencieux, car tu as un grand besoin de calme. Je répondrai au message et aux demandes que J’ai promis.
Je vous bénis avec Mon grand Amour. »



Jeudi 28 juin 1945 :


Au presbytère, à 3 heures, avec Melle Dubach, Robert Lebègue du Séminaire des Pères Blancs, M. Rhote et M. le Curé :
La Très Sainte Vierge avec une couronne d’étoiles autour de la tête, avec celle au-dessus plus brillante.
A ses pieds : deux lys. Elle arrive souriante, puis Notre Seigneur parla :
« Ma Jeannette, Je vais donner à ta sœur de grandes lumières :
le 28 mars, dans la nuit de Mon Agonie, ton beau-frère veillait et priait, prosterné à Mes pieds, les mains jointes, il Me fit cette prière : Mon Père, je vous donne ma vie pour la résurrection de la France, la gloire de la Mission, la sainteté de ma famille.
Je fus profondément touché par ce don et comme Je parle à Ma petite Jeannette, Je M’abaissai vers lui et gravement Je lui répondis : Mon fils, Je ne puis accepter ton don. Dans un petit village des Vosges, Je Me communique à une humble enfant, Mon épouse ; ton beau-frère et sa sœur ont eu le privilège de prier avec elle et Je leur ai promis de te ramener ainsi que ton fils dans ton foyer rempli plus que jamais de foi et d’amour. Sois vaillant. Je te bénis.
Cette âme, humblement Me répondit : « Mon Père, que Votre Volonté soit faite et non la mienne. » Il se dépensa et se donna à ses frères jusqu’à tomber malade et, dans de grandes souffrances il était d’une ferveur et d’une piété sans limites. Une deuxième fois, se tournant vers Moi, il s’écria : « Mon Père, je m’offre en holocauste. Prenez-moi ; je veux être une étoile dans votre paradis. Dites à cette âme privilégiée que je suis détaché, et que mon cœur est pur. Mon Père, depuis que j’ai entendu Votre voix, je n’ai plus qu’un désir : m’envoler vers Vous. Dites à votre enfant que mon amour est immense pour ceux que j’aime et que là-haut sous vos désirs, je conduirai ma famille dans le chemin de la perfection. Et comme vous leur avez promis, nous nous retrouverons bientôt pour chanter l’éternel Magnificat. » Je fus percé par cette âme de feu et J’acceptai son sacrifice, car il continuait : « Mon Père, si vous me guérissez, je vous serai infiniment reconnaissant de me rendre aux êtres qui me sont chers. Regardez-moi. Ayez-pitié de votre fils. Prenez-moi. Mon amour sera plus pur et je les comblerai ».
« Ma fille, dans Mon premier plan, Je le rendais à sa famille et si ton beau-frère n’avait pas recommencé de s’offrir une seconde fois, Je le guérissais, puisque Je l’avais préservé du martyre. C’est un saint auprès de Moi, c’est une étoile, la plus brillante entre toutes qui surmonte le front de Ma Divine Mère. A cette âme si pure, Je ne peux rien lui refuser : les bénédictions et les grâces afflueront sur ceux qu’il a laissé sur la terre d’exil. C’est la première victime entre tous les déportés ou prisonniers qui s’est offerte pour la sainteté de sa famille. Priez, ayez confiance et attendez. Sois bien courageuse. C’est une terrible épreuve pour vous. Je comprends vos angoisses, mais Je ne pouvais le rejeter. Pour Mon fils venu prier au Lieu Béni, Je ne puis lui donner en ce moment un message, mais ce soir, il aura ce qu’il désire.
Pour ton frère, qu’il conseille à sa fille d’être prudente : car elle aussi, Je la protégerai. Mes enfants, Je vous bénis ».


Jeudi 28 juin 1945 :


A 10h30 dans ma chambre, à la 2ème dizaine d’Ave fleuris, Jésus suavement me dit :
« Ma fille, voici le message pour Mon fils bien-aimé.
Mon enfant, dans la douleur, tu as cru fermement à la Providence. L’âme de foi habituée à tout envisager à la lumière de la Grâce reconnaît dans la douleur une admirable distribution de la Divine Providence. Loin de se révolter contre cette loi, elle s’y soumet, l’adore, se courbe humblement sous Ma Main qui la frappe. L’âme de foi comprend que Je n’envoie la souffrance que pour guérir, que cette terre n’est pas sa patrie et que pour expier le péché, la souffrance est nécessaire. Tu es un pécheur, il faut que tu souffres.
Demande à Marie de t’enseigner elle-même le secret de cette loi divine et qu’à son école tu apprennes en vertu de Mes mérites et des Siens, à te soumettre de grand cœur et plus que jamais aux dispositions de la Providence à ton égard. Par la souffrance, Je t’associe à l’esprit de sacrifice et à l’état de victime. Je te fournis le moyen de t’enrichir d’innombrables mérites, de te détacher de la terre et de te rapprocher du Ciel. Sois une hostie qui se laisse consommer. Sois liée sur l’autel afin que tu n’aies plus de mouvement que celui que Je t’imprimerai, Moi, qui suis le Divin Sacrificateur. Viens à Moi, dans tes joies, dans tes peines. Recours à Moi lorsque ton cœur demande à être aimé davantage. Je suis seul la Vérité infinie, capable de satisfaire les aspirations de ton intelligence ; Je suis l’Amour sans mesure et ton cœur trouvera en Moi cet Océan de tendresse. Quand tu es dans la sécheresse, contemple Mon front ensanglanté, Mes mains et Mes pieds percés, Mon cœur ouvert par la lance, recours à Moi en tout, toujours, partout et Je serai ta force et ta consolation.
Je veux de toi la paix, le recueillement et l’union à Mon Divin Cœur.
Ma Jeannette, Je te garde, Je te protège ; à tout instant, Je vais à ton âme pour l’encourager, la travailler, la transformer, la surnaturaliser. Je te bénis ».

 

Samedi 2 juillet 1945 :


A 6h. du soir, au chapelet paroissial, à la 4ème dizaine, une douce paix m’enveloppa, les Ave s’évanouirent et Jésus, doucement, parla. La voix venait du tabernacle :
« Ma fille, Je vais donner à Mon fils aimé (R.P.Lebègue) un message d’espérance qu’il remettra à son frère à qui Je vais parler :
Mon enfant, c’est une bien douce chose d’entrer dans la musique des anges, c’est déjà entrer dans le Ciel, car le Ciel est divinement musical. Il y a aussi sur la terre une musique d’âme dont l’autre n’est qu’un écho.
Quand une âme est parfaitement d’accord avec Moi, soumise à Ma Volonté, obéissant jusqu’au dernier sacrifice, prête à tout accomplir par amour et à tout supporter, résignée aujourd’hui, demain, toujours en complète harmonie avec l’Harmonie même : c’est la musique des Anges.
Sois ce concert céleste en disant Ma Parole musicale que voici :
« Mon Père, que votre volonté soit faite sur la terre comme au Ciel. »
Plus le sacrifice est pénible, plus la musique est ravissante. Et quand l’âme a épuisé cette mélodie, il n’y a plus qu’à changer de lyre : briser celle de la terre pour prendre celle du Ciel.
Mon enfant, si, appuyé au balcon, devant la campagne, Ma parole divine te dit : « La Moisson est immense, les ouvriers sont rares, réponds : « Me voici ».
Si au fond du ciboire, Ma petite hostie te dit :
« J’attends », réponds : « Me voici ».
Si, debout parmi les Oliviers et t’offrant le calice, Je te dis : « Reçois et bois ». Réponds : « Me voici ».
Si, sur le chemin pierreux, Je te tends Ma Face pareille à une plaie qui implore le linge blanc, réponds : « Me voici ».
Si, au tournant du Calvaire, écroulé sous Ma Croix, gémissant : »Simon de Cyrène, où es-tu ? » Réponds : « Me voici ».
Et quand viendra le soir où Je passerai aux portes en disant : « Venez les bénis de Mon Père », tu pourras répondre : « Voici », et venir avec MOI.
Mes enfants, contemplez l’intérieur d’âme de Ma Très Sainte Mère. C’est une splendeur de pureté, d’humilité, de recueillement, d’amour. Regardez la longuement afin qu’elle vous laisse découvrir une à une toutes Ses merveilles cachées au dehors et que Moi, Je ne Me lasse pas de contempler.
Attachez-vous avec Elle aux immuables promesses que Je vous ai données. Vous êtes heureux d’avoir cru. Ce que Je vous ai promis s’accomplira. Abandonnez-vous à ces promesses de grâces, à ces bienheureuses espérances.
Il faut que vos âmes dépensent à Mon service et celui du prochain les trésors de lumière, de force et de dévouement que J’y ai versé avec tant de libéralité.
Glorifiez-Moi. Vos cœurs ne seront pas seulement des ciboires précieux où vous cacherez avec soin des trésors et Mes grâces, mais vous serez de vivants et radieux ostensoirs où Je rayonnerai la douce splendeur des vertus chrétiennes d’une vie de foi, de pureté, de charité, de dévouement.
Je verse sur la famille de Mon Fils bien-aimé
(R.P.Lebègue) des flots de grâce et de lumière. Qu’il soit en paix. Il est dans la voie que Je désire.
Je vous bénis, Mes enfants, avec Mon immense Amour ».


Jeudi 5 juillet 1945 :


A 2h. dans la salle à manger de Melle Luc, avec mon Père et M. l’abbé Sauvage. Nous avons récité le chapelet aux pieds de Notre Dame d’Ortoncourt.
A la 4ème dizaine, le voile descendit et s’arrêta au-dessus du massif de fleurs. Quand les Ave furent éteints, le voile s’ouvrit au large. Dans une immense auréole de lumière, la Très Sainte Vierge m’attendait. Sa figure était empreinte d’un doux sourire et d’une douce joie. A ses côtés étaient deux anges habillés de blanc. Sous Ses pieds s’étendait un nuage.
Ses mains étaient jointes et Son regard se posa sur chacun de Ses enfants et pendant que Notre Seigneur parlait, elle fixa Monsieur l’abbé Sauvage.
Jésus, suavement, me dit :
« Mon Pasteur bien-aimé, viens à Moi dans tes difficultés. Viens à Moi, lorsque, fatigué, par l’insuffisance qui t’entoure, il te semble ne pas trouver même une pierre où reposer ta tête. Viens à Moi, Mon Divin Cœur te recevra.
Je Me sers des créatures pour t’humilier, te détacher et t’attacher à Moi seul. Et parfois, Je permets l’ingratitude.
Le sentiment habituel que Je veux de toi est un amour calme, suave, constant, attendant avec connaissance Mes Divines Perfections.
Enrichis-toi des vertus surnaturelles, d’une vie de foi, de détachement et d’attachement à ton Dieu.
Evite à l’extérieur et à l’intérieur de ton âme la moindre imperfection et ton âme deviendra sainte.
Pour ta fille, Je l’aide dans sa lourde tâche et partout, surtout en Mes âmes bien-aimées, l’épreuve est plus lourde.
Je bénis cette maison ».

La Très Sainte Vierge continua :
« Dis à ces deux âmes (Melles Luc) que leur sœur est dans Ma Nacelle.
Mes enfants, Je vous bénis ».



Lundi 9 juillet 1945 :


Dans la salle à manger du presbytère, avec Monsieur le Curé de Bouxières, Monsieur le Doyen de Charmes, Mrs les Curés de Xaffévillers et de Domptail, M. Cuny de Celles et M. Ambrosini de Raon, mon Père et son frère, Monsieur Rhote :
La Très Sainte Vierge apparut avec une couronne d’étoiles, sur un nuage, les bras étendus. De Ses mains partaient des rayons. Elle arriva souriante et regarda chacun des assistants.
Elle ferma les yeux et Notre Seigneur parla :
« Ma Jeannette, Mon Divin Cœur est pénétré d’une douce joie en contemplant Mes Pasteurs réunis au Lieu Béni.
C’est au Pasteur de la Colline Bénie que Je M’adresse : « Mon Apôtre Bien-Aimé, sur cette terre tu souffres et dans certaines heures ton cœur est encerclé d’une couronne d’épines.
Les peines et les soucis t’accablent, mais, plus tard, plus de souffrances, plus de douleurs : BEATA PACIS VISIO.
Je te façonne par la souffrance. Je frappe davantage afin que ton âme soit plus brillante. La pierre taillée et polie est placée par l’artisan là où son éclat jettera plus de feux. L’âme travaillée par Moi s’abandonne à Mon Amour et se laisse fixer dans la Cité Céleste pour y trouver une place honorable.
Aimer, c’est souffrir. Dans l’Amour, on ne vit pas sans douleur et cette douleur est l’apanage des cœurs que Mon Amour a blessé jusqu’au plus profond de leur être. Il faut être prêt à tous les sacrifices pour ceux qu’on aime, car aimer, c’est se dévouer.
Une âme qui, à Mon exemple, passe par le creuset de la souffrance se renonce à elle-même, oriente sa vie dans le sens de la vie divine. Une âme qui s’immole pour assurer la vitalité de ce corps mystique qui est l’Assemblée chrétienne a droit d’accès à Ma Cité Sainte.
C’est dans les luttes et les labeurs d’ici-bas que s’accomplit la taille des âmes élues.
Les âmes sont transformées par les meurtrissures et les coups. Elles s’affinent, se dégagent de la lourde enveloppe qui les écrase sous ce rude et salutaire ciseau qui est la douleur.
Ainsi perfectionnée, les âmes composent l’édifice sacré en une hiérarchie. Moi qui en est le constructeur en est aussi la pierre d’angle et avec cette pierre d’angle qui Me représente, les Apôtres symbolisés par les colonnes soutiennent les autres pierres vivantes.
Mon Apôtre Bien-Aimé, ton âme est le temple, le tabernacle, l’Ostensoir, le Trône, le Ciel de ton Dieu. En toi, palpite et soupire Mon Divin Cœur, le plus pûr, le plus saint, le plus doux, le plus généreux. Pense à Moi, agit pour Moi en entretenant la joie du cœur comme le faisait Ma Très Sainte Mère.
Aime les difficultés, car Je suis le soutien des lassitudes, le promoteur d’action et de sacrifice.
Renouvelle en Moi tes forces spirituelles afin d’aller sans défaillance vers l’Etoile qui paraît.
J’attends de toi un amour plus fervent, un amour d’esprit, un amour de volonté et un amour de grands désirs.
Mes enfants, Je vous bénis. »


Le même jour, au chapelet de 4 heures : toute recueillie j’entends la voix de Notre Seigneur :
« Mes enfants, Je vais vous montrer comment la foi établit les âmes dans la paix.
Il y a deux excellents et mystérieux aveuglements dans la vie spirituelle. Vous devez y participer et pour cela faire avec un grand soin tout ce qui est nécessaire. Le premier aveuglement concerne tout ce que Je dis et se rapporte à la foi, le second qui naît du premier est pour ce que Je fais et regarde la Divine Providence.
Par ces deux aveuglements, sans rien voir ni connaître de vous-même, vous devez accepter tout ce que Je dis et tout ce que Je fais. Quelque élevée que soit Ma conduite au-dessus de l’entendement humain, vous devez la reproduire sans l’examiner, sans murmurer, les yeux fermés, avec un grand respect. Il vous suffit que Je sois la Première Raison, la Sagesse souveraine, la Vérité éternelle qui parle et ordonne.
Vous devez vous associer à Mes desseins, car Je ne saurais rien dire que de très vrai ni rien faire qui ne soit parfaitement bon. C’est, pour tout homme judicieux une raison incomparable, meilleure, apte à lui découvrir la paix, plus que tout ce que son esprit pourrait lui fournir.
A Mon Pasteur de Domptail : « Mon fils, Je suis là, même et surtout quand Je dors à la poupe de ta faible barque. Mon Cœur veille et s’apprête à te secourir. Porte-Moi tes misères avec une sorte de complaisance mêlée d’une imperfectible confiance. Ouvre ton âme comme la plante desséchée par un soleil trop ardent ou continu, demande avec avidité la pluie bienfaisante qui épanouira et rafraichira sa corolle.
C’est ton cœur que Je sollicite, car Je connais tes souffrances intimes ».
Mes enfants, vos âmes doivent être perfectionnées pour prendre place dans l’édifice immortel, Moi qui suis le Divin Sculpteur J’en détache, par les coups de Mon Ciseau tout ce qu’il y a de défectueux ou de superflu.
Sous ces souffrances, vos cœurs souffrent et saignent, mais ces douleurs sont salutaires, car elles vous dégagent des éléments terrestres, pour vous attirer à l’attraction du Ciel.
Les châtiments que J’enverrai seront des pénitences curatives des gages de Miséricorde, des conditions de bonheur.
Mes Pasteurs pourront faire ce Pèlerinage. Je bénis leur voyage.
Mes enfants, priez pour la Mission. La lumière viendra bien vite. Je vous bénis. »


Mardi 10 juillet 1945 :


Au chapelet de 4h. Notre Seigneur en blanc sur la boule de la terre les bras étendus, le visage grave :
« Ma Jeannette, c’est à Mes deux futurs Pasteurs (Abbé Mangin et Louis Mathieu) que Je M’adresse :
« Mes deux fils, le bonheur sera sur la terre quand Je régnerai.
Délectez-vous en Moi, dans Ma tendresse, dans Mon Amour, dans Ma Donation.
Je souris à celui qui s’unit intimement à Moi. Je l’attire. Je l’absorbe. J’agis sur son âme. Je M’empare de son cœur pour l’unir à Mon Divin Cœur et Je le comble de Ma tendresse.
Agissez toujours dans l’oraison jusqu’à ce que vous sentiez saisis par Mon Amour. Quand vous aurez une pensée surnaturelle, gouttez-là en paix. Que Je sois toujours dans votre mémoire, que Je sois l’objet de votre esprit, l’affection continuelle de vos cœurs. Je suis l’époux de vos âmes. Vivez en Moi, sous Mon regard, reposant continuellement et doucement sur Mon Cœur.
L’oraison la plus utile et la plus élevée n’est pas toujours celle où vous avez le moins de distractions. La perfection est dans l’union à Mon Divin Cœur. L’âme peut être très unie, malgré les écarts nombreux de l’imagination.
Cette union est un effet de la volonté qui Me cherche et ramène doucement l’imagination qui s’égare.
Veillez toujours sur vos cœurs pour que tout soit pour Moi et que rien ne soit inutile.
Prenez tous les jours une de vos actions intérieures.
Représentez-vous que Je suis là, la faisant à côté de vous, vous verrez les imperfections de la vôtre.
Méditez de temps à autre la rapidité de la vie, la proximité du jugement, la longueur de l’éternité.
Rappelez-vous que la créature n’est qu’une ombre fugitive, que Je suis seul réel, constant, permanent, toujours suffisant.
Vivez dans la foi, dans l’espérance, dans l’amour.
Ma Jeannette, Je ne réponds plus aux questions de la terre.
Les messages que Je te donnerai seront pour élever les âmes vers la Sainteté.
Je demande à ton Père, puisque la retraite se fait dans la ville épiscopale, de montrer tous les messages au Prince de l’Eglise. Qu’il reste bien en paix et surtout bien calme.
Je vous bénis et, avec Amour, Je fais descendre sur Mon Apôtre Bien Aimé des flots de grâces. »



Lundi 16 juillet 1945 :


Au chapelet de 10h30, Notre Seigneur :
« Ma fille, Je vais M’adresser à Mon Pasteur venu chercher des grâces au Lieu Béni. (Abbé Bernardin de Clefcy)
Mon fils très cher à Mon Divin Cœur,
L’Amour est un fluide mystérieux, difficile à manier, quand Je ne suis pas à la source. Que ta vie s’éteigne dans un complet abandon à Ma Volonté Divine. Tu crois profondément à une autre Vie. Pour la trouver ici-bas, il faut s’élever par la souffrance. Les âmes qui pleurent ont des rencontres mystérieuses. Cette existence est donnée par deux grands moyens : l’Absolution et l’Eucharistie : deux grands sacrements qui Me font vivre dans l’homme. Puis : l’altitude de l’âme qui se résume en deux points : l’Amour et son néant devant Moi. Quelle puissance pour ceux qui savent se posséder et vivre. Pas une âme ne s’élèvera sans que le monde ne soit élevé. Ensuite, les souffrances de l’âme : l’âme s’offrant pour souffrir, compatir et Me refléter. Voilà la grande œuvre que tu dois accomplir. La joie divinise, l’épreuve purifie. Que toutes ces souffrances te mettent en contact avec l’humanité douloureuse. Sois un apôtre, car l’apostolat est un ardent amour. Je bénis ta paroisse et particulièrement toutes les âmes qui portent leur croix. Ces grandes épreuves qui sont tombées sur toi te vaudront dans Mon Ciel une immense gloire.
L’épouse que J’appelle à Mon divin service, Je l’aimerais dans la contemplation. Pour l’ordre, Je ne veux pas le lui imposer.
Mes enfants, priez, confiance.
Je vous bénis. »



Samedi 21 juillet :


La Très Sainte Vierge et un chœur d’anges. Elle était sur une boule bleue. Elle arriva souriante et les mains jointes et notre Seigneur parla :
« Mon enfant, Je vais donner à ta sœur un message qui lui fera un grand bien.
Ma fille, que dans ta vie, la plus grande chose de ton amour soit de Me ramener des âmes égarées ; tes prières n’en sauveraient qu’une seule, tu aurais un magnifique trophée de victoire au jour du jugement.
Sache unir le rôle de Marthe à celui de Madeleine, car il est une grande puissance : la puissance de la souffrance et de la vie sainte. Une seule chose est nécessaire : c’est de ne regarder que Ma Sainte Volonté. Mais cette seule chose nécessaire n’est pas seulement la contemplation, l’adoration, la prière affective de Madeleine, c’est aussi le travail qui consiste à les ramener, à les conquérir, à les garder. Cette chose nécessaire est de Me servir et non toi-même, de t’humilier, de te renoncer, de te mortifier, de t’abaisser pour que J’aie le droit d’agir sur toi-même et de donner Ma grâce avec Ma Volonté. Tu verras qu’en priant pour les âmes que tu es chargée de diriger, en prenant l’habitude de prier en union avec Moi, avec Ma Très Sainte Mère, avec ta grande Patronne, avec la préoccupation de te détacher de toi-même et de ne compter que sur Moi-seul, tu obtiendras une fécondité imprévue pour ton apostolat.
Mes filles,
(car Je pense aux deux autres qui prient pour vous), que la fidélité à accomplir Ma Sainte Volonté soit la première de toutes vos vertus, le premier acte de votre divine charité.
N’oubliez jamais que l’amour du Jardin des Olives et du Calvaire est plus grand que la gloire du Thabor, que Me rester fidèle à Moi qui suis seul, solitaire, abandonné est le propre des âmes parfaites, qui furent Ma Très Sainte Mère, Saint Jean et Marie Madeleine.
Que ton Père parle de toi à l’autre Pasteur
(abbé Bourdier).
Pour les autres personnes, il faut que le Prince de l’Eglise ait un chapelet afin que la grâce le touche.
Je vous bénis ainsi que le Pasteur de Charmes et Mes deux filles. »



Mardi 31 juillet 1945 :


10h. du soir, aux pieds de la Très Sainte Vierge, Jésus, suavement, me dit :
« Mon enfant, avant que ton frère ne quitte le Lieu Béni, Je veux le combler.
Mon fils très cher, l’homme est esprit et corps. Aux anges, la vision béatifique suffit, mais l’homme a besoin de beauté pour augmenter sa ferveur et pour élever son âme plus près de Moi.
La vie est une longue route, dont le terme est la mort ou plutôt le Ciel. Tu y chemines et comme le voyageur qui parfois se retourne pour voir la distance parcourue, tu mesures celle qui reste encore. Médite les grandes vérités pour que ton âme devienne plus forte, plus ardente et qu’elle répande la lumière. Donner son temps, se donner soi-même, cela exige de nombreux sacrifices, mais une âme qui monte est aussi une âme qui se sacrifie.
La sainteté augmente et embellit les dons naturels qu’elle trouve dans les âmes. Les vertus théologales : foi, espérance, charité sont le grand moyen d’action des saints, et ces trois vertus divines se rencontrent dans leurs âmes, mais la sainteté demande le concours des vertus cardinales : prudence, force, justice, tempérance.
La sainteté les développe, les amplifie, mais il n’est pas nécessaire que ces vertus cardinales soient au complet dans l’âme au moment où agit la grâce qui fait les saints. Il y a une part à faire au tempérament et la lutte fournit l’héroïsme, essence de la sainteté.
Tourne tes regards vers ta Mère du Ciel, quand tu as besoin de secours, Elle est toute puissante parce qu’elle est tout près de Moi : Elle reste compatissante parce qu’Elle est tout près de toi.
Elle a souffert comme toi, Elle te comprend et sait te prodiguer les consolations. Sous la divine influence de Ma Divine Mère, ton âme se délatera en joie, en amour, en zèle, en vie intérieure, car la vraie vie est dans Mon service amoureux.

Ma fille, il fallait que tu sois prudente. Je te laisse dans l’épreuve".



Mercredi 1er août 1945 :


La Très Sainte Vierge se manifesta. Elle était portée sur un nuage ; un cercle d’étoiles l’entourait, Ses bras étendus semblaient nous attendre pour nous jeter sur Son Cœur. Pendant le message, Elle resta souriante, en fixant Monsieur le Curé d’Aillevillers. Elle resta souriante, en fixant Monsieur le Curé d’Aillevillers.
Dans l’invisible, Jésus, gravement, parla :
« Mon enfant, à Mon Pasteur venu en pèlerinage au « Lieu Béni », Je vais le récompenser.
Mon Apôtre bien cher,
Pendant cette retraite passée dans un calme profond, tu as réfléchi et tu es rentré en toi-même. Combien d’âmes, hélas, ne savent plus se retirer au-dedans d’elles-mêmes. Elles sont partout, excepté chez elles, dans ce sanctuaire intime de la conscience.
Cependant, si le gouvernement de toi-même était laissé à la dérive, ce serait le dispersement des forces, l’affaiblissement de toutes les puissances.
Que d’existences gâchées, que de vies perdues, que d’âmes qui se sont minimisées parce qu’elles n’ont pas voulu se reprendre et examiner leur vie.
La retraite, c’est le remède à ce dispersement des forces, c’est un arrêt dans la vie, c’est la halte du voyageur qui regarde la route pour reprendre des forces.
C’est se reprendre, se regarder, s’analyser en bon chrétien devant Moi. Le monde avec sa folie, sa course aux plaisirs, matérialise de plus en plus les âmes qui n’ont plus le temps de se reprendre.
La retraite fermée donne le goût de la solitude et de la prière et dans cette solitude c’est la vue claire et nette de ta destinée, de tes devoirs et de tes responsabilités.
Tu peux librement t’élever vers Moi, car ton âme est dans ce cortège de lys qui ouvrent leurs corolles à la divine rosée.
Je bénis ta paroisse et pour toi Je fais descendre dans ton âme des flots de grâces.
C’est dans le calme et la paix que tu trouveras ce que tu désires. Mes enfants, Je vous bénis".

(La Très Sainte Vierge bénit particulièrement ce prêtre, puis fit sur nous un signe de croix).
Elle s’éleva, portée par le nuage ; avant de disparaître, Elle fit à chacun un profond sourire.


Lundi 6 août :


A 9h30, Notre Seigneur :
« Ma Jeannette, Ma Miséricorde est très grande pour toi ; il y a peu d’âmes pour lesquelles elle l’est davantage. Je désire que ton âme soit sans cesse occupée à M’aimer, à s’immoler pour Ma Gloire et qu’elle s’efforce à chaque instant de devenir sainte et parfaite. Je prends beaucoup de patience avec ton âme et J’attends beaucoup d’elle ; la plus petite imperfection réfléchie et volontaire m’est très désagréable et Me blesse, c’est un grand mal ; surtout que J’ai comblé ton âme d’immenses grâces.
Sois plus vigilante sur toi-même afin de réprimer le premier mouvement de ta nature et de tout Me donner tout ce que Je désire. J’ai beaucoup d’Amour pour ton âme, prie pour la sanctification des âmes consacrées. J’ai tant souffert pour toi ; tu ne Me rends pas la réciproque autant que Je désire, non seulement en t’efforçant d’imiter Ma vie et les exemples que Je t’ai donnés, mais aussi en ne pensant pas assez à Mes souffrances et à Mes souffrances intérieures surtout, qui sont presqu’oubliées et méconnues des hommes, et cependant cette méditation est si efficace pour Me consoler, pour obtenir et recevoir des grâces fortes et précieuses pour Me suivre dans le Chemin que Je t’ai montré qui seul conduit à la vie et au souverain bonheur. Pense davantage à Ma Passion, à Mon Eucharistie, unis ces deux choses pour Me plaire et Me payer quelque peu ta grande dette de reconnaissance.
Beaucoup de prêtres se montrent dignes de leur mission, mais aussi que d’autres, trop nombreux, sont un sujet de peine sensible à Mon Divin Cœur. Que ton Père et Mes autres pasteurs s’unissent à Moi et s’immolent pour expier les crimes de tout genre qui se commettent chaque jour.
La plupart des âmes ne savent pas où elles vont, le démon est très ingénieux à leur cacher la lumière et à les divertir des occasions qui pourraient les ramener au bien. J’attire les âmes dans l’Empire de Mon Amour, mais peu s’y rendent.
Je ne puis t’exprimer ce que Mon Divin Cœur ressent de tristesse et de peine.
Aimez Mon Sacré-Cœur sur la croix, puisqu’il fait ses délices de trouver dans vos cœurs, Amour, silence et souffrance.
Mes deux enfants, ne craignez rien. Je vous bénis avec Amour ainsi que Mes deux Pasteurs".



Mardi 14 août 1945 :


A 3h de l’après-midi, dans la salle à manger du presbytère avec Mon Père, deux soldats (Guy Marquet et Patrick Jacquet) dont un séminariste, Melle Mariette Biehlmann, Melle Félicie Luc et Melle Rhote, nous avons récité le chapelet aux intentions de tous.
A la 4ème dizaine, pendant que les Ave s’estompaient, le voile s’entrouvrit et la Très Sainte Vierge apparut sur un nuage, les bras étendus et de ses mains partaient des rayons qui arrivaient jusqu’à nous. Autour d’Elle, jaillissaient des rayons.
Souriante, Elle nous regarda et Jésus, dans l’invisible, d’une voix grave me dit :
« Mes enfants,
aucune prière ne demeure sans effet.
C’est Moi qui décide en dernière analyse, mais non sans faire entrer en ligne de compte dans Mes décisions les prières qui Me sont adressées par Mes créatures et que Je connais de toute éternité.
Ceci vous permet d’ajouter qu’en un sens, vos prières sont toujours entendues et même exaucées, non pas toujours de la manière demandée par vous, pour votre salut éternel ou pour votre vie présente.
Aucune prière ne demeure dans le vide, ni ne reste sans effet.
S’il vous arrive d’éprouver après vos prières plus d’apaisement dans vos misères ou plus d’énergie dans l’accomplissement de vos devoirs, rendez-Moi grâces de ces consolations sensibles. Ceci est pour vous un soutien et un réconfort.
S’il vous arrive de ne pas entendre Ma réponse, sachez que Je ne suis pas sourd et qu’à Mon heure et à Ma façon, Je répondrai à votre supplication.
Le mystère et l’incertitude qui enveloppent parfois vos rapports avec Moi, ne doivent pas vous faire oublier que Je ne suis pas indifférent et que Je ne saurais rien vous refuser qui ne doive contribuer à Ma gloire et à votre bonheur inévitable".


(D’un regard d’Amour, la Très Sainte Vierge regarda Melle Rhote et de Sa voix mélodieuse, Elle dit : « Ma fille, dis à ta sœur (Melle Rhote) que les souffrances de Mon Divin Fils sont immenses ; elle porte avec Lui sa très lourde croix, mais qu’elle ne désespère pas, Je ne trompe jamais. »

Le même jour, Notre Seigneur :

« Mon enfant, ce soir, Je vais Me pencher sur Mon Apôtre Bien Aimé (M. Shuller), car J’admire les âmes qui souffrent en silence.
Mon Apôtre Bien Aimé, depuis ta plus tendre enfance, tu sais que le meilleur cœur pour compatir aux souffrances, le cœur le plus tendre et le plus généreux est celui d’une Mère.
Les souffrances de l’âme sont plus terribles que celles du corps et Ma Divine Mère prend avec toi ton lourd fardeau.
Tout être vivant porte en lui une force ; il est une puissance en action.
Chacun des actes que tu poses, si humbles qu’ils paraissent est une prière jetée dans l’eau, il donne naissance au-delà de lui-même à des répercussions auxquelles tu ne songes pas assez. Chacune de tes paroles, après avoir vibré sur tes lèvres continue à vivre par l’écho qu’elle a provoqué chez ceux qui t’entendent et tu laisses après toi, partout où tu passes, la trace de tes pas, qui sont comme l’empreinte de ton âme.
Mesure l’impuissance des mots et comprends que les paroles ne font du bien que si elles ont été d’abord senties et priées dans le silence.
Jamais tu ne sauras les répercussions infinies d’un acte bon, ni combien d’âmes se sont enrichies, grâce à ce bien sorti de toi.
Sans parler, sans agir directement sur personne, mais en vivant sans défaillance ta vie, tu peux entraîner définitivement des volontés hésitantes, des courages chancelants, des âmes trop faibles pour marcher seules, mais prêtes à suivre qui les devance et les attire.
Du sommet du Calvaire, tu domineras tout, c’est la montagne de la plus parfaite civilisation, qui y fait sa demeure est ROI. Il faut que tu sois le flambeau allumé, d’où jaillira l’étincelle divine. Pour Moi, il faut vivre, Pour Moi, il faut mourir.
Réalise ces quatre mots : « Intende, prospere, procede et regna.»
Mes enfants, priez pour les âmes consacrées.
Mes pasteurs souffriront.
Je vous bénis. »

(La Très Sainte Vierge bénit, puis, en me fixant, Elle remonta majestueusement au Ciel.)


Jésus reprit lentement :
« Mes enfants, priez pour les heures noires qui vont s’abattre sur Ma Pauvre France. Sacrifiez-vous ; immolez-vous. J’attends beaucoup des âmes consacrées et des âmes qui souffrent. Je vous bénis.»


La Très Sainte Vierge fit un lent signe de croix, puis, en s’élevant, Elle fixa les deux soldats. Mon cœur était comme embrasé, mais je partageais les tristesses de Jésus, il y a tant d’âmes qui le laissent.



Mercredi 15 août 1945 : Assomption de la Très Sainte Vierge


A l’Offertoire, pendant que je chantais un cantique avec Mme Genaro, il me semblait que mon âme s’élevait. Au dernier couplet, mes yeux subitement quittèrent le livre, pour regarder au-dessus de l’autel. Je cessai de chanter tellement je ressentis une profonde émotion. La Très Sainte Vierge était là qui montait soutenue par des légions d’anges, les uns venaient vers elle, d’autres montaient et formaient à ses côtés trois lignes blanches.
Je quittai cette merveilleuse Assomption pour reprendre le refrain ; ce qui était splendide, c’est que la voix de Jésus me parlait pendant que je chantais ; je me rendais compte que ma voix était plus lointaine, mais j’entendais comme toujours Jésus qui me disait :
« Ma Jeannette, Ma Très Sainte Mère monte au Ciel. Le temps des larmes, de l’exil est passé. Elle vient Me rejoindre et partager Ma Gloire. Ce n’est plus la pauvre étable de Béthléem, ce n’est plus Nazareth, ce ne sont plus les douleurs et les angoisses du Calvaire, c’est la joie, c’est le triomphe, c’est la béatitude".
(J’entendis ce passage pendant que je chantais, quand mon Père chanta la Préface, mes yeux étaient fixés au-dessus de l’autel. La Très Sainte Vierge était assise sur un trône d’or, entourée des anges. Jésus continuait) :
« Adore-Moi, car Je couronne Ma Très Sainte Mère. Entourée des multitudes angéliques, Je viens au-devant de Marie qui monte au Ciel ; Je la présente à Mon Père, Je la fais monter sur un trône d’or, à côté de Mon propre trône, puis Je prends une couronne de pierres précieuses, Je la dépose sur son front. Tous les anges viennent lui rendre hommage et toutes les créatures la proclament à jamais Reine du Ciel et de la Terre".
Pendant le Sanctus, je chantai ma partie et Jésus continuait :

« Ce couronnement est le signe d’un grand mystère de gloire et de puissance pour Marie.
Marie recevant le diadème, c’est Marie investie de la mission et de la puissance de médiatrice universelle ; c’est Marie recevant la dispensation de tous les trésors de la grâce, entrant en part avec Moi dans le gouvernement du monde. C’est Marie mise à même d’exercer désormais avec les moyens les plus convenables et les plus puissants le grand office de Sa maternité sur les hommes".

(Pendant l’Elévation, la voix parlait) :
« Crois à la médiation souveraine, toute puissante et nécessaire de Marie.
Crois à la coopération immédiate, universelle, constante de Marie dans le gouvernement du monde surnaturel ».


(Après l’élévation, Jésus s’arrête, et la voix ne reprit qu’à la communion de mon Père) :
« Ma Très Sainte Mère est la Rose mystique de Mon jardin spirituel. Elle surpasse toutes les autres fleurs par l’éclat et le parfum de Ses vertus. Marie a tous les charmes de la rose. Mais si la rose cache sous de gracieux atours de longues épines, Ma Très Sainte Mère est appelée Rose sans épines car rien n’a blessé, ni altéré la charité de Son Cœur.
L’Immaculé s’est livrée à Moi dès le premier instant de Sa Conception. Le don total de soi exige l’attention assidue à la grâce, pour recevoir ses touches les plus délicates et y répondre pleinement".

Je jouais un morceau et je pouvais admirer le Ciel. A la communion, la Très Sainte Vierge dans une apothéose de lumière était assise sur son trône, ayant sur son voile une couronne dont je ne puis décrire la richesse, la pureté, l’éclat, ni la splendeur. Autour d’elle, ce n’était que des anges qui jouaient très, très doucement sur des harpes et autres instruments de musique dont je ne connais pas le nom. Quand le soldat Patrick Jacquet fut à la Sainte Table, la Très Sainte Vierge le regarda et suavement, les bras tendus vers lui, Elle dit :
« Mon Fils, les maux d’ici-bas t’assiègent et, amer, te paraît le calice.
Abrite-toi sous Mon ombre, car Je suis, des affligés, l’Eternelle Consolatrice.
Le Ciel, c’est la Patrie après l’exil lointain.
C’est l’immuable paix, succédant à l’orage.
C’est l’éternel repos, le bonheur sans déclin.
Le Ciel, c’est Mon Divin Fils connu, possédé sans partage.
Donne-toi pour Ma France.
Quand tu égrènes les Ave, Je souris aux paroles bénies".


Regardant la foule, Elle se leva et fit un majestueux signe de croix en disant : « Je vous bénis ».
Comme la très Sainte Vierge était belle. Je me sens tellement petite que je ne puis décrire ce coin du Ciel.
Une robe très large, d’un blanc immaculé retombait avec mille petits plis sur Ses pieds. Sur cette robe était un grand manteau parsemé d’étoiles et qui retombait jusqu’à Ses pieds. Les pans du manteau étaient tenus par deux anges. Sur sa tête, Son voile était très en arrière et je voyais Ses magnifiques cheveux blonds qui encadraient Son visage. Tout était lumière. Le voile, peu à peu revint sur cette vision et tout, lentement, s’évanouit. En mon cœur, je sentais une douce joie il me semblait, que, moi aussi, j’avais fait mon Assomption. Quelle belle journée et que je remercie Dieu de ces immenses grâces, moi qui ne suis que misère.

Le même jour, à 8h30 du soir, au chapelet familial chez Monsieur Albert Vautrin, à la 4ème dizaine, Jésus, gravement, me dit :
« Ma fille, ce soir, Je vais te mettre en face d’une merveilleuse gerbe de roses en te disant : prends-une. Celle qui est la plus chère à ton amour filial, c’est le nom de Marie.
Marie, c’est le nom d’une créature humaine que J’ai aimée plus que tous les autres noms.
Marie, syllabes de pureté dont la musique ravit le Ciel et fait tressaillir la terre.
Marie l’Immaculée, la toujours Vierge.
Marie : nom qui fait trembler les puissances de l’enfer.
Marie : entrevue par Eve après sa faute en lui montrant dans le lointain des âges la porte de l’Espérance.
Marie saluée par l’Archange de lumière.
Marie Ma Divine Mère, une humble fille à qui Je Me suis soumis.
Marie : sommet de la création, dominatrice bénie par-dessus toutes les femmes et que toutes les générations appellent bienheureuse.
Marie : Océan d’amertume qui connut, dans Son cœur, le plus aimant, le plus délicat, le plus tendre des cœurs des mères, toutes les affres, toutes les angoisses, tous les martyres qui, pour cela, sait le baume à verser sur toutes les souffrances.
Marie, celle qui, après Moi, le summum de la bonté et que nul, jamais n’a prié en vain, Celle qui vous ayant enfantés dans la douleur, vous aime d’un amour immense et se fait votre refuge, votre Avocate auprès de Ma justice.
Marie, Etoile toujours brillante au milieu des nuits de vos âmes. Etoile des craintifs, des désemparés, des voyageurs perdus dans le chemin de l’erreur.
Marie chantée et bénie par les Saints.
Marie proclamée Reine de France….. mot de tendresse que vos lèvres d’enfants ont balbutié, mot idéal qui fait vibrer votre jeunesse, mot de confiance qui s’échappe instinctivement de vos cœurs tourmentés, mot consolateur qui fait passer un dernier sourire sur le visage des mourants.
Marie, nom dont vous n’épuiserez jamais l’enivrante douceur.
Que ce foyer accueille les devoirs, les événements, les croix, car ce sont Mes bons plaisirs divins.
Dans le cœur d’une mère, il y a des vibrations qui résonnent en l’âme de l’enfant et qui, jointes à la tendresse, la disciplinent mieux que tout autre chose.
Dans les heures noires de dépression, J’attends, non le succès, mais l’effort.
Je bénis ce foyer avec amour.»

 


Samedi 18 août 1945 :


A 8h30 du soir, chez M. Albert Vautrin, après le chapelet familial, nous avons récité avec mon Père, M.et Mme Génaro les 3 dizaines d’Ave fleuris, aux pieds de N.D. d’Ortoncourt :
« Ma fille, ce soir, le message que tu vas recevoir sera pour ce père de famille (Albert Vautrin).
Mon fils,
Je vais te montrer un secret de sainteté et de bonheur. Tous les jours, pendant quelques minutes, si tu sais faire taire l’imagination, fermer les yeux sur les choses sensibles et chasser les bruits de la terre pour rentrer en toi-même, dans le sanctuaire de ton âme baptisée qui est le temple de Mon Esprit-Saint, et dire à ce Divin Esprit : « Je t’adore, âme de mon âme, éclaire-moi, fortifie-moi, guide-moi, console moi, Dis-moi ce qu’il faut faire, donne-moi des forces, je te promets de me soumettre à tout ce que tu veux de moi et j’accepte tout ce que tu m’enverras » ; si tu fais cela, ta vie s’écoulera heureuse, sereine, consolée, malgré les peines, car la grâce sera proportionnée à l’épreuve et t’aidera à la porter. En arrivant au Ciel, tu seras chargé de mérites.
La soumission à Mon Divin Esprit est le secret de la sainteté.
Sur ton foyer, Je fais descendre des flots de grâce. Je te bénis ainsi que ton épouse, tes enfants ainsi que tous ceux qui sont là, avec Mon grand amour. »

La Très sainte Vierge fit sur chacun de nous un signe de croix, regarda longtemps Mme Albert Vautrin et lui fit avant de nous quitter un tendre sourire. Elle s’éleva les yeux fixés vers le Ciel et le visage tout lumineux. En mon cœur, quelle douce joie, je sentais que la Très Sainte Vierge aimait infiniment ce foyer et qu’Elle le comblerait.

 


Dimanche 19 août 1945 :


A Fauconcourt, la Très Sainte Vierge souriante. Notre-Seigneur parle :
"Mes enfants, le bonheur relatif que vous pouvez trouver dans cette veillée de larmes est dans la conformité de votre volonté avec la Mienne. Quelle paix pour une âme qui en est là, Comme elle veut uniquement ce que Je veux, elle a toujours ce qu'elle désire, rien n’arrivant en ce monde que par Ma volonté divine.
Dans la prospérité comme dans l’adversité, elle goûte la paix. Elles sont rares ces âmes. Nombreuses sont celles qui vivent dans de continuelles inquiétudes, parce qu'elles ne veulent pas se soumettre à Ma volonté et gémissent de tout ce qui arrive contre leurs désirs. Qu’est-ce qui fait leur malheur sur la terre ? C’est le dérèglement de leur volonté qui se révolte contre les décisions du ciel, elles voudraient que tout arrive au gré de leurs désirs et de leurs caprices. Mais comme elles ne sont maîtres de l’univers et que la Providence veut user de ses droits en agissant sur elles comme bon lui semble, elles gémissent et se plaignent. Que votre volonté soit unie à la mienne et vous vivrez dans une parfaite égalité d'âme. Vous deviendrez supérieurs aux mille circonstances joyeuses ou attristantes de votre pauvre existence".


Même jour à Ortoncourt 18h en présence de Melle Dubach, deux de ses monitrices, M. et Mame René Spaeth et leur fille Marie Dominique, M. et Me Cletty et leur fils Jacques, Melle Marie Spaeth, Mr le Curé d’Ortoncourt, M. le Curé de Xaffévillers :
La Très Sainte Vierge apparaît vêtue de noir, au-dessus d’Elle une banderole blanche et au-dessus, en lettres noires : « Pénitence, Pénitence, Pénitence ». En-dessous, sur une boule qui se changea pour faire place à une ville où on pouvait lire à côté : « Paris », Paris en flammes et des milliers de personnes qui tombaient : parmi ces personnes était Adeline qui passait dans un souterrain.

La Très Sainte Vierge :
« Mes enfants. Ne formez plus qu’une grande famille. Fuyez les grandes villes, car l’ouragan, le feu, le tonnerre, vont fondre sur la France, convertissez-vous, immolez-vous, car le bras de mon Fils va s’abattre sur ma Pauvre France. Malgré mes supplications, Je ne puis le retenir. La jeunesse –malheureuse jeunesse – va être engloutie dans les flammes. A vous tous qui êtes là, priez, car parmi vous il y aura des âmes qui souffriront. Que celle qui est choisie pour être victime se prépare à passer le grand tunnel. Je souffre beaucoup et si Je me manifeste ce soir, c’est pour vous supplier de PRIER. Vous ne saurez jamais combien mon Cœur est percé et si mon Divin Fils veut que J’apparaisse à certaines âmes, c’est pour supplier que la France redevienne pieuse et plus unie à mon Divin Fils.
Je vous bénie tous. Priez ».



Mardi 21 août 1945 :


La Très Sainte Vierge avec un manteau bleu, une couronne de roses autour de la tête, les mains jointes, portée sur une boule bleue avec des étoiles. Elle arriva souriante, puis elle ferma les yeux pendant que Notre Seigneur parlait :
« Mes enfants, la présence de Ma Très Sainte Mère dans le monde n’est pas seulement un gage de réconciliation et de paix avec Moi, elle est aussi un gage de paix avec votre prochain et avec vous-même.
La paix avec votre prochain consiste dans une harmonie de sentiments et d’affection qui éloigne les discordes, les dissensions, les colères, les jalousies et qui bannit les procès et les luttes.
Cette harmonie n’est que l’effet de la vraie charité que J’ai introduite dans le monde et que Ma Divine Mère vous enseigne elle-même par son exemple.
La paix avec vous consiste dans un accord parfait entre les facultés de vos âmes et dans la soumission de toutes vos passions à la raison et à la grâce.
Ma Très Sainte Mère n’est pas seulement votre modèle, mais elle est aussi votre Puissant Secours, car elle vous obtient par moi la grâce qui vous est nécessaire pour vous vaincre vous-mêmes et pour assujettir toutes vos convoitises en l’Empire de Ma Loi.
Vous vaincrez et avec Moi, par Mon Amour.
Ayez la foi des Saints. Ayez cette foi qui est Amour, cette flamme de charité qui illumine et qui embrase. Prenez-la pour la jeter sur le monde glacé. Soyez fermes. Pas de découragement devant les apparences de défaites et de stérilité. Il n’y a pas de combats sans blessures. Il n’y a pas de victoires sans combat. Ces difficultés sont nécessaires. Ne vous découragez jamais. Après un combat sans succès appréciable, retournez à un nouveau combat. Croyez à la victoire. Elle est certaine. Dans mon Œuvre, il n’y a jamais de défaites. Pour moi, Ma Grande Victoire, c’est que je vaincrai le monde.
A Mon pasteur de Xaffévillers, il peut dire à son foyer qui est venu prier au Lieu Béni que je le protégerai. Ils peuvent partir dans cette ville. A l’heure voulue, je les préviendrai. Pour votre voyage à la colline Bénie, je ne veux rien vous soumettre.
Pour toi, J’aimerais et c’est mon désir que tu restes cachée.
Pour Mes pasteurs, ils pourraient attendre à une plus grande fête.
Mes enfants, Je vous bénis. »

 


Mercredi 22 août 1945 :


A 9h du soir, dans ma chambre, avec mon père, Melle Madeleine Dubach, ses deux monitrices et Françoise, au pied de la statue de la Vierge dans la paix profonde du soir, nous avons récité le chapelet, pour une monitrice, future épouse de notre Seigneur et qui était malade.
A la 4ème dizaine, le voile se posa sur le mur, lentement il se sépara en deux et je tombai en extase devant la Reine du Ciel. Elle était dans un champ de lys, entouré d’une couronne de roses rouges. Au-dessus de sa tête, six étoiles. Les bras étendus, et de ses mains partaient des rayons qui nous environnaient. Souriante, elle nous regarda pendant que Notre Seigneur, dans l'invisible, d’une voix prenante me disait :
« Ma Jeannette, dans cette intimité si douce, je vais parler à l’âme (André Meyer) qui souffre avec Moi et qui, en union, prie avec vous.
Ma fille bien-aimée ; Etre Hostie, c’est l’immolation, c’est l’anéantissement, et s’offrir avec Moi n’est pas un vain mot.
J’accepte le plus souvent l’offrande d’une âme dont la vie s’ouvre devant elle avec toutes ses promesses, et lorsque les liens les plus tendres veulent l'attirer ici-bas, Je M’incline et, jaloux, J’appelle cette âme dans la solitude pour la ciseler par la souffrance, et fleur éclose pour moi, la mettre dans Mes jardins célestes.
Je mettrai en toi le silence. Car le silence était Ma louange. Qu’il en soit de même pour toi. Ce que je désire le plus, c’est cet esprit de victime, cet amour de la souffrance, ardent et généreux pour Ma Gloire. Je ferai de toi une véritable Hostie, et je te donnerai mon esprit de sacrifice.
Tu seras une Hostie de sacrifice, une Hostie de joie, une Hostie de Mon tabernacle solitaire.
Aie le mal des âmes, soit une holocauste volontaire pour travailler par l’immolation de toi-même à la conquête âmes.
L’Hostie, pain sans levain, disparait au moment de la consécration et je suis seul sous les apparences.
La nature, le plus souvent, par la maladie, est portée de purification en purification jusqu’à cette mort mystique.
Prie, aime et souffre pour les âmes qui ne Me prient pas, qui ne M’aiment pas et qui ne m’offrent pas leurs souffrances.
La souffrance est la joie, parce que la joie est partout, surtout dans les âmes qui s’élèvent.
Prie, agis et souris. Le sourire doit être partout pour devenir une Hostie de joie.
Il est des âmes dans le monde qui naissent apôtres, et entraînent vers le bien leurs semblables, avec une simplicité tel que leur labeur reste inaperçu. Quand ces âmes disparaissent, le monde voit le vide immense, car elles laissent derrière elles les rayons de leur influence.
Ce sont les hosties de mon tabernacle solitaire.
Que Ma volonté soit le phare de ta vie.
Et que tu sois pour moi la lampe qui se consume en Moi.
Je béni ces objets pieux, et pour vous, Mes enfants, recevez Mon grand Amour. Je vous bénis.»

La Très Sainte Vierge bénit particulièrement les dizainiers et des chapelets, sourit à Melle Dubach puis à ses monitrices. En s’élevant, Elle fixa avec un regard profond mon Père, puis disparu derrière le voile. J’étais infiniment heureuse. Magnificat.

 


Samedi 25 août 1945 :


A 8h du soir, dans ma chambre, avec mon Père, Melle Madeleine Dubach, ses deux monitrices, Madeleine Jeanpierre, Andrée Didier de Charmes et Françoise, nous avons récité le chapelet à toutes leurs intentions.
A la 4ème dizaine, le voile lentement descendit, puis s’arrêta sur le mur, quand les voix furent mortes, la Très Sainte Vierge dans toute la lumière apparut sur un nuage, les mains jointes et derrière Elle des milliers de petits rayons. Au-dessus de sa tête brillait une étoile à cinq branches. Elle nous regarda en souriant (sourire si doux qui m’attire) puis ferma les yeux pendant que N.S. suavement nous disait :
« Mes filles, je veux élever vos cœurs très haut, Je veux que vous soyez des âmes ardentes, généreuses, héroïques.
Je suis vivant en vous. Mon Cœur palpite dans vos âmes et Je suis l’objet constant de vos occupations, de votre immolation.
Je suis là pour vous reposer dans vos fatigues, pour réjouir vos sacrifices, pour ensoleiller vos vies et pour combler le vide de vos cœurs. Vivez sous Mon regard, vivez en Moi.
Heureuses sont les âmes qui se plongent dans le silence, le silence de l’adoration, le silence de l’extase, le silence dans la pureté et dans l’amour. Quand on aime, on se tait.
Ma Très Sainte Mère fut la grande contemplative, la grande silencieuse. Penser à ces colloques muets entre Elle et Moi. Méditez le silence de Marie-Madeleine assise à Mes pieds dans sa silencieuse contemplation. Heureuses les âmes qui savent goûter ce délicieux silence et combien profonde et vraie est cette divine louange. Et heureuses, les âmes qui savent Me la donner dans ma Maison Divine, à l’heure intime où le cœur se libère, où l’âme déferle au-delà de ses limites naturelles pour ouvrir ses ailes toutes grandes afin de recevoir Ma rosée divine.
A mon épouse,
(Marie Thérèse Pierson) qui doit être Missionnaire, qu’elle soit une lumière, un poste de secours émergeant des ténèbres pour recevoir les âmes qui viennent chercher la lumière.
Ma fille, à Mon contact tu vivras la vraie vie, tu possèderas les âmes, car elles ont besoin de lumière, de chaleur et de vérité.
Meurs à toi-même et que tout soit un.
Je t’enverrai de grandes grâces, car ta tâche sera écrasante, mais ce sera une vraie vie, si tu te laisses faire.
Les vertus théologales sont toujours dans vos âmes ; elles font peu d’effet, mais sous le souffle vivifiant et chaud de Mon Esprit-Saint elles s’épanouissent comme des fleurs qui sortent de leurs boutons.
Ces vertus produisent de hauts fruits : entre autres des actes bons au sens spirituel.
La foi devient lumineuse, et au jour nouveau éclaire les âmes des vérités révélées. C’est le sens de la vue spirituelle.
La foi encore fait pénétrer dans l’âme Ma parole. C’est le sens de l’ouïe spirituelle.
Quant à l’Espérance, semblable à un parfum qui monte vers le Ciel, elle élève l’âme vers des pensées célestes, c’est le sens spirituel de l’odorat.
La Charité fait goûter au cœur une douceur infinie, c’est le sens du goût spirituel. Elle fait encore sentir les touches d’un amour aussi ardent que pur, c’est le sens spirituel du toucher.
Mes enfants, je vous appelle tous à la sainteté.
Que celle
(Andrée Didier de Charmes) qui est appelée à fonder un foyer aime son fiancé d’un amour noble et pur.
Plus tard, elle aura un pasteur et une épouse.
Elle peut mettre au courant celui qui lui est cher, les grâces tomberont sur lui et lui feront un immense bien.
A toutes, je vous demande le renoncement, car si Je vous comble, c’est pour que vous soyez des âmes d’élites.
Les messages que vous recevez ne sont que pour vous former à la perfection. Je vous aime d’un amour infini.
Réparez pour toutes les blessures qui Me sont faites.
Que J’aime à venir M’épancher auprès de vous.
Vous êtes Mes lys, vous êtes Mes roses d’Amour.
Aimez-Moi, c’est mon dernier cri.
Je vous bénis ainsi que toutes vos sœurs qui dans une union ne vous oublient pas. Je vous bénis. »
La Très Sainte Vierge sourit à toutes. Elle regarda longuement Andrée Didier de Charmes, puis en s’élevant Elle nous bénit. Toute blanche, toute lumière, Elle monta pendant que, petit à petit, les voix devenaient plus fortes. Le voile revint me cacher cette pureté, puis s’évanouit.
J’aurai voulu m’envoler avec la Reine du Ciel. Quel poids je sens sur mes épaules quand je suis sur la terre. Comme tout est léger et limpide, lumière surtout".



Lundi 27 août 1945 :


Avec mon Père, Melle Madeleine Dubach, ses deux monitrices et Françoise, nous sommes parties après avoir passé par Xaffévillers et Domptail chez Monsieur Rhote qui habite à Ménil-Flin.
Dans la salle à manger avec Mme Pochel, Monsieur Rhote et son fils François, nous avons récité le chapelet en particulier pour Mme Pochel qui est très éprouvée.
A la 4ème dizaine la Très Sainte Vierge apparut sur un nuage. Sur sa robe blanche retombait un manteau bleu. Les bras étendus, de ses mains pures jaillissaient des rayons qui nous enveloppaient. Au-dessus de sa tête une étoile. Sur le bord de sa robe qui couvrait ses pieds, deux roses blanches et au milieu un lys. Tendrement, elle regarda Mme Pochel, inclinant la tête, de sa voix pure, maternelle, elle dit :
« Ma fille, ce soir, c’est vers cette maman que Je me pencherai.
Âme bien-aimée, Mon Divin Fils a posé sur tes épaules Sa lourde croix. Lui aussi a tombé trois fois au chemin du Calvaire. Il fut cloué sur une croix et pendant trois jours est resté dans le tombeau. Ce fut au matin de Pâques qu’Il ressuscita glorieux. Je montai avec lui au sommet du calvaire et Je partageai toutes ses plus grandes souffrances. Sans un mot, rien qu’un regard, nous nous comprenions.
Pour toi, viens sur Mon Cœur Immaculée. Repose-toi dans les grandes heures de fatigue ; là, tu trouveras le repos, les grandes grâces qui te soutiendront pour marcher dans cette vallée de larmes.
Ton petit
(Jacques Pochel) que J’aime tant est sous Mon manteau.
Tu fus bien courageuse. De Mon beau ciel, il te sourit et prie pour toi.
Je te bénis avec Mon grand amour, Ma plus grande tendresse. Soit confiante. Je te comblerai.
Je bénis ta maison et je verse sur les âmes qui ne sont pas là, un rayon de lumière.
Mes enfants, priez, Je vous bénis ».

La Très Sainte Vierge leva les yeux vers le ciel, puis joignit les mains, nous regardant tous avant de disparaître. Elle nous bénit. Le lys qui était à ses pieds monta et vint se mettre sous mon manteau. De ce lys tombèrent de petites gouttes brillantes dans la pièce.
Je me sentis environnée d’un grand amour ; il fait si bon près de la Reine du Ciel que jamais je ne voudrais la quitter.


29 août 1945 :


Dans la chambre de Jeannette, vers 9h du soir, avec ma famille, Mlle Dubach, ses deux monitrices et M. le Curé :
La Très Sainte Vierge sur un trône avec sa couronne d’Assomption sur la tête, des anges autour d’Elle et à Ses pieds. C’est Elle qui parla :
« Mon enfant, Mon Divin Fils désire que je parle au lys qu’Il s’est choisi. « Ma fille, fixe toujours tes yeux sur Mon Divin Fils et ne les en détache point, car il est la cause éternelle de l’extase des Saints dans le Ciel et fera éprouver à ton cœur quelque chose des ardeurs qui les consument. Mérite toujours plus Sa tendresse ineffable. Mon Divin Fils t’aime et je désire que votre union soit plus intime. Avec ardeur, Je désire que la Souveraine Beauté blesse ton cœur d’un de ces traits acérés qui font une blessure incurable, blessure douloureuse, mais surtout précieuse. Soit une esclave fortunée de Son Amour, jusqu’au jour où il te recevra dans Son Divin Cœur. Aucun bien n’est à toi ni en toi. Car Il est la bonté qui se donne. Tu es néant, Lui est le bien : double attention à Mon Divin Fils et à tout ce que tu fais. Union de tout toi-même à Lui. Lorsque tu voudras modérer ton activité naturelle d’abord par des efforts constants, suave, puis en laissant tes facultés aux choses surnaturelles, tu feras un grand pas dans la perfection et l’union divine sera très facile.
Essaie tous les jours, pendant quelques minutes d’entrer dans un parfait recueillement ; si tu continue à vivre toujours près de Lui, tu Lui deviendras toujours plus semblable. La connaissance de ton néant et la bonté de ton Dieu qui se donne à toi avec Ses mérites infinis produira dans ton âme l’humilité, la paix, l’amour.
Reviens à Mon Jésus, seule, au calme, au surnaturel, à la confiance, à l’amour. Jouis de Lui, supplie-Le sans cesse de se donner à toi, recours à Lui dans les sécheresses, fait peu d’efforts pour avoir des impressions surnaturelles. Mets-toi, maintient-toi dans des dispositions de mort intérieur a tout sentiment, tout désir naturel, même le plus petit, car tu obtiendras de Mon Divin Fils des grâces qu’Il t’enverra quand Il Lui plaira.
Mérite que Jésus te fasse connaitre l’immensité du bonheur dont Il est la source. Tu l’obtiendras insensiblement, car Il l’accordera la grâce d’un calme profond. Ta société, c’est ton Jésus. Ta Patrie, ton Ciel. Aime-Le discrètement. Ce message est pour toi une grande lumière et Il te conduira dans la voie que Mon Divin Fils et Moi désirons.
Pour ta sœur
(Marcelle Babel) Je vais lui donner quelques mots d’encouragement :
« Ma fille, confie-toi pleinement en ton Dieu. Il a ton avenir dans Son Cœur et dans Ses Mains. Sois une âme résolue, courageuse, aimante et Mon Divin Fils te donnera le complément de ta félicité.
Sois surtout une jeune fille forte et plus tard une mère de famille qui sera l’âme de ton foyer. Parmi tes enfants, tu auras le bonheur d’un prêtre et d’une épouse. Mes enfants, Je vous bénis ».



Jeudi 30 août 1945 :


A 9h à l’église, une dizaine de chapelet pour demander si Melle Dubach comprend bien son message. Il est convenu que si Jeannette voit une étoile, ce signe sera pris dans un sens affirmatif. Jeannette voit une étoile au-dessus du tabernacle, au-dessus une hostie, à droite un lys, au-dessus de l’étoile une banderolle : « Tu seras une Hostie de sacrifice ».



Vendredi 31 août 1945 :


Au chapelet de 1h30 à l’église avec M. le Curé de Domptail, la Très Sainte Vierge, dans l’invisible.
« Ma fille, Je vais donner à Mon petit qui est dans l’armée un message qui élèvera son âme vers les hauteurs sublimes (il s’agit d’André Mathieu de Domptail) :
'Mon enfant, ne désire pas les dons de Mon Divin Fils, mais LUI-MEME.
Quand certaines personnes savent se recueillir trois ou quatre fois par jour, ayant de nobles pensées et faisant leur prière, qu’elle s’en trouve bien et qu’elles en éprouvent de la consolation et de la douceur, il leur semble que tout est fait avec cela. Non, Mon enfant, non, elles en sont immensément loin.
Tu es créé pour des choses infiniment grandes et Mon Divin Fils est triste quand Il voit ces âmes qui ne se contentent que de choses si petites, car il n’est pas d’autres don que tu fasses toi-même que ton don, te donnant largement, abondamment, de la manière la plus élevée et la plus noble. Pour cela, il faut t’étendre et t’épanouir vers Dieu même, avec tes sens, tes facultés, ton cœur, une aspiration et un désir avide. Il faudra élargir la capacité de ton corps et de ton âme, afin que tu ne sois satisfaite de rien qui ne soit rien moins que DIEU même. Tu feras cela, non pas d’une manière sensible et imaginative, mais d’une manière toute surnaturelle.
Je fais descendre dans ton âme Mon immense Amour'.
Que Mes pasteurs célèbrent le 8 septembre une Messe solennelle dans leur paroisse. Mes enfants, Je vous bénis ».


Mercredi 5 septembre 1945


A 5h30 dans ma chambre, au pied de mon lit, je méditais, puis, comme j’étais plongée dans un océan de lumière, je vis une étoile, et dans cette paix, la voix pure et douce de la Très Sainte Vierge me dit :
« Ma fille, Mon Divin Fils désire que tu passes ta vie à Lui tenir compagnie dans son Sacrement d’Amour, pour L’aimer le plus possible en compensation de tant d’âmes qui ne l’aiment pas, qui ne veulent pas le connaître, en réparation de tant d’outrages qu’Il reçoit chaque jour, et dont tu as quelquefois ta part, malgré les grâces de lumière qu’Il te donne.
Tu dois vivre de la Sainte Communion, et de cette manière, ne pas interrompre ta préparation et ton action de grâces, en sorte que toujours en partageant le temps, l’une succède à l’autre, faisant tout rapporter à cela, en t’y appliquant parfaitement avec Mes soins et Mon aide, parce que tu ne peux rien faire sans Moi.
Mon Divin Fils aime à habiter dans un cœur pur pour y faire ses délices. Sans l’humilité, tu ne peux être vraiment pure. Si l’humilité te rapproche de ton divin Epoux, la pureté déchire tous les voiles qui le cachent, et plus la pureté d’une âme est grande, plus elle peut Le voir clairement, le posséder entièrement et en jouir parfaitement, surtout dans la Sainte Communion.
Ta vie doit être une communion continuelle, communion sacramentelle et communion spirituelle non interrompu par la disposition de ton cœur à désirer, à aimer ton époux dans l’Eucharistie.
Admire toujours plus le repos, la paix que tu goûtes sur Son Divin Cœur. Evite la moindre imperfection afin de goûter cette paix plus complètement.
C’est par une fidélité parfaite que ton âme exempte de toute agitation et tout uniquement à son Bien-Aimé, s’unira parfaitement à Lui, et recevra l’effusion de Ses grâces et de Ses faveurs.
Dans le silence du cloître, tu seras absorbée en Mon Divin Fils, tu seras petite, humble, néant, Jésus perdu en toi, agissant en toi, te transformera en Lui par une tension très intime, très calme, très forte. Je te bénis. Mon Divin Fils va parler à ta future Mère.
(Supérieure du Val d’Ajol) :
« Mon Epouse Bien-Aimée, Je te tiens sur la Croix. C’est Moi qui souffre et je fais tout en toi. La souffrance est précieuse aux yeux de la foi ; il y a tant d’âmes sur la terre qui lui font mauvais accueil.
Je t’ai marquée du sceau de la souffrance. Aime à te consumer sur la croix pour Mon Amour. L’heure va sonner pour Ma petite Jeannette. Dans l’arche sainte ce sera pour elle la vie cachée.
Je béni toutes mes épouses ; qu’elle soit sans cesse dans le ravissement du bonheur et de la reconnaissance.
Appelez-Moi sans cesse, car Mon Amour Me fait précipiter dans l’âme qui M’appelle. Brûlez, mourez d’amour.
Ne dîtes rien, mangez-Moi. Silence d’admiration, d’adoration, d’amour, d’ivresse, d’humilité, voilà ce que Je désire. Mes épouses, consolez Mon Divin Cœur. Unissez toujours plus vos âmes pour procurer Ma Gloire".



8 septembre 1945 : Fête de la Nativité de la Très Sainte Vierge.


A 5h30, Jésus suavement me dit :
« Ma Jeannette, en ce beau et magnifique jour de la Nativité, Je vais parler de Ma Divine Mère.
Marie, en naissant apporte la joie au monde. Comme l’aurore réjouit la nature après l’obscurité, ainsi, après les ténèbres du péché et de l’erreur qui avaient jusque-là couvert le monde entier, Ma Divine Mère fut la messagère de la joie et de l’espérance.
Prends part à l’allégresse, demande à Marie qu’elle soit en particulier ta joie. « Causa nostrae laetitiae ».
Demande à Marie de recevoir son influence bienfaitrice. Place-toi plus que jamais sous Son action, sous Sa lumière, pour que celle-ci t’envahisse et que celle-là te dirige. Par Elle, tu seras à Moi, par Elle, tu Me recevras.
Dès Sa conception, Elle a reçu la grâce de la virginité. Marie l’a conservée intacte, dans toute sa plénitude. Son âme, Son corps, Son cœur furent à moi. C’est en Moi, c’est par Moi, c’est pour Moi que s’écoula Sa vie entière.
Loue la virginité de Marie, tu touches davantage son Cœur. Demande-lui de t’enrichir de générosité, d’énergie, de puissance dominatrice sur ta propre nature.
Ma divine Mère se manifestera à toi pendant le Saint Sacrifice et à l’Elévation, Je te donnerai une grande joie.
Ma Divine Mère va parler à Son enfant qui est venu au Lieu Béni et pour qui Je suis resté silencieux. En ce beau jour, Elle va le récompenser".
(Jean Marie Knoll de Pau).

La Très Sainte Vierge :

" Mon fils très cher, Mon Divin Fils est VERITE, et l’union avec Lui donne l’extase de la spéculation. Les hommes d’études connaissent les joies sublimes de la Vérité découverte, possédée, savourée.
Dieu est la BEAUTE et l’union avec lui implique l’extase divine et enivrante de la contemplation. Que de fois tu t’es arrêté à contempler sans te fatiguer telle beauté terrestre, celle d’une montagne, d’un courant de mer, des espaces bleus du firmament, d’une nuit étoilée, un morceau de musique. S’il est un moment où tu as eu l’impression de dominer le flux du temps pour toucher l’éternité, l’éternité si souverainement, si intensément recueillie en elle-même, c’est bien ce moment-là.
Mon Divin Fils et la BONTE, et de sa possession est la douceur d’un savourement.
Tel est le Ciel, telle est l’ébauche, l’ombre, l’esquisse de cette grande réalité. Toi qui mène une vie céleste, tu peux comprendre ce que Je dis et former en toi-même et pour toi-même une image intraduisible du séjour bienheureux. Il faut avoir le Ciel ici-bas pour l’obtenir ailleurs.
L’amour divin est ta fin et ton repos.
Connais ce double mystère. Ton cœur a besoin d’aimer ; il est né pour l’amour ; il sent que là seulement est un repos dans ses perpétuelles anxiétés et, d’autre part, ton âme ne trouve dans les amours de la terre, même les plus légitimes, que les soupirs, les larmes, et les désillusions. Tu es créé pour aimer DIEU seul. A tes aspirations, à tes appels de ton être, à tes tourments légitimes, à tes élans, à tes envolées puissantes, un seul objet mérite d’être proposé, c’est ton Dieu.
Représente-toi ton Jésus crucifié entre tes bras et sur ta poitrine et dis-Lui en baisant la plaie de son côté : «c’est ici mon espérance. C’est ici la vive source de mon bonheur, c’est le cœur de mon âme, c’est l’âme de mon cœur. »
Reste dans ton néant et possède Jésus toujours plus. Soit en Lui et doucement fait ce que Son amour provoquera. Il veut que tu vives de paix, de confiance et d’amour.
Dans tes petits, Mon Divin Fils s’est choisi un pasteur et une épouse. Tous deux, nous te bénissons et répandons sur ton foyer des rayons de lumière et d’amour. »

Pendant que je jouais un morceau de musique à l’Offertoire, mes yeux se détachèrent de mon livre et je vis le voile au-dessus du tabernacle se partager en deux. Ce fut une merveille qui s’offrit à mes yeux. Une couronne d’anges encerclait une petite fille portée par deux anges. La Très Sainte Vierge était toute petite, habillée d’une robe blanche, toute de dentelle, elle était couchée sur les bras de deux anges. Un cercle de lumière entourait la tête de la Très Sainte Vierge et les anges chantaient et j’entendais une douce musique. La petite Marie ouvrit Les yeux, se leva, et de sa petite main, bénit les fidèles.
De magnifiques cheveux retombaient sur Ses épaules, Elle était d’une beauté unique. Cela dura jusqu’à l’élévation et Jésus, suavement, me dit, à la Consécration de l’Hostie :
« Ma Jeannette, ton entrée dans l’arche sainte se fera le 8 décembre et ton nom de religieuse sera : « SŒUR MARIE IMMACULEE DE l’EUCHARISTIE ».
Je bénis tous Mes enfants ».

Après cela, le voile apparut et me cacha cette pure et touchante vision.
J’étais dans l’allégresse et mon cœur nageait dans le bonheur. MAGNIFICAT.



Mercredi 12 septembre : Fête du Saint Nom de Marie.


5h à l’église : « Ma Jeannette, viens à Mes pieds, dans cette solitude, je vais te donner un message qui sera pour ton père.
Mon fils bien-aimé, ainsi donc, tu le vois, tout réside en la croix, tout consiste à mourir, il n’est point d’autre voie qui conduise à la vie et qui mène à la paix véritable du cœur que celle de la croix et la continuelle mortification. La croix est la vie, la croix est le salut. Dans la croix c’est l’effusion des célestes douceurs, dans la croix c’est la force véritable de l’âme. Dans la croix, c’est la joie suprême de l’esprit. Dans la croix, c’est le plus haut degré de la vertu et dans la croix le comble de toute sainteté.
Je t’ai précédé chargé de Ma croix, et j’ai voulu pour toi expirer sur la croix, afin que toi aussi tu portes ta croix propre, et de tout cœur, souhaite de mourir sur la croix. La croix toujours pour toi est préparée et en tous lieux t’attends.
Je n’ai pas été une heure, une seule sans être en proie à la souffrance.
Bois amoureusement Mon calice, si, de cœur tu souhaites devenir Mon ami et partager Ma gloire. Sache et crois fermement que tu dois passer ta vie à mourir.
Ton mérite et ton avancement dans la perfection ne consistent pas dans l’abondance des joies et des consolations, mais dans le courage à supporter des peines et de rudes épreuves. Je te ferai croître en amour, pour qu’au fond de ton cœur tu apprennes à savourer combien il est doux d’aimer et qu’il est doux de se fondre et se perdre en l’amour.
L’homme, pour s’élever au-dessus de la terre a deux ailes puissantes qui sont la pureté et la simplicité.
La simplicité doit être en l’intention, et la pureté doit être en l’affection. La simplicité tend avec ardeur vers ton Dieu, et la pureté Me saisit et Me goûte.
Mets-toi à ton devoir, c’est-à-dire soit prête à souffrir et mourir, prends Ma croix, suis-Mes traces, ainsi tu parviendras à l’éternel vie, car si avec Moi tu meurs, de même avec Moi tu vivras.
Mes deux enfants, Je vous bénis ».



Mercredi 12 septembre :


A 6h30 au presbytère, en présence de M. et Mme Gletty et 3 de ses enfants, Mme Spaeth, mon Père :
La Très Sainte Vierge, sur un nuage, les bras étendus. De Ses mains partaient des rayons qui arrivaient jusqu’à nous. A à ses pieds, deux lys et deux rosiers sur lesquels il y avait trois roses sur chacun. Au-dessus de sa tête une étoile. Souriante, elle nous regarde et elle parle :
« Ma fille, dit à ta sœur que le Mon Divin Fils désire qu’elle subisse l’opération. Elle aura une grande amélioration, mais moi-même je ferai la grande guérison. Qu’elle se jette dans mes bras, confiante ; Je la soutiendrai dans les heures douloureuses qu’elle passera.
Mon Divin Fils s’est choisi pour épouse sa fille aînée ; Il attend le grand Fiat et la comblera de Ses divines tendresses. C’est aux Clarisses du Val d’Ajol qu’Il l’aimerait. Toutes deux vous serez Ses petites violettes. Parmi ces petits qui sont là. Je les bénis tendrement et Mon Divin Fils prend pour pasteur le dernier chérubin.
Mes enfants, recevez Mon grand amour ».



Jeudi 13 septembre :


A SION, devant le calvaire, à 15h30.
La Très Sainte Vierge en blanc, sur une boule bleue, les bras étendus. De Ses mains jaillissaient des rayons. Au-dessus de sa tête une étoile. A ses pieds, un lys.
Souriante, Elle nous regarda et Son sourire se fit plus profond et ses yeux se fixèrent sur Jeanne Papelais (56 faubourg St Honoré. Paris XVIIIe) :
« Ma fille, dis à l’épouse bien-aimée de Mon Divin Fils qu’elle et sa petite Hostie immaculée.
Le jour de Ma fête des Sept Douleurs, je lui donnerai par toi un message. Qu'elle prie en union avec toi à 9h du soir.
Mes enfants, Je vous bénis et Mon Divin Fils fait descendre dans l’âme de sa petite Hostie les flots de son grand amour ».



Samedi 15 septembre : FETE DE NOTRE DAME DES SEPT DOULEURS


A 9h du soir, dans ma chambre, je priais, quand je vis une étoile au-dessus de la statue de la Vierge et une voix très douce me dit :
« Mon enfant, Je vais donner le message à l’épouse bien-aimée de Mon Divin Fils,
Ma fille, chaque jour, à la messe, en une Immaculée et très sainte oblation, avec toutes tes forces et tes affections aussi intimement que tu en es capable, tu t’offres à Mon Divin Fils qui, de Sa volonté propre a offert à Dieu Son Père pour tes péchés son corps nus et étendu sur la croix, en sorte qu’il n’est plus rien demeuré en lui qui n’ait été offert dans ce sacrifice.
Il s’est offert, tout entier, à Son Père pour toi. Tu vois qu’Il a de même donné en nourriture tout Son Corps et Son Sang pour être tout à toi et que tu demeures à jamais tout à Lui.
L’oblation spontanée que tu fais de toi-même entre les mains de ton Divin Epoux doit donc précéder toutes les actions, si tu veux acquérir l’abondance des grâces et la liberté vraie.
Tu peux chaque jour, à toute heure communier en esprit avec beaucoup de fruit. Et quand tu reçois sacramentellement, avec vénération et tendre attachement le Corps de ton Sauveur, vise dans cet acte, la louange et l’honneur du Seigneur Tout-Puissant.
J’aime la pureté par-dessus toutes choses et c’est de Mon Divin Fils que vient la sainteté. Il a fait de ton cœur un lieu de Son repos. Tu ne vas pas à lui pour le sanctifier, c’est Lui qui vient à toi pour te rendre plus sainte.
Combien Immaculée doit être ton cœur de prêtre, ce cœur en qui pénètre si fréquemment l’Auteur de toute pureté. Le prêtre, en vérité, doit toujours être orné de toutes les vertus et doit donner aux autres l’exemple d’une vie toute de pureté.
Tu ne peux être encore toute céleste, et aussi enflammé que tous les chérubins et tous les séraphins, excite-toi toujours à la dévotion et apprête ton cœur, afin qu’en recevant avec humilité ce sacrement de vie tu reçoives toujours plus les étincelles du divin Incendie.
Et lorsque tu célèbres avec le prêtre le divin Sacrifice, il doit te paraître aussi grand, nouveau et plein d’attraits que si ce même jour, ton Epouse descendant pour la première fois dans Mon sein se faisait homme, ou bien suspendu à la Croix, Il souffrait et mourait pour le salut des hommes. Par le baptême, tu es unie, incorporé à ton Epoux au point de ne plus former avec Lui qu’un être plénier, un Christ total. C’est là un des aspects les plus austères et peut-être des moins connus du Saint Sacrifice, la messe, c’est une immolation personnelle ajoutée à l’immolation de Mon Divin Fils. Ton âme aimante doit être toujours victime d’Amour, prolongement de ton Jésus et co-rédemptrice.
Tu es entre les mains de Mon Divin Fils une hostie, et tu es présenté par Lui aux âmes pour les soutenir et les vivifier. Sa douce bénédiction divine tombe sur toi et sur tes filles.
Mes enfants, le Divin Cœur de votre Epoux est à la fois le foyer, la source, le Modèle et l’Ecole de l’Amour. Il vous appelle à l’Amour, Il vous offre l’Amour, Il vous demande l’Amour.
Je vous bénis et Je fais descendre dans vos âmes les rayons de Mon Amour pur ».



Mercredi 19 septembre 1945 :


A 4h30 dans la salle à manger du presbytère avec mon Père, Monsieur l’abbé Lebègue et Melle Rhote nous avons récité le chapelet aux intentions de ce futur pasteur.
A la 4e dizaine le voile apparut, les Ave s’estompèrent et dans un cercle lumineux, je vis la Très Sainte Vierge sur un nuage, les mains jointes, une couronne d’étoiles autour d’Elle.
Elle arriva souriante, nous regarda et nous dit :
« Ma fille, Mon Divin Fils va donner à Son futur pasteur (abbé Lebègue) un message.»
(Notre Seigneur suavement, dans l’invisible parla) :
« Mon enfant bien aimé tu n’entreras en Moi, qu’autant que toi-même tu sortiras. De même que ne rien désirer au dehors fait la paix intérieure, de même en vérité se quitter au-dedans fait l’union avec Moi.
Je te veux, ô Mon fils, apprendre la parfaite abnégation de toi-même en Ma volonté sainte.
Suis-Moi
Je suis la voie, la vérité, la vie.
Sans voie on ne va pas.
Sans vérité de même, on ne peut pas comprendre.
Sans vie, on ne vit pas.
Je suis la Voie que tes pas doivent suivre.
Je suis la Vérité à laquelle il faut croire.
Je suis la Vie à laquelle tu dois espérer.
Je suis la Voie qui ne peut égarer.
Je suis la Vérité qui ne peut pas se tromper.
Je suis aussi la Vie qui ne doit pas finir.
Je suis la droite Voie, la Vérité suprême, la véritable Vie, la bienheureuse Vie, et la Vie incréée.
Demeure dans Ma Voie, par-là, tu connaîtras Mon Fils, la Vérité, par la Vérité, tu seras délivré et l’Eternelle Vie te seras accordée.
Veux-tu être plus tard exalté dans Mon Ciel ?
Sois humble dans ce monde.
Veux-tu régner avec ton cœur avec Moi ?
Porte avec Moi Ma Croix.
Car seuls, les serviteurs de la Sainte Croix trouveront le chemin de la béatitude et de la lumière vraie.
Mes enfants, Je vous bénis ».

La Très Sainte Vierge souriant profondément nous bénit, puis en s’élevant Son doux regard se posa sur Monsieur l’abbé Lebègue. Le voile insensiblement me cacha cette douce vision.
Tout en mon cœur était dans la paix.



Lundi 24 septembre 1945 :


A 9h du soir, dans ma chambre, après ma prière du soir, Notre Seigneur d’une voix très empreint de gravité, très prononcée, s’arrêtant à chaque mot me dit :
« Ma Jeannette, il faut pour tout avoir, te donner toute entière, et ne rien, ô Ma bien-aimée ; réserver de toi-même.
L’amour de toi te nuit, sache-le, beaucoup plus qu’aucune chose au monde. Tu ne peux posséder la liberté parfaite qu’en renonçant à toi d’une façon complète.
Retiens bien cette courte et profonde parole.
Quitte tout, ô Ma fille, et tu trouveras tout. Renonce à tes désirs et tu rencontreras le repos véritable, médite ce précepte. Et quand tu l’auras mis en parfaite pratique, alors tu sauras tout.
Il ne faut pas, Ma Jeannette, aussitôt reculer, ni te décourager quand tu entends parler du chemin des parfaits, mais plutôt te sentir appelée vers les cimes ou tout au moins vers elles soupirer de désir.
Plaise à Mon Père qu’il en soit ainsi de toi, et que tu sois venue jusqu’à ne t’aimer plus, mais te tiennes soumise entièrement à Moi, ainsi qu’à ton Père que Je t’ai proposé. Tu Me serais alors grandement agréable, et ton entière vie coulerait dans la joie et dans la douce paix.
Quitte-toi, ô Ma bien-aimée, et tu Me trouveras. Demeure sans choisir et sans rien posséder et tu y gagneras en tout état de cause. Tu dois te renoncer toujours et à toute heure, dans les petites choses, comme dans les plus grandes, et Je n’accepte rien, mais veux en toutes choses te trouver dépouillée. Comment donc autrement pourras-tu être à Moi, et pourrais-je être à toi si tu n’as abdiqué à la fois au-dedans et au dehors de toi, toute volonté propre.
Plutôt tu le feras, mieux tu t’en trouveras. Plus ton renoncement apparaîtra sincère, plus tu y gagneras, et plus tu ME PLAIRAS ;
Je te l’ai dit bien des fois et te le dit encore.
Quitte-toi, ô Ma Jeannette, et renonce à toi-même, et ton cœur jouira d’une très grande paix. Donne-tout pour le tout, et ne recherche rien, et ne réclame rien. Demeure attachée fermement à Moi seul et tu Me posséderas.
Tout ton cœur sera libre et les lourdes ténèbres ne t’écraseront pas. Qu’à la fois, tes efforts, tes désirs, tes prières n’aient qu’un unique objet : pouvoir te dépouiller de tout intérêt propre, mourir à toi et vivre à tout jamais pour Moi.
Ma bien-aimée, Je te bénis ».

(Ce message me fit un grand bien, et plus je le médite, plus je comprends mon néant, ma misère et mes nombreuses chutes et rechutes).

 


Mercredi 26 septembre 1945 :


A 5h du soir, dans la salle à manger du presbytère avec mon Père, M. l’abbé Sauvage, Doyen de Charmes, Mme Courtois, ses deux filles et son fils, Mme Maître venue au Lieu Béni pour la première fois, et Mademoiselle Rhote, nous avons récité le chapelet aux intentions de tous. A la 4e dizaine, les voix s’estompèrent, le voile majestueusement descendit puis à mesure que les Ave s’éloignèrent le deux pans du voile s’ouvraient. Toute soulevée de la terre, j’attendais le grand moment, quand un faisceau de rayons apparut, la Très Sainte Vierge sur un nuage qui formait derrière, une immense couronne.
Autour d’Elle l’encerclait une couronne d’étoiles. Une couronne de roses blanches était posée sur Son voile. Elle avait les mains jointes et Ses yeux si doux nous regardèrent avec bonté. Un léger sourire fleurit sur Ses lèvres et tout en Elle embaumait la pureté et l’amour.
Me fixant avec une immense tendresse, Sa voix pure, si claire, si douce, si touchante nous dit :
« Mes enfants, il ne vous suffit pas d’avoir été enrichis de la grâce sanctifiante et marqués du sceau des enfants de Dieu. Mais il faut encore que vous vous appliquiez à conserver précieusement et à faire valoir le trésor inestimable qui vous a été confié.
Comme toute autre vie et sous peine de s’éteindre, la vie surnaturelle doit se manifester par l’activité et le progrès. C’est la volonté formelle de Mon Divin Fils, que l’âme qui Lui est unie par la grâce, porte des fruits abondants. Est parce que vous êtes impuissant à vous élever par vos propres forces à ces hauteurs sublimes, parce que la moindre action surnaturelle dépasse infiniment la portée de votre nature, le Saint Esprit en devenant l’hôte de vos âmes par le baptême se fait votre précepteur et votre guide dans les voies de la vie chrétienne.
Par les grâces actuelles qu’il ne cesse de vous communiquer, il éclaire votre esprit, fortifie votre volonté et vous rend capable de tous les sacrifices et de tous les héroïsmes".

(La Très Sainte Vierge baissa les yeux et dans l’invisible, la voix grave de Notre Seigneur dit):
« Je suis venu pour vous sanctifier. Le Don de Dieu, c’est la vie de la grâce. C’était là le grand objet des prières de Ma Divine Mère. Elle chantait sans cesse le Magnificat et la cause de sa joie qui vous émeut restera le chant de la reconnaissance et de l’allégresse chrétienne.
Montrez avec bonheur que vous croyez en Moi et que vous M’aimez de toutes vos forces.
Comprenez que vos souffrances viennent de ce que vous ne donnez pas au vrai but de la vie l’importance capitale qu’elle doit avoir. Si vous me cherchez loyalement, vous Me trouverez et vous trouverez le bonheur. C’est un signe pour vous : tous les sentiments qui vous inclinent vers une charité vraie, désintéressée, une compréhension objective du bien et du bonheur de vos frères, vers le dévouement et l’entraide cordiale, tous les sentiments de divine amitié, de concorde, de support mutuel, donnent la vraie joie ; par ceci ils sont la preuve que l’Esprit vit en vous et agit par vous. Ainsi vous êtes dans la vérité.
Je bénis tout particulièrement cette âme
(Mme Maître) qui est venue prier au Lieu Béni.
Mes enfants, Je vous donne Mon grand Amour. »


La Très Sainte Vierge regarda particulièrement et son regard s’attacha en s’élevant vers Mme Maître. Avant de disparaître, Elle nous bénit, le voile lentement revint sur cette pure beauté qui s’évanouit. Quelles douces minutes pour mon âme. Jamais je ne pourrai rendre ce que je vois.
Tout est lumière et amour. C’est mon seul cri.



Vendredi 28 septembre 1945 :


A 11h au presbytère avec Mlle Rhote, M. l’abbé Sauvage, M. le Curé, Melle Krempp et Melle Dubas :
La Très Sainte Vierge dans un champ de lys, autour des rayons. Les bras étendus, de ses mains des rayons jusqu’à nous. Souriante, regarde et parle :
« Mon enfant, je vais donner à l’âme qui est venue au Lieu Béni des paroles qui la mettront sur la voie de la souffrance.
Ma fille, la croix et le partage obligé des âmes privilégiées de Mon Divin Fils. C’est une loi de la Providence qui les attend toutes, surtout pour toi, parce qu’ayant charge d’âmes, tu auras par la croix plus de grâces et plus de secours à leur donner.
Dis-toi, Ma fille que les coups de ton Dieu sont des grâces douloureuses parfois, mais bonnes à l’âme qui les reçoit avec soumission. Mon Divin Fils sait ce qui convient à ton âme et à ton cœur. Ta barque ne fera jamais naufrage si tu consens à ce qu’il soit le pilote de tous les jours. Si parfois la souffrance t’étouffe, redis-toi, ô Ma bien-aimée fille, que la main de Mon Divin Fils passe là où tu souffres et que cette Divine Main restera toujours paternelle et pleine d’amour.
Ma fille, sois toute à la reconnaissance et à la générosité.
Dis à ta sœur que son devoir est de rester auprès de sa maman.
(Melle Dubach).
Mes enfants, priez pour les grandes heures. Je vous bénis ».



Samedi 29 septembre 1945 :


A la messe solennelle de Saint-Michel.
Au début du sermon donné par M. Le curé d’Aillevillers, descendit le voile qui majestueusement se partagea en deux et, de l’infini, je vis descendre un point blanc qui, peu à peu, grossit et était l’Archange Saint-Michel qui s’avançait doucement.
Deux grands cortèges d’anges habillés de blanc l’escortaient.
C’était d’une merveille que je ne puis décrire. Saint-Michel avait une cuirasse blanche et sur sa tête une couronne de pierres rouges. Il tenait dans ses mains un encensoir. Le cortège s’arrêta et, descendit du Ciel, la Très Sainte Vierge. Les anges formèrent autour d’eux une immense couronne. La Très Sainte Vierge était habillé d’un manteau bordé d’hermine. Sur sa tête était posée une couronne de pierres blanches. Tous regardèrent l’assemblée en souriant. Saint-Michel nous encensa. Il était d’une beauté ravissante (quel bel Archange !). La Très Sainte Vierge souriante me regarda tendrement et les bras étendus vers Ses enfants, d’où jaillissaient de Ses mains des milliers de petits rayons qui remplissaient le cœur, Elle dit, de Sa voix pure :
« Ma fille, quelle douce joie pour Mon Cœur de pouvoir verser à torrents sur tous mes enfants les flots de mon amour. Mon Archange Bien-Aimé veillera sur ton petit village, cela ne veut pas dire que les âmes ne souffriront pas, il faut qu’elles expient afin qu’après l’épreuve, elles soient plus unies à mon Divin Fils.


A mes pasteurs venus en grande partie au Lieu Béni, Je vais leur parler de la connaissance de l’Etre par le néant.
'Mes Fils très chers, le néant, le vide, le désert sont trois puissances qui attirent l’Etre, et la démarche suprême de l’infini vers le néant, c’est l’Eucharistie, le Médiateur anéanti.
La gloire de mon Divin Fils sans altérer son unité se manifeste de diverses façons. Les capitulations volontaires de Dieu sont une des plus sublimes manifestations de Sa Gloire. Car la gloire du plus fort est de vendre les armes au plus faible.
Lorsque la prière humaine a fait violence au ciel, alors la miséricorde et la gloire se rencontrent et s’embrassent dans la victoire de l’homme sur Dieu.
Si vous renoncez à vivre dans l’accident pour vivre dans l’essence c’est-à-dire en union plus étroite avec votre Dieu, vos âmes sentiront leurs délivrances qui s’opèreront, elles rencontreront la beauté et la grandeur. Mais cette liberté s’achète, car tout ce qui prend son élan brise un lien.
Vous n’apercevrez la beauté et la grandeur qu’à condition de comprendre le symbolisme dans la nature, dans le monde moral, dans l’art et dans l’homme lui-même.
Voir au-delà des conceptions de votre esprit, accepter l’obscurité et la lumière de Dieu.
Comprendre que dans bien des cas où sa conduite n’est pas conforme à ce que vous attendiez, son plan dépassait le vôtre.
Le symbolisme et le médiateur qui vous conduit du beau visible au beau invisible, au Verbe en qui subsistent éternellement les types des choses destinées à vous représenter les âmes, le Verbe qui a tout résumé et réconcilié, le Verbe « in que omnis constans ».
Si vos âmes sont conscientes de leur néant, offrez à mon Divin Fils par les Mains de mon Archange Bien-Aimé, votre néant.
Tout votre idéal est de trouver la lumière.
Quiconque anéanti devant lui toute substance fait un pas vers Lui, un pas qui retentit dans le silence des mondes.
Mes Fils très chers, vous traversez parfois des moments bien pénibles, vous connaissez les heures inquiètes et sombres, mais il faut surmonter vos tristesses, sachez faire épanouir vos cœurs même au milieu des grandes douleurs. La joie ne s’achète que par la contemplation, la mortification et la pureté, elle est la fille du divin amour et sa récompense.
Mon Archange Bien-Aimé protègera vos paroisses. C’est à Lui qu’il faudra avoir recours dans les terribles épreuves qui fondront sur ma France.
Mes enfants, priez, faites pénitence pour les millions d’âmes qui vont être fauchées'.
Avec mon Divin Fils, nous vous bénissons et nous répandons sur chacune de vos paroisses, une pluie de bénédiction".



Vendredi 29 septembre :


A 2h de l’après-midi, au presbytère en présence de Ms. Les Curés d’Aillevillers, M. Le Doyen de Charmes, Xaffévillers, Clefcy, Domptail, le R.P. Meyer, Melle Dubach, deux jeunes filles de Charmes et un jeune homme de Charmes qui, déporté en Allemagne a été malade du typhus à Dachaux et au cours de sa maladie a vu la Très Sainte Vierge.
La Très Sainte Vierge, sur un nuage, les Mains Jointes, une étoile au-dessus de Sa tête, nous regarde en souriant, puis parle :
« Mes enfants, dans votre siècle d’agitation fébrile, les âmes même les plus fidèles ne comprennent pas l’importance de la vie intérieure. Elles parlent, se démènent et croient agir, mais leurs actions resteront stériles si elles ne sortent pas d’une source profonde et surnaturelle. Remplissez-vous de Mon Divin Fils. Vivez de Lui et avec Lui. Dieu est là avec Ses béatitudes célestes et même ici-bas avec ses grâces de choix. Qu’importe si les épines vous déchirent ici-bas, au bout vous trouverez la vie éternelle.
Mes filles, travaillez à la grande œuvre de la restauration. Le premier de tous vos apostolats doit consister à vous unir aux prêtres pour offrir par leurs mains médiatrices, la victime du Golgotha qui s’était offerte elle-même pour l’expiation des crimes du monde et pour les besoins de l’humanité.
Vous travaillerez ainsi efficacement à restaurer le plan divin de Mon Divin Fils détruit par le péché.
A Mon fils que j’ai protégé si miraculeusement, Je le garderai toujours sous Mon manteau. Je le comblerai. Qu’il Me prie toujours bien. Il recevra de grandes grâces. Dans sa maladie, dis-lui que c’est Moi-Même qui lui est apparu.
Mes enfants, Je vous bénis. »

 


Mardi 2 octobre 1945 :


A 4h15 dans la salle à manger du presbytère, avec mon Père, Mme Didelot, nièce de M. L’abbé Sauvage, et Mlle Rhote, le chapelet fut récité pour cette âme. En plus il y avait Melle Rose Luc.
A la quatrième dizaine, la Très Sainte Vierge apparut sur un nuage. Elle tenait les mains jointes et au-dessus de son front brillait une étoile à cinq branches. Autour d’elle s’échappaient des rayons. Souriante, elle parla :
« Mes enfants, Bienheureux les doux, la douceur c’est la plénitude de la force. Vous le savez, la foudre brisée qui rugit et qui brise. Pauvre force. La force entière, c’est cette force douce qui porte votre globe et les astres en ce jouant. Celui qui a dans l’âme, par la présence de Mon Divin Fils cette force entière, cette force douce, celui-là soulève et porte la terre.
Donc, bienheureux ceux qui sont doux, parce qu’ils posséderont la terre.
Et donc jusqu’à présent a porté la terre et soulevé le monde si ce n’est les apôtres et les martyrs du Christ, qui, dans la douceur absolue, ont souffert, sont morts, et ont ainsi soulevé le monde, c’est-à-dire produit le seul progrès visible, réel, universel, fondamental qu’ait jamais vu la race humaine.
Et qui donc réalisera le seul progrès universel vers lequel l’impérieuse volonté de Mon Divin Fils pousse les âmes. Ce sera l’esprit des Apôtres, des Martyrs, des âmes victimes, l’Esprit évangélique de douceur et de paix.
Mon Divin Fils désire que cette âme
(Melle Didelot) qui est venue chercher les lumières au Lieu Béni devienne une mère d’une nombreuse famille, car Il se choisira parmi les enfants qu'Il lui enverra des saints et des saintes.

C’est une de ces familles chrétiennes qu’il faut pour relever la France.
Sur sa famille, nous faisons descendre des flots de grâce.
Mes enfants, nous vous bénissons".

Tendrement La Très Sainte Vierge attacha Son regard sur Mlle Didelot. En s’élevant, Elle nous bénit, et sourit à Mlle Luc, et Mlle Rhote. Le voile cacha cette touchante apparition.



Mercredi 3 octobre 1945 : FETE DE SAINTE THERESE DE L’ENFANT JESUS


Pendant que mon Père chantait la Préface, le voile blanc se posa au-dessus du tabernacle. Quand il se fut partagé en deux, je vis Sainte Thérèse. Elle avait une grande robe blanche qui ressemblait à du velours. Un manteau couvrait ses épaules. Un voile de même tissu que la robe, mais très léger était posé sur de magnifiques cheveux blonds qu’ornait une couronne de roses blanches qui exhalaient un parfum très doux.
Autour d’Elle, tombaient des pétales roses, rouges, blancs qui formaient à Ses pieds un tapis.
Dans Ses bras étaient des gerbes de roses.
Son visage blanc était empreint d’une douce joie. Ses yeux dont je ne puis définir la couleur, retirant sur le vert, se fixèrent sur mon Père.
A l’Elévation, Sainte Thérèse pris une rose blanche et sa main toute fine effeuilla sur l’autel les pétales.
Elle était petite, mais sa figure paraissait plus grave que celle de la Très Sainte Vierge.
Pendant que je jouais l’Elévation, elle parla doucement, mais sa voix n’a plus la même intonation que celle de la Très Sainte Vierge.
Quand elle parlait, j’étais toute transformée, car il y avait beaucoup d’amour dans sa voix.

MESSAGE SECRET

A la fin :
« Sur toutes ces âmes j’effeuille mes roses.
Mes deux enfants, je verse dans vos âmes le grand amour que j’avais pour mon Divin Epoux.
Tous deux, nous vous bénissons ».

La petite Thérèse nous bénit puis les dernières roses qu’elle tenait dans ses bras, elle les effeuilla, et les pétales vinrent voltiger dans la nef.
Penchant doucement sa tête, elle regarda les fidèles. Le voile lentement me cacha cette touchante vision, puis s’évanouit.
Dans mon âme je goûtais une douce paix. Je sentais mon amour pour Jésus plus fort.



Lundi 8 octobre 1945 :


A 2h30 au presbytère avec Ms les curés de Xaffévillers et Domptail, mon Père et Mme Pochel, nous prions particulièrement pour le chantre de Domptail, gravement malade, dont la guérison miraculeuse a été promise :
La Très Sainte Vierge en blanc, sur un nuage, une couronne d’étoiles autour d’Elle, les mains jointes, le visage grave :
« Ma fille, je vais donner à mon Pasteur de Domptail un message.
Mon fils très cher, la barque se couvrait des flots de la mer. Cette barque battue par les vagues est la figure de l’âme chrétienne aux prises avec la tentation.
Si la tempête fait ressortir l’habileté du pilote,
Si le combat fait éclater la bravoure du soldat,
Si la diversité met en relief la constance des grandes âmes,
de même, la tentation fait abonder les vertus et les mérites du chrétien.
Les vagues menaçantes que le tentateur soulève contre toi sont le plus souvent tes propres passions. Domine-les par l’ascendant de ta piété. Etouffe-les par la vigilance et la prière.
Dieu permet cela pour humilier ta présomption et abattre ton orgueil.
La grâce qui te soutient s’élève toujours au-dessus des tentations et cette grâce fidèlement suivie assure le triomphe. Le tentateur ne s’attaque pas aux âmes vaincues. Il n’a pas besoin de renverser celles qui sont par terre. C’est contre les âmes vaillantes qu’il dirige ses efforts. Garde-toi de croire que les tentations sont des fautes ou des châtiments. Au contraire, elles sont les indices de ta vitalité morale.
Dieu t’aime. Il ne se plaît pas au spectacle de tes tourments, mais il peut t’associer aux victoires et aux luttes de Son Fils. Mes enfants, priez, Je vous bénis ».


M. Le curé de Domptail n’avait absolument rien révélé de son état d’âme. Il ne s’était même pas recommandé aux prières de Jeannette tout préoccupé qu’il était du déplorable état de santé de son chantre. Or il se trouve que ce message correspond parfaitement à ses sentiments les plus intimes.

 


Mercredi 10 octobre 1945 :


Au chapelet de 15h30 avec M. Didelot, les deux demoiselles Courtois : Marie-Thérèse et Simone, M. le Curé :
La Très Sainte Vierge apparue sur une boule bleue, les bras étendus. De Ses mains jaillissaient des rayons qui venaient jusqu’à nous. Autour d’Elle une couronne de roses blanches. Au-dessus de sa tête, une étoile. Elle regarda en souriant et parla :
« Mon Fils bien-aimé, ne te décourage jamais à la vue de tes infidélités. Oui, la Miséricorde de Mon Divin Fils ne se possédant plus veut parfois aller jusqu’à l’extrême et cherche loin d’elle, enlisée dans le néant de ses misères, l’une ou l’autre âme plus imparfaite et plus indigne sur laquelle il peut déverser plus d’amour gratuit. Et si cette âme peut reconnaître sa petitesse et sa misère, et même souvent lorsqu’elle arrive à force de grâces à la reconnaître un peu, Mon Divin Fils la soulève jusqu’à Lui dans les embrasements ineffablement amoureux de sa tendresse divine.
Ne te déconcerte pas, ni ne te laisse pas abattre par la vue de tes infidélités répétées ; ne dit jamais : il est trop tard maintenant pour devenir encore un saint, je n’ai guère fait de progrès, je sais à quoi m’en tenir sur mon compte. Non, cultive avec un soin jaloux ce désir de sainteté que Mon Divin Fils a mis dans ton cœur, comme un germe précieux et qui est, à Lui seul, une grande grâce. Garde la confiance, partout et toujours. Mon Divin Fils n’a pas besoin de temps pour opérer ces prodiges. Pour Lui, un jour est mille ans. Sa confiance ne te trahira jamais. Elle est une boussole fidèle qui, à travers les écueils, les tempêtes, te conduira sûrement au port de la perfection.
A la future épouse : Mon Divin Fils t’attend dans l’Arche Sainte le 18 décembre. Ton nom religieux sera : « SŒUR MARIE DE JESUS-HOSTIE ».



11 octobre 1945 :


A 14h en présence de Mme Gletty, Melle Rhote, Mme Pochel, Messieurs les curés d’Ortoncourt et de Xaffévillers.
La Très Sainte Vierge avec un manteau bleu, sur un nuage, les mains jointes, des rayons autour d’Elle, une couronne blanche autour de Son voile, Elle arriva souriante :
« Mes enfants, c’est vers cette maman que Je vais Me pencher.
Ma fille, Mon Divin Fils désire plus que toi-même ta sanctification. Il veut faire de ton cœur un canal d’où découlera Ses torrents d’Amour. Ne sois pas inquiète pour tes petits ; ils sont sous Mon manteau. Pour toi, ne te sépare pas de ton mari, surtout dans les heures qui sont à venir. Tu sais bien que Je veillerai sur tous ceux qui te sont chers.
Je bénis ton foyer, mais brise ta volonté. Je te comblerai.
Mes enfants, Je vous bénis ».



Mardi 13 octobre 1945 :


A 3h, à l’Eglise, nous récitons le chapelet avec Mme de la Burthe, Mme Pierrard, et Melles Marie-Thérèse et Simone Courtois. A la 4e dizaine, le voile se posa sur le cadre de Saint Urbain et la Très Sainte Vierge apparut sur un nuage ayant autour d’Elle, une couronne d’étoiles. Au-dessus de Sa tête, une couronne de roses blanches, les mains jointes, et sur Sa robe blanche, un manteau bleu. En souriant, Elle parla :
« Mes enfants, il faut vous exercer davantage à la confiance dans Mon Divin Fils. Il ne faut pas que vous soyez étonnés d’être si fragiles et si enclins au péché ; c’est un des apanages de votre condition et de votre nature de n’être rien, de ne pouvoir rien.
C’est de Mon Divin Fils un effet de Sa bonté de vous conserver sans cesse, parce que vous retourneriez aussitôt dans votre premier néant. Il permet ordinairement que Ses plus chers amis soient environnés de quelques défauts, afin qu’ils se fassent connaître aux autres et que la grâce qu’Il verse sur eux, y soit conservée comme le feu s’entretient et se conserve sous la cendre qui le couvre, et c’est de là qu’il vous arrive parfois d’avoir une connaissance de Mon Divin Fils si claire et si évidente que vous ne connaissiez rien qui ne soit parfaitement Lui, et d’autres fois, cette même connaissance…… se perd et s’évanouit tellement que pour la recouvrer, vous avez besoin d’être secourus de la grâce.
Mon Divin Fils permet cette vicissitude par un effet de Son Amour parce que votre foi n’étant pas confirmée par aucune expérience devient plus pure et plus elle est pure et sincère, plus elle est utile et mérite davantage.
A cette âme
(Mme Pierrard) qui prie pour la première fois avec toi, dis-lui que Je la protégerai ainsi que son fils sur lequel j’étends Mon manteau bleu.
Qu’elle prie avec grande confiance. Je la comblerai.
Mes enfants, Je vous bénis ».

(La Très Sainte Vierge regarda avec bonté Mme Pierrard, puis avant de disparaître, Elle nous bénit)

 


Lundi 15 octobre 1945 :


A 3h de l’après-midi en présence de Messieurs les Curés de Xaffévillers et de Domptail, de Melles Courtois, de Melle Dubach, de Mme Pochel, de Melle Rhote et de M. le Curé d’Ortoncourt, dans la salle à manger au presbytère :
La Très Sainte Vierge au milieu de trois rosiers blancs.
Autour d’Elle, des rayons, sur Sa tête : une étoile ; les mains jointes, le visage moitié souriant. Elle parla :
« Mon enfant, c’est vers la future Epouse de Mon Divin Fils que Je Me penche.
Ma fille, Mon Divin Fils fait tout dans les âmes. Tu es son instrument. Pour te donner comme Il le veut, sois recueillie en Lui : le zèle doit être le résultat de ta méditation, le rayonnement de ta vie intérieure avec Lui. Comme Lui, aies ton cœur à la hauteur du Ciel et à la largeur du monde. Vivre avec le Créateur du monde et pour le monde entier, ce fut la vie de Mon Divin Fils sur la terre. Donne toi jusqu’au bout de la ressemblance, à la lumière et à la force de l’union eucharistique et au saint sacrifice. Quand ce sera dur, regarde le Divin Crucifié. Par la Communion, le Don Divin du Christ s’unit à la terre et ta vie est prise par la vie supérieure de ton Dieu. Elle est imprégnée totalement et transformée en Lui, par Lui. Le don de toi-même, le saint sacrifice, c’est l’union de la donation.
Dans le cloître, il faudra te donner toute entière et faire les sacrifices que Ton Epoux te demandera et non les tiens. Il envahira toute ta vie, mais n’oublie pas que tout consiste dans l’amour de l’offrande, la pureté d’intention.
L’amour est plus dans la volonté que dans la matière de l’acte. Que ton don comporte la bonté. Elle est, par nature, communicative, qu’on appelle vie, lumière, charité, sainteté. Elle remplit l’âme suivant le degré de profondeur, bonté simple et digne, te donnant à toutes tes sœurs. Tu vivras au milieu d’âmes saintes et tu étudieras l’amour de leur vie. Au contact de ces âmes, de ces envergures d’esprit, de ces puissances, de ces volontés d’énergie, tu monteras dans la donation complète.
Abandonne-toi entre Ses Bras, et laisse-Lui conduire la barque.
Mes enfants, Je bénis ces objets pieux.
Pour vous, ton Père et toi vous pouvez aller prier aux pieds de Notre Dame de Domptail.
Que le pasteur ne vienne pas vous chercher. Il faut être très prudent. Je vous bénis".
(Secret).



Mardi 16 octobre :


A midi, dans la salle à manger du presbytère de Domptail, aux pieds de Notre Dame de Domptail, en présence de MMs les Curés d’Ortoncourt et de Domptail, de Melle Dubach et de Lucie Contois, la servante de M. le Curé :
La Très Sainte Vierge sur un nuage, des rayons autour d’elle, les mains jointes, la figure souriante et au-dessus de Sa tête 3 petites étoiles. Elle parle :
« Mes enfants, tous les jours, à chaque heure, vous devez détester votre misère, confesser vos péchés. A chaque instant, vous pouvez continuellement attirer le Saint Esprit.
A chaque instant, cet effort qui brise l’obstacle attire la FORCE.
Sortir de soi-même, pénétrer en mon Divin Fils, vaincre la mort, renaître est la condition de la vie.
En tout temps, le baptême permanent doit se continuer : c’est la prière de l’âme.
C’est ainsi que vos poitrines, avec deux mouvements ne cessent d’expirer la mort pour aspirer la vie.
C’est ainsi que vos esprits pensent et trouvent la vérité ; qu’ils s’élèvent du fait aux lois, du créé à l’incréé : Respirez mon Divin Fils aussi souvent et plus souvent que vos poitrines ne respirent l’air vital.
Quand vos âmes se recueilleront, s’humilieront pour expirer leur mort, aussitôt le Saint Esprit entrera en vous en grande abondance. Vous verrez l’humble et douce colombe. Vous verrez la Lumière et vous trouverez votre Père du Ciel qui vous dira, de Sa voix douce : « Venez, Mes Fils Bien-aimés ».
Mes enfants, Je vous bénis. »


L’après-midi à 15h nous nous rendons avec Melles Courtois qui viennent d’arriver chez le chantre de Domptail, gravement malade. En souriant : la Très Sainte Vierge parle :
« Mes enfants, le navire surpris dans la Mer du Sud par un des plus grands ouragans de l’équinoxe a grande chance de périr. L’homme de la barre, couché sur sa roue, maintient énergiquement le gouvernail. Tandis que la mer démontée embarque tout, lave le pont de ses grandes vagues et couvre tout de son écume, le voyez-vous, emporté au ciel par la vague monstrueuse et projeté l’instant d’après, dans un abîme sans fond. Le navire horriblement penché sous la rafale, crie et gémit, jusque dans ses profondeurs. Les hommes à la barre, à demi-suffoqués, à demi-aveuglés par l’eau et le sel, maintiennent la direction du navire au prix des plus héroïques efforts. Plus unis, plus robustes, sous la menace du danger, on croirait que l’âme et la puissance du capitaine ont passé dans chacun d’eux.
C’est l’image de l’Eglise Catholique.
Ce vaisseau qui porte dans ses flancs votre destinée éternelle ne périra pas.
Ah ! ne craignez pas. Il verra le port, celui-là. A la parole du Maître invisible qu’il recèle, la mer se calmera et les jours de paix reviendront.
Bienheureuses les âmes qui auront gardé dans les jours d’épreuve leur foi et la vigueur de leur âme.
A ce membre souffrant du Christ : Je Me penche vers lui avec toute ma tendresse de maman. Son grand amour me touche et Je ne puis résister à ses supplications.
' Mon fils, ta Maman du Ciel est tout prêt de toi. N’oublie pas que tu souffres pour la Jeunesse et qu’après la nuit si terrifiante qui t’enveloppes, tu verras l’Etoile du Matin.
Je te bénies tout particulièrement et Je dépose sur ton front Mes lèvres virginales.
Sur ton foyer et sur tous ceux qui t’entourent, sur tes enfants, de Mon Cœur descendent des flots de grâces et de bénédictions.'

(A noter que jamais la Très Sainte Vierge n’a pris un accent aussi tendre, aussi maternel. Jeannette en fut tout émut.)
A 18h à Xaffévillers, avec toute la famille de M. le Curé, avant de reprendre le chemin du retour, nous avons prié. La Très Sainte Vierge apparut sur une boule bleue. Un manteau bleu couvrait sa robe blanche. Autour d’Elle, une couronne de roses blanches. Ses Mains étaient jointes, et, dans le lointain, une croix noire. Un peu gravement, Elle parla, les yeux fermés :
« Mes enfants, remarquez la différence des sentiments de Dieu et des sentiments du monde touchant la vengeance.
Les gens du monde, les enfants du siècle pensant faussement que ne pas se venger, c’est succomber et être vaincus ; L’Esprit de Dieu, au contraire, vous enseigne que se venger c’est succomber et être vaincus.
Parce que vous êtes les enfants de Dieu par la charité, c’est-à-dire les enfants de Celui qui est la Charité même, c’est pour cela qu’il veut que vous imitiez Sa Bonté, que comme Il fait lever Son soleil sur les bons et sur les méchants, Il veut que vous fassiez du bien à tous.
C’est pour cela qu’Il vous défend la colère et la vengeance et qu’il ne permet qu’une unique manière de vous venger, c’est de faire le bien pour le mal.
Apprenez cette petite prière : « O Dieu d'Amour, O Dieu de Charité, Apprenez-moi ce que Vous me commandez; Donnez-Moi la Charité afin que je devienne véritablement un de vos enfants et l'imitateur de Votre bonté.
Mon Divin Fils et Moi, nous faisons descendre sur vous tous des torrents de Grâces, en particulier sur les petits dont Mon Cœur a un si grand Amour.
Nous vous bénissons. »

(La Très Sainte Vierge regarda chaque personne, puis en s’élevant, Elle bénit et dans le lointain il ne resta plus que la croix qui disparue derrière le voile).



Lundi 22 octobre 1945 :


A 13h30, dans la salle à manger du presbytère, avec MMs les Curés de Xaffévillers et de Domptail, Monsieur Saint Dizier et Monsieur le Curé d’Ortoncourt :
La Très Sainte Vierge en bleu sur un nuage, des rayons autour d’Elle et au-dessus une Croix.
Au-dessus de la Croix, un oiseau noir au bec crochu et aux pattes crochues, assez gros (un aigle noir).
Les Mains jointes, le visage grave, Elle parla :
« Mes enfants, Mon Divin Fils est le tout de l’homme, le tout de son cœur comme de son intelligence et de sa mémoire. Que sont les biens finis auprès de ce bien suprême et infini : des ombres et des obstacles, trop souvent des obstacles.
Plus près du cœur et des yeux, leur parlant un langage qui enchantait l’homme en son premier jour, qui l’enchante encore à toute heure, il l’emprisonne dans ce merveilleux palais de l’univers et lui font oublier la Céleste Patrie.
Pour des enfants mieux avisés, ils sont au moins des ombres, derrières lesquelles, se cache Mon Divin Fils.
Oui, les Cieux racontent la Gloire de Celui qui a fait le monde, le plus petit brin d’herbe, sur sa tige, chante, à sa manière, la Sagesse inénarrable de Celui qui se joue dans l’infiniment grand comme dans l’infiniment petit.
Tandis que l’homme terrestre s’arrête à l’ombre visible et palpable, l’homme spirituel déchire le voile et regarde derrière lui.
Tandis que le premier laisse son cœur s’éprendre de tout ce qu’il voit, de ce qu’il entend, de ce qu’il touche, le second, d’un coup d’ailes, s’élève vers ce soleil invisible et, le regard fixé sur cette Beauté immuable qui a faim et soif des âmes, se repose dans le parfait, dans l’incommensurable Amour Divin.
Mon Divin Fils porte avec Lui toutes vos misères et consume en lui tout ce qui est mauvais, comme le feu consume la cire. Comme le soleil absorbe les vapeurs de la terre, Mon Divin Fils vous enveloppe de Sa Lumière afin que vous partagiez Sa Gloire.
A ton frère : dis-lui que le jour de Mon Immaculée Conception, sa chère maman entrera dans ma nacelle. Dis-lui encore, que de là-haut elle les protège et prie pour eux.
A ton autre frère, qu’il ne soit pas inquiet. Celle qu’il aimait enveloppe ses enfants et de là-haut, dans Mon Firmament, avec un sourire, elle se penche vers ses petits et vers celui qu’elle a laissé dans cette terre de l’exil.
Au milieu des saints, auréolée de lumière, elle ne cesse d’implorer Mon Divin Fils pour qu’il laisse tomber sur son foyer des torrents de grâces. Mon Fils, soit confiant. Je te bénis tout particulièrement ainsi que Mes autres enfants".

 


Mercredi 24 octobre 1945 :


A 4h. en présence de Melle Javel, Melle Dubach, Melle Rhote : La Très Sainte Vierge, en blanc, sur un nuage, des rayons autour d’Elle, sur Sa tête une étoile, les bras étendus et de Ses Mains partent des rayons qui arrivent jusqu’à nous. Elle arriva souriante et parla doucement :

« Ma fille, c’est à cette âme venue au Lieu Béni que Je vais m’adresser.
Ma fille très chère, Je vais te montrer la pensée éternelle de Mon Divin Fils sur ton âme. A travers les événements qui ont marqués tes jours, à travers ce qui maintenant constitue la trame de ta vie, il y a un dessein de Mon Divin Fils qui se cache.
Elans généreux, faiblesses, défaillances, efforts, souffrances, joies, succès ou difficultés, sympathies éprouvées, injustices douloureuses, contentement ou isolement de ton cœur, rien n’échappe à Son Action, tout concorde avec Son Plan.
De tout ce qui t’arrive, de tout ce que tu es, de tout ce que tu fais, Mon Divin Fils veut produire quelque chose qu’Il sait de façon précise.
Si tu pouvais voir à l’instant même dans la pensée de Mon Divin Fils, tu y découvrirais un idéal qu’Il poursuit avec toi et par toi, un but auquel tu dois atteindre sous peine de ne pas donner ta mesure.
Il faut te convaincre de cette noblesse d’avoir été choisi pour exécuter ce plan, et y répondre de toute l’ardeur de ton âme, en suivant docilement la grâce de chaque jour, aujourd’hui la grâce d’aujourd’hui, demain celle qui t’attend alors et ainsi tous les jours jusqu’à ce qu’enfin cette existence, pour certains si vides et pour toi si grave se trouve transformée divinement dans le sein de l’éternité.
Mon Divin Fils n’a pas de limite : si tu montes aux sommets les plus élevés, Il y domine ; si tu descends dans les profondeurs, tu le rencontres ; si tu vas aux confins de la terre, tu l’y trouves encore. La grâce, mystère de l’immensité, La grâce, mystère de l’éternité, la grâce, mystère de vie, c’est Mon Divin Fils s’incarnant en toi pour te donner la Vraie Vie. Apprécie de plus en plus ce Don Divin.
Sois dans l’admiration et, dans le silence de Mon Divin Fils. Ecoute-Le, contemple-Le et, dans l’admiration, laisse-Lui ravir ton cœur.
Je protège ceux qui te sont chers. Pour toi, ce que tu feras plaira à Mon Divin Fils. Je te comblerai, car ceux qui vivent dans l’amour du Cœur Divin reçoivent des flots d’Amour. Priez, priez pour toutes les âmes qui souffrent et qui sont dans les ténèbres. Mes enfants, Je vous bénis et verse dans vos âmes Ma Grande Bonté".



Vendredi 26 octobre 1945 :


A 10h. avec M. le Curé de Domptail venu consulter le Ciel pour savoir s’il doit organiser une soirée récréative le soir du lundi de la fête de Domptail ou se contenter de prier à l’église et de gémir (ce fut le dernier mot prononcé par lui avant de s’agenouiller pour le chapelet).
La Très Sainte Vierge en blanc, sur un nuage, des rayons autour d’Elle, une étoile au-dessus de Sa tête, les Mains jointes, la voix grave :
« Mes enfants, pour un moment de tristesse, une éternelle joie. Mon Divin Fils exerce les âmes qu’Il aime durant cette vie et l’épreuve qu’Il tire de leur vertu semble pour l’heure être un sujet de tristesse et non de joie. La douleur fait gémir les pénitents, le travail fait gémir ceux qui s’adonnent aux bonnes oeuvres, l’Amour Divin fait gémir les parfaits, le zèle gémir ceux qui gouvernent et travaillent au salut des âmes. Après les avoir exercés, Mon Divin Fils leur fait recueillir dans une très grande paix le fruit de la justice. Le fruit de la justice, c’est la paix et la joie de l’esprit. La Sainteté produit ce fruit en trois temps : avant la mort, à la mort et après la mort.
Avant la mort, la joie des justes naît du témoignage d’une bonne conscience.
A la mort, elle naît de ce qu’ils sortent de ce siècle pervers et corrompu.
Après la mort, de ce qu’ils entrent dans la joie du Seigneur que nul ne leur ravira jamais.
Si bien que la tristesse des gens de bien ne dure, à vrai dire, qu’un moment. Leur joie est continuelle. Elle les accompagne partout, à la vie, à la mort et après la mort, parce que Mon Divin Fils qui en est la source est un Bien infini qui comprend en éminence tout ce qui peut les rendre heureux, un Bien immortel qui ne manque pas et que personne ne peut leur ravir, s’ils le veulent.
Au lys de Mon Divin Fils
(Melle Dubach) c’est son Dieu qui va lui parler :
« Mon Fils, je viens vers toi, car ton cœur fut meurtri par le sacrifice que je t’ai imposé, toi qui sent si vivement la douceur et la joie. Le Ciel en sera ta récompense, quand l’heure sera venue. Sur le chemin ardu, il y a au bout de ce chemin, des gloires éternelles qui seront ton Paradis. Je t’aime passionnément. C’est pourquoi J’ai fait naître les occasions de te
(mortifier) – Jeannette hésite : non dit-elle : (soumettre) – ce n’est certainement pas cela : ah, j’ai trouvé : faire naître. On ne remarque pas que cette expression vient d’être employée et l’on écrit : faire naître. On ne s’apercevra de l’erreur que le lendemain et on la signalera à Jeannette que le lundi suivant, au moment de se mettre en prières (voir message de lundi) faire naître à la soumission et à la mortification. Mets Ma pensée sur chacune de tes actions et derrière chacun de tes mouvements qui composent ta vie. Ta vie sera ainsi élevée et tu gagneras les mérites du Paradis. Tu es le néant que J’orne, embellis de Ma grâce, que J’adore à genoux et que Je m’unis étroitement. En t’anéantissant, tu seras refoulée dans l’abîme de ton indignité et ton âme en sera beaucoup dilatée. Sois bien courageuse. Je suis le Pilote de tous ceux que tu aimes.
A Mes Pasteurs : qu’ils restent silencieux sur ces plaisirs. Je leur demande de prier pendant ces jours et ces nuits de jouissance. Mon Manteau enveloppe Mes meilleurs enfants.
Pour toi, Je veux que tu passes ces quelques jours à Ma Colline Bénie. Ma Divine Mère et Moi, nous vous bénissons.»



Samedi 27 octobre 1945 :


A 7h du soir, dans la chambre de M. Albert Georges, à la Verrerie de Portieux, avec sa famille et Mme Vexlard, nous avons récité le chapelet aux intentions de ce foyer.
A la 4e dizaine, la Très Sainte Vierge apparut en blanc, portée sur un nuage, une couronne de roses blanches autour d’Elle. Les bras étendus, et de Ses mains partaient des rayons qui arrivaient jusqu’à
nous. Toute souriante, Elle nous regarda, puis, maternellement, Elle dit :
« Mon enfant, ce soir, Je suis heureuse de te voir parmi Mes enfants que J’aime avec un grand Amour. C’est vers Mon fils (Albert Georges) que Je vais Me pencher.
Âme bien aimée, c’est la croix de Mon Divin Fils qui béatifie la souffrance ; c’est elle seule qui en donne la raison suprême d’expiation.
Toi qui souffres, regarde Mon Jésus crucifié et en le regardant contemple la grandeur infinie de l’offense faite à Dieu par le péché, et l’amour infini de Mon Divin Fils se donnant dans Sa douloureuse Passion pour son expiation totale.
Alors c’est la béatitude de la souffrance ; si tu comprends Mon Jésus crucifié, la béatitude de la souffrance envahira ton âme, elle ira jusqu’au plus sanglant sacrifice, jusqu’au dernier cri de Ma petite Thérèse : « Ou souffrir ou mourir ».
La douleur est sur la terre une Louange Divine à la Justice et à l’Amour de Mon Divin Fils. Toute souffrance, à ses divers degrés d’union à Mon Jésus Crucifié, aura dans Mon Ciel sa consolation infinie, éternelle, la consolation même de ton Jésus Crucifié.
La terre n’est plus par la souffrance une horrible géhenne, elle est la porte de la joie éternelle.
Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.
Le sacrifice que tu feras de ta famille, te donnera d’infinies joies. Je te bénies avec Mon Grand Amour de Maman. Je Me penche surtout sur les enfants qui souffrent dans leur corps.
Je suis émue de ta grande souffrance. Dans l’invisible, Je te soutiens ainsi que ceux qui te sont chers.
Mes enfants, Je verse dans vos âmes Mes Rayons de Lumière. »

(La Très Sainte Vierge se pencha et tendit les bras vers M. Albert Georges avec un tendre sourire. En s’élevant, Elle nous bénit puis disparue derrière le voile.
Ce fut une touchante extase. Quelle paix et quelle grande joie dans nos cœurs).



Dimanche 28 octobre 1945. Fête du Christ-Roi


A 9h du soir, dans la chambre des demoiselles Luc, avec toute la famille, mon Père, Melle Dubach, nous avons récité le chapelet pour ces foyers qui venaient de recevoir une grande grâce, celle de connaître les messages.
A la 4e dizaine, la Très Sainte Vierge se manifesta en blanc. Un nuage la soutenait. Une couronne de roses rouges l’encerclait. Au-dessus de Son front brillait une étoile à cinq branches. Ses mains étaient jointes. Elle arriva souriante puis un peu gravement, Elle dit, les yeux fermés :
« Mes enfants, le Règne de Jésus Christ, c’est la descente du Saint-Esprit dans les âmes. C’est le salut des nations et des familles. C’est la Gloire du Père, c’est l’auréole de la Mère, c’est l’innocence de l’enfant. C’est la joie des foyers. C’est les gloires éternelles de la tombe dans l’espérance de la Résurrection. Le règne du Christ, c’est le paradis sur la terre, c’est la Justice, c’est la paix, c’est la Vie.
Priez pour que le Règne de votre Dieu arrive sur la France. Que cette charité vous pousse et que les ailes de la miséricorde lui donne plus de rapidité pour ramener les âmes qui vont sur toutes les routes, excepté sur la route du salut éternel. Adveniat regnum tuum.
Dans votre existence, rien ne procède par les mouvements du hasard. Tout sort, tout dépend de la Volonté de Dieu qui donne les permissions et fait les lois posées.
Comment, dès lors, ne pas suivre avec attention, avec respect, avec ravissement, l’enchaînement des circonstances accomplies par Dieu à votre égard ?
Dans votre existence, tous les évènements sont des textes sacrés que votre esprit peut étudier et commenter.
A la vérité, l’intervention divine est soustraite à votre vue naturelle. Tourmentés par les évènements, vous découvrez les agents immédiats de vos épreuves, mais l’Agent suprême reste dans l’ombre. Fréquemment, il vous arrive de ne voir ni le principe ni la fin des dispositions que la sagesse éternelle prend à votre égard.
Cependant ne laissez pas ébranler votre foi. Ne vous troublez point. Ne vous laissez pas aller sur la pente funeste du découragement. Persuadez-vous que derrière toutes choses humaines, Dieu est présent, bien qu’invisible et caché et dites-Lui :
« Mon Dieu, j’ai remis mon sort entre vos Mains ».
Je bénis tout particulièrement ces enfants qui prient avec toi et que les épreuves ont touchés si péniblement.
Qu’ils soient toujours bien confiants, le centuple leur sera rendu, Je les comblerai et Mon Divin Fils fait descendre sur chacun d’eux Ses grâces et Ses bénédictions, Mes Enfants, Je vous bénis".

(La Très Sainte Vierge regarda tendrement Ses enfants, puis en souriant, Elle s’éleva. Avant de disparaître, Elle bénit, puis le voile revint sur cette pure beauté).



Lundi 29 octobre 1945 :


A 3h avec MMs les Curés de St Genest, Xaffévillers et Domptail, quelques paroissiennes de Fauconcourt, la sœur de M. le Curé de St Genest, Melle Dubach et Melle Rhote, devant l’autel de Notre Dame d’Ortoncourt dans la salle à manger du presbytère :
La Très Sainte Vierge descendant sur un char doré tiré par des anges. Autour de ce char 3 couronnes d’anges. Elle était debout avec un manteau blanc sur Sa robe blanche. Une couronne de pierres blanches qui brillaient sur sa tête. Ses cheveux blonds ondulés. Les bras étendus et de Ses mains partaient des gouttes de rosée qui arrivaient sur une boule bleue et l’inondaient. En souriant, Elle parla :
« Mes enfants, Je vais vous montrer comment vous avez besoin de Mon Divin Fils.
Lui, pour vous, qui est-Il, et qui êtes-vous pour Lui ? Il s’est nommé la Lumière, la Vérité, la Route, le Pasteur, la Vie. C’est Lui qui éclaire nos ténèbres, instruit vos ignorances, trace votre direction, conduit votre marche, nourrit votre faiblesse. Il s’est nommé le cep dont vous êtes les branches. Ce qui équivaut à dire que pour n’être pas une branche morte, il faut adhérer à Lui. Ainsi a-t-Il quelque chose à vous donner que vous ne portez pas en vous, mais cependant dont vous avez besoin et que vous ne pourriez pas avoir sans Lui.
Quand le soleil vous offre sa lumière, vous n’avez pas le droit de dire : « A quoi bon, je puis m’éclairer. » Le soleil vous est nécessaire comme à tout ce qui vit. Il ne vous reste qu’à accepter sa bienfaisante lumière et sa réconfortante chaleur. Tel est, relativement en vous, le cas du Christ. Il sait, Il sait ce qu’il vous faut et ce qu’il vous manque. Il a, Il apporte. Comme Il vous commande d’accepter, ainsi Il vous commande de vivre. Chez Lui, c’est plus qu’un droit, c’est une sorte de devoir d’Amour qu’Il a pour Ses créatures qu’Il a choisies pour la destinée éternelle.
La phrase qui a commencé ainsi : « Vous ne vivrez pas si vous ne mangez la chair du Fils fait homme » se termine normalement ainsi : « Vous devez la manger puisque vous devez vivre ».
Je vais te redonner la phrase du message que Mon Divin Fils a donné à Son lys :
« Je t’aime – Il M’est doux de te le répéter – Je t’aime passionnément. C’est pourquoi J’ai fait naître les occasions de te façonner à la soumission et à la mortification.
Je suis profondément touchée de contempler Mes enfants les plus confiants.
A Mon Pasteur
(M. le Curé de Saint Genest) qui n’a encore pas reçu de paroles divines : Je le soutiens dans ses grandes difficultés. Je suis continuellement tout près de lui et pleure quand Je vois combien les âmes méprisent et haïssent Mes Pasteurs.
Sa douce Mère du Ciel le comblera et après les nuits, ce sera de grandes joies.
Mes enfants, Je vous bénis avec toute Ma grande tendresse. »

 


Mercredi 31 octobre 1945 :


A 4h dans la salle à manger du presbytère, avec Mon Père, Melle Dubach et Melle Rhote, nous avons récité le chapelet devant Notre Dame d’Ortoncourt.
A la 4° dizaine, la Très Sainte Vierge apparut en blanc, portée sur un nuage, une couronne d’étoiles autour d’Elle qui lançaient des petites lumières. Une rose rouge était au-dessus de Son voile. Les mains jointes, un léger sourire sur Sa douce figure, Elle dit :
« Mes enfants, Le Ciel ; il vous suffit de prononcer ce nom pour que votre raison applaudisse et que votre cœur s’émeuve. Personne ne peut contester l’existence du Ciel, tous vos rêves l’appellent, toutes vos aspirations les plus pures et les plus hautes le demandent. Et parce que vous pourrez supporter les épreuves, dans le Ciel vous serez récompensés et dédommagés.
Avec le Paradis tout est lumière ; vos douleurs de la vie seront consolées, votre travail et votre fatigue de la terre seront réparés.
Que vos âmes aient une soif inextinguible de cette vérité, parce qu’elles seront rassasiées infiniment. Qu’elles soient folles de bonheur puisqu’elles sont créées par l’Infini ; qu’elles méprisent le temps, la fortune. Qu’elles se sacrifient pour la vertu et la vérité, parce que, bientôt, elles devront tout abandonner.
Mes enfants, Je vous demande et vous supplie de faire pénitence. Priez afin que Mon Divin Fils se laisse toucher. Je vous bénis. »

 


Vendredi 2 novembre 1945 :


A 3h30 dans la salle à manger avec mon Père, M. et Mme Loth (Nancy), Melle Dubach et Melle Rhote, le chapelet fut récité aux intentions de ces deux âmes.
A la 4° dizaine, le voile couvrit la statue du Sacré-Cœur. Dans un silence délicieux, je vis la Reine du Ciel, un manteau bleu azur fermé par une rose blanche, couvrait Sa robe blanche. Une boule bleue La soutenait. Autour d’Elle émanaient de petits rayons. Une couronne d’étoiles encerclait Son front virginal. Ses douces mains si belles étaient jointes. Souriante d’un sourire qui fait chanter le cœur, Elle parla :
« Mes enfants, au ciel votre joie sera sans mélange et durable. C’est la pensée de ce bonheur et l’espérance de cette vie si désirable qui ont soutenu vos aïeux et qui doivent aussi vous soutenir dans les combats de la vie chrétienne.
En jetant les yeux sur la Jérusalem d’En-Haut, le pèlerin de la terre salue de loin la douce Patrie et l’espérance d’y parvenir le soutien dans sa marche. En voyant par la pensée le prix réservé à sa constance, il supporte sans s’émouvoir les clameurs et les railleries des incrédules, car il sait que s’ils blasphèment Dieu dans ce monde, ils ne pourront pas Le braver dans l’autre, et que sa confiance et son amour ne seront point trompés.
Cette vie peut lui paraître amère, comme il sait qu’elle est périssable, il s’y résigne aisément, s’applique à mettre en assurance le trésor de sa gloire future.
On peut briser l’édifice de sa fortune, déchirer sa réputation, lui ravir la vie du corps, il souffre, mais il espère. Il tombe en apparence, mais il ne fléchit que pour se relever plus grand dans une vie meilleure.
Mes enfants, voyez donc à la lumière de la foi, la nudité des choses terrestres et le néant de tout ce qui se passe.
Aimez Dieu et cherchez à l’aimer chaque jour davantage. Mettez votre trésor dans le Ciel, et sachez endurer avec patience quelque chose sur la terre pour arriver avec plus de mérites là où ne se trouve plus ni combat, ni détresse, ni crainte, ni souffrance, mais où règne une paix souveraine, une charité parfaite, une joie sans bornes, une sécurité inaltérable, un bonheur sans limites.
A ton frère
(M. Loth), c’est vers lui que Je vais me pencher.
Mon fils, fais de ton âme un temple pour Dieu, élève un autel pour offrir le sacrifice de ta volonté. Ne perd jamais de vue Mon Divin Fils. Entretiens-toi avec Lui, doucement et familièrement parce qu’il a fait en toi sa demeure. Fais de ton cœur un sanctuaire pour Moi, duquel s’élèveront les prières que tu lui offriras.
Je bénis tes petits ainsi que tous ceux que tu aimes.
Pour vous deux,
(M. et Mme Loth), soyez des âmes d’amour, et tous, réparez et consolez Mon Divin Fils.
Tous deux, Nous faisons descendre sur vous, Nos rayons de tendresse. Nous vous bénissons. »

La Très Sainte Vierge sourit à M. et Mme Loth. En s’élevant Elle tendit Ses mains chargées de grâces, puis disparu derrière le voile.



Samedi 3 novembre 1945 :


A 4h dans la salle à manger du presbytère, avec mon Père, Mme de la Burthe, Mlle Janine et Michel Gourmand, M. Didier Michel, Melle Madeleine Jeanpierre de Charmes, Melle Marie-Thérèse Courtois, Melle Louis (Hardancourt), Melle Simone Courtois, Melle Madeleine Dubach, M. Lebègue et Melle Rhote, devant N.D. d’Ortoncourt, le chapelet fut récité aux intentions de tous.
A la 4° dizaine, je fus saisie d’une émotion indescriptible, puis j’étais heureuse d’un bonheur intime, si profond que je souriais, mon âme chantait à mesure que les ave s’estompaient et que le voile s’entrouvrait. A ce moment je revins à moi quand le voile s’ouvrit au large, je jetai un cri de bonheur (Oh, que c’est beau).
Dans le lointain, j’aperçus un minuscule point blanc qui glissait, sur un chemin de pétales de roses blanches qui ondulaient. Dans cette nappe parfumée un sillage lumineux se traça et ô merveille, splendeur des splendeurs, la Très Sainte vierge assise dans sa nacelle, venait vers moi. La barque était recouverte de milliers de petites étoiles qui scintillaient. La Très Sainte Vierge était habillée d’un manteau bleu, formant l’agrafe. Une couronne de pierres blanches était posée sur ses cheveux splendides. Elle tenait sur Son bras droit l’Enfant Jésus qui était habillé d’une robe blanche de tissu vaporeux. Il tenait dans Sa main droite la terre et dans Sa main gauche une croix brillante. La barque s’arrêta et tout deux sourirent à tous. La Très Sainte Vierge inclinant légèrement la tête, dit d’une voix qui enchante, d’une voix céleste :
« Mes enfants, voici ce que l’église apporte au monde.
Quand l’homme arrive au terme du progrès terrestre et desséché de tradition divine comme un sable altéré,
Quand le colosse humain grandi jusqu’à l’extrême ne peut plus que mourir,
Quand le règne de l’homme a donné tous ses fruits, surviennent de nouveaux dons.
Alors descend des collines éternelles un germe de la céleste monarchie. Une petite pierre
(cette pierre est le Christ) vient briser le colosse humain. Dès lors, le Royaume de Dieu et au milieu des hommes. L’Eglise devient la société universelle, la sève des sociétés. Cette Société Mère, ce Royaume de Dieu en s’adressant à tous, leur prêche l’amour, l’obéissance, la liberté et répand sur les hommes tous les éléments de l’union.
Voilà ce que l’Eglise apporte au monde, cherchant à l’attirer, cherchant à attirer les hommes vers Dieu.
L’amour est le principal objet des plaintes et des reproches de Dieu à votre égard. Avec l’amour, vous obtiendrez plus et vous ferez plus de progrès qu’avec tous les exercices et les austérités de la pénitence. Avec l’amour, vous porterez et souffrirez patiemment toutes les épreuves que Mon Divin Fils vous envoie. Vous pardonnerez sincèrement tout le mal qui vous est fait. Rien n’approche plus de Mon Divin Fils et ne s’attache plus à lui que le doux lien de l’Amour. Soyez tous sur ce chemin de l’amour et vous n’en chercherez plus aucun autre.
Je laisse la parole à Mon Divin Fils.

L’Enfant-Jésus gravement, cela était très émouvant, sont doux regard fixé vers l’Infini parla :
Ma fille, Je vais donner le message à mon âme très aimée. (Melle Louis de Hardancourt).
Ma fille très chère, la souffrance pour ton âme est un procédé de formation. La souffrance est formatrice, éducatrice, sanctificatrice. Ce ne sont pas là de vaines formules.
Sans les coups de marteau qui taillent la pierre et la meurtrisse, le sculpteur ne pourrait pas faire de chef d’œuvre. Si le minerai ne sort pas du creuset, comment l’or pourrait-il s’en extraire ?
Dans Mon Evangile, tu sais bien que J’ai dit que si le grain ne meurt pas, il reste seul, mais que s’il meurt, il germe jusqu’à l’épi.
Tout rameau de vigne qui porte du fruit, Mon Père le taille pour qu’il en produise avantage. C’est la loi. L’expérience de toujours la vérifie. Le procédé est irremplaçable ; sans exception, il est appliqué dans la vie des saints.
Naturellement, le grain souffre, la vigne pleure, mais plus tard, après les résultats obtenus, le grain ne pourra dire que merci et la vigne aussi.
Pour toi, surtout aies confiance dans Ma méthode et traverse sans défaillance la période crucifiante.
En attendant, prête-toi au marteau du Divin Sculpteur et au sécateur du Divin Vigneron.
Ce sont les âmes victimes qui sauveront le monde.
Tu en es profondément convaincue et ce dont chaque nation a plus besoin de nos jours, c’est du martyre. Offre-toi en sacrifice pour le salut de la France et le triomphe de l’Eglise. Accepte, dans ce noble but, en union avec Moi, avec Mon Cœur Agonisant, avec le cœur compatissant de Ma Divine Mère, toutes les peines, toutes les épreuves qu'Il Me plaira de t’envoyer par Ma Miséricorde.
Et si au fond de ton âme, Je te demande le sacrifice de toi-même, ah, pour Mon Amour, pour l’amour des âmes que J’ai racheté dans mon Sang, ne me refuse pas ce dernier holocauste.
Ma Miséricordieuse justice a mis dans les âmes victimes le salut de la Nation et le triomphe de l’Eglise.
Mes enfants, priez.
A ma future épouse
(Janine Gourmand de Charmes), qu’elle soit une hostie, et plus tard, elle pourra chanter le Te Deum.
A votre sœur
(petite sœur de Jeannine Gourmand), malade, elle aussi, il faut qu’elle souffre, mais je lui rendrai la santé.
J’admire Sa confiance, et son sacrifice a soulagé une âme du Purgatoire.
Tous deux, nous vous bénissons avec notre grand Amour. »


L’Enfant-Jésus prit dans Sa main la croix et fit sur nous, en même temps que Sa Divine Mère un lent signe de croix.
La Nacelle remonta dans le sillage lumineux et les pétales de roses venaient recouvrir ce sentier. Le voile blanc vint cacher cette unique vision. Mon cœur était plein d’amour pour Dieu. Je veux l’aimer de plus en plus et toujours au-dessus de tout. Mes mots sont pauvres pour traduire les choses de mon âme. Que c’est beau là-haut, comme il ferait bon y dormir. Quand je contemple l’Enfant Jésus, par Son regard profond, je sens qu’il attire les âmes pures et aimantes, les âmes profondes. Il a, Lui seul, les paroles de la vie éternelle.

 


Dimanche 4 novembre 1945 :


Dans la nuit, avec mon Père, Melle Dubach, M. Lebègue, Françoise, le petit groupe d’Ortoncourt et celui de Fauconcourt, nous avons, à l’église, réparé et consolé N.S.
Au 2° chapelet médité sur les mystères douloureux, je vis à la 4° dizaine le portement de la croix, le voile descendit sur la grande croix du Christ qui est suspendu à l’entrée du Chœur.
Dans une paix mystérieuse, la Très Sainte Vierge descendit au milieu de nous. Portée sur un nuage, Elle avait des rayons qui émanaient de sa pure personne. Au-dessus de Sa tête, deux anges en blanc. De ses bras étendus, jaillissaient des rayons qui arrivaient dans toute l’église.
Dans le lointain, un cœur palpitant, encerclé et percé d’une couronne d’épines, de tous les côtés arrivaient des petites et de très grosses épines qui perçait ce cœur et le sang goutte à goutte, puis à flots tombait dans un calice tenu par un ange.
A gauche du Cœur, il y avait un sentier où je voyais nettement des personnes joyeuses, habillées de robes légères, des jeunes gens très léger qui partaient en sautillant, et ce sentier allait en pente. A droite, un sentier rude, rocailleux, bordé de ronces et d’épines, montait vers le Ciel. Là, priaient des prêtres, des religieuses, des jeunes filles, enfants, vieillards.
Tous avaient un visage calme, et malgré la souffrance, sur certaines figures, je voyais dans les yeux une lumineuse paix.
Dans l’invisible Jésus tristement parla :
« Mes enfants, devenez humbles, petits, enfants. Sans prévention, sans conscience de votre science, de vos mérites, de vos vertus.
Le lierre n’a par lui-même aucun appui, mais il monte au sommet des plus grands arbres.
Avec ma Divine Mère, vous monterez aussi haut qu’Elle et entrelacés dans Ses bras, vous aurez la douce consolation de vous sentir portés.
Elle vous aime, Elle veille sur vous, Elle vous protège, C’est par Elle que Je me communique à vous. C’est Elle qui M’a engendré et son titre de Mère est encore plus grand.
Dans Son cœur de maman, sont toutes vos intentions, elles seront exaucées, mais aimez-la d’un amour indicible.
Je suis profondément ému de voir dans Ma petite église un grand nombre de Mes enfants. Dans le silence de la nuit, Je suis là, et souris, malgré que Je suis outragé, à vos ferventes prières qui viennent de cœurs si confiants.
Priez, car c’est dans la nuit que Satan fait tomber un grand nombre d’âmes.
Je fais descendre dans vos âmes, Mon immense amour. Avec Ma Divine Mère, nous vous bénissons. »

La Très Sainte Vierge nous bénis, puis s’élevant, Elle nous sourit avant d’être cachée par le voile. Avec plus d’amour, nous récitâmes le troisième chapelet et tous, remplis d’une grande paix, nous quittions l’édifice à minuit.



Lundi 5 novembre 1945 :


A 4h. dans la salle à manger du presbytère, avec M. le Curé de Domptail, Monsieur et Madame Henri Bataille, André Mathieu de Domptail, Melle Dubach, Melle Rhote :
La Très Sainte Vierge sur un nuage, avec une couronne de roses rouges autour d’Elle, un manteau blanc sur une robe blanche, une couronne d’étoiles autour de Son front. Elle arriva, les bras étendus et de Ses mains jaillissaient des rayons qui arrivaient jusqu’à nous. En souriant, c’est Elle qui parla :
« Mes enfants, l’obéissance favorise l’union à Mon Divin Fils.
L’homme qui s’unit de cœur à l’obéissance de Mon Divin fils et qui dit avec Lui : « Oh Père, je viens pour faire Ta volonté », cet homme ne se précipite plus dans la course de mort qui emporte le monde, car il écoute et s’arrête quand Dieu parle. Il ne fuit pas comme Jonas sur un vaisseau rapide pour éviter la voix de Dieu qui l’appelle, mais il s’arrête dans sa marche terrestre au moindre signe, soit pour prier, soit pour attendre, soit pour souffrir, soit pour mourir. Il s’arrête au milieu de son œuvre et de son plus rapide élan, comme un coursier parfait, pour prendre toujours les mouvements nouveaux que Dieu lui donne ; il réprime les plus fortes tendances de sa nature pour recueillir son cœur vers Dieu, comme l’austère religieux qui interrompt, au moindre signe, son repas et modère sa faim pour prier un instant.
Cette obéissance fait l’union de l’âme avec Dieu.
La Chasteté et la pauvreté préparent l’âme et la tournent vers Mon Divin Fils.
C’est alors que la vie divine commence en l’homme, que Dieu lui parle et qu’il répond, qu’il réagit quand il agit sur lui, qu’il se refait sur le modèle divin, que son âme est réparée, renouvelée et que, de nouveau, il croît et grandit. Sa nourriture est de faire la volonté de Son Père du Ciel.
Maintenant, Je vais vous montrer l’obéissance des saints dans le Ciel. Les saints sont toujours en action et toujours en repos. Ils sont tous employés au service de leur Maître, avec un contentement admirable. Les uns sont autour de Son Trône, Les autres président le gouvernement des Cieux, les autres conduisent les hommes sur la terre et, ce qui est merveilleux, c’est qu’ils font volontiers, les plus petits offices comme les plus honorables parce qu’ils agissent par amour et par esprit et ne regardant purement que Dieu, ils le trouvent également partout. De là ; vient que ne le perdant jamais, ils sont toujours en repos, jouissant de leur Souverain Bien, et Dieu, pour travailler dans le monde et faire Lui seul ce que font les créatures ensemble qui ne pourraient se mouvoir s’Il n’agissait sur elles, ne se lasse pas de se reposer dans Sa continuelle jouissance.
Aimez votre travail, mais aimez-le purement pour Dieu. Animez toujours vos actions d’un esprit intérieur d’amour divin, libre et dégagé de toute recherche d’amour-propre. Ne soyez jamais oisifs, mais ne soyez jamais aussi empressés. Soyez toujours en liberté, mais soyez toujours en repos dans votre travail. Ne prenez jamais de plaisir ni de divertissement que de la main de votre Dieu. Ne prenez jamais aussi d’occupation et d’emploi qui ne vienne de Ses ordres. Vous trouverez ainsi le Paradis parmi les épines et les souffrances de la terre.
Mes enfants, Je vous aime d’un grand Amour. Je bénis, en particulier ces deux âmes venues au Lieu Béni, et Mon Esprit Saint les éclairera et les dirigera dans leur vie.

A ton frère
(André Mathieu) : qu’il soit toujours bien confiant. Je le comblerai. Mes enfants, Je vous bénis ».



Mercredi 7 novembre 1945 :


A 3h30 dans la salle à manger du presbytère avec mon Père, M. l’abbé Sauvage, Melle Dubach, Melle Rhote, ma grand’mère et Françoise nous avons récité le chapelet. A la 4è dizaine la Très Sainte Vierge apparut portée sur un nuage ayant des rayons autour d’Elle, une étoile au-dessus de la tête, les mains jointes, en souriant, Elle parla :
« Ma fille, c’est à mon apôtre bien aimé (abbé Sauvage) que Je vais parler :
Mon fils, mon Divin Fils est la Voie qui conduit au Père.
La dévotion au Père conduira ton âme à l’intimité la plus complète avec Jésus, à une sorte d’identification par le dedans.
Ton âme comprendra alors ce que c’est que le Médiateur. Le monde dirait que l’humanité sainte est comme un pont entre l’humanité et la divinité, il n’exprimerait qu’une vérité incomplète, et même une erreur. Tu passes sur un pont pour aller d’une rive à l’autre, mais quelque temps après, tu quittes le pont, et tu le laisses derrière toi. Il n’est que l’intermédiaire utile. Mon Divin Fils n’est pas l’intermédiaire. Il est le Médiateur nécessaire qui réunit dans l’unité de Son corps l’humanité et la Divinité. Il est la Voie que tu dois suivre et qui te conduira au Père. Il est le Fils qui ne vit que pour son Père. Il est Un en Son Père et Son Père est en Lui.
Si tu vois mon Divin Fils, tu vois le Père et par Lui tu trouveras Son Père. En aucun temps, l’humanité Sainte de mon Divin Fils ne pourra être abandonnée ni dépassée, c’est Lui-Même, Jésus, Verbe incarné aujourd’hui dans le sein de Son Père avec Son humanité glorifiée qui te conduira vers Lui par Sa grâce dans l’unité de Son Corps Mystique.
C’est Sa vie filiale qu’il veut faire vivre en ton âme docile par Son Esprit Saint.
L’Amour comprend tout. L’Amour n’est pas seulement plus grand que les vertus de l’homme naturel ; aucune vertu surnaturelle ne peut le dépasser. Il est supérieur à la foi.
La Foi, c’est cette vertu céleste et divine avec laquelle les grandes vérités éternelles, les grands secrets, les grands mystères de Dieu remplissent l’âme de l’homme.
Et cependant, il y a plus grand que la foi, c’est l’Amour. Car l’Amour comprend tout. Il contient la foi de Dieu le Père, de Dieu le Rédempteur, de Dieu le Sanctificateur des âmes. Plus grand encore, né de la foi, il le dépasse.
Il est plus grand que l’espérance. Il espère tout de Dieu, de l’homme. Il ne se limite pas à la seule espérance, mais il veut dans l’espérance, agir et aider. La foi, l’espérance, l’amour : trois grandes choses, mais la plus grande, c’est l’AMOUR.
Mes enfants, Je vous bénis ».

La Très Sainte Vierge regarda avec bonté Ses enfants, puis avant de disparaître derrière le voile, elle nous bénit en souriant. Quelle douce minute quand je suis devant la Reine du Ciel. Quelles belles choses je vois là-haut.



Jeudi 8 novembre 1945 :


A 9h du soir, dans ma chambre, avec mon Père, Melle Dubach, grand’mère, Françoise et Jean-Marie, nous avons offert notre chapelet pour le malade de Domptail (chantre de l’église) à qui la guérison avait été promise jadis et qui venait de mourir à 14h.
A la 4è dizaine, la Très Sainte Vierge apparut en blanc, portée sur un nuage. Deux anges étaient au-dessus de sa tête. Elle avait les mains jointes et gravement Elle dit :
« Mes enfants, la sainteté consiste à réaliser l’idée de Mon Divin Fils.
Quand une âme quittant cette terre a réalisé son degré et son genre de conformité à l’adorable modèle de Mon Divin Fils, elle est sainte. Les desseins de Dieu ne sont pas les mêmes sur toutes les âmes. Il n’exige pas les mêmes œuvres de tout le monde.
Il donne à chacun Sa mesure. Quand la mesure est remplie, grande ou petite, l’âme est parfaite.
Parmi les anges, il y a une différence de perfection. Les Trônes ne sont pas les séraphins, les Archanges ne sont pas les Dominations. Pourtant tous ont le degré de beauté et de gloire prévu par Dieu. Si un ange de la dernière hiérarchie voulait être, au Ciel, semblable aux chérubins, il ne serait pas un saint, il ne réaliserait pas les plans de Dieu.
Dans la perfection des élus au Ciel, il y a une part commune à tous et que tous ont dû acquérir ici-bas. C’est la fidélité à l’ordre de Dieu. Il y a aussi une part spéciale à chacun. C’est le plan que Dieu avait conçu pour chacun en particulier. Cette dernière fait la différence parmi les saints du Ciel. L’image de cette sainteté est celle de votre frère qui a quitté la terre. C’est un saint que Mon Divin Fils s’est choisi pour conduire les hommes sur la terre en premier lieu sa famille, et ensuite les grands chefs d’Etat. Il fera un grand bien dans les grandes heures qui vont s’abattre sur toutes les nations.
Vous avez été cruellement touchés, mais Mon Divin Fils ne donne à son instrument que des messages purement surnaturels. Vous les comprenez trop humainement et vous avez encore un long chemin à parcourir avant d’atteindre le haut degré de la sanctification.
Le Lieu Béni n’est pas choisi pour les choses matérielles : c’est un Lieu qui fera monter les âmes sur l’échelle de la perfection.
Mon Divin Fils promet la guérison, mais il y a guérison morale et physique. Je ne puis toujours vous donner de grandes explications dans les messages, mais vous devez comprendre que si Je descends parmi vous, ce n’est que pour le bien de vos âmes ; les biens du corps passent en dernier lieu.
Votre sœur
(Aline Rhote) elle, sera guérie dans son corps, mais qu’elle garde toujours confiance : Je la soutiendrai dans ses grandes heures noires.
Je suis auprès de Mon Pasteur de Domptail.
Pour vous tous, ce ne seront que les grandes épreuves, les grandes humiliations et même que la mort qui vous détacheront de la terre.
Mes enfants, Je vous bénis ».

La Très Sainte Vierge fit sur nous un signe de croix, puis sourit avant de disparaître. Dans mon âme je sentais la confiance revenir.



Dimanche 11 novembre 1945 :


La Très Sainte Vierge, en blanc, entourée de rosiers blancs, une couronne d’étoiles autour d’elle et une au-dessus de son front, les bras étendus : de ses mains partaient des rayons qui arrivaient jusqu’à nous. Elle arriva souriante et parla :
« Mes enfants, vos vies sont d’une grande valeur et d’une grande efficacité ; elles sont une puissance incommensurable, elles portent en elles des joies mystérieuses que vous déchaînez, mais dont les effets ne vous appartiennent plus.
Les échos d’une vie cachée peuvent retentir même après la mort. Thérèse de Lisieux dort dans son tombeau, mais les pétales de roses ne cessent de tomber sur la terre. Par votre vie courageuse et faite de sacrifices, vous pouvez ramener au Christ d’innombrables créatures, que vous ne connaissez pas, mais que vous connaîtrez au Ciel…. Oui, elles seront les filles, les filles de votre amour et de votre sang.
Votre frère est sous mon Manteau, il fut le jouet de nombreux camarades et ce fut une pauvre victime qui succomba par les imprudences d’ennemis. Il est heureux et dans Mon Ciel il ne cesse de chanter les louanges de son Dieu et de prier pour sa famille qui souffre. Plus tard, les bénédictions tomberont sur son foyer. Sur cette maison, Je fais descendre des flots de grâces et sur vous tous, Je répands mes rayons d’Amour. Priez pour toutes les âmes qui tomberont encore. Je vous bénis ».

C’était chez M. Grandidier, Mon Père, Mme de la Burthe.

 


Lundi 12 novembre 1945 :


Jeannette se met en route vers la Colline Bénie où, accompagnée de son curé, de M. l’abbé Briot et de Melle Dubach, elle vient de faire ses adieux avant d’entrer, le 8 décembre, au Monastère. Tout le long du voyage l’Etoile domine la petite statue de la Très Sainte Vierge placée près de la vitre. Cette étoile ne quittera la voiture qu’avant d’entrer dans la famille Pierson, à Nancy, pour se faire revoir après avoir passé le pont de Champigneulles.
Chez Melle Pierson, apparaît la Très Sainte Vierge sur un nuage, un manteau bleu sur sa robe blanche, une couronne d’anges autour d’elle, trois roses et un lys au-dessus de sa tête. Les mains jointes, elle arriva souriante et parla :
« Mes enfants, imitez la belle vertu de la simplicité. La simplicité n’est qu’un but, qu’une pensée, qu’un désir, qu’une seule volonté. La simplicité fait les vrais apôtres et donne la perfection apostolique tôt ou tard.
Beaucoup parlent de la simplicité sans la connaître et sans se mettre en peine de l’acquérir. Elle est aisée à avoir. Le moyen en est simple, la route en est étroite et elle n’exige que l’attention et un peu de travail. Cette route est fort commune et n’invite pas.
L’herbe y est grande parce qu’on y passe peu. Les âmes légères préfèrent les belles allées, sablées, bordées de grands arbres. Elles veulent de beaux parterres émaillés de fleurs, de beaux jardins, des labyrinthes, des jets d’eau et de belles statues. Ce n’est pas la simplicité ; elle est plus belle que tout cela. Elle plaît plus que la vue d’un champ de blé prêt d’être moissonné. Elle n’a qu’une robe, qu’une langue, qu’un cœur, ses yeux sont des yeux de colombe. Je ne l’ai jamais vue courir, ni aller avec lenteur. Je ne l’ai jamais vue triste, même dans les grandes angoisses. La droiture de cœur est fort rare. Une âme droite ne connaît point de tournures, point de détours, ni de duplicité, nulle fourberie. Avec elle on va droit au but. Elle s’accuse quand elle se voit être coupable.
Pour elle, le bien est le bien, le mal est le mal. Elle est crédule et confiante et ne connaît point le scrupule. Son âme renferme de grandes vertus. Que vos âmes soient droites et simples. Mon Divin Fils les comblera de grands dons. Votre amour pour Lui grandira et vous aimerez Sa parole et Son Evangile. Sur cette maison, du Cœur de mon Fils partent des rayons de grâces qui viennent vous envelopper et inonder vos âmes. Sur chacun de vous, Ses lumières descendent dans vos esprits. Sur la petite Epouse qui doit s’enfermer, mon Divin Fils l’attend, car Il a besoin de ses sacrifies et de son holocauste pour les âmes qui l’outragent.
L’autre Epouse sera l’étoile qui illuminera les âmes païennes.
A toutes les deux, elles sont les bien aimées du Cœur de Jésus et déjà dans ce monde, elles font un grand bien.
Pour ton frère qui a refusé de venir, Je suis tout près de lui.
La grâce le touchera et plus tard il sera un fervent et un grand saint pour son foyer
(l’ainé des neveux de Melle Dubach). Je bénis en particulier ces objets pieux.
A la maman, je lui demande de bien prier. Pour celle qui a perdu un de ses enfants (Jeannette ignorait cette mort), il est dans ma nacelle. Mes enfants, Je vous bénis et je vous aime de mon grand amour de Maman. »

En arrivant à la Colline Bénie, l’Etoile va se poser au-dessus du tabernacle.

A 16h, au presbytère, dans la salle à manger où sont réunis les membres du presbytère, avec les voyageurs, M. le Doyen de Charmes et ses trois paroissiennes, le voile est apparu :
J’ai vu descendre un petit point blanc et au fur et à mesure qu’il se rapprochait, c’était la Très Sainte Vierge qui descendait des marches dorées, bordées de chaque côtés de guirlandes de roses. Elle avait à sa droite Sainte Jeanne d’Arc et à sa gauche, Sainte Marguerite dont les noms étaient inscrits dans leur auréole.
La Très Sainte Vierge s’arrêta, couverte d’un manteau blanc parsemé d’étoiles ; sur sa tête une couronne de pierres blanches. Elle descendit, les mains jointes et quand elle s’arrêta, elle ouvrit ses mains : ce furent alors des gerbes de petites gouttes qui inondèrent.
Sainte Jeanne d’Arc était guerrière, souriante et Sainte Marguerite était en blanc : toutes deux se mirent à genoux, baisèrent la terre et prièrent, les mains jointes. La Très Sainte Vierge parla :
« Mes enfants, Dieu qui ne veut ni ne peut donner Sa gloire à un autre, qui vous ayant tout donné, ne peut pas cependant y ajouter Sa gloire, c’est-à-dire faire qu’une créature s’attribue l’être pour si peu que ce soit, ce grand Dieu ne cherche donc rien tant que Sa gloire propre de Dieu, qui est d’être SEUL. Il y tend de tout Son poids infini et voici…..le splendide mystère, capable de confondre à jamais l’orgueil des hommes.
Lorsque mon Divin Fils rencontre une âme qui va de tout son poids dans le même sens que Lui, une âme qui s’épuise en efforts pour que tout l’être participe, dont elle a été gratifiée, retourne à la glorification de l’être essentiel, une âme qui chante éternellement l’éternel cantique « GLOIRE AU PERE, AU FILS ET AU SAINT ESPRIT » sans renier pratiquement, comme tant d’autres, ce qu’elle vient de dire en y ajoutant : « gloire à moi-même »…Mon Divin Fils fond sur cette âme si parfaitement aiguillée dans la ligne droite. Il s’y précipite. Il l’envahit comme si en elle Il était chez Lui, comme s’Il n’était point sorti de l’Adorable Trinité et de même qu’Il trouve chez Lui, dans l’obtention de Sa fin, Son ineffable repos, ainsi vos âmes sont humbles, Il y fera éternellement Sa demeure. »


Sainte Jeanne d’Arc parla, s’adressant à la famille Bataille de Vaucouleurs qui dirige depuis quelques années les fouilles historiques de cette ville :
« A ce foyer qui si chèrement me montre au monde, leur vie est en effet une œuvre pour accomplir celle de Dieu. Leur action restera dans le plan de Dieu, leur vie est très utile et sanctifiée. »


Puis la Sainte Vierge dit :
« A Mon Pasteur bien aimé de la Colline Bénie Je lui donne la grande grâce de mettre ces quelques âmes parmi les privilégiés de ton petit groupe… Qu’il soit toujours bien courageux : l’heure, bénie sonnera bientôt.
Mes enfants, avec Mon Divin Fils, nous vous bénissons. »


Au chapelet de 21h. où se trouvaient en outre les personnes précitées, les familles Crautz et Chevreux, Yvonne Giroux, Jeanne Chrétien, Me Burte, M. Franoux, Louise Rousseau et Lucienne Thouvenin, la Très Sainte Vierge apparut en blanc, portée sur un nuage et trois couronnes de roses blanches, rouges et jaunes autour d’elle ; une couronne d’étoiles autour de sa tête. Au-dessus d’elle ; dans le lointain, une croix noire, ayant en son milieu un Cœur palpitant, surmonté d’une flamme et rayonnant.
La Très Sainte Vierge arriva un peu triste, sourit légèrement, resta quelques minutes à regarder dans le lointain : deux larmes perlèrent à ses paupières et son visage s’épanouit un peu plus. Elle avait les mains jointes et tenait son chapelet à ses doigts.
Inclinant légèrement la tête, elle parla :
« Mes enfants bien chers, Je vais vous montrer ce soir le bienfait de la pensée de Dieu et l’opportunité de la religion. Plus la pensée de Dieu domine les masses, plus Son habitation est réelle au sein d’une société ; plus il est la base reconnue des lois, le régulateur des mœurs publiques et privées, plus la paix et l’ordre sont profonds, plus la civilisation monte et le bonheur s’étend. Non pas certes qu’une civilisation semblable ne connaisse plus de misères : toujours la société restera imparfaite puisqu'elle est composée d'êtres imparfaits; toujours la terre où elle se meut restera le séjour des larmes, mais il n'est pas à craindre que ces misères passent à l'état aigu, ni que ces plaintes individuelles ne se résolvent en catastrophes sociales. C'est là surtout qu'apparaît le bienfait de la pensée de mon Divin Fils et l'opportunité d'une religion qui vous en apporte la majesté. Sans crainte, sans discussion, Elle s'adresse à toutes les âmes, à celles qui commandent comme à celles qui obéissent, à celles qui possèdent comme à celles qui sont pauvres, à celles qui souffrent aujourd'hui ou souffriront demain, à celles qui travaillent comme à celles qui luttent. A Ma voix, la passion doit céder au devoir, l'autorité ne connait jamais la tyrannie et dans l'exercice de sa force, la liberté peut s'épanouir, car les excès doivent être évités. Et le peuple se repose plein d'énergie, récompensé par le bonheur qu'il conquiert au séjour d'ici-bas.
Vous qui avez beaucoup vécu, avez-vous jamais beaucoup aimé comme vous aimiez dans votre enfance? N'est-il pas fatigant d'être homme? Toujours craindre, toujours réfléchir, toujours lutter, toujours combattre et sentir en soi, l'âme haletante, comme la poitrine desséchée d'un homme qui s'épuise en parlant, sentir en soi l'aride chaleur de la fatigue sans jamais la rosée des larmes pour rafraîchir et consoler! Il y a peu d'hommes sur la terre qui gardent un coeur d'enfant plein de sève et d'amour sous une tête qui blanchit et des yeux capables de pleurs sous un front qui se ride...
Par la mort, vous reviendrez enfants, enfants sans les germes de vices qui vous entraînent ici-bas, vous reviendrez aux plus doux sentiments de l'enfance bénie et fécondée par EN HAUT. Au Ciel, vous trouverez mon Divin Fils et votre Mère qui vous attendent pour l'éternité. Vous vous jetterez dans les bras de votre Père en versant les dernières larmes après les dernières douleurs terrestres. Vous commencez sous les ailes de l'Etre infini, qui vous a faits et qui vous aime, d'éternelles et mystérieuses destinées.
Un enfant disait un jour à son Père du Ciel : "O mon bon Père, quand les enfants montent au Ciel, dorment-ils dans un berceau ou dorment-ils dans Votre bras?"
-"Dans Mon bras", lui répondit Jésus.
Mes enfants, voila ce que sera la douceur de la mort pour les enfants de Dieu.
Tous deux, Nous vous bénissons."



MARDI 13 NOVEMBRE 1945 :


A 8h30, on prie dans la chambre du grand'père. Se joint à nous Mme Echoll.
A la quatrième dizaine la Très Sainte Vierge habillée de blanc, sur un nuage, les mains jointes. Autour d'elle, des rayons. Au-dessus de sa tête, une étoile. Elle sourit à tout le monde, puis elle s'avança, s'arrêta, descendit. Les rayons enveloppèrent le lit du grand'père.
Elle se pencha encore plus, fit le signe de la croix pour bénir :
"Ma fille, c'est à ce pauvre corps souffrant que Je vais parler: mon Fils bien aimé, aujourd'hui la maman du Ciel vient te réconforter. Son Coeur est trop ému par les Ave que toujours tu me répètes comme le mot d'amour que l'on redit toujours et toujours sans se lasser. (Jeannette en extase s'était tournée vers la tête du lit). Ma grande pitié se porte toujours vers mes enfants malades. Tu ne sais combien tu fais par tes grands sacrifices, un grand bien pour la Colline Bénie: Tu es d'un grand secours pour la Mission et par toi beaucoup de choses s'avanceront grâce au chapelet que tu ne cesses de me redire. Ce sont des roses parfumées qui montent, montent vers mon Ciel et c'est avec un sourire que je les reçois dans mes Mains et que je les effeuille sur le monde. Je suis touchée de ton grand amour pour ta Maman du Ciel.
Pour ces petits qui sont là
(Geneviève, Etienne et. Marie-Thérèse) oh, que c'est beau, que c'est pur, que c'est simple que c'est haut, que c'est profond, que c'est infini la prière de ces petits! Eux aussi, Je me penche vers eux et ainsi que sur mon malade. Je dépose sur leurs fronts Mon baiser. (La Très Sainte Vierge fit de sa Main un baiser).
Mes enfants, priez, priez pour la Mission. Vos souffrances, vos sacrifices et même les grandes humiliations seront récompensées sur terre déjà mais dans l'infini surtout... A ta sœur qui a charge de famille (Mme Scholl) Je la soutiens et suis auprès d'elle dans les souffrances morales et veille sur ceux qui lui sont chers.
Sur ma Colline Bénie Je fais descendre des torrents de grâces, mais la souffrance n'est pas encore passée. Mes enfants, Je vous bénis."

A 1h30 chez M. Lothe à Nancy. Avec M. et Mme Bataille, Melle Dubach, M. et Mme Rothe, leurs enfants, la grand'mère et l'Equipe du Centre de Jeunesse Féminine :
La Très Sainte Vierge, manteau bleu, sur un trône entourés d'anges, à ses pieds montaient des roses qui montaient plus haut. Souriante, au-dessus de sa tête : 3 étoiles.
Les mains jointes, elle les écarta et de ses mains jaillirent des gerbes de gouttes de rosée. Tendrement, elle dit :
"Mes enfants, Je vais vous montrer le silence du tabernacle qu'habite l'adorable présence. Il y a des heures où vos âmes se sentent, encore plus qu'aux jours de fête, en la présence de Dieu du tabernacle. Ce sont les heures où le temple est solitaire. Alors vous pouvez vous approcher plus près de l'autel et dans une audience intime, parler cœur à cœur avec Jésus. C'est là qu'Il vous attend. Choisissez donc une de ces heures où nul ne vient troubler le silence du sanctuaire, où seule la petite lampe qui se consume devant le tabernacle vous dit que le Maître est là. Il est là pour vous seul et II vous attend. Prenez votre Évangile et après vous être agenouillés dans une profonde adoration, ouvrez votre livre, par exemple, à la page qui raconte l'entretien de Jésus avec la Samaritaine, au puits de Jacob. Le puits de Jacob c'est le tabernacle. La Samaritaine c'est votre âme. Comme aux jours de l'Évangile, Jesus est fatigué de Sa route. Son chemin est semé de tant d'ingratitudes. Comme à la Samaritaine, Il vous dit :"Donne-moi à boire." L'eau qu'Il vous demande, ce sont les quelques gouttes d'amour sorties de votre cœur. Vous qui en donnez tant aux créatures, que recevez-vous en retour? C'est pourquoi, Jésus vous dit: "Quiconque boit de cette eau que Je lui offre n'aura plus jamais soif."
A l'Epouse choisie comme hostie, dans le silence de la Trappe, Jésus lui dira derrière les voiles eucharistiques : Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes et qui en est si peu aimé." J'aimerais qu'elle vienne au Lieu Béni. C'est le lieu de la perfection. Elle trouvera encore de grandes choses.
Sur ce foyer et surtout sur ces petits que J'aime tant, que Je conduirai dans la vie: Je les protège et verse en eux Mon grand amour.
A vous tous : soyez reconnaissants de toutes ces grandes grâces que vous recevez en si grande abondance. Jamais en ce monde, vous ne pourrez payer votre dette de reconnaissance.
Mon Divin Fils est très outragé par tous les sacrilèges qui se commettent dans le sacerdoce. Comme aux jours de l'Agonie, Il pleure des larmes de sang. Son Bras va tomber sur la grande Ville Lumière, car satan et ses suppots font un mal terrible.
A Mon Pasteur de Domptail: Je lui accorde la grande grâce d'amener ces trois âmes. Le message que Je leur donnerai les soutiendra. Ma Pauvre Jeunesse a tant besoin de relèvement, et les prêtres en grand nombre vont vers le précipice.
Priez, priez; l'instrument ne reçoit que des choses divines. Je vous bénis."



Mercredi 14 NOVEMBRE 1945 :


A 10h dans la salle à manger du presbytère avec Mon Père, Monsieur le Curé de Clefcy, Monsieur Rhote, Melle Dubach et Madame Génaro, nous avons récité le chapelet.
A la 4è dizaine, la Très Sainte Vierge se manifesta, portée sur un nuage, des rayons autour d'elle. Une couronne de roses blanches autour de sa tête. Ses mains étaient jointes. Elle arriva souriante et parla:
"Mes enfants,
toutes les volontés de Dieu sont comme autant de sacrements qui vous le donnent.
Vous qui voyez sans trop de peine une bonté excellente dans la volonté naturelle de Dieu, et même dans Sa volonté générale, vous ne découvrez point la bonté dans ses vouloirs particuliers qui vous atteignent directement, qui donnent incessamment forme à votre vie, et parfois vous viennent pour l'épurer, l'embellir et finalement la déifier.
Dieu ne se dément point. Et vraiment si adorables, si ineffablement saintes et bonnes sont toutes ces volontés de détail que les recevoir à genoux ne serait qu'une Justice.
Comprenez en effet que comme la sève de l'arbre passe dans chaque fruit, qu'il pousse et s'y résume, de même, il n'y a pas une seule des perfections de Dieu qui ne passe pour ainsi parler dans chacune des volontés qu'Il intime et exécute.
Sa Souveraineté, Sa Sagesse, Sa Justice, Sa Miséricorde, Sa Sainteté, Son Amour.
Une volonté quelconque de Dieu, c'est comme une vertu s'échappant de son essence, un parfum que Sa nature exhale, un rayon qui sans se détacher du foyer porte jusqu'à nous sa lumière et sa chaleur.
Chacun de vos actes les plus simples; chacune de vos heures les plus calmes, doivent être un vol de pensées pour Dieu, comme de l'Océan on voit parfois des formes blanches qui déploient leurs ailes pour monter vers la Lumière.
Mes enfants, Je vous bénis."

La Très Sainte Vierge sourit à M. Le Curé de Clefcy, puis regarda en s'élevant Monsieur Rhote. Avant de disparaitre, elle nous bénit, et donna à Mon Père un regard chargé d'amour.

 


JEUDI 15 NOVEMBRE 1945 :


A 3h. dans la salle à manger de M. Chauley avec sa famille, son Père, Françoise, Mme Roguis, Melle Marie Thérèse Courtois, Melle Louis de Hardancourt, Melles Hailland, Mme Grandidier, M. et Mme Bataille, Mme Aubert, Monsieur Bailly et ses 2 soeurs, nous avons récité devant Notre Dame de Lourdes le chapelet pour tous :
A la 4è dizaine, le voile descendit, et dans une apothéose de lumière descendit vers nous notre Maman du Ciel, portée sur un nuage. Un lys se dressait à ses pieds. Deux petites roses blanches sur le bas de sa robe exhalaient un parfum très touchant. Autour d'elle, des rayons l'environnaient. Au-dessus de sa Tête scintillait une étoile à 5 branches. Ses bras étaient étendus et de ses mains virginales des rayons jaillissaient qui illuminaient la pièce.
Toute souriante, doucement, elle dit :
"Mes enfants, mon Divin Fils parlait avec un grand Amour de l'Ave Maria. Ce soir, Je vais M'arrêter sur une phrase du Pater : Mon Dieu, donnez-nous aujourd'hui notre pain de chaque jour.
Tous les jours, vous avez besoin de pain, de nourriture et de tout ce qui est nécessaire ou simplement utile à votre vie sur la terre, à cette chair qui fait partie de votre substance.
Dieu le sait, mais Il aime que vous Lui exposiez vos indigences.
Tous les jours : du pain. Aujourd'hui, le pain d'aujourd'hui. Vous le demanderez encore demain. Vous témoignez, par cette prière quotidienne que chaque jour, vous avez besoin de mon Divin Fils.
C'est une prière pauvre, oui, une prière de très pauvre, et vous ne comprenez jamais en ce monde l'étendue de votre misère.
Mais il est doux et consolant de vous dire chaque matin : J'ai au Ciel un Père auquel je puis demander du pain ; je puis compter sur Lui. Cela n'exclue pas, tant s'en faut, le travail qui vous fait gagner le pain à la sueur de votre front.
Ce travail, il faut qu'il soit béni de Dieu, pour qu'il rende, et même quelquefois que la bonté de Dieu le procure.
Beaucoup de foyers manquent de pain; criez vers Dieu votre détresse pour que Sa Bonté les secours.
Ne cessez jamais, que vous soyez riches ou pauvres, de dire à votre Père : Mon Père, donnez-nous du pain.
Je suis émue de contempler un grand nombre de mes enfants qui viennent chercher le réconfort.
A cette maman
(Mme Aubert) si cruellement éprouvée, Je lui demande de conserver toujours le sourire; son petit la regarde et tendrement lui tend les bras. De mon Ciel, Il fait descendre sur elle et sur sa famille des torrents de grâces.
Soyez bien tous confiants. Vous verrez de belles choses.
Je vous bénis, et à la soeur
(Marie-Thérèse Courtois) de la future Épouse de mon Divin Fils, qu'elle soit plus tard une sainte maman, une épouse forte. Mon Divin Fils se choisira parmi Ses enfants un religieux.
Mes enfants, Je vous bénis et Je fais descendre sur ce foyer Nos grâces et Nos bénédictions".

 


Vendredi 16 NOVEMBRE 1945 :


A 21h30 dans ma chambre avec mon Père, mes parents, Françoise, Jean-Marie, Monsieur et Madame Bataille, Mademoiselle Dubach, Madame Arthur Colin, et Michel séminariste Melle Rose Luc, aux pieds de la statue de la Vierge, nous avons récité le chapelet. A la 4è dizaine dans une joie céleste, La Très Sainte Vierge descendit sur un nuage. Autour d'elle une couronne de roses jaunes. Sur son voile était posé une couronne de pierres blanches. Dans le lointain un calice, surmonté d'une hostie. Les mains jointes, souriante, elle parla :
"Mes enfants,
Nul ici-bas n'échappe à la souffrance. Quand la douleur vous a touché de son aile, si vous n'êtes pas des révoltés, n'êtes-vous pas pour la plupart des impatients.
Vous témoignez par des soupirs à fendre l'âme l'étonnement de vous voir si malheureux. Vous vous repliez sur vous-même et vous cherchez par des paroles attristantes à vous convaincre que personne ne souffre comme vous souffrez, que personne n'est plus éprouvé que vous.
Il y a, dites-vous, des existences entourées de tant de jours et de bonheur, tandis que la mienne est si pauvre, si chétive, si traversée, si misérable.
C'est une erreur, c'est une illusion, c'est une grossière méprise. Il n'y a que les dehors qui différent, il y en a que l'on appelle les heureux de ce monde, mais ce mot sonne à l'oreille comme une ironie. Combien un calice d'or peut contenir d'amertume, combien de chagrins dont les cœurs débordent sous un sourire d'apparat.
La joie qu'ils laissent paraitre n'est souvent qu'une tristesse d'autant plus pénible qu'ils doivent porter le masque du bonheur.
Il y a des douleurs en haut, en bas, partout. Plus en haut qu'en bas.
Votre vue serait bien courte si vous ne voyiez pas que la pourpre et la bure sont un voile insignifiant jeté sur l'âme humaine, et que, sous l'éclat éblouissant de l'une, que sous la couleur terne de l'autre, il y a une terrible égalité de souffrance.

(La Très Sainte Vierge s'arrêta quelques minutes, puis gravement repris):
Votre personnalité est individuelle, et la vie éternelle pour elle est dans l'union totale de l’intelligence avec le Verbe, éternelle et totale lumière, de votre volonté avec l'Esprit-Saint, éternelle et totale Force.
Vous verrez ce que Dieu est : vous aimerez ce qu'Il aime et vous serez revêtus de Son Verbe et de Son Esprit-Saint. Voilà l'Éternité.
Je soutiens particulièrement cette maman
(Mme Arthur Colin). Je suis auprès d'elle et lui réserve de grandes joies. Qu'elle attende encore quelques temps, celui qui lui est cher aura la grande grâce de te connaître.
Soyez toujours bien prudents et bien confiants.
Au futur pasteur de Mon Divin Fils
(Michel Colin) : Qu'il soit un modèle, car, dans l'avenir, il fera de belles choses. Qu'il prie pour toi. Les prêtres qui ont charge d'âmes ont une grande responsabilité. Beaucoup, hélas, négligent leur devoir.
Mes enfants, Je vous bénis".



LUNDI 19 NOVEMBRE 1945 :


A 5h30 dans la salle à manger du presbytère avec mon Père, Monsieur Rousselot, Madame de la Burte, Monsieur Rhote, Melle Rhote nous avons récité le chapelet, particulièrement pour cette âme.
A la 4è dizaine, je vis la Très Sainte Vierge portée sur une boule bleue parsemée d'étoiles. Une couronne de roses rouges l'encerclait. Au-dessus de sa tête scintillait une étoile à 5 branches. Elle arriva les mains jointes, puis, en nous souriant, elle ouvrit les bras et de ses doigts jaillirent des gerbes de gouttelettes et des rayons qui nous atteignaient, les gerbes de gouttelettes tombaient en pluie sur la boule bleue.
Regardant tendrement Monsieur Rousselot, Elle dit très amoureusement :
"Ma fille,
C'est à cette âme que, ce soir, Je vais m'adresser.
Mon Fils très cher,
tu vois toutes les créatures obéir à l'instinct de leur être; tous les éléments à leur loi.
Le fleuve entraîné dans le gouffre, par l'attraction terrestre, y verse toutes ses eaux sans en rien retenir et tombe avec la vitesse même que la terre lui demande.
Le feu, dès que le souffle le dégage, et qu'une tâche lui est imposée, s'empresse d'agir et ronge avec ardeur ce qu'on lui donne à dévorer; l'homme le laisse agir seul et l'élément poursuit son oeuvre jusqu'au terme.
Les astres dans le ciel continuent leur course éternelle dans une infatigable docilité. L'obéissance de toutes les créatures n'hésite jamais. On la dirait sérieuse et grave. Il semble que chaque chose fasse son œuvre avec crainte et respect.
Mais l'homme, quand il reçoit un ordre regarde de tous côtés, pour voir ce qu'il fera. Il peu ce qu'on lui dit et II refuse souvent de faire ce qu'il comprend. Ce n'est qu'après bien des épreuves, de longues erreurs, de cruelles expériences qu'il revient à la loi, qu'il la regarde, et voit qu'il faut l'accomplir.
Cette indocile hésitation de l'homme maintient le monde en retard, trouble toute l'harmonie et renverse le vrai progrès qu'entrave le temps perdu, comme le mouvement difficile d'un mécanisme faussé dont les rouages obéissent mal et dont les pièces emboitent mollement.
Mon Manteau t'enveloppe et tu n'as pu descendre vers le précipice. Celui qui voudra te faire tomber le pourra pas avoir d'emprise sur ton âme. Je suis là, et toujours ta maman du Ciel te prendra la main pour te conduire vers son Paradis.
Sois sans crainte, l'épreuve fera réfléchir l'âme qui te trahit.
Tu sais que mon Divin Fils est le Pilote des âmes et après les terribles épreuves, les âmes reviennent vers Lui. Sur cette terre, il faut tous, que vous souffriez, mais la récompense vous sera donnée là-haut.
Je fais descendre dans ton âme et sur tes enfants, mes rayons d'Amour.
Au Lieu Béni, tu as trouvé le réconfort. C'est pour les miracles des âmes que ce Lieu est choisi.
Je ne puis résister aux prières de l'instrument de mon Divin Fils. Elle n'est rien, par elle vos prières sont d'une grande efficacité, et auprès de moi elles feront la guérison des âmes.
Mes enfants, Je vous bénis. Priez".

La Très Sainte Vierge sourit à Ses enfants, inclinant légèrement la tête, Elle regarda en s'élevant Monsieur Rousselot, puis disparut derrière le voile.


Je suis de plus en plus écrasée par les grâces que cette âme a reçues par mes pauvres prières.
A 9h30 du soir, dans sa chambre, je récitais les trois dizaines d'Ave fleuris pour demander à la Très Sainte Vierge de bénir une image pour donner à Monsieur Rousselot.
Dans l'invisible, la voix douce de la Très Sainte Vierge dit :
"Ma fille, Je demande à Mon Fils très cher de réciter chaque jour, à chaque souffrance trois Ave fleuris devant cette image.
Je veux de lui le sacrifice, mais Je lui promets la douceur de Mon Amour.
Je bénis l'image. Qu'il baise le front de la Vierge. J'y dépose Mes lèvres".

Il faut dire que Jeannette avait donné à Madame Géliot une image au verso de laquelle elle avait inscrit une prière, ou plutôt une promesse de la Très Sainte Vierge, reçue à cette occasion. Madame Géliot avait confié cette image à Monsieur Rousselot, qui ne pratiquait plus depuis 35 ans et qui traversait une épreuve exceptionnelle. Poussé par la grâce, il vint de Toulouse au Lieu Béni pour voir Jeannette et la remercier. "Par miracle, m'a-t-il dit, j'ai échappé au suicide. Ma situation qui était désespérée s'est subitement retournée en ma faveur...Ah...je reviens de loin...! C'est une image qui m'a sauvé!
Ce sont les prières de votre jeune fille qui m'ont converti!
Jeannette avait souvent prié pour cet homme. Elle avait récité en particulier les 3 diz. d'Ave fleuris du soir, car elle avait été frappée par ses souffrances et par les recommandations pressantes de Mme Géliot.
C'est alors qu'elle avait donné deux images de la Très Sainte Vierge, une à Madame Géliot et l'autre à Madame de la Burthe. La Très Sainte Vierge à ce moment lui dira les paroles qu'elle écrivit au verso. Elle avait oublié de me signaler le fait qui devait amener cette conversion bouleversante. L'extase de Jeannette et le message qui suivit écrasèrent littéralement Monsieur Rousselot. Il communia le lendemain à une messe à Fauconcourt et il partit totalement transformé, avec des certitudes et des forces insoupçonnables, pleinement confiant au milieu de sa terrible épreuve.

 


MERCREDI 21 NOVEMBRE : PRÉSENTATION DE LA TRÈS SAINTE VIERGE


A 3h dans la salle à manger du presbytère, avec mon Père, Monsieur le doyen de Charmes, Messieurs les Curés de Xaffévillers, de Domptail, M. L'abbé Thomas, Vicaire de Neufchâteau, Melle Dubach, M. et Mme Didelot de Neufchâteau et leurs deux filles, quelques parisiennes de Fauconcourt, un jeune homme d'Haillainville, M. Rhote, Melle Rhote, et Messieurs Lucien Lacaille, Gilbert Boulas et André Boquel de Domptail.
A la 4è dizaine, la Très Sainte Vierge avec un manteau bleu au milieu de rosiers blancs et de lys, une couronne d'étoiles autour d'elle. Sur sa tête, une couronne de pierres blanches et dans le lointain un chœur d'anges. Elle arrive les bras étendus et de ses doigts jaillissaient des rayons qui venaient jusqu'à nous.
Elle nous regarda en souriant, ferma les yeux, et, dans l'invisible, Notre Seigneur parla :
"Mes enfants, Ma Divine Mère possède, à l'infini, le don de la prière. Quelle grandeur en elle. Elle est belle comme une rose, royale comme une tour d'ivoire. Dans la blancheur de son royaume d'azur, elle est la pureté, la Lumière, la Douceur de l'Etoile du Matin. Elle est tout près de vous lorsque la nuit descend avec ses ombres et ses frissons, et lorsque vous êtes seuls dans la grande lutte avec la douleur, sous le poids de la Croix. Les mille et millions d'étoiles veulent la suivre, mais elle est là plus proche, la plus brillante, la plus éclatante de suave pureté.
Et lorsque l'aube blanchit le bleu sombre du ciel, les étoiles se sauvent dans la clarté plus vive qui tremble et qui frissonne.
Ma Divine Mère est la plus belle parmi les plus belles avec le seul rayon que Je lui donne.
Elle est tout près de vous et sait ce qui vous convient et ce qu'il vous faut pour marcher dans cette vallée de larmes.

(Ici, c'est la Très Sainte Vierge qui parla):
"Ma fille, Je vais donner le message promis :
Mes fils,
Mon Divin Fils est votre Souverain Maître. Il mérite donc votre souveraine estime. Le contraste qu'il y a entre le Créateur et la créature doit produire en celle-ci un anéantissement volontaire qui est le devoir de la créature envers son Dieu : c'est l'ADORATION.
Par elle, la créature va reconnaître les droits du Créateur et rend hommage à Celui qui est son propriétaire. Vous êtes la propriété de Dieu, bien autrement que les objets qui vous appartiennent ne sont votre propriété. Vous avez le privilège de connaitre votre Créateur, privilège que n'ont pas, dans la nature, les autres êtres qui obéissent à Dieu sans le connaître. L'homme a reçu cette faculté sublime qui lui permet de rechercher son origine, de reconnaître son auteur. Cette recherche lui est possible puisque Dieu lui a donné les moyens de le faire, et à cela Dieu a ajouté la Révélation qui vous rend plus facile de connaitre votre Créateur.
A ce grand devoir de l'Adoration s'ajoutent les trois autres : celui de la prière pour solliciter les grâces de Dieu, celui de l'action de grâces pour reconnaître ses bienfaits, celui de la réparation pour expier vos fautes. Et tout ceci tient de la nature de Dieu et de l'homme qu'il ne peut rien avoir de superflu.
Ce Dieu à qui vous devez offrir vos adorations les plus profondes et votre amour le plus entier veut encore que vous l'adoriez plus particulièrement aux jours qu'Il a choisis et dans la forme qu'Il a indiqué par le magistère de Son Eglise. De là, le troisième Précepte qui ordonne la sanctification du Dimanche et le second commandement de l'Église qui fixe l'assistance à la Sainte Messe.
L'homme qui obéit à Dieu avec son cœur, son âme, sa volonté, son être tout entier, Mon Divin Fils répand de merveilleuses bénédictions sur lui, sa famille, son labeur, parce qu'une alliance est scellée entre la créature et le Créateur, entre la fidèle et religieuse soumission de l'homme et la paternelle munificence de Dieu.
Quand la société aura mis le Dimanche à la base de ses institutions ou de ses moeurs chrétiennes, vous pourrez affirmer que les inquiétudes sociales et les maladies morales tendront à disparaître et que Dieu réalisera Sa promesse de la garder contre l'adversité.
Voilà ce que sera votre Patrie bien-aimée.
Sachez vous pénétrer de ces vérités divines que l'expérience des peuples et des individus a pleinement, surabondamment justifiés.
Sanctifiez le Dimanche par le repos et l'assistance aux saints offices, si vous voulez que la Providence s'applique à favoriser votre bonheur sur la terre et votre fidélité éternelle.
La Gloire de Dieu et votre salut le demandent.
Soyez tous des enfants de force et d'amour pour votre Père, pour Ses volontés et Ses désirs.
Dans le cloître, mon Divin Fils attend cette âme. Il aime les âmes pures, car elles sont des hosties de sacrifice. La France va pleurer, sera rouge de sang et dans ces cloîtres les âmes privilégiées souffriront pour tous ces milliers de corps qui vont être fauchés. Il y en a tant qui se moquent de la religion, de mes prêtres, et de l'Église.
Priez. Je connais vos intentions. Soyez sûrs qu'elles seront exaucées, même pour la conversion de cette âme.
Avec mon Divin Fils, nous vous bénissons et nous vous disons : Courage et confiance. Soyez prudents".



JEUDI 22 NOVEMBRE 1945 :


A 11h dans la salle à manger du presbytère, avec
Monsieur le Curé de Bouxières, M.et Mme Jean Césard et leurs trois enfants, M. l'abbé Kopf, M. le Curé de Domptail, Melle Dubach, M. Rhote et Melle Rhote et son Père :
La Très Sainte Vierge en blanc, sur un nuage, une couronne de roses blanches autour d'elle. Au-dessus de sa tête une étoile. Elle arriva les mains jointes, nous regarda en souriant, puis elle parla:
"Mes enfants, Je vais vous montrer l'union des cœurs et l'union des esprits dans l'Eglise catholique.
Toutes les pensées des hommes vont et s'arrêtent capricieusement. Elles se croisent et se neutralisent dans l'atmosphère spirituelle des sociétés, comme des rayons opposés de lumière qui se font équilibre et donnent du noir.
Dans l'Église seule s'agitent des intérêts auxquels une grande masse d'hommes pensent en commun, dans le même jour. Qui sait combien d'âmes simples et puissantes, que de cœurs jeunes et forts dans la masse du peuple inconnu, dans la foule des enfants, brûlent en même temps d'une même ardeur. La voix d'un seul de ces cœurs, montant jusqu'au Cœur de Dieu couvre dans le monde des esprits tous les bruits discordants des vaines disputes d'un siècle et laisse la trace plus forte et plus durable dans la conscience universelle. Les âmes en sentiraient quelque chose si elles étaient moins agitées.
Est-il difficile pour vos coeurs de sentir, à la veille des grandes fêtes religieuses, quelque chose de plus doux et de plus humble dans l'atmosphère des églises. Et le lendemain, à l'aube d'un jour, plus de force intérieure, plus d'espérance et plus de plénitude. Tandis que, les soirs de jouissance, la joie bruyante et matérielle à laquelle se laisse emporter la masse la plus grossière, ne se laisse que trop sentir.
L'homme, le plus séparé de l'Eglise ressent quelque chose, ne fût-ce qu'un vague ennui, dans les jours consacrés au souvenir de la Cène et de la mort de Mon Divin Fils.
Si vous voulez que des âmes suivent votre char triomphal, portez votre grande croix, portez le lourd fardeau de l'humiliation, des peines morales et des maladies.
Je bénis tout particulièrement mon Pasteur venu au Lieu Béni.
Je le soutiens dans sa lourde charge, et Je veille sur toutes les âmes qu'il dirige. Je bénis son séminaire et, sur vous tous, Je fais descendre Mes rayons d'Amour".

La Très Sainte Vierge fixa l'abbé Kopf. De Ses mains, les rayons nous enveloppèrent. Elle regarda assez longuement Monsieur le Curé de Bouxières. Elle sourit à Monsieur Jean Césard, et donna un regard de confiance à Madame Césard. En s'élevant, elle bénit seul Monsieur l'abbé Kopf, puis avant de disparaître elle fit le signe de la croix sur nous.



Vendredi 23 NOVEMBRE 1945 :


A 11h30 dans la salle à manger du presbytère avec mon Père, Melle Janine Gourmand de Charmes, nous avons récité le chapelet pour les intentions demandées.
A la 4è dizaine la Très Sainte Vierge se manifesta en blanc, portée sur un nuage, des rayons émanaient autour d'elle. Une couronne de roses blanches reposait sur son voile. Elle arriva les mains jointes et un peu gravement elle dit:
"Mes enfants, il faut mourir à soi-même pour être régénéré. Sans doute, c'est par le sacrifice, par la croix, en coupant, en retranchant, en sortant de soi-même que cette mort s'accomplit.
Mais il faut dire aussi ce qu'elle porte avec elle de joie.
Sortir de la misère de votre propre esprit, de la monotonie de vos pensées, de l'ennui mortel d'être seul, des bornes rétrécies de votre horizon personnel, qui va toujours se resserrant à mesure que vous avancez dans la vie. Quitter l'étroite et fastidieuse prison de l'habitude pour prendre une vie renouvelée, au dehors immense et large, fuir l'atmosphère éteinte et épuisée, l'air renfermé de l'égoïsme, mille fois rejeté, mille fois repris par vous, se trouver tout à coup devant la lumière et l'air libre, l'air vaste, l'air pénétrant, la lumière vivifiante et sans bornes, recevoir des pensées que vous n'avez pas calculées et qui naissent en vous comme sous les paroles d'un plus sage, sentir des émotions que vous ne pouviez attendre qui touchent et saisissent et qui vous font tressaillir comme la main d'un ami posée sur votre main au moment du réveil, sentir que vous n'êtes pas seul, qu'un autre est avec vous, qu'un être tout-puissant vous guide de près, en vous touchant comme un ange conduit un enfant par la main.
Telle est au milieu des sacrifices, l'état de l'âme qui meurt à sa vie propre, pour vivre dans mon Divin Fils.
A la future épouse de mon Divin Fils
(Janine Gourmand) elle doit rester auprès de sa famille encore quelques mois. Je la soutiens, et dans le cloître, par ses sacrifices, elle obtiendra de grandes joies pour ses parents.
Je bénis particulièrement le chapelet, ainsi que sa petite soeur.
Mes enfants, encore une fois, gardez le secret. Je vous bénis".

La Très Sainte Vierge sourit avec Amour à Janine Gourmand, regarda mon Père avec bonté puis en s'élevant, Elle bénit le chapelet et fit sur nous un lent signe de croix.
Avec tristesse, je la vis disparaître derrière le voile. Que la terre est lourde quand je reviens à moi. J'aimerais que ceux qui m'entourent partagent ma grande joie, car je ne puis dire ce que je ressens; c'est trop beau pour que je puisse l'exprimer.



DIMANCHE 25 NOVEMBRE 1945 :


A 1h, dans la salle à manger de Madame de la Burte avec mon Père, Madame Pierrard et son fils venus de Paris pour prier avec moi, Madame Grandidier, son fils et ses deux filles, Melles Hailland, nous avons récité le chapelet aux intentions de chacun.
Au début de la 4è dizaine, les Ave s'estompèrent, je sentis en moi une douce joie, le voile descendit et à mesure que les voix mouraient le voile se séparait. Dans une lumière blanche, je vis la Très Sainte Vierge en blanc portée sur un nuage, des rayons autour d'elle. Les bras étendus et de ses mains jaillissaient des rayons qui arrivaient jusqu'à nous. Au-dessus de sa tête, une étoile à cinq branches. Elle arriva souriante et tendrement elle parla :
"Mes enfants, la mort est un gain. La mort est tout au long une bataille, une lutte de chaque jour. Recommencer toutes les jours. Tous les jours des obstacles et toujours les surmonter. Tous les jours souffrir et tous les jours jouir. Tous les jours l'orgueil et tous les jours l'écraser. Tous les jours des tentations et toujours les vaincre. La vie de mon Divin Fils est en vous dans la mesure de votre mort. Vous possédez tout, quand vous ne possèderez plus rien. Mais il ne faut pas croire que ce travail de mort soit de l'inaction, c'est un long martyre, un long martyre qui durera jusqu'à votre dernier soupir.
Vous aurez toujours peur de la pauvreté. Vous aurez toujours peur de la croix et des humiliations. Vous aurez toujours peur des sacrifices. C'est la sainteté ni plus ni moins.
Le travail de mort c'est ce qu'il y a de plus saint, de plus grand, de plus noble, de plus élevé, de plus sublime sur la terre.
Qu'il fait bon dire à mon Divin Fils à tout instant: Je meurs, je meurs tous les jours pour vous. Ce sont les dernières paroles de joie divine que l'on dit avec confiance, avec vérité et réalité. Quotidie morior. Cela fait passer sur bien des choses.
Mes enfants, Je vous bénis tout particulièrement ainsi que ton frère
(Maurice Pierrard), qui prie pour la première fois avec toi. C’est un petit privilégié de mon Cœur, et sa Maman du Ciel sera toujours auprès de lui dans la vie.
Sur cette maison, je fais descendre des torrents de grâces".

Inclinant la tête la Très Sainte Vierge tendit les bras vers Monsieur Pierrard, elle lui sourit profondément ainsi qu’à Madame Pierrard. Les rayons s’échappèrent par flots de ses propres mains et se répandirent dans la pièce.
En s’élevant, elle nous bénit et disparut derrière le voile. Mon cœur tressaillit d’une joie douce et pure.



LUNDI 26 NOVEMBRE 1945 :


A 10h30 dans la salle à manger du presbytère, avec mon Père, Monsieur Rhote et son fils François, Melle Dubach, Melle Rhote, le chapelet fut récité spécialement pour les difficultés dans lesquelles se trouve François Rhote.
A la 4è dizaine la Très Sainte Vierge apparut avec un manteau bleu portée sur un nuage, une couronne de roses blanches autour d'Elle. Au-dessus de sa tête, une étoile. Les bras étendus et de ses mains partaient des gouttelettes qui venaient jusqu'à nous. Elle arriva le visage un peu grave et lentement elle dit :
"Ma fille, c'est à l'âme angoissée que Je vais m'adresser (François Rhote),
Mon enfant, les peines intérieures sont les moyens de sanctification et d'apostolat.
Il y a dans les tempéraments des âmes, comme dans les tempéraments des corps certains cotés infirmes qui déterminent des malaises, des maladies spirituelles. Je vois des âmes faibles d'esprit et de volonté qui sont elles-mêmes leur propre tourment par les difficultés qu'elles se créent et les ennuis qu'elles se procurent.
Ce sont les fautes passées, les remords ou les regrets, les souvenirs amers, les affections déçues, les espérances trompées, l'avenir incertain, angoissant qui sont les causes qui jettent l'âme dans une tristesse plus ou moins profonde et déterminent chez elle des malaises moraux à l'infini.
L'Apôtre de la souffrance qui veut faire servir à la gloire de Dieu et au salut du prochain les souffrances de l'âme doit les accueillir et les supporter avec les mêmes dispositions que mon Divin Fils au jardin des Oliviers quand Il disait : "Mon âme est triste jusqu'à la mort" ou quand Il s'écriait sur la croix: "Mon Père, Mon Père, pourquoi M'avez-vous abandonné?" C'est le seul moyen de les adoucir et de les rendre même plus efficaces pour son bien spirituel et pour le bien des autres.
Tu ignores la manière admirable dont mon Divin Fils veut te perfectionner. Tu ne vois dans ton existence qu'une succession monotone de petits détails et de petits sacrifices, mais c'est le seul moyen que mon Divin Fils prend pour te former à Son image adorée.
Quand tu négliges les détails et les devoirs d'état, tu empêches mon Divin Fils de te donner un trait de particulière beauté. Ton infidélité contrarie Son action.
Suis les conseils de ta sœur
(Melle Dubach) elle a les lumières de l'Esprit-Saint. Tu souffriras beaucoup, mais je ne t'abandonnerai jamais.
Mes enfants, Je vous bénis".



Mardi 27 NOVEMBRE 1945 :


A 14h30 dans la salle à manger du presbytère avec mon Père, Messieurs les curés de Domptail et Xaffévillers, Madame de la Burthe, M. et Mme Pierrard de Paris, Melle Renée Antoine de Moyemont, Melle Roos, sœur de M. Le Curé de Saint Genest, Melle Dubach et Melle Rhote, Melle Madeleine Jeanpierre et Melle Andrée Didier de Charmes, à toutes leurs intentions, nous avons récité le chapelet.
A la 4è dizaine, la Très Sainte Vierge apparut portée sur une boule bleue. Un manteau blanc parsemé d'étoiles recouvrait sa robe. Une couronne de pierres blanches reposait sur son voile. Autour d'elle, un chœur d'anges.
Elle arriva les mains jointes, nous regarda gravement, puis ouvrit les bras, sourit et de ses mains partirent des rayons, des gouttelettes qui venaient inonder la boule et d'autres arrivaient jusqu'à nous.
Regardant dans le lointain, elle resta quelque temps silencieuse, une douce musique se fit entendre, tout devint silencieux et, gravement, la Très Sainte Vierge parla :
"Mes enfants, je vais vous montrer ce qui exprime le mieux l'essence et la vie de Dieu.
Le Christianisme et tous les actes qui l'ont fondé, l'Incarnation et la mort de Jésus sur la croix vous ont montré clairement qu'aucun mot du langage humain, ne vous donne une idée plus parfaite de l'insondable essence divine que cet antique mot si doux et si cher : l'Amour.
Parmi tous vos pauvres vocables faibles et insuffisants, c'est le seul mot qui exprime le mieux l'essence intime et la vie intérieure de Dieu.
Ce n'est pas la sagesse, ce n'est pas la justice, ce n'est pas l'Eternité, ce n'est pas la toute-puissance que vous voyez d'abord dans le Dieu qui s'est manifesté à vous par la vie de Jésus, c'est l'Amour.
L'Amour qui prend soin du passereau, qui revêt le lys des champs, l'amour qui fit le monde, qui couvre le monde, qui fait le bonheur du monde, l'amour qui embrase le Ciel et la terre.
Mais si l'amour se révèle comme ce qu'il y a de plus proche de Dieu, de plus apparenté à Dieu, comment ne serait-il pas ce qu'il y a de plus élevé, de plus grand, de plus beau et de plus précieux dans le monde.
Quelques grandes et précieuses que soient d'autres choses, la plus grande est encore celle de l'amour, l'amour apparenté de si près à Dieu.
Priez en union avec le Cœur de Jésus.
Que de fois, Jésus a répété à Ses apôtres que vous devriez prier en Son Nom, c'est-à-dire en union avec Son Divin Coeur. Il vous l'a surtout enseigné en vous faisant réciter avec Lui le Notre Père qui êtes aux Cieux.
Il prie pour vous comme Pontife, Il prie en vous, comme la tête dont vous êtes les membres.
Le principe de l'efficacité de votre prière vient de Lui.
Pourquoi une prière commencée avec une droite intention, mais dont votre esprit est détourné par les distractions qui proviennent de votre faiblesse peut-être parfaite? Pourquoi n'avez-vous pas à la recommencer? Mais parce que vous avez commencé la prière avec le Cœur de Jésus.
Lui n'a pas de défaillance, Il a continué, Il s'est emparé de la formule de vos lèvres et les a offertes à Dieu. Cette prière est excellente.
Supposez qu'un prêtre ayant eu l'intention de consacrer, soit distrait au moment où il prononce les paroles de la consécration, est-ce que la consécration ne serait pas faite? Sans doute, elle serait faite, car tout dépend de l'attention de Jésus, non pas de la vôtre qui avez prononcé la formule, mais qui avez succombé à votre faiblesse native.
Je bénis ces chapelets, ces images; Mes rayons découlent sur cette statue de la Vierge, les âmes qui prieront devant elle, Je leur promets de les exaucer; pour celle qui pour portera la chaîne, Je la protègerai et la guiderai dans les dures moments de sa vie.
Que ta sœur ai confiance dans celui qu'elle a rencontré. Je le guiderai et le bénis.
Je demande à Mes Pasteurs de faire un grand sacrifice pour la dernière semaine, celui de ne pas venir au Lieu Béni. Ma fille est très fatiguée et Je tiens à ce qu'elle entre dans l'Arche Sainte, bien calme.
Mes enfants, Je vous bénis".



MERCREDI 28 NOVEMBRE 1945 :


A 9h du soir, dans ma chambre, la voix de notre Seigneur :
"Ma Jeannette, ce soir, Je vais donner un message à l'Épouse bien-aimée de Mon Sacré-Cœur :
Ma bien-aimée, malgré ta profonde indigence, Mon immense Amour Me porte à vouloir habiter dans ton âme et à y produire sans cesse des actes de sanctification. Les trois personnes divines veulent posséder entièrement ce temple qui leur appartient à tant de titres et y recevoir sans cesse les adorations et les louanges qui leur sont dues. Malgré les peines intérieures et extérieures, tu possèdes le vrai bonheur parce-que tu possèdes ton Divin Époux et qu'il te possède aussi.
Il faut que tu vives dans la reconnaissance; tu ne dois pas interrompre les actes extérieurs surtout de respect, d'amour et de réparation à la Sainte Trinité, ces actes Me glorifient plus que les peines de toutes sortes.
Abime-toi de respect devant Moi, et accepte la destruction de ton être. Ton bonheur est de rester abimée dans ton néant et de glorifier Ma grandeur.
Mon Divin Coeur est rempli d'amour pour toi; Je t'entoure et Je t'inonde de Mon Amour.
Je féconde ton coeur, J'y verse d'amour du vrai, du pur, du saint, ton Coeur n'est plus en toi, il est en Moi, ton Coeur est transformé, ton coeur est enivré. Mon amour infini s'écoule dans ton coeur, tu seras martyre d'amour.

Je connais ta faiblesse et je te traite comme une toute petite enfant. La consolation la plus grande et la plus délectable que tu puisses procurer à Mon Divin Coeur c'est de souffrir et de prier pour Me ramener des âmes ou pour les sanctifier.
Je veux que tu sois plus généreuse à correspondre à Mon action afin que Je puisse plus librement opérer dans ton âme, en ôter tout ce qui est mauvais ou imparfait, et y mettre Mon pur Amour dans la mesure que Je désire. Si tu travailles à acquérir Mon Amour, tous les obstacles qui peuvent t'arrêter dans la pratique de la vertu disparaîtront ou seront bien vite surmontés.
Rien ne peut arrêter ni retenir l'Amour pour l'empêcher d'arriver vers son centre. Au contraire, plus tu auras de difficultés, de répugnances, de combats, plus l'amour se réjouira d'avoir des aliments qui le feront grandir.
Rappelles-toi ton voeux d'abandon, tu comprendras mieux l'utilité de la souffrance. Approches-toi de Mon Coeur pour penser Ses blessures qui sont bien nombreuses et bien profondes; les plus douloureuses sont celles qui Me sont faites par les âmes unies et Mes Épouses.
Sois dans une confusion très grande; n'oublies pas combien tu as fait de blessures à Mon tendre Coeur par tes infidélités. C'est en te quittant, que tu resserres les liens bénis, plus tu meurs à toi-même, plus tu seras esclave de Mon Amour.
Mon Épouse bien-aimée, Je veille sur toutes tes filles; Je bénis avec Mon tendre Amour toutes Mes épouses; pour toi, reçois de ton Bien-Aimé Ses attraits les plus enflammés.
Tu es dans le feu de Mon Sacré-Cœur et tu brûleras sans jamais te consumer.
Ma Jeannette, oublie-toi toi-même; supporte les peines du moment; elles cachent les grâces de l'avenir.
Je vous bénis".



VENDREDI 30 NOVEMBRE 1945 :


A 14h30 dans la salle à manger du presbytère avec mon Père, Messieurs les Curés de Domptail et de Xaffévillers, Melle Renée Antoine de Moyemont, Madame Vautrin, Melle Dubach et Melle Rhote.
A la 4è dizaine, la Très Sainte Vierge apparut sur une boule bleue revêtue d'un manteau blanc parsemé d'étoiles. Une couronne de roses blanches sur Sa tête, les bras étendus; de Ses mains jaillissaient des rayons qui enveloppaient la boule. Autour d'elle, des rayons. Dans le lointain, un coeur entouré d'épines surmonté d'une grande croix. La Très Sainte Vierge, lentement, parla:
"Mes enfants, l'union de l'âme avec Dieu en ce monde ne se faisant que par conformité ou unité de volonté, vous ne pouvez être unis à Dieu plus parfaitement qu'en Le laissant faire, en acceptant ce qu'Il fait, en vous consacrant amoureusement à toutes les destructions qu'Il veut faire en vous et de vous.
Puisque avoir une telle résolution, c'est vouloir ce que Dieu veut, c'est ne vouloir que ce qu'Il veut, c'est ne vouloir que parce qu'Il veut. C'est donc ainsi avoir uniformité avec la volonté de Dieu. C'est être transformé à la volonté divine. C'est être uni à ce qu'il y a de plus intime en Dieu - Je veux dire en Son Coeur, à Son bon plaisir, à Ses décrets impénétrables, à Ses jugements qui, quoique cachés sont toujours impénétrables et justes.
Quelle union à Dieu peut être plus inséparable que celle d'une âme qui dans cette voie dit :" Quis nos separabit?"
Mes enfants, Je vous demande de prier pour la Colline Bénie.
Je bénis en particulier ces objets pieux et Je verse sur eux Mes rayons de grâces. Sur cette image
(de M. le Curé de Domptail), Je fais descendre Ma plus tendre bénédiction. Que les âmes qui sont dans l'épreuve prient devant elle et Je les soutiendrai.
A cette maman
(Mme Albert Vautrin) Je lui donne la grande grâce de permettre à celle qui lui est chère (Mme Humbert) de connaître les messages et de pouvoir venir prier avec toi.
Pour les autres âmes, attendez. Mon Divin Fils veut que le Prince de l'Eglise ait donné son jugement. Il faut que vous restiez cachés, vous recevrez beaucoup plus de grâces.
Mes enfants, Je vous bénis.
Je bénis le foyer de ta soeur
(Mme Renée Antoine). Qu'elle soit une âme forte, un modèle dans son village, et Je la comblerai".


Tendrement, la Très Sainte Vierge sourit à ses enfants, bénit les objets pieux, puis, avant de disparaitre, Elle fit sur nous un lent signe de croix.
Nous sommes toujours plus comblés et dans mon âme, je reçois toujours des grâces plus grandes.


Le même jour, à 20h, dans la salle à manger du presbytère avec mon Père, le groupe de Fauconcourt, Mme Humbert de Hardancourt, Madame Albert Vautrin, Monsieur et Madame Pierrard, nous avons récités le chapelet.


A la 4è dizaine les Ave s'estompèrent, le voile blanc apparut dans un champ de lys et de rosiers blancs. Un manteau blanc recouvrait sa robe. Autour d'elle, un choeur d'anges habillés de robes blanches. Dans le lointain deux saints dont la robe était vaporeuse.
Elle arriva les mains jointes, les ouvrit et, de ses doigts, jaillirent des rayons qui arrivèrent jusqu'à nous. Elle sourit, resta quelques minutes silencieuse. Elle fixa ses enfants et gravement dit:
"Mes enfants, ne gaspillez pas les don de mon Divin Fils.
Ce qui compromet votre vie spirituelle et simplement votre vie chrétienne, son progrès, ses attraits, ce qui vous prive de sa consolation et de ces jouissances qu'elle contient, c'est la routine.
Vous arrivez à accomplir les actes les plus parfaits avec une grande indifférence, vous accomplissez cela sans attention, sans soin, sans respect, sans recueillement, sans amour, comme vous le faites pour des actions les plus vulgaires.
Vous gaspillez les dons de mon Divin Fils, non sans contracter de grandes responsabilités, mais vous allez insensiblement sur la pente qui vous mène au dégout, au découragement, à l'abandon du devoir même. Si vous traitiez maintenant les choses saintes, il en serait tout autrement, vous auriez de l'intérêt, de l'attrait, de la joie, du goût, des consolations profondes et délicieuses.
L'acte qui est le plus parfait, c'est l'assistance au Saint Autel ou plutôt à la Sainte Messe.
Donc, vos âmes doivent se porter avec la plus vive foi dans les sentiments de la profonde humilité, d'une fidélité à toute épreuve, d'un amour reconnaissant et ardent pour retirer les fruits de cet acte si sanctificateur, si consolant et si bienfaisant.
Souffrir seul, souffrir en se concentrant dans sa douleur, sans chercher dans Mon Divin Fils un appui, un consolateur, c'est comprimer en soi toute expansion, c'est étouffer en soi toute espérance, c'est s'enfermer dans une prison sans lumière et sans air, c'est se condamner à mourir avec le temps, à mourir tout au moins moralement dans une sorte d'asphyxie volontaire.
Il y a des âmes parmi ce groupe qui ont de grandes difficultés. Je leur demande de se tourner vers Mon Divin Fils, de l'invoquer, de l'appeler à leur aide, de se mettre au large, d'aspirer la confiance à plein poumons, de se consoler dans une dilatation voisine de la joie, de voir au-delà des horizons bornés de cette terre d'exil et de larmes, d'apercevoir les régions de la paix sans mélange de la vie éternelle. Quel levier puissant pour leur âme, quel précieux adjudant pour supporter sans plainte ni murmure, sans découragement ni révolte les peines de la vie, les souffrances du corps et de l'âme.
Mon Divin Fils est le pôle vers lequel doivent invariablement s'orienter leur esprit et leur coeur dans les épreuves, les tribulations de la vie présente.
Les Saints ont connu la douleur, et leur vie a été souvent traversée par les plus crucifiantes épreuves, mais ils se sont tournés vers Mon Divin Fils dans leur détresse, ils l'ont invoqué et ce n'a pas été en vain.
Mon Divin Fils ne veut pas vous laisser aux prises avec l'épreuve. Il vous visite par Sa grâce et veut dilater vos coeurs dans la joie et l'espérance.
Mes enfants, Votre Maman du Ciel est profondément touchée de votre grand amour.
Sur chacune de vos maisons, sur chacun des êtres que vous aimez, sur les corps qui souffrent, elle se penche et en souriant, elle verse les rayons de lumière, de bénédiction, de baume et de douceur.
Je bénis avec Mon grand amour ces images, chapelets et objets pieux. Dans les grandes épreuves, priez, et vous serez sûrs d'être protégés.
A cette maman
(Mme Humbert de Hardancourt), dis-lui que l'être cher qu'elle a perdu est dans Mon Ciel comme elle le sait, et de là-haut, il veille sur ses deux filles et les comblera de grâces et de bénédictions. En ce moment, il est tout près de Moi, il leur sourit et combien il est heureux là-haut.
Je bénis tout particulièrement le Prince de l'Eglise qui croit à tes messages. C'est celui qui habite la Ville Lumière. Sur sa paroisse, je fais descendre beaucoup de grâces. Lui-même, Je l'enveloppe dans Mon manteau et Je le soutiens dans sa lourde tâche.
Soyez tous unies quand l'instrument sera parti, priez pour lui.
Car elle, dans son cloître, par ses prières, fera arriver sur vous beaucoup de bienfaits.
Soyez heureux, vous êtes un petit ilot dans Ma grande France qui souffre.
Petit ilot très cher, Je te bénis".


La Très Sainte Vierge s'avança au milieu du groupe. Elle était toute souriante. Elle regarda avec Amour chacun de ses enfants. Qu'elle tendresse dans son regard.
Les rayons inondaient la pièce, c'était très touchant, en s'élevant elle bénit les objets pieux, puis, avant de disparaître, elle fit un lent signe de croix et, avec un sourire plus indéfinissable elle disparut derrière le voile.
Quelle douce soirée. Que de grâces nous avons reçus dans nos âmes par la Très Sainte Vierge qui vient si souvent nous rendre visite.



SAMEDI Ier DÉCEMBRE 1945


A 11h du matin dans la salle à manger du presbytère avec Melle Madeleine Dubach, et six de l'équipe de monitrices, le chapelet fut récité à leurs intentions.
A la 4è dizaine, la Très Sainte Vierge apparut au milieu de rosiers blancs, elle était entourée d'une couronne de roses blanches.
Au-dessus de sa tête, une couronne d'étoiles. Les mains jointes, elle arriva souriante, regarda pendant quelques minutes chacune des jeunes filles et lentement, elle dit :
"Mes filles, faites fructifier les dons du Calvaire.
Dans une propriété fertile brûlée par le soleil vous avez une source, mais vous tenez les canaux fermés qui doivent distribuer les eaux fertilisantes. La source, toute précieuse qu'elle est, ne peut donner de fraicheur et de fécondité. Ouvrez les canaux, aussitôt les eaux utilisées feront naître les fleurs et les fruits.
Le Calvaire est la Source, l'Autel est le canal. Le Calvaire a recueilli le sang de Mon Divin Fils, l'Autel vous en apporte les flots bienfaisants. Il en arrose le champ des âmes, les féconde, y fait germer et grandir les vertus qui ornent le coeur humain et réjouissent le regard de mon Divin Fils.
Ce Sacrifice fait descendre sur le monde une infinité de biens. La victime de ce sacrifice, c'est l'Homme-Dieu dont la puissance de supplication est infinie.
Si un ange descendait pour vous donner les prières continuelles des saints, quelle joie inonderait vos coeurs. Or, par la messe, vous avez en plus des supplications des saints et des anges, la prière de Jésus lui-même. Jésus offre Ses supplications avec vous. Il s'offre Lui-même, son anéantissement sous les espèces sacrées est une prière continuelle.
Vous comprendrez dès lors comment la messe est un sacrifice d'impétration, et comment vous pouvez trouver sur l'autel toutes sortes de grâces.
Mes filles,
Mon Divin Fils n'est pas dans le trouble.
Le trouble ne doit pas trouver la porte de vos âmes, il ne doit même pas être à la surface, l'agitation ne peut pas être volontaire
(cette phrase était pour moi embrouillée, et dans un message du soir, la Très Sainte Vierge me répéta) :
le trouble ne doit jamais trouver la porte de vos âmes et encore moins y séjourner. L'agitation ne doit être qu'à la surface, encore faut-il que ce ne soit pas volontaire, et vous devez vous établir de plus en plus dans un abandon à la Divine Providence.
Là rien n'est capable de vous troubler pas plus que le petit poussin sous l'aile de la poule, ou l'enfant entre les bras de sa mère.
Être enfant avec mon Divin Fils, c'est un grand art, malheureusement inconnu pour beaucoup. Être enfant dans ce cas, ce n'est pas ne rien prévoir, mais c'est ne se préoccuper de rien.
On fait pour le mieux ce qu'on croit être son devoir, on abandonne le tout simplement à la Providence qui fait tourner tout à bien pour ceux qui se confient en elle.
Des fautes elles-mêmes, des erreurs inévitables de sa pauvre faiblesse, l'âme appuyée sur Dieu, la véritable enfant s'en humilie, mais ne s'en trouble aucunement.
Elle sait que son Père infiniment bon, infiniment miséricordieux les fera servir au bien de Son enfant repentant.
Dans votre vie spirituelle, il vous faut des manifestations fréquentes, car au moindre découragement vous criez: Seigneur, sauvez-moi.
Je suis là, et sous mon Manteau soyez des enfants abandonnés simples et confiants, et vous monterez plus vite dans la vie de la Sainteté.
Sur chacune de vous, J'enveloppe vos âmes de mes rayons et tendrement dans l'invisible Je vous souris et vous bénis.
Sur cette Vierge
(de Melle Dubach), mes rayons d'Amour l'embrasent et l'armée qui priera devant elle recevra de grandes joies".


La Très Sainte Vierge fixa avec Amour chacune de ses filles. Elle étendit ses mains sur nous et les rayons vinrent pénétrer chacune de nos âmes. En s'élevant dans toute sa lumière, elle sourit, bénit, et le voile revint sur cette touchante vision.


Le même jour à 15h30 dans la salle à manger du presbytère avec mon Père, Monsieur et Madame Geisier, Monsieur et Madame Ambrosini, Madame Receveur, et les personnes habituées, nous avons récité pour la 2è fois les trois dizaines d'Ave fleuris.
A la dizaine d'Ave fleuris "Rose d'amour", les voix s'éteignirent, le voile apparut et dans une lumière blanche se manifesta la Très Sainte Vierge portée sur une boule bleue sillonnée de raies noires. Elle était habillée d'un manteau bleu parsemé de fleurs de lys blanches. Autour d'elle des rayons et au-dessus de son front une étoile à cinq branches.
Elle arriva les mains jointes, nous regarda en souriant, ouvrit les bras et jaillirent des rayons qui arrivaient jusqu'à nous et qui tombèrent sur la boule.
Tendrement, elle dit :
"Mes enfants, je vais vous montrer ce que c'est que l'attraction divine.
L'âme chrétienne profondément religieuse ne peut plus se méprendre sur la réalité de l'attirance divine qui se fait d'autant plus sentir en elle qu'elle y répond avec plus de fidélité et de générosité.
Cette attirance dépend de la perfection, de la connaissance qu'une âme a de Dieu, de Sa Majesté, de Sa Sainteté, de Sa vie intime, mais surtout du degré de charité, d'amour pur qu'elle entretient en elle, et de l'ardeur de sa prière, des désirs constants d'union de plus en plus effective.
Ce n'est plus simplement le besoin de Dieu qu'elle ressent habituellement, c'est alors la passion de Dieu qu'elle éprouve, surtout à ses heures de recueillement.
Cette passion est d'autant plus forte qu'elle conçoit mieux le vide qui est en elle sans Dieu.
Car si toute passion se calme par la possession et la jouissance de son objet, la passion de mon Divin Fils ne fait que s'accroître à mesure que Dieu s'en empare plus pleinement.
Dieu crée dans cette âme des besoin infinis toujours plus ardents, plus irrésistibles qui ne peuvent pas se satisfaire en ce monde. Mais cette avidité de l'âme pour Dieu qui lui apparaît bien en toute évidence comme son seul bien lui fait comprendre de façon supérieure cette réalité qui dominera toute sa vie, son néant et le Tout de Dieu, sa misère incommensurable et la richesse infinie de Dieu, toute l'étendue de ses devoirs en présence de l'universalité des droits de Dieu en elle.
Si vous voulez prendre la croix du Sauveur mort le premier au champ de bataille pour vous donner Sa vie, vous devez d'abord saisir les armes nécessaires à ce genre de combat, la première est la diligence ou l'application à bien faire, la seconde est la défiance de vous-même, et la confiance en mon Divin Fils. La troisième est le souvenir de la Passion et de l'instructif pèlerinage de Jésus sur la terre. Le quatrième est le souvenir de la mort, la cinquième est le souvenir des jours du Paradis.
Ma fille,
Je vais te redonner une phrase du message sur le trouble.
Le trouble ne doit jamais trouver la porte de vos âmes et encore moins y séjourner. L'agitation ne doit être qu'à la surface, encore faut-il que ce ne soit pas volontaire.
Je bénis toutes ces âmes. Je verse sur leur foyer mes rayons de grâce, et tendrement avec mon Divin Fils Nous vous enveloppons de notre grand Amour".


La Très Sainte Vierge fixe longuement chaque personne, Je voyais son sourire s'approfondir, et je sentais son immense Amour pour chacun de nous.
Elle s'éleva en nous bénissant, et en nous inondant de ses rayons.
Quelle paix en mon âme. Je suis toute lumineuse.



DIMANCHE 2 DÉCEMBRE 1945 :


A 17h30, dans la salle à manger du presbytère avec mon Père, Melle Dubach, Melle Andrée Meyer (Nancy), Melles Grandidier (Fauconcourt) et Melle Rhote, le chapelet fut récité spécialement pour Andrée Meyer future religieuse.
A la 4è dizaine, je sentis mon cœur battre plus fort, une vague impression d'effroi parcouru tout mon corps, puis comme je commençais "O Mon Jésus..." un éclair m'aveugla et immédiatement, je fus en présence de notre Seigneur.
Quel bouleversement dans mon corps, j'étais fascinée par cette gravité et ce charme qui ressortaient de Ses yeux.

Il était habillé d'une grande robe blanche. Un immense nuage blanc l'encerclait, entre ce nuage et Lui des rayons, et à travers ces rayons j'aperçus un fond bleu.
Un grand manteau blanc recouvrait Sa robe blanche. Autour de Sa tête une auréole avec une croix lumineuse au milieu. Il arriva les bras étendus et de Ses mains des sillons rouges qui arrivaient jusqu'à nous.
Son visage était très grave et blanc. De grands cheveux noirs légèrement ondulés retombaient sur Ses épaules. Il fixa chacun pendant quelques minutes, dans Ses yeux noirs il y avait quelque chose de perçant, de doux, de profond. Qu'elle grande différence des yeux de maman de la Très Sainte Vierge.
Gravement, Il dit:
"Ma Jeannette,
Ce soir, Je t'apparais, non pas pour toi, mais pour Ma future épouse à qui Je vais M'adresser.
(Andrée Meyer).
Ma bien-aimée, Tressaille d'allégresse, car le lien qui t'unit à ton Bien-Aimé ne se brisera jamais.
Ton front serein dit que tu es heureuse, ton bonheur vient de Moi, car Je suis toujours en toi. Je prends ton coeur pour mon repos. Je fixe Mes yeux sur les yeux de ton âme et tu te sentiras blessée au coeur par Mon Regard Divin.
Plus tard, Je te montrerai Mon immense Amour, et ce sera pour toi un ciel anticipé. Tu sens déjà combien Je mets dans ton coeur de dilatation et de force quand ta ferveur M'y oblige.
Sois Sainte, Sainte par l'accomplissement exact du devoir de chaque jour, sainte par les désirs fervents de M'aimer et de Me servir.
Je t'ai créée pour avoir toute la plénitude de ton être et pour Me vouer tout ce que tu as. Sois fière de ce don, sois vigilante en le gardant au fond de ton coeur.
Ton rôle est d'accomplir autour de toi, ce que Je te réserve : Obéissance délicate, souplesse aimante, sérénité constante. Ta note dominante est précisément ce besoin de Me chercher ou plutôt de Me trouver.
Sois dans le bonheur en chassant la douleur qui résultera forcément pour toi du sacrifice prévu. Abandonne-toi à Mon Amour, confie-Moi sans retour ceux que tu aimes, J'en aurai soin, Je les visiterai et Je les consolerai.
La fleur de ton sacrifice est pure, pleine de parfum et de rosée, porte-la fièrement et royalement, dans ton coeur sans permettre qu'aucun pétale ne s'en détache. Je suis jaloux de cette offrande et Je veux que tu Me donnes la tienne dans son intégrité.
Je t'attendrai pour la veille de l'Annonciation, tu prononceras ton grand Fiat.
C'est à la Trappe qui est dans les Vosges que tu t'immoleras.
Je veux l'oblation entière, irrévocable qui est dans Ma miséricorde en l'ordre de la nature et de la grâce, de tout ce qui dépend de toi, et de tes actions que tu feras dans l'avenir.
Tout ce qui est à toi, Je le veux pour Moi.
Mes enfants,
Je bénis toutes ces images, tous ces chapelets, toutes ces médailles. Je verse sur les chapelets de ta famille, ta dizaine, Mes rayons de grâce. Priez beaucoup pour la France, car les sacrifices de Mes Épouses feront entrer dans Mon Ciel un grand nombre d'âmes.
Sur cette Vierge
(celle de mon Père) Je l'embrase de Mon Amour. Elle gardera toujours les âmes qui s'agenouilleront devant elle et dans les épreuves et les difficultés, Elle leur donnera les lumières.
Mes enfants, Je vous bénis".


Notre Seigneur étendit Sa main droite sur les objets pieux et des sillons rouges tombèrent en flots sur toutes ces images, chapelets.
Sa physionomie est admirable, empreinte de douceur et de quelque chose de majestueux que je L'aime et que je le crains en même temps. Quand Il parle, Il me fascine.
Il nous bénit très lentement, puis l'éclair revint et tout disparut.
Je restai écrasée sous cette Majesté, je ne puis rien dire tellement c'est GRAND.

 


LUNDI 3 DÉCEMBRE 1945 :


A 20h dans ma chambre avec mon Père, Madame Didelot, Monsieur et Madame Fève de la Verrerie de Portieux, Monsieur Rhote, Melle Dubach et toute la famille, nous avons récité le chapelet aux intentions des âmes présentes.
A la 4è dizaine, le voile descendit, et dans une paix profonde, la Très Sainte Vierge apparut en blanc, portée sur un nuage, des rayons l'environnaient. Les bras étendus et de ses mains virginales jaillissaient des gouttelettes qui venaient nous atteindre.
Au-dessus de son Front, sur le bord de son voile scintillait une étoile à cinq branches.
Elle arriva souriante, regarda chacun, resta silencieuse quelques secondes, puis tendrement elle dit :
"Ma fille,
Ce soir, je vais me pencher vers l'âme qui prie à tes côtés pour la première fois
(Mme Fève).
Âme bien-aimée,
Je vais te donner l'oraison des malades.
Au commencement de chaque matin et de chaque journée qui te réserve toujours des souffrances, dirige sans retard ta pensée vers mon Divin Fils et prie-Le. Place-toi en Son esprit, mets-toi en Sa présence et vois, vois Sa Sainteté, vois Sa Puissance, vois Sa Majesté, mais vois surtout Sa Bonté.
Confiante en Elle, implore-la pour qu'Elle te soutienne pendant toute ta vie.
Vois en mon Divin Fils un maître à l'autorité duquel tu dois être soumise et abandonnée, vois en Lui un Père qui veille sur toi et veux ton bien, vois en Lui un Sauveur qui n'a qu'un désir, t'associer à Sa croix et te faire participer à la grâce rédemptrice qui en découle.
Prie-Le, sollicite de Lui les grâces de soumission, de consolation et de courage. Prémunie-toi contre les insinuations et les combats de celui qui veut faire tomber les âmes.
Imprègne-toi surtout de l'esprit de confiance et de paix qui te soutiendront pour les peines morales et physiques qu'il te faudra encore endurer.
Mes enfants,
Les âmes ont besoin de l'Infini.
Aux désabusés qui se révoltent contre les grands mots de devoir, de vertu, de conscience, il vous sera facile de montrer à quelle extrémité vous tombez quand vous suivez votre nature.
Ne trouverez-vous pas dans vos coeurs les raisons qui feront accepter par les malheureux que vous pensez la valeur de leur tâche quotidienne? Ne demanderez-vous pas à votre foi le secret de les convaincre de la splendeur du sacrifice ?
N'est-ce point Lui en effet qui est à l'origine de tout ce que vous admirez : l'amitié, le dévouement, l'amour de la Patrie, la justice, la vertu?
Que deviendrait la terre si ces nobles choses faites toutes de l'oubli de soi pour le triomphe d'une cause supérieure disparaissaient?
Ne bénéficiez-vous pas chaque jour de leur efficacité? Si chaque génération livre à celle qui vient après elle un peu plus de progrès, de science et de vérité, n'est-ce point parce que, dans chaque génération quelques-uns ont donné un peu d'eux-mêmes ou tout eux-mêmes pour faire avancer l'humanité vers des destinées meilleures? Ne voudrez-vous pas leur faire constater que le sacrifice répond aux besoins de vos âmes?
Ni les contentements des sens, ni les jours du coeur n'étouffent la voix de vos âmes, et finalement vous souffrez ici-bas de n'avoir pas voulu souffrir, car l'Infini vous tourmente, vous ne serez en repos que quand vous l'aurez trouvé.
Je fais descendre dans chacune de vos âmes Mon grand Amour.
Je bénis tout particulièrement le foyer de ces deux âmes
(Mme Fève) ainsi que les êtres chers.
Je permets à cette âme
(Mme Fève) de donner la grande grâce à son fils et à cette qui partagera sa vie, mais sous le sceau du secret. Mes enfants, Je vous bénis".


La Très Sainte Vierge sourit à tous ces enfants, s'éleva avant de disparaître Elle nous bénit. Le voile lentement me cacha cette pure Lumière. Qu'elle allégresse en mon âme.



MERCREDI 5 DÉCEMBRE 1945 :


A 8h30 dans la salle à manger des Melles Luc, avec le groupe d'Ortoncourt, nous avons récité le chapelet en reconnaissance.
A la 4è dizaine le voile descendit, et la Très Sainte Vierge apparut, habillée en blanc, portée sur une boule bleue parsemée d'étoiles. Elle était entourée d'un nuage et entre le nuage et elle des rayons. Sur son voile une couronne de roses blanches. Elle arriva les bras étendus et de ses mains des gouttelettes et des rayons qui venaient jusqu'à nous. Elle arriva souriante, son visage devint grave et lentement elle dit :
"Mes enfants,
la ferveur n'est pas la dévotion sensible. La dévotion sensible n'est qu'une ferveur factice, une ferveur de sentiment, un échauffement de la sensibilité qui n'affecte que le coeur, impression superficielle qui ne mène pas à grand'chose, ne sert trop souvent qu'à masquer la tiédeur de l'âme et où l'on se complait parce-que, avec la douce illusion de n'y chercher que Dieu, on y trouve surtout soi-même.
L'appétit surnaturel se confond avec la ferveur de volonté, toute en énergie, toute en acte. Il se peut que vos coeurs ne trouvent pas leur compte, et que vos natures ne se plient qu'en boudant à la vertu. Cette tiédeur du sentiment, plus encore si vous le voulez cette aridité, cette répugnance de la sensibilité ne font qu'ajouter au mérite de votre fidélité. La prière est pour vous sans attrait, priez. La tentation vous obsède et vous fascine, résistez. Le devoir vous pèse, tenez-bon. L'effort vous coûte, exécutez-le. Le chemins sont durs, l'étape est pénible, marchez. Vous avez des faiblesses, surveillez-les. Vous connaissez même la confusion des chutes lamentables, déplorez-les. Faites-vous justice et revenez avec plus d'humilité dans la communion à Celui qui s'y éternise prêt toujours à pardonner le pécheur qui se repend et à relever le malade qui veut guérir.
C'est un devoir d'être reconnaissant.
Rien n'est si odieux aux yeux des hommes que l'ingratitude; et c'est pourtant une ingratitude de toutes les heures et de tous les jours qu'ils réservent à mon Divin Fils.
Si un million de Pater et d'Ave s'élèvent de la terre vers le ciel pour obtenir quelque faveur, combien peu d'action de grâces monteront vers le ciel pour les bienfaits obtenus. Triste faiblesse du coeur humain, toujours égoïste: c'est l'intérêt qui fait prier, mais l'amour seul inspire la reconnaissance. Aussi cette reconnaissance, Dieu l'attend comme le témoignage de votre amour, et l'esprit d'action de grâces vous rapproche intimement de Dieu. Car si remercier un bienfaiteur pour obtenir plus de faveurs n'est qu'une demande nouvelle, demande à peine déguisée, vous devez remercier mon Divin Fils parce-que vous l'aimez, parce-que l'amour qu'Il a pour vous, vous touche, vous surprend, vous va au coeur et vous gagne à Lui.
Mes enfants;
Je verse dans chacune de vos âmes mes flots d'amour. Je bénis vos foyers et tous vos êtres chers. Je me penche aussi sur les âmes qui souffrent, et mon Divin Fils leur donnera des lumières pour passer les voies obscures.
Soyez toujours bien confiantes et bien cachées. Obéissez aux divins commandements et je vous comblerai.
Mes enfants,
Je vous bénis ainsi que les chapelets sur lesquels je verse ma plus tendre bénédiction."


La Très Sainte Vierge nous bénit avec un tendre sourire. Nous étions enveloppées de ses rayons. Que c'est grand toutes ces choses qui pures, auprès de nous, pauvres créatures.



JEUDI 6 DÉCEMBRE 1945 :


A 17h30 chez Monsieur Génaro, avec le groupe, après le chapelet familial, nous avons récité trois dizaines d'Ave fleuris pour demander à la Très Sainte Vierge ce qu'elle pensait de Notre Dame d'Ortoncourt.

A la 2è dizaine, peu à peu les Ave s'éteignirent, et le voile apparut, puis quand tout fut silencieux, la Très Sainte Vierge se manifesta.
Un manteau blanc, de la forme d'une chape parsemée d'étoiles recouvrait Sa robe blanche. Elle était portée par un demi-cercle bleu azur. (forme croissant de lune très profond).
Autour d'elle, les trois couronnes de roses blanches, rouges et jaunes. Ses bras étaient étendus et de ses mains partaient des paillettes dorées qui descendaient comme de la neige.
Au-dessus de Sa tête, était une auréole blanche où étaient inscrits ces mots :


JE SUIS NOTRE DAME D'ORTONCOURT


Nous regardant avec Amour, Elle dit suavement :
"Mes enfants, il n'y a pas de comparaison à établir entre la grandeur de Dieu et les plus hautes grandeurs humaines. L'Etre de Dieu est à part.
Celui de qui tout dépend et qui ne dépend de rien, retiré en Lui-même est inaccessible.
Ce serait le mystère écrasant si ce n'était pas un mystère de bonté qui s'incline et de condescendance qui s'adapte.
Mon Divin Fils ne peut voir les choses que d'En-Haut, puisqu'Il les voit Lui-même, mais Il ne les méprise pas, Il ne s'en désintéresse pas. Sa grandeur L'élève au-dessus d'eux, Sa Miséricorde Le met à leur niveau.
Il s'occupe à fond, ensemble et détail, de l'oeuvre qu'Il crée et qu'Il aime.
S'il s'agit de la créature intelligente et libre, le cas devient encore plus pesant.
Mon Divin Fils observe ce petit foyer, Il attend beaucoup de lui, pour ces deux âmes
(M. Et Mme Génaro) Il rêve et réalise grand. Mais en elles, ce qu'Il aime le plus, c'est la petitesse et l'humilité aussi sur la terre, dans le monde humain, les humbles ont-ils ses préférences. Leur âme en creux, attire Sa bonté qui s'engouffre en eux.


(Regardant lumineusement la statue elle dit en faisant le signe de la croix :)


"Je baptise cette statue sous le doux vocable de Notre Dame d'Ortoncourt.

Mes rayons d'Amour l'enveloppent et dans chaque foyer,

Elle continuera d'apporter de grandes joies et de grandes lumières.

Elle bénira dans l'invisible tous Ses enfants et réserve dans l'avenir d'heureuses surprises.
Je vous bénis et sur ce foyer Je fais découler mes grâces."


Ce fut une minute qui Me rendit toute heureuse, après l'extase j'avais encore dans le cœur une saveur que je ne puis exprimer.
Quel Amour dans les yeux de la Très Sainte Vierge. De ses mains virginales je voyais les paillettes dorées voltiger sur la statue qui n'avait pas disparue. Elle nous regarda avec une grande tendresse, fit sur nous un lent signe de croix, et en s'élevant, Elle me fixa avec une grande lumière dans ses yeux. MAGNIFICAT.

Le même soir, à 21h dans ma chambre avec mon Père, Monsieur l'abbé Gaire curé de la Verrerie, Monsieur et Madame Fève, leur Fils et sa fiancée, Melle Dubach et toute ma famille, nous avons récité le chapelet pour tous.
N'ayant rien reçu au chapelet, je commençai les sept douleurs. Ici, je sentis mon cœur battre plus fort, comme je prononçais "et Jésus" un éclair passa et je me trouvai devant Sa Majesté, Notre Seigneur. Il était habillé d'une robe rouge formant manteau (rouge sombre).
Ses mains laissaient voir la place des clous et il sortait de ses empreintes de petits filets de sang vermeil.
Sur Ses cheveux si beaux étaient posée une couronne d'épines. Un nuage blanc était sous Ses pieds nus et formait une immense couronne. Son visage ressemblant à un aimant était très grave. Ses yeux nous regardèrent profondément et je vis deux larmes toutes cristallines à Ses paupières.
Sa voix très grave prononça:
"Ma Jeannette, Je suis profondément touché de contempler ce soir Mes enfants pour lesquels Mon Amour est si profond.
A ces deux âmes,
(Jean Fève et Paulette Henry fiancés) qui seront unies, Je M'adresse à eux.
Mes deux enfants,
Mon Divin Cœur est un abîme profond où vous devez vous plonger, vous aimer constamment et ardemment.
Anéantissez-vous dans cette Source qui n'a pas de profondeur et où vous trouverez tant de grâces pour votre futur foyer. Je le bénis, ce foyer, avec Mon tendre Amour.
Combien de jeunes âmes comme vous, vont sur le chemin qui mène au précipice. Âmes pures et fortes, soyez comme le bouton de rose qui, à l'aube du jour, encore bouton, puis, peu à peu, sous les rayons du soleil s'ouvre et exhale un parfum que vous ne cessez jamais de respirer.
Je veux votre foyer saint. Vous aussi, vous serez des saints, mais il faut que vous passiez par le creuset de la souffrance.
Venez Me recevoir souvent dans la Sainte Communion, c'est là, sous ces espèces sacrées où Je M'anéantis que vous trouverez les forces pour vous conduire dans cette terre de larmes.
Parmi vos enfants Je Me choisis un prêtre, grande âme, ce prêtre ira convertir les âmes païennes. Lui aussi sera une étoile pour sortir de l'obscurité tant d'âmes qui ne Me connaissent pas et qui Me trahissent.
Je verse sur cette statue
(Ma Vierge de l'équipe du centre Montjoie) Mes rayons d'Amour. Que ta petite sœur la conserve toujours précieusement.
Elle la conduira dans les heures de souffrance qu'elle aura à traverser.
Sur tes chers parents qui te donnent avec une grande joie, certes le sacrifice est immense, mais Je les enveloppe sous Mon Manteau.
Qu'ils viennent puiser dans Mon Cœur les trésors de force et Je les soutiendrai.
A ta chère grand'mère, Je la bénis tout particulièrement, et à sa dernière heure, Ma Divine Mère viendra la chercher dans sa nacelle.
A Mon Pasteur
(Abbé Gaire) qu'il soit l'apôtre que Je désire.
Je bénis ces deux paroisses et Je mets dans son cœur les lumières qu'il lui faudra pour diriger les âmes.
Sur tous ces chapelets, ce bréviaire
(à M.l'abbé Gaire) Mon sang coule à flots, et les âmes en détresse trouveront le réconfort.
Je bénis chacun de vos foyers.
Oh! Mes enfants, consolez-Moi, Je suis tant outragé.
Avec Amour, Jésus dit :
"Petit village tant aimé de Mon Coeur, Je t'embrase de Ma plus tendre tendresse, Je ne veux pas pleurer sur toi, car beaucoup d'âmes M'aiment et Me servent comme Je le désire.
Soyez tous bénis. Je suis votre Pilote."


Je fut écrasée, anéantie, et je suis encore sous le coup de cette grande visite. Il est minuit, et en reconnaissance, je fais réciter le chapelet des cinq plaies.
Jésus, ô merci d'être venu réconforter mes parents.
Jésus bénit très majestueusement et avant de me quitter, quel regard d'Amour Il me jeta. Je m'en souviendrai toute ma vie.



SAMEDI 8 DÉCEMBRE 1945. FÊTE DE L'IMMACULÉE CONCEPTION


Dans ma chambre, à 5h1/2 du matin:
La Très Sainte Vierge, dans l'invisible :
"Ma fille, avant que tu ne quittes ta chambre, Je vais te donner le message pour mon Saint Prêtre.
'Âme très chère, Je veux te faire considérer la création et la créature, non en elles-mêmes où tu ne trouves qu'ennui et vide, mais comme le manteau de Celui qui est la Joie.
Il faut considérer l'infini et t'arrêter devant cette distance incommensurable qui le sépare de toi qui est la limite, puis passer aux divers aspects de la limite de ce néant qui n'a de réalité qu'en Dieu.
C'est pourquoi chez les créatures la beauté est une limite aperçue dans la lumière, la laideur est une limite aperçue en elle-même.
La parole humaine connait douloureusement la limite, elle ne peut exprimer l'âme, parce-que l'âme est infinie en puissance.
Mais cette faiblesse a créé une force sublime : le silence. Quand les paroles expirent, le silence arrive, il exprime l'inexprimable, il dépasse la limite.
Ce que l'homme fait et dit d'accessible aux hommes est l'écho affaibli d'un cri immense, c'est la monnaie du grand Trésor.
Suis le problème de la nature et de la liberté, des rapports existants entre ces deux puissances qui ne trouvent leur synthèse qu'en Dieu qui doit faire surgir des profondeurs de Sa sagesse la concordance des manifestations.
Le péché est le néant voulu, et la douleur le néant senti.
A l'ordre, il fait correspondre la science qui en constate les lois alors que la vie montre le désordre. Et de cette méditation deux pensées s'imposent : contre la vie qui est l'épreuve et qui peut aboutir au désespoir, il n'y a de refuge que dans la soumission complète du fini à l'infini. La soumission délivre le fini et désarme l'Infini.
Les deux mouvements de la vie : expansion et contradiction, les lois de la nature et le Dieu de gloire, la plénitude par le vide, le vertige devant l'absolu sont d'admirables thèmes pour la méditation qui t'entraîneront vers les plus hautes sphères de la métaphysique.
Alors tu comprendras ceci :
Le vertige est un monstre qui se tient au fond de tous les abîmes. Toute pensée profonde, tout sentiment profond a le sien.
Le génie et l'amour sont constamment penchés sur des précipices qui les appellent. Les grandes natures, parce qu'elles aiment plus les profondeurs, sont entraînées plus terriblement vers elles en vertu de l'arrêt. Ton poids sera l'Amour.
Meurs à l'opacité pour naître à la transparence et à la régénération des âmes.
Je bénis toutes tes œuvres
(Abbé Mary, Curé de Saint-Jean-les-deux-Jumeaux, par Changis (Seine-et-Marne) et Je fais découler dans ton âme Mes flots de tendresse'.
Ma fille,
Je suis avec toi et Je t'enveloppe ainsi que tes êtres chers dans Mon manteau.
Je te bénis".


Pendant la messe de 7h.
Avant l'Elévation, je vis le voile au-dessus de l'autel, puis la Très Sainte Vierge lumineuse apparut dans une grotte. Autour d'elle, une immense auréole où étaient écrit ces mots :


JE SUIS L'IMMACULÉE CONCEPTION.


Elle était dans une grotte entourée de rayons. Autour de sa taille une ceinture bleue.
A ses pieds, un églantier.
Elle arriva souriante, ouvrit les mains et des gerbes de gouttelettes vinrent dans l'église.
Dans l'invisible, Jésus dit :
"Ma Jeannette,
Regarde profondément Ma Divine Mère, de ses lèvres s'échappe de nouveau le Magnificat.
Tout ce que J'ai déposé en elle de beau, de profond, de délicat, de charme, d'intimité, tout cela résonne maintenant sur Les lèvres de l' Immaculée.
Son âme exulte de joie, car elle Me possède, et dans la mesure où son âme est remplie de Ma pensée, de Mes desseins et de Ma volonté, elle sait, dans la même mesure s'élever, se réjouir.
Sois heureuse, Ma Jeannette, tu es tout prêt de Moi: voila ce qu'enseigne l'Immaculée Conception.
Je bénis ton village, chacun des foyers et sur toutes Mes enfants, avec Ma Divine Mère, nous faisons découler des torrents de grâces dans chacunes de vos âmes".


A 9h. du matin, au presbytère, au moment du départ :
la Très Sainte Vierge en blanc, portée sur un nuage. Autour d'elle, un choeur d'anges. Elle arriva un peu grave, me regarda profondément pendant quelques minutes, puis elle dit :
"Ma fille, avant que tu quittes cette pièce où tant de fois je suis descendue, je viens te dire que je suis avec toutes les âmes qui te donnent à mon Divin Fils.
A ta soeur, je la soutiendrai. Qu'elle soit toujours bien aimante et qu'elle reçoive plus souvent mon Divin Fils. Il n'a qu'un désir : venir dans son cœur. Je la bénis tout particulièrement et dans l'invisible, Je dépose sur son front ainsi que sur vous tous mes lèvres virginales.
Ma fille, tu vas vers de belles choses.
Tu ne quittes rien puisque c'est pour trouver le Tout.
Aux heures de grandes souffrances, venez prier aux pieds de cette Vierge et vous serez réconfortés.
Petit village, Je te bénis."


Au moment où nous passions devant la dernière maison du village, l'Etoile apparaît au-dessus de la Vierge de la Voiture de notre Divine Mère. Elle nous accompagnera jusqu'au Monastère du Val d'Ajol.
A Remiremont, à 11h. dans la salle à manger de Monsieur Roger BRIOT, à la fin de la 4è dizaine d'un chapelet récité par toute la famille réunie, (10 enfants présents) à laquelle s'étaient joints Monsieur et Madame de Montbel :
Un éclair précède Notre Seigneur qui apparaît en blanc, porté sur une boule bleue parsemée d'étoiles. Autour de Lui, des rayons et autour des rayons un nuage. Dans le lointain, une croix noire. Au milieu de cette croix un coeur couronné d'épines. En dessous un ange tenant un calice et les gouttes de sang tombant dedans.


Entre le Cœur et la Croix FIAT et au-dessus :

TOUT EST CONSOMMÉ - IL FAUT BOIRE LE CALICE JUSQU'AU FIEL.


Notre Seigneur a les bras étendus. Au milieu des mains, les trous des clous. Sillonnées de sang dont les gouttes tombent sur la terre. En plus, d'autres nous atteignent (rayons rouges).
Le visage grave, Il nous regarda tous, puis, fixant Son regard profond, un peu triste, mais doux en même temps sur M. BRIOT d'une voix grave, Il dit :
"Ma Jeannette, Je Me manifeste ce soir pour ton frère dont l'âme est triste.
Âme bien-aimée,
Plonge-toi dans Mon Divin Cœur. C'est l'Océan de la Miséricorde et de la tendresse. Je te laisse seul sur la route pour voir où tu peux aller sans Moi. Toutes tes épreuves, très grandes difficultés, Je te les envoie afin de te purifier. Sois bien confiant. Mon Manteau t'enveloppe et si tu bois le calice, tu Me ressembles, car, au Jardin des Oliviers, sous la sueur de sang qui couvrait Mon visage, J'ai crié:
"Mon Père, que ce calice s'éloigne de Moi; mais non, que Votre volonté soit faite."
Les âmes saintes passent toujours par le creuset de la souffrance, mais combien là-haut, tout près de Moi, elles auront une magnifique couronne. Je suis toujours très outragé. Mon Cœur saigne et peu d'âmes acceptent avec joie, même les âmes que J'ai choisies, les épreuves qui sont pour les purifier.
Ma Divine Mère, en ce beau jour de son Immaculée Conception te souris. Tu es déjà sur cette terre dans sa Nacelle qui te conduira droit au port.
Je bénis cette Vierge. Prie souvent devant Elle. Tu seras réconforté.
Sur tous ces enfants qui Me sont chers, Je Me penche sur leurs petites âmes, vases précieux d'innocence, boutons de roses à peine éclos et où Je ne cesse de Me mirer dans le cristal de leurs petites âmes.
Sur cette maison, sur cet autre foyer, Je répands à flots Mon sang et Mes bénédictions.
Mon instrument, dans son cloître, s'immolera pour vous, vous aurez par elle de très grandes joies, encore plus, puisqu'elle sera cachée.
Je vous aime tous et avec Ma Divine Mère : Nous vous bénissons."

 


Dimanche 9 décembre 1945 :


A 10h45 à la chapelle avec toutes mes sœurs, devant le Saint Sacrement exposé, nous avons récités le chapelet.
A la 4è dizaine le voile apparut au-dessus de l'autel de la Très Sainte Vierge. Les aves s'évanouirent, et dans un silence profond, la Très Sainte Vierge apparut sur un nuage. Elle était habillée en blanc. Autour d'elle une couronne de roses blanches. Au-dessus de son front scintillait une étoile à cinq branches. Elle avait les bras étendus, et de ses mains jaillissaient des rayons qui venaient jusqu'à ma Révérende Mère, et mes sœurs.
Toute souriante, Elle resta quelques minutes à nous fixer, puis de sa voix pure, cristalline qui fait vibrer mon cœur elle dit :
"Mes filles,
toutes les volontés de mon Divin Fils ont pour objectif la sanctification de vos âmes.
La Volonté de votre Époux, c'est votre sanctification. Cela est vrai au regard de toutes les créatures, spécialement au regard de celles qui sont intelligentes et raisonnables. Mon Divin Fils veut et veut exclusivement votre sanctification, c'est à dire votre conformité parfaites à Ses conceptions, vos vérités, par conséquent vos vies, votre gloire, vos joies, vos permanences, enfin tout ce qui, à force de les lui rendre semblables, permet qu'Il se les unisse, et vous consomme en Lui.
Et ce qu'Il veut uniquement, Il y travaille incessamment.
Il n'y a pas une seconde où, sur un point quelconque de l'univers créé, vous puissiez surprendre Dieu s'occupant à autre chose.
Si cette volonté divine était partout maîtresse, si l'obéissance répondait au droit, et l'amour à l'amour, regardez ce que serait le monde.
Vous verriez les écluses lâchées à la Miséricorde, l'Esprit-Saint qui est la joie de Dieu, s'échapper comme un torrent du sein tout grand ouvert de la Divinité, et inonder la terre comme un déluge. Au fait, la terre deviendrait un Ciel.
Dans vos âmes, Je fais découler mon grand Amour; avec mon Divin Fils nous vous bénissons".


La Très Sainte Vierge me sourit. En s'élevant elle nous bénit, et le voile me cacha celle qui me donne tant de joies.

 


Lundi 10 décembre 1945 :


A 2h. dans la salle de la communauté, avec ma Révérende Mère et toutes mes sœurs, nous avons récités une dizaine pour demander à la Très Sainte Vierge, si notre Révérende Mère pouvait continuer à prendre des médicaments. A la première dizaine, n'ayant pas eu de réponse nous avons continués. A la troisième dizaine, les voix s'évanouirent, le voile blanc couvrit la statue de la Vierge, et dans une grande joie, je vis la Très Sainte Vierge en blanc, portée sur un nuage. Une couronne d'étoiles l'encerclait. A ses pieds se dressait deux lys. Au-dessus de son front, une étoile à cinq branches. Elle avait les mains jointes; toute souriante, d'un sourire qui fait vibrer mon cœur elle attacha son doux regard sur chacune de mes sœurs. Puis fixant avec Amour ma Révérende Mère, en inclinant légèrement la tête elle dit :
"Ma fille,
Dis à la Révérende Mère qu'elle ne prenne pas les médicaments. Je la guérirai. Sur toutes Mes filles, Je fais descendre dans leurs âmes mes flots de grâces. Je vous bénis".


Elle fit sur nous un lent signe de croix. En s'élevant, ses yeux restèrent fixés dans le lointain. Avant de disparaître son dernier regard et sourire furent pour ma Révérende Mère.
Je ressens en ce moment dans mon âme une grande joie.



Lundi 10 décembre 1945 :


Le soir à 8h20 dans notre cellule, aux pieds du crucifix, je récitais les trois aves fleuris. Restant quelque minute silencieuse, je demandais à Jésus de me réconforter. Dans l'invisible Sa voix grave, pesante me dit :
"Ma Jeannette,
tu fais l'expérience de ta faiblesse. Sois énergique pour accepter cette souffrance. Tu dois te réjouir continuellement, encore que la fatigue et la croix pèsent sur tes épaules. Je suis avec toi pour alléger et bénir ton fardeau.
Tu auras des coups à donner, des luttes à soutenir. Parfois si Je juge sage de frapper un peu fort, J'ai le coup porté, la divine délicatesse de M'arrêter.
Réjouis-toi d'être à Moi, consacre-Moi tes forces, même avec tes défauts. C'est sur ces défauts que Ma grâce travaille. Je te veux une épouse douce et humble. Point de tristesse égoïste, tu es à Moi. Livre-toi, laisse-toi faire. Ouvre ton cœur à l'Amour, dilate-le dans la pensée que tu es Ma chose.
Contente-toi de Me dire : voilà les fruits de mon jardin, et puis, tout doucement, remets-toi à marcher d'un meilleur pas, à ramener par confiance la sérénité dans ton âme.
Tu es une Souveraine à Mon Divin Service, et qu'il te sied de garder l'attitude noble et généreuse qui est ton cachet!
En Haut, Ma Jeannette, en Haut dans l'abandon plein de foi.
Sois une épouse généreuse ne redoutant pas de souffrir. Il faut que tu Me consoles.
Je bénis ton Père et le Lieu Béni.
Sur ta Révérende Mère, sur tes Sœurs, et sur toi, Je vous embrase de Mon immense Amour".


Ces paroles me firent un grand bien, le poids que j'avais sur le cœur diminua et je m'endormis en paix. Merci, ô mon Jésus d'être venu à moi si faible.


Mercredi 12 décembre 1945


A 6h à la chapelle, pendant le chapelet des cinq plaies, à la 4è dizaine brusquement un éclair passa devant mes yeux, je fus détachée d'un coup de tout ce qui m'entourait, et je me trouvai en présence de Notre Seigneur. Il apparut au milieu du chœur sur un nuage. Entre ce nuage qui formait une immense couronne se trouvait des rayons, puis du bleu.
Notre Seigneur était habillé d'une grande robe blanche très ample et de tissus assez épais. Majestueusement Il tenait les bras étendus, et dans la paume de Ses mains je voyais des sillons rouges qui s'agrandirent, et vinrent à flots sur chacune de nos sœurs. Il nous regarda avec gravité, puis Sa voix grave dit :
"Ma fille,
Le bonheur de ton âme consiste à ce qu'elle se rende conforme à Ma Très Sainte Volonté, car c'est là où Mon cœur trouvera la paix, ton esprit, la joie, et le repos.
Ne crains rien, confie-toi en Moi. Je suis ton Protecteur et ta caution personne ne pourra la troubler, et celui de ton amour dans ton cœur qui te donnera une joie que personne ne pourra ôter.
"Mes Épouses, Brûlez du feu divin, Oui consumez-vous. Je vous élèverai en Moi autant que Je vous trouverai anéanties. Faites tout par Amour et par humilité.

(Secret).
Je demande à ta Révérende Mère de ne pas s'inquiéter, ce qu'elle fait, c'est selon Mes désirs. Je bénis particulièrement cette lettre.
Mes Épouses priez pour les prêtres. Je vous bénis".


Au chapelet de 5h1/4 à la communauté nous avions récités le chapelet pour une lettre, la Très Sainte Vierge resta invisible; ce fut au chapelet des cinq plaies que Jésus se manifesta. Il regarda profondément Son petit instrument, Il nous bénit, l'éclair revint, tout s'évanouit. Je sentais en mon cœur un grand bonheur. Quelle grandeur, quelle beauté, mais surtout quelle lumière en mon pauvre cœur encore si attaché.



VENDREDI 14 DÉCEMBRE 1945 :


A 5h1/4 à la salle de la communauté avec Notre Révérende Mère et toutes mes Sœurs, nous avons récité le chapelet pour des intentions différentes.
A la 4è dizaine je sentis en mon cœur une douce lumière; les Aves dans un léger murmure s'évanouirent. Toute remplie d'allégresse j'attendais celle qui me ravit. Elle arriva cette Bonne Maman avec un Manteau bleu azur parsemée d'étoiles. Un chœur d'anges les mains jointes formaient autour de leur Souveraine une immense couronne. La Très Sainte Vierge était entourée de lys les uns bien droits, les autres inclinant légèrement leur calice. Tout près de ses pieds étaient des rosiers, et je voyais avec admiration les boutons qui s'entr'ouvraient et exhalaient un parfum qui n'est pas de la terre.
Comme elle était belle, lumineuse, encore plus épanouie qu'au Lieu Béni, je sentais qu'elle était chez elle, parmi ses filles qu'elle préfèrent.
Les bras étaient étendus, et de ses mains virginales jaillissait sur ce champ de lys et de roses des gerbes de gouttelettes cristallines.
Je la vis avec joie s'arrêter sur chacune de nos sœurs, les gouttelettes enveloppaient chacune, puis la Très Sainte Vierge fixait avec un doux sourire sa fille et la bénissait particulièrement. Elle fit sur toute ce geste maternel.
Sur Notre Révérende Mère, Elle s'arrêta plus longuement, Elle étendit Ses deux Mains sur sa tête, et ce furent des rayons qui pleuvaient sur notre Révérende Mère. Elle s'arrêta au milieu de nous, bénit chacune des novices et me regardant si amoureusement Elle dit de Sa voix qui est comme une douce mélodie :
"Mes filles bien-aimées,
je vais vous montrer l'importance de l'acte d'amour de Dieu.
Il n'est rien au monde d'aussi réel, et d'aussi substantiel que l'Amour de mon Divin Fils. En comparaison de cette grande réalité, tout le reste est vide de sens, et s'évanouit bientôt.
Un acte d'Amour est une œuvre complète, ses effets en sont plus puissants, les conséquences en sont plus importantes que les effets, et les conséquences de tout autre acte.
La mort par elle-même ne saurait en égaler la grandeur.
Pour que vous puissiez constituer un acte d'amour, il faut un regard de votre cœur qui avec la rapidité de l'éclair pénètre dans les cieux.
De pareils actes peuvent se multiplier au-delà de tout calcul et jusqu'au milieu de vos occupations en apparence les plus propres à vous distraire.
Loin d'en être affaiblies, vous puiserez dans la répétition une nouvelle intensité, une puissance inconnue: toutefois ils n'exigent aucun effort ce sera pour vous un plaisir de les formuler.
Subissez toujours plus l'influence de mon Divin Fils par une douce et constante attention, admirez, aimez, attirez à vous le Cœur de votre Epoux, rendez-Lui à tout moment le tribut de tendresse, de dévouement, de fidélité, d'actions de grâces, d'Amour qui Lui est dû.
Soyez humblement radieuses toujours, pour faire comprendre combien votre Jésus est radieux.
Dans l'âme de toutes les Epouses de mon Divin Fils, Je fais découler mes rayons de lumière.
Je bénis avec Amour ta Révérende Mère, ton Père, ta famille et le Lieu Béni".


La Très Sainte Vierge sourit à chaque novice, qu'elle bénit particulièrement avec une grande tendresse.
Avec tristesse je la vis s'élever doucement, je voudrais partir avec elle pour ne plus voir cette terre si lourde.
Le voile revint et me cacha notre Douce Maman.
Magnificat.



Samedi 15 décembre 1945 :


A 5h1/4 à la salle de la communauté avec notre Révérende Mère, et toutes mes sœurs nous avons récités le chapelet; au chant du Magnificat le voile descendit, étant debout je tombai à genoux, transportée dans une paix infinie, j'entendis le chant qui mourait, c'était très impressionnant.
Dans un faisceau de lumière blanche apparut la Très Sainte Vierge habillée de blanc, portant une grande cape blanche parsemée de fleurs de lys. Elle était encerclée de trois couronnes de roses blanches, rouges et jaunes.
Sur son voile était posée une couronne d'étoiles à cinq branches. Sur son bras droit Elle tenait l'Enfant-Jésus habillé d'une robe de dentelle. Jésus tenait dans Sa Main droite la terre surmontée d'une croix; Sa petite main gauche était levée, et Il tenait deux doigts droits, de la direction du Ciel.
La Très Sainte Vierge reposait sur une boule bleue parsemée de milliers de petites étoiles. Elle avait le bras gauche tendu, et de ses doigts partaient des flots de rayons qui inondaient la terre. Dans le lointain, apparut une grande croix noire, au milieu de laquelle était un Cœur palpitant.
Au-dessus de ce Cœur se tenait un ange prosterné qui de Sa main droite tenait un calice où les gouttes de sang venaient tomber. Au-dessus de cette croix une banderole où étaient écrit en lettres noires :
Priez pour les âmes qui vont tomber.
La Très Sainte Vierge et le Divin Enfant étaient très grave. Le regard fixé dans le lointain d'une voix profonde et lente la Très Sainte Vierge dit :
"Mes filles,
Travaillez à l'accroissement de la gloire de mon Divin Fils. La gloire intrinsèque, intime, de mon Divin Fils est infinie, immuable.
Elle n'est donc pas capable d'aucun accroissement. Il n'en est pas ainsi de Sa gloire extérieure, irradiation de Sa gloire éternelle, qui se manifeste et resplendit dans Ses œuvres extérieures, aussi bien dans les chefs-d’œuvre de la nature que dans les merveilles de la grâce, dès qu'ils frappent une intelligence capable de la comprendre, un cœur apte à Lui rendre grâce.
De même que le soleil conserve toujours en lui-même un éclat constant et cependant révèle sa présence et répand les bienfaits de sa chaleur, avec d'autant plus d'abondance que l'horizon est plus dégagé, l'atmosphère plus claire, sans nuages, ni brumes, ainsi que la gloire de Votre Époux, toujours semblable à elle-même, se révèle d'autant plus qu'Il Lui est donné de rayonner dans vos intelligences les plus limpides, plus enrichies des lumières de la vérité, et dans vos âmes plus pures, plus étincelantes des beautés de la charité.
Quand vous avez mal, appelez votre Dieu, partez avec Lui bien loin de la douleur, brisez la chaîne du temps, et fuyez vers l'Immobile, fixez vos cœurs là où règne l'éternelle sérénité, là où est votre place et où tend, d'un timide ou vaste essor, ce coup d'aile en vous qui s'appelle l'espérance. N'est-ce pas en finir avec les agitations et les rancœurs, avec les grossissements prétentieux que la souffrance, comme l'orgueil, suggère avec les révoltes et les désespoirs, avec les dépressions et les engourdissements tristes?
Si c'est fait, vous êtes dans la vérité de la douleur chrétienne qui est passivité active et soumission dans la magnanimité".


(La Très Sainte Vierge et Jésus dirent ensemble)
"Priez, Priez. Nous vous bénissons".


La Très Sainte Vierge et Jésus firent tous deux un lent signe de croix sur nous. Jésus se retourna et fixa avec tristesse la grande croix noire.
La Très Sainte Vierge avait les yeux rivés dans le lointain et elle pleura, les larmes vinrent se poser sur la boule qui tenait son Divin Fils.
Un voile noir couvrit la croix et le cœur dont le sang tombait à flots dans le calice.
Toutes deux s'élevèrent gravement, Jésus avant de disparaître me regarda avec Amour.
Quand je revins à moi je sentais en mon âme une tristesse qui ne ressemble pas à celle de la terre.
Il faut prier pour tous nos frères qui vont tomber, je l'ai vu dans les yeux de notre Maman du Ciel.



Dimanche 16 décembre 1945 :


A 5h1/4 à la salle de la communauté avec notre Révérende Mère et toutes nos sœurs nous avons récités le chapelet pour différentes intentions.
A la 3è dizaine les Ave s'estompèrent, le voile blanc descendit sur la statue de la Vierge, majestueusement il s'entr'ouvrit, et dans une mer de nuages apparut la Très Sainte Vierge. Elle était en robe blanche. Autour d'elle une couronne d'étoiles à cinq branches qui scintillait. Sur sa tête reposait une couronne de boutons de roses blanches. Elle arriva les Mains jointes, le visage recueilli, puis je l'entendis qui disait :
"Ma pauvre France, Je pleure sur toi"


Elle abaissa son doux regard sur nous, puis d'une voix grave profonde, lentement elle dit :
"Mes filles bien-aimées,
Heureux les cœurs purs car ils verront mon Divin Fils dans mon Ciel, les élus ne peuvent voir Dieu face à face, dans la lumière de gloire que s'ils sont purifiés dans toutes leur subsistance.
Si cette purification n'est pas faite suffisamment sur terre elle leur est imposée dans le Purgatoire. Mais de toutes manières, pour voir Dieu tel qu'Il est et jouir de Lui, il faut être pur, être simplifié. Il faut que vos coeurs crient Son Amour en une parfaite unité; dans l'ordre absolu de mon Divin Fils : Dieu seul aimé et tout pour Dieu!
Vos âmes doivent se dégager de toute attache charnelle, et plus haut que cela, de toute attache qui ne rapporte pas à votre Divin Époux. Vous devez simplifier vos coeurs, aimer Dieu, et tout pour Dieu.
Plus cette unité se fait, plus vos âmes seront dégagées, plus elles deviendront limpides, plus aussi elles sont aptes à recevoir les divines illuminations du Saint-Esprit, aucun obstacle, aucun nuage n'intercepte Ses rayons. Vous pouvez voir Dieu en vous-mêmes, quand Il Lui plaît de se révéler Lui-même, de vous faire sentir Sa présence. Car malgré cette préparation nécessaire de la pureté, même à son plus haut degré l'Esprit-Saint garde toute Sa liberté d'action et se manifeste selon Ses vues sanctifiantes.
Vos âmes doivent Lui répéter humblement:
"Mon cœur est prêt, et attend votre aimable et douce vérité".

Et déjà quand Il vous parle, quand Il vous illumine, vous jouissez d'une joie intérieure qui est un avant-goût des joies du Ciel.
Mes filles, Je vous bénis, et répand sur chacune de vous mes rayons de lumière.
Mon enfant, Je bénis ton Père et le Lieu Béni.


La Très Sainte Vierge avec un léger sourire fit un lent signe de croix, le nuage s'éleva et je la vis disparaître dans un fond bleu. Aussitôt un voile noir descendit, brusquement il se déchira et j'aperçus une mer de nuages noirs puis un fleuve très large et qui roulait des eaux houleuses.
Une petite banderole apparut sur laquelle était marqué : Rhin.
De l'autre côté s'avancèrent, comme un cheval en furie, une armée en désordre, et je voyais descendre des petits papiers blancs qui se posaient sur les têtes des soldats où était inscrit : Russes. Allemands.
Ils franchirent un immense pont, il y avait des soldats qui tombaient dans le fleuve. C'était affreux, tous couraient et ils étaient hideux et mal vêtus, les uns étaient en gris, les autres en vert.
Cette cohue, je ne puis que l'appeler ainsi pénétra dans une ville, le fleuve avait disparu, et cette ville était Paris. Là les soldats mirent le feu, d'autres massacraient le peuple. D'autres entraient dans les églises, marchaient sur les statues, profanaient les Saintes Hosties, fracassaient les tabernacles. Je n'entendais aucun bruit, et le ciel, sillonné de grands éclairs. Cette horrible vision ne dura pas longtemps, le voile noir cacha ces cruautés et s'évanouit.
Ce que j'ai vu était affreux, pauvres hommes!
Mon âme ressentait un peu, quelque chose des souffrances de la Très Sainte Vierge, Elle souffrait beaucoup je l'ai vu dans Ses yeux.



Mardi 18 décembre 1945 :


A 7h du matin à la chapelle nous récitons le chapelet devant le Très Saint Sacrement exposé.
A la 5è dizaine les Aves s'estompèrent, une joie céleste descendit en mon cœur, et le voile blanc descendit au milieu du chœur. Remplie de joie je le voyais s'entr'ouvrir, et mes yeux virent dans une apothéose de lumière blanche la Très Sainte Vierge habillée d'une grande robe blanche. Elle était portée sur un nuage qui formait autour d'elle une immense couronne. Je voyais monter de la terre des roses blanches, chacune allait se poser dans la Main de la Très Sainte Vierge qui appuyait au cœur de la rose ses lèvres virginales, ensuite elle l'effeuillait et les pétales s'envolaient vers le Ciel c'était d'une beauté que je ne puis décrire. La Très Sainte Vierge faisait ce geste avec un grand Amour, je voyais qu'elle était très heureuse et avec qu'elle tendresse elle nous regarda, de plus en plus je la sens plus remplie de joie et surtout plus belle. Quelle lumière. Tout en baisant les roses, et les effeuillant, Jésus dans l'invisible d'une voix suave dit :
"Mes Épouses très chères à Mon Sacré-Cœur. Ma Divine Mère est la Porte du Ciel.
Le Ciel est le but de votre vie, il est le centre de vos aspirations. Vous êtes créés pour le Ciel. Par la pensée du Ciel la terrible épreuve de la mort prend un sens. Plus souvent tôt que tard, la douleur vient à vous, et nul ne peut se dire vraiment exempt de ses coups.
Alors si vos cœurs semblent se broyer en se voyant arracher de façons différentes mais toujours combien pénible, vos affections les plus chères, ne perdez pas courage. Au plus fort de la douleur, il vous reste une inexprimable consolation. C'est alors que votre pauvre nature, trop faible pour s'élever tout d'un coup vers votre Divin Époux, cherche un intermédiaire. Votre Maman du Ciel se présente à votre esprit; voyez-la se pencher sur les êtres aimés que vous perdrez attendre leur dernier soupir, les recueillir pour ensuite les introduire dans la cité sainte auprès de Moi.
Cette même pensée doit vous soutenir quand votre dernière heure sera venue. Marie, Porte du Ciel, invoquez la encore plus spécialement et avec toute l'ardeur de votre foi.
Vos Aves en arrivant près d'elle se transforment en roses.
Ma Divine Mère dans un geste délicat baise le cœur, et effeuille les pétales qui vont orner sa Nacelle.
Le rosaire lui fait la plus belle couronne de pierreries dont l'Ave Maria est la perle la plus précieuse.
Avec Ma Divine Mère nous vous bénissons".

La Très Sainte Vierge sourit profondément, fit sur nous un lent signe de croix, joignit les mains et s'éleva portée par le nuage.
C'est la première fois que je la contemple dans un rayonnement si pur.
Le voile apparut puis s'évanouit.
Mon cœur est noyé d'une joie du ciel.



Mercredi 19 décembre 1945 :


Au chapelet de 5h1/4 à la salle de communauté avec notre Revérende Mère et toutes les soeurs, nous avons récités le chapelet aux intentions demandées.
A la 5è dizaine je sentis peu à peu une douceur infinie m'envelopper. Quelque chose me détacha de la terre, c'était comme une main invisible. La voix de nos soeurs mourait et ceci est très impressionnant et très beau. Le voile blanc descendit à mesure que le silence devenait plus profond les deux pans du voile se séparaient.
Je vis tout d'abord un long sentier lumineux qui montait très haut, j'entendis comme le souffle du vent qui se rapproche et qui s'éloigne, une douce musique, c'était deux cortèges d'anges avec des harpes et des guitares, et autres instruments que je ne connais pas qui descendaient majestueusement.
Quand le sentier fut bordé d'anges qui étaient inclinés, j'aperçus bien loin un petit point minuscule qui s'avançait ou plutôt qui glissait.
De la terre s'élevaient des roses qui d'elles-mêmes s'effeuillaient, et faisaient un tapis que le sentier, toutes les roses étaient blanches, elles exhalaient un suave parfum. Tous ces pétales se mirent à trembler, c'était comme un long ruisseau quand l'eau sous un beau ciel bleu fait des jeux de lumière et des petites vagues.
Ce petit point blanc grossissait, et je vis dans une nacelle blanche parsemée de fleurs de lys la Reine du Ciel qui était assise, elle portait sur son voile une couronne de pierres blanches. Elle tenait ses Mains jointes dans un geste de prière.
La barque s'arrêta car devant deux petits anges, tiraient la Nacelle avec des cordes dorées. Aux pieds de la Très Sainte Vierge se tenait une Sainte, au visage doux et souriant. Autour de sa tête une auréole où était inscrit : Sainte Claire.
La Très Sainte Vierge se mit debout, sourit à chacune, et pendant que les anges étaient recueillis, Sa voix pure, musicale dit :
"Mes filles très chères au Coeur de Votre Époux.
Appartenir au Christ, c'est d'abord avoir en vous l'Esprit de mon Divin Fils.
Par l'Esprit vous avez été, avec le baptême de l'eau, incorporées à votre Dieu : ce fut la nouvelle Vie, dont le germe fut déposé alors en vous, et qui tend à croître sans cesse en vos âmes, la nouvelle Naissance toute spirituelle, l'entrée dans le Royaume divin. Celui qui ne renaît pas de l'eau et de l'Esprit-Saint ne peut pas entrer dans le Royaume de mon Divin Fils.
Par l'Esprit vous êtes en contact avec l'humanité Sainte et glorifiée du Sauveur, vivant au sein du Père. Il est au Ciel et quelles que soient vos conceptions du ciel comme lieu et les distances qui semblent vous séparer de Lui, vous n'avez cette Humanité Sainte avec certitude près de vous que lorsque vous êtes au pied du tabernacle.
Mais les distances ici ne comptent pas, car Votre Époux est présent en vous par Son Esprit Divin. Lui et vous, vous participez au même principe vital : l'Esprit-Saint.
Du Haut du Ciel ou du fond du Tabernacle, Jésus comme Homme Dieu vous envoie Son Esprit à tout instant.
Son Esprit habite en vous, pour vous communiquer Sa vie même et faire de vous d'autres Christ.
Je vais dire quelques mots à Sœur Marie Agnès
(maitresse des novices)
Ma fille,
Ton Époux est un sublime artiste, un incomparable statuaire. Quand Il veut créer une sainte, Il frappe de grands coups, Il fait de multiples retouches à l'ébauche primitive jusqu'à ce qu'Il soit parvenu à former une image parfaite, exemplaire premier de toute sainteté.
Brûle, meurs d'amour, Jésus veut s'emparer de ton âme pour la travailler, la posséder, Se l'identifier.
Sois sans crainte, Il t'aime.
Je bénis mes filles, chacune de leurs familles, et pour vous Je fais descendre mes flots de lumière. Je bénis ton Père, et le Lieu Béni".

La Très Sainte Vierge fit sur nous un lent signe de croix, de ses Mains jaillissaient des flots de lumière qui embrasaient la Nacelle.
Sainte Claire se leva, et nous regarda en souriant, elle bénit, puis se tournant vers la Reine du Ciel, elle s'inclina, et tomba à genoux.
Ses anges prirent leurs instruments de musique, se retournèrent et tous remontèrent le sentier lumineux. Les deux petits anges firent volte-face, et la barque glissa sur les pétales mouvants de roses qui s'effacèrent à mesure que la Nacelle s'éloignait. La Très Sainte Vierge était tournée vers nous, et en souriant elle disparut. Le voile blanc me cacha cette merveilleuse vision.
J'étais toute transportée d'une grande joie, la Très Sainte Vierge m'avait apportée un coin du ciel. Magnificat.

 


Vendredi 21 décembre 1945 :


A 5h1/4 à la salle de la communauté avec notre Révérende Mère et toutes mes Sœurs, nous avons récités le chapelet pour diverses intentions.
A la 4è dizaine je sentis mon cœur battre très rapidement, j'avais peine à réciter les Aves, quand soudain un éclair fit baisser mes paupières, j'étais en face de Notre Seigneur. Quelle grandeur, je voyais mon néant devant cette Majesté si grave.
Il était porté par un nuage qui formait une grande couronne. Derrière Notre Seigneur, une grande croix noire, au milieu de laquelle se trouvait un Cœur palpitant. Notre Jésus était habillé d'une grande robe rouge et d'un manteau de même couleur, c'était rouge écarlate.
Entre Lui et le nuage, était tous des rayons. Ce n'était que rayons.
Il avait les bras dirigés vers la terre, et dans la paume, se trouvait la trace des clous, d'où sortaient des milliers de petits flots de sang qui venaient nous inonder.
Fixant avec une intensité d'amour chacune de ses filles, Sa voix grave, prenante, prononça avec un peu de tristesse :
"Mes Épouses,
Ce soir Je veux vous faire voir clairement que par toutes les paroles que vous pourriez Me dire, l'Amour à Lui seul suffit et remplace avantageusement tous les autres actes, c'est l'Amour que Je désire le plus.
Mon Cœur en est tout consumé, et Je désire communiquer cette divine flamme sans pouvoir satisfaire Mon désir, car lorsque J'envoie quelques traits aux âmes même à celles qui M'ont voué toutes les affections de leur cœur, Je ne reçois pas le retour que J'attends, et c'est ce qui Me blesse profondément.
Pour soulager Mes blessures que Je reçois chaque jour, Je veux trouver dans vos âmes un Amour pur, généreux, désintéressé, qui puisse pénétrer jusqu'au fond des blessures qui Me sont faites pour les guérir.
L'Amour qui n'a pas ces qualités ne peut cicatriser que la surface de Mes blessures. Vous devez M'aimer sans chercher un amour qui transporte vos âmes et lui fait croire quelquefois qu'ils est très ardent, et capable de Me consoler beaucoup, mais qui console plus vos âmes elles-mêmes que l'objet de Mon Amour. Je ne reçois véritable consolation et réparation que quand il y a le sacrifice, tandis que l'Amour senti, l'âme n'a qu'à se laisser entraîner par cette ardeur et n'a presque rien à donner d'elle-même.
Appréciez davantage et au-dessus de tout l'Amour envers Votre Époux qui ne sait pas même s'il existe par l'absence de tout sentiment, mais qui fait toujours mouvoir votre volonté pour immoler votre moi en toute occasion, sans mesurer, ni regarder, ni vous rechercher en rien, mais donner toujours sans presque le savoir et sans jamais dire : c'est assez.
A Mes futures épouses.
Ames bien-aimées.
Faites peu d'efforts pour avoir des impressions surnaturelles.
Mettez-vous, et maintenez-vous dans les dispositions de mort intérieure à tout sentiment, désir naturel, même le plus petit, qui Me permettra de vous envoyer Mes grâces quand Je le voudrai.
Voyez peu, marchez recueillies, simplement sous Mon regard.
Rappelez-vous que Je vous suis, vous appelle, vous parle.
Aimez votre abjection".

(Au dernier passage je m'étais trompée, à 11h devant le St Sacrement une lumière en mon cœur me fit soudain voir qu'il fallait que j'écrive la fin du message en poésie, et les paroles se firent claires).
"Plus vous serez à votre Jésus,
Et plus par Sa lumière,
Les défauts de vos vertues,
De votre âme la misère,
Se montreront à vos yeux,
Mais aimez votre bassesse,
Souriez, soyez toujours heureuses
C'est toujours la petitesse
C'est la douce humilité
Qui Me plaît et M'attire
De Ma Mère l'a chanté
Ainsi l'immortelle lyre.
Priez, souffrez pour Mon Apôtre Bien-Aimé, il passa par l'agonie, maintenant il va mourir, et ce sera la Résurrection.
Je bénis tous Mes pasteurs de la Mission.
Je vous enveloppe Mes bien-aimées dans Mon Amour infini".


Notre Seigneur fixa avec quelque chose de magnifique dans Son regard, chacune de Ses Epouses, et futures Epouses. Il leva Sa Main droite, et la tint un long moment levée, puis Il fit majestueusement un signe de croix : Son visage devint moins triste, et après avoir posé sur moi un regard d'Amour, Il me bénit particulièrement. Brusquement l'éclair passa sur Notre Seigneur et lentement je revins à moi sur cette terre si lourde.



Dimanche 23 décembre 1945 :


A 2h à la salle de communauté avec notre Revérende Mère et toutes nos Soeurs nous avons récités le chapelet. A la 4è dizaine, les Aves s'estompèrent, le voile apparut qui à mesure que les Aves mouraient se séparait en deux.
Dans une lumière blanche je vis la Très Sainte Vierge habillée de blanc portée sur un nuage, deux petits boutons de roses blanches étaient posés sur le bord de sa robe. Autour d'elle une magnifique couronne de roses blanches et au-dessus de son front une étoile à cinq branches.
Elle avait les Mains jointes, son chapelet entre les doigts. Souriante elle nous regarda puis sa voix pure s'éleva :
"Mes grandes filles,
j'aime à descendre parmi vous, vos âmes sont si belles, si pures que je ne puis pas venir. Vous êtes une petite élite préférée de mon Divin Fils qui vous comblera dans tous vos désirs.
Je vais vous parler de l'Hostie. Le Firmament est son trône, la terre son marchepied, l'Eternel est Son Nom, l'Infini Son essence, Son souffle est partout et Sa vie dans l'Hostie.
Par-delà les soleils Il règne encore, toute grandeur s'élève et se mesure en Lui, mais de Sa puissance la merveille suprême n'en est pas moins de descendre dans l'Hostie.
Sous les voiles transparents de la nature, Mon Divin Fils est sensible à toutes, l'intelligence la découvre, l'ordre et la beauté le trahissent, mais Lui-même ne Se révèle que caché dans l'Hostie.
Si vos cœurs sont éteints par le doute et l'abandon, goûtez et voyez, le refuge est dans l'Hostie, écoutez-Le dans l'Hostie.
Mon Divin Fils est venu pour mettre le feu à la terre, et ce qu'Il veut c'est qu'elle en soit toute embrasée.
Votre Epoux s'approche de vous avec Ses grâces et Ses bénédictions uniquement pour vous, car vos cœurs sont un lieu, et un asile de paix et d'amour.
Tous deux nous bénissons cette grande image, ce Sacré-Cœur donnera beaucoup de grâce.
Mes grandes filles, votre Maman du Ciel vous inonde de ses rayons d'Amour".


La Très Sainte Vierge fit sur chacune de nous un signe de croix.
En s'élevant elle écarta les bras et de ses mains virginales jaillirent des rayons. Le voile revint et me cacha la douce Reine du Ciel.
Notre Révérende Mère nous avait demandé de prier pour un carton qui était posé sur la table.
J'ignorais totalement ce qu'il contenait, ce fut une grande surprise, car ce Sacré-Cœur fut peint par sœur Marie Ange.

 


Lundi 24 décembre 1945 :


A 5h1/4 à la salle de la communauté, nous avons récité le chapelet pour demander au Ciel, si notre Révérende Mère devait avertir Monseigneur Blanchet de ma présence à l'Arche Sainte.
A la 5è dizaine, le voile blanc couvrit la statue de la Vierge, les Aves s'éloignèrent, ce fut une douce mélodie, puis je fus plongée dans une paix céleste.
Je fus devant un ange tout lumineux, et tout auréolé de rayons presque blancs. Tout d'abord je ne le reconnu pas, tellement il était beau, mais une banderole se posa au-dessus de Sa tête, c'était l'Archange Saint-Michel. Il était habillé d'une cuirasse blanche, mais qui semblait être de la soie. Il portait sur ses cheveux blonds une couronne de pierres rouges, et il tenait dans sa Main droite un lys. Dans le lointain se dessina un chemin, puis je vis une colline où étaient perchées de petites maison très basses et toutes blanches. Une banderole arriva, c'était inscrit, en lettres dorées.
En route vers Bethléem
Cette ville était enveloppée d'une douce clarté, le ciel était bleu foncé et j'apercevais petit à petit les étoiles qui scintillaient.
Sur ce chemin je vis la Très Sainte Vierge Marie habillée d'un manteau bleu, et d'un voile blanc.
A ses côtés Saint Joseph vêtu d'un long manteau brun, Ils marchaient doucement recueillis, et sur leurs pas se traçait un sillage blanc. C'était splendide. Dans le lointain silence j'entendis venant de Bethléem une petite cloche qui s'égrenait lentement. Marie et Joseph s'arrêtèrent, se sourirent, puis se mirent à genoux je pense que c'était l'Angélus, je ne puis définir ce que c'était.
Ils reprirent leur marche, tandis que Saint Michel dans une apothéose de lumière, très grave, il parla.
"Mes enfants, Je suis l'envoyé de ma Divine Maîtresse, et le message que vous allez recevoir commence par ces mots :
En route vers Bethléem.
Comparez avec le silence recueilli, la suave union à Dieu de Marie et de Joseph. La Vierge sait le divin trésor qu'elle porte.
La Trinité dont elle est remplie, elle, l'immaculée, riche de grâces sanctifiantes, et puis l'Homme Dieu qui bientôt apparaîtra au monde.
Joseph, riche lui aussi de vie surnaturelle, lui le juste, bénit de Dieu qui le fait participer, du dehors sans doute, mais si étroitement au mystère de la sublime Nativité.
Humblement à côté de Ma Divine Maîtresse si grande, il n'accepte de n'être que ce qu'il est. Et elle, Marie ne songe qu'à ce qu'en elle, chétive, le grand Dieu a osé accomplir.
Tous deux recueillis, tous deux humbles, tous deux obéissants, ils vont où Dieu les mène, où ils ne savent pas. A Bethléem, oui pour se faire inscrire. Mais trouveront-ils une place? Et si non, où aller? N'importe, c'est l'ordre; bien plus haut que l'édit de César, ce qu'ils voient, ce sont les dispositions de la Providence et leur soumission n'a rien d'amer. Peut-être ne comprennent-ils pas tout à fait. Est-ce utile? Dieu a Ses dessins, ils s'abandonnent.
Ma Divine Maîtresse désire que votre Révérende Mère ne laisse pas le Prince de l'Eglise dans les ténèbres. Il ne faut pas qu'elle l'invite. Il verra ce qu'il aura à faire. Je le bénis.
Mes enfants,
Joyeux Noël. Dieu vous donnera de grandes joies, puisque vous êtes petites, humbles, et pauvres.
Je verse dans vos âmes les rayons de Ma Divine Maîtresse.
Mon enfant,
Tu verras de belles choses cette Nuit".


Saint Michel gravement nous regarda, et des rayons venant du Ciel tombèrent en pluie sur chacune de nos sœurs. C'était d'une magnifique beauté. Je voyais toujours la Très Sainte Vierge et Saint Joseph qui marchaient et la nuit se faisait plus profonde.
Le voile lentement revint sur ce décor d'une splendeur que je ne puis décrire, je vis Saint Michel s'élever, puis tout s'évanouit.
Quelle grande joie en nos cœurs. C'était la première fois depuis que je suis dans l'Arche Sainte que je goûte une paix si intime. Sursum Corda.



Lundi 24 décembre 1945 :


A minuit pendant que notre Révérende Mère et toutes nos sœurs chantaient les anges dans nos campagnes, une joie débordait de mon pauvre cœur, le chant lentement s'évanouit, le voile blanc descendit. Tout auréolé de lumière je fus en présence du grand Archange Saint Michel escorté d'une grande file d'anges habillés de blanc. Sous leurs pas, c'était tout un sillage lumineux. Ils se tenaient à gauche. A droite, dans la nuit claire toute pointée de petites clous d'or, se trouvait la petite ville de Bethléem endormie et paisible. J'entendais seule la bise qui soufflait. Sur cette ville une banderole blanche se posa, où était inscrit en lettres noires :


Bethléem refuse Marie et Joseph


Sur la route j'aperçus la Très Sainte Vierge assise sur un âne que conduisait Joseph. Tous étaient nimbés d'une douce lumière blanche. La très Sainte Vierge était toute recueillie, la tête légèrement inclinée, et enveloppée dans un voile blanc. Un grand manteau bleu azur la couvrait et lentement ils marchaient sur la route. C'était beau que je ne puis pas décrire. De temps en temps Saint Joseph regardait Marie, quel regard d'Amour. Ils ne disaient rien, mais Ils se comprenaient. Pendant que tous deux avançaient dans la nuit froide, Saint Michel prenant la parole solennellement Il dit :
"Mes enfants,
"Bethléem refuse Marie et Joseph".
Tous deux sortent de la ville inhospitalière. Ils descendent la colline et entrent dans une grotte.

(Ici je vois Saint Joseph s'arrêter. Une magnifique étoile s'était posée sur un énorme rocher. Il aida la Très Sainte Vierge à descendre, se prosternèrent avant de franchir la grotte. Marie passa la première. Elle était toute jeune, belle comme jamais je ne l'ai encore vue. Saint Joseph était plus âgé, mais d'une beauté qui inspirait le respect. Il pénétra dans la grotte avec l'âne, puis un voile me cacha ce doux spectacle).
C'est là que le pauvre couple va chercher refuge entre deux animaux. Hélas l'Esprit des habitants de Bethléem, c'est l'esprit du monde qui a oublié Dieu, ce sont les âmes qui ferment continuellement la porte aux bénédictions célestes. Quel usage font-elles de toutes leurs peines, de leurs souffrances, de leurs humiliations, qui sont les visites de la miséricorde divine. Elles n'habituent pas leur esprit aux pensées surnaturelles de la foi, et souvent elles jugent des choses, et elles en parlent comme le font ceux qui ne sont pas chrétiens. De là une grande diminution de la grâce, et un continuel scandale donné au prochain.
Appliquez-vous à vous établir pleinement dans l'idée chrétienne.
Ouvrez à Jésus quand Il frappe à votre porte, ne le laissez jamais entrer en vous dans une étable ouverte à tous les vents.
Donnez-Lui la meilleure place et recevez-Le de votre mieux car Il est bien rejeté de tous, bien oublié, bien méprisé, et Il veut vos cœurs pour y demeurer.
Les mystérieuses ombres de la Nuit d'hiver qui le virent naître, les profondeurs silencieuses de la grotte de Bethléem, les anges radieux qui chantent Son avènement, les fervents hommages de ceux qui L'entourent, tout vous invite au recueillement et à l'amour.
Oui Il est beau dans l'infirmité, le dénuement, la misère. Votre foi le connait, admirez et adorez Sa grandeur infinie tandis que vos yeux ne voient que bassesse et anéantissement, mais plus violent est le contraste plus vive et plus pénétrante est l'éloquence avec laquelle Il parle à vos cœurs.
Impossible de ne pas aimer du plus grand des Amours le Dieu que l'Amour anéantit.
Ce message est pour toutes les âmes qui te connaissent".


St Michel s'éleva suivi de Sa troupe d'anges qui chantent à plusieurs voix Gloria in exelcis. Le voile qui couvrait l'entrée de la grotte se déchira, et toute baignée de lumière blanche je contemplai et j'adorai le Divin Enfant qui me sourit. A Sa droite un peu reculée se trouvait Marie toute recueillie et nimbée de rayons. Saint Joseph grave regardait en joignant les mains le petit Jésus.
Le Divin Enfant se mit assis, un lange blanc couvrait Son petit corps. Autour de Sa petite tête bouclée de cheveux blonds, était une auréole dans laquelle je voyais une croix. Qu'Il était beau. Sa toute petite main s'éleva et j'entendis venant des profondeurs de la grotte une petite voix toute cristalline mais très profonde.
"Mes Epouses, Je vous rends participantes de Ma joie, la seule vraie joie qui puisse vous satisfaire, qui ne doit connaitre ni éclipse, ni déclin. Elle est le partage des coeurs purs, des coeurs qui sont à Moi. Je vous ai créé un coeur pur, le plein jour est au Ciel. Ici-bas c'est l'aurore, mais elle est ravissante et suave.
Ma fille bien-aimée,
au Lieu Béni Je bénis ton Père. Je verse en son âme un grand Amour. Sur ta famille Je répands Mes plus belles bénédictions. Sur tous les pasteurs, et les âmes qui prient pour toi, Je les embrase de Ma grande tendresse.
Mes petites filles,
méditez Ma pauvreté. Sur toutes Je répands mes flots de lumière".


Le petit Jésus fit lentement un signe de croix. Il se recoucha et nous regarda un long moment en souriant. C'était splendide. Les anges continuèrent à chanter.
Saint Michel donna le signal, et tous remontèrent au Ciel, le chant s'évanouissait à mesure que le voile couvrait la crèche.
Pendant la messe de minuit, j'étais infiniment heureuse.



Mardi 25 décembre 1945 :


A 3h à la chapelle pendant la couronne franciscaine, je me sentis tout à coup environnée d'une grande douceur, tournant la tête vers la crèche, je vis avec joie le voile blanc qui était déjà entr'ouvert. Quand les Aves se furent éteints, je me trouvai devant la grotte toute illuminée d'une douce clarté. Agenouillés et profondément prosternés étaient Marie et Joseph. Dans une petite crèche brune sur un peu de paille, était un lange blanc où reposait l'Enfant Jésus, recouvert d'un linge blanc. Au-dessus de la crèche une couronne d'anges adorait le Divin Messie. Tout était silencieux, quelques moutons étaient couchés devant le petit Jésus. Tout auréolé de rayons, Jésus se mit debout dans la crèche, joignit Ses Petites Mains, nous fit un gracieux sourire, et Sa petite voix toute claire, toute pure, toute pénétrante s'éleva.
"Mes petites filles,
plus tard Mes Petites Mains de nouveau-né seront de grandes Mains d'adolescent. Un jour, et de longues heures, de longs jours, Elles tiendront l'outil du labeur qui les fera usées et dures.
Un jour Elles toucheront les malades pour les guérir, un jour Elles brandiront le fouet pour chasser les vendeurs du temple. Un jour Elles s'étendront sur le lac et apaiseront la tempête. Un jour Elles caresseront les petits enfants, montreront les paysages, indiqueront le Ciel. Un jour Elles prendront la main du jeune mort, ou de la jeune morte, et les ressusciteront. Un jour Elles pèseront de tous le poids du corps sur le sable sanglant de Gethsémani. Un jour Elles seront liées par les cordes, et le lendemain de ce jour Elles seront clouées à la croix, déchirées, saignantes, crispées, bleuies.
Un jour et éternellement levées vers le Père, Elles offriront la prière pour le monde coupable et fidèlement aimé".

(La Très Sainte Vierge se retourna et tendrement prenant Jésus dans ses bras elle dit) :
"mon Divin Fils naissant vous prêche la simplicité.
La vérité est dans le monde, non plus comme un principe ni quelque chose d'abstrait mais comme un vivant qui veut parler à des vivants.
Elle est venue sous la forme la plus simple; l'enfant.
Elle est là, non plus comme les philosophes essayaient de vous le faire croire, résultat d'efforts intellectuels considérables, cimes qu'on ne peut atteindre qu'au prise de labeurs particuliers, réservés à l'élite, mais accessible à tous, couchée sur la terre nue, s'offrant à qui veut le prendre, comme on fait d'un enfant à qui l'on tend les bras.
Elle est venue sous une forme aimable : celle de l'enfant.
Les bergers qui Lui firent les premières visites, les simples, se sont toujours sentis particulièrement attirés vers Elle.
Pour la posséder en effet, il s'agit d'avoir moins en partage l'intelligence et la science (de la vérité) qualités de l'esprit, que l'Amour de la vérité et la droiture qui sont qualités de l'âme.
Et que vient-elle vous apprendre? Avant tout la science du salut, les moyens de l'obtenir. Ils se résument en un mot : soumission simple aux lois divines : Amour de mon Divin Fils, et par Lui conquête d'un bonheur assuré, non seulement dans l'autre vie, mais déjà dans celle-ci.
Ce qu'il faut à vos âmes, c'est la simplicité. Se simplifier tout est là surtout pour retrouver celui qui est la simplicité même.
Votre Révérende Mère doit seulement dire en quelques mots, au Prince de l'Eglise que tu es maintenant dans le cloître. L'Esprit-Saint lui donnera les lumières, et Je bénirai sa lettre.
Mes enfants Nous vous bénissons".

La Très Sainte Vierge et le Divin Enfant nous bénirent. Avant de disparaître Jésus nous envoya avec Sa petite Main un long baiser.


Lentement le voile revint sur cette humble étable pour moi j'étais envahie d'une grande joie.
Le même jour à 5h1/4 notre Révérende Mère avait posée sur la table la lettre pour Monseigneur. Quand je lui ai apporté ce message du 25 décembre notre Révérende Mère venait de terminer sa lettre pour Monseigneur, en quelques mots elle lui disait le nombre des novices et ma présence. A la 5è dizaine le voile apparut, dans un silence de paix la Très Sainte Vierge se manifesta sur un nuage. Autour d'elle une couronne de rayons. De ses mains jaillissaient des petites gouttelettes cristallines qui venaient inonder la lettre. Elle nous sourit, puis nous bénit, mais elle ne parla pas. Au-dessous d'elle notre Saint Père le Pape habillé de blanc agenouillé sur un prie Dieu, le visage enfoui dans ses mains. Il n'avait rien sur la tête, mais il semblait affaissé, terrassé. La Très Sainte Vierge le regarda longuement, et je vis deux larmes à ses paupières. Le Saint Père resta dans cette pose, je ne vis pas sa figure, mais je sentais qu'il souffrait. La Très Sainte Vierge le bénit, le voile apparut et revint sur notre douce Maman qui avait approuvée la lettre.



Jeudi 27 décembre 1945 :


A 5h1/4 au chapelet que l'on récite à la salle de communauté avec notre Révérende Mère et toutes nos soeurs, à la 5è dizaine petit à petit je me sentis enveloppée de silence, les voix s'éloignèrent, le voile apparut. Toute débordante de joie, j'attendais le grand moment. Lentement le voile tiré par une main invisible s'écarta, je fus en présence d'un doux tableau.
Entourée d'un cœur d'anges, la Très Sainte Vierge était assise sur un trône blanc. Sur ses genoux dormait le petit Jésus, un sourire épanouissait Son doux visage. Il était habillé d'une robe de dentelle, et un pan du manteau blanc de la Très Sainte Vierge était posé sur Ses pieds.
Tout était lumineux, Marie regardait avec Amour son Divin Fils, et les anges prosternés adoraient. Sur le voile de la Très Sainte Vierge était posée une couronne de roses. Après avoir baisé le front du petit Jésus, la Très Sainte Vierge nous regarda, un sourire illumina son doux visage, puis sa voix tendre, maternelle s'éleva.
"Mes grandes filles.
Mes enfants.
Vous trouvez aujourd'hui à la grotte de Bethléem, avec le souvenir de mon Divin Enfant, celui des chrétiens de tous les siècles qui y sont venus honorer le mystère sublime de l'Incarnation. De cette œuvre qui dépasse fort la compréhension de votre esprit, vous pourrez cependant entrevoir les convenances.
D'abord mon Divin Fils s'est fait homme pour se rapprocher de vous. Pour se mettre à la portée de votre faible esprit, et de votre cœur débile. Le spirituel a pris un corps. L'Insaisissable a voulu être touché. L'Infiniment grand est devenu petit comme vous. L'Eternel a pris vie au milieu des êtres contingents. Dieu s'est fait enfant, pauvre et souffrant.
Pouvait-il s'approcher de vous de plus près et unir plus admirablement le ciel et la terre?
D'autre part, le Fils de Dieu s'est fait homme pour offrir à Son Père, au nom de la Création, un sacrifice digne de Sa Majesté suprême.
Plus mon Divin Fils s'imposait de souffrances, et d'imitations d'humiliations, meilleur Il rendait Son sacrifice; et parce que à la crèche Il est descendu au dernier degré de l'abaissement, Il a offert à Son Père la plus admirable des louanges.
Le mystère de Noël a toujours rempli d'une extrême joie les âmes.
Elles se fondent en actions de grâces en présence de ce Dieu-enfant qui commence déjà à expier leurs péchés, qui veut les rendre participantes de Sa vie divine et naître en quelque sorte en elles par la grâce sanctifiante; qui les invite amoureusement à entrer dans Bethléem, c'est à dire dans la maison du pain où Il Se donnera à elles, sous la forme d'une Hostie, pour qu'elles soient consumées dans l'unité avec Lui, corps à corps, esprit à esprit, qui les investit de l'admirable lumière de Son Évangile, dont l'étoile des Mages était le symbole, et qui leur assure enfin, pour l'Eternité un trône glorieux au milieu des anges, où elles chanteront dans un ravissement inexprimable le cantique de l'action de grâces! Gloria in excelsis Deo.
Priez tous les jours le Divin Enfant pour qu'Il se fasse le propriétaire de votre vie du dedans et du dehors. Il devrait peu vous importer de jouir ou de pâtir pourvu que la Volonté du Maître s'accomplisse, que Son œuvre se fasse, que Son règne s'établisse en vous, et autour de vous.
Mes petites filles.
Mes enfants.
Dans ce message Je pense à toutes les âmes qui vont le lire.
Je vous bénis".

La Très Sainte Vierge nous sourit et fit un lent signe de croix. Puis elle se pencha sur son Divin Fils et le sera sur son Cœur.
Jésus dormait toujours. Les anges firent une douce mélodie avec leurs voix et le nuage qui soutenait le trône s'éleva. Le voile me cacha ce doux coin du Ciel.
Cette vision était très touchante. Chaque jour je vois des choses les unes plus belles que les autres.

 


Vendredi 28 décembre 1945 :


A 9h du soir à la salle de communauté avec notre Révérende Mère et toutes nos sœurs, nous avons récités une dizaine de chapelet. Toute la journée nous avons ris, causé, chanté, joué. La fête des Saints Innocents est une journée où le silence est rompu, où l'on s'en donne à cœur joie, et où l'on mange toute la journée.
Au 3è ave fleuri, le voile descendit. La Très Sainte Vierge se manifesta en blanc portée sur un demi-cercle bleu. Elle était entourée des trois couronnes de roses blanches, rouges et jaunes, puis un immense chœur de petits enfants habillés de robes blanches couronnait la Très Sainte Vierge qui les Mains jointes, une étoile à cinq branches au-dessus de son front souriante, d'une voix mélodieuse dit :
"Mes grandes filles.
Pour clôturer cette belle journée à laquelle j'ai participée à votre grande joie Je vous bénis".

Majestueusement elle fit un lent signe de croix, regarda notre Révérende Mère et ses filles avec Amour, puis elle s'éleva et disparut derrière le voile. Pour toutes notre joie fut plus grande, puisque la Très Sainte Vierge nous avait approuvées.

 


Fin des messages.


 

 

Retour Haut Page